Le corps disparu (Les Treize énigmes)

Angélique Bourriau est retrouvée noyée dans la Loire. Quelques heures seulement après avoir été repêché, son corps disparaît mystérieusement, alors qu'il avait été placé en sécurité dans un local appartenant au garde-barrière. Bien que n'ayant pas été officiellement mandaté pour résoudre cette affaire, l'inspecteur G.7 se rend tout de même sur les lieux, en tant qu'observateur, accompagné de son fidèle co-équipier-narrateur. Alors que la jeune Angélique filait le parfait amour avec Gaston Verdurier, un simple employé sans fortune, ses parents avaient un autre parti en vue, bien plus intéressant pour elle…. Un mariage arrangé sans le consentement de la jeune fille pourrait-il être à l'origine du drame ? Et de quoi parle-t-on : d'un meurtre, d'un accident ou d'un suicide ? le dépit amoureux pourrait-il en être le mobile ?

Dans cette courte nouvelle, Georges Simenon nous fait naviguer dans les eaux troubles du dépit amoureux. L'amour toujours. Deux coeurs battent à l'unisson, deux tourtereaux roucoulent en se faisant des promesses éternelles de fidélité…. Cependant parfois, il arrive que par manque de courage, tout ne se passe pas exactement comme prévu et dans l'affaire qui nous concerne le fiancé manquera à sa parole et le regrettera amèrement par la suite. Alors, faut-il le plaindre ou le condamner ?

Comme toujours, c'est en fin psychologue que le romancier déroule, en quelques pages seulement, les rouages d'une mécanique insidieuse, conduisant parfois certaines personnes à faire preuve de lâcheté. Sans être palpitante, l'intrigue est bien menée et le récit, dont le suspense traîne un peu en longueur, ne doit son intérêt qu'à la plume talentueuse d'un Simenon, toujours enclin à perdre le lecteur dans le labyrinthe des chemins conduisant à la vérité. Cela reste une lecture plaisante pour une histoire un peu déroutante dans son épilogue.