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La vie secrète des jeunes tome 2 sur 3
EAN : 9782844143952
60 pages
L'Association (17/04/2010)
3.72/5   170 notes
Résumé :
Face à certaines situations embarrassantes, dans la rue, le métro ou les bars, nous savons désormais que nous nous trouvons face à des "vies secrètes de jeunes." Ce second tome, avec comme il se doit un gaufrage en argent à chaud en couverture, reprend tous les strips parus dans Charlie depuis 2007 et comprendra une préface en bande dessinée de Christophe Blain.
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À la recherche d'une forme de vie stupide

Avant de lire quelques critiques négatives sur Internet, je n'avais jamais envisagé qu'on puisse détester ces tranches de vie attrapées dans les transports en commun et les cafés. Je pensais sincèrement que tout usager de la RATP se retrouverait dans ces planches et éprouverait une forme de complicité immédiate avec l'auteur des Beaux gosses.

60 millions d'ennemis

Car ces pages, détaillant des propos et des conduites déprimantes, désespérantes, navrantes, hilarantes ont en effet quelque chose d'à la fois de libérateur et démoralisant. Et on peut reconnaître à Sattouf un certain courage dans la façon d'aborder ces tranches de vie. Un mauvais esprit commun avec un Lauzier, dont il admirait le travail, est notable.

Les artistes comme eux sont de plus en plus rares. Ceux qui se risquent à dénoncer frontalement les petits travers antidémocratiques de nos concitoyens se comptent sur les doigts d'une main. D'où la renaissance du rire absurde, et du jeu de mots aux forceps, parfois de qualité, mais qui ne prend le risque de ne froisser personne (Chris Esker, Stéphane de Groodt, Shirley & Dino, Gaultier Fourcade...). Je ne mets pas l'immense François Rollin dans le lot car il pratique l'inverse, l'humour censé à l'excès, et c'est pas loin d'être le seul. Je mets également les professionnels du stand-up communautaires et dont le fond de commerce est de cibler les petits défauts de leur famille.

Le survivre ensemble

Riad Sattouf dans la Vie secrète des jeunes, ne fait pas d'humour absurde. Les situations qu'il retranscrit le sont parfois, mais c'est la conduite des gens qui est dénuée de sens. Il est souvent la seule personne lucide dans le cadre. Un Sattouf sans la moindre pitié, qui ne met aucune forme, ne propose rien au lecteur qui puisse excuser, ou légitimer des propos parfois racistes ou fascistes. Et c'est un fascisme qu'on a pas l'habitude de dénoncer. C'est à ma connaissance les seules illustrations d'un certain ressentiment communautaire très fort qui ne s'exprime jamais ouvertement, mais qui est palpable dans la rue pour qui veut bien tendre l'oreille.

Il regarde donc le pire en face, et fait une oeuvre drôle, politiquement incorrecte et dramatique pour tout dire. Il y a de quoi abdiquer devant la conduite de gens même pas spécialement "jeunes". Là ou tout le monde s'empresse de chasser de sa tête ces agressions à la raison, Sattouf les magnifie : "l'antidémocratique" de la page 5 pour qui la démocratie est un truc de "blancs qui sucent et qu'il faut accrocher aux lampadaires"... avant de se voir présenter une Stéphanie tout fraîche qui est ravie de faire la connaissance de ce barbare qu'elle ignore encore, la bande de filles qui crache sur un type sans raison, le mec qui se perce ses boutons avec sa clés d'appartement, le mec qui parie avec son pote qu'il peut donner un coup de pied à un clodo allongé dans la rue, l'agression pour une cigarette, l'attaque avec une scie dans la ligne 9, et bien sûr la genèse du Gang des barbares. Il immortalise tout cela, une photographie de "l'incivilité" plus ou moins délirante, plus ou moins psychiatrique qui sévit en France depuis pas mal d'années déjà.

Il s'en sert comme matière première, un concentré de bêtise crasse qu'il lui tombe tout cuit dans le bec. Plus la peine de chercher des idées comiques, le réel l'est pour lui. Il est également tragique. C'est peut-être ce que l'on a reproché à cette bande dessinée qui prête plus souvent à pleurer qu'à rire.

Mon Intercité va cracker

Vivant à Paris, je ne peux confirmer le fait que les transports en commun sont souvent une épreuve. Une jungle flippante où l'incivilité est fréquente (ces cons de gens qui ne vous laissent jamais descendre de la rame). Mais en vérité, il n'est pas vraiment question de Paris. Il aurait pu tout aussi puiser ces histoires consternantes dans des grandes villes de province. On y trouve les mêmes cas sociaux. Un même délitement des rapports sociaux et des règles élémentaires de politesse et du langage ('"Ranafout").

La vie secrète des jeunes est une des rares tentatives artistiques de prendre la bêtise contemporaine à bras le corps, sans travestissement, sans désir d'édulcorer, sans vouloir garder le bon côté, sans désir de trouver du talent ou une excuse à la médiocrité, ou à la brutalité.

Et je ne suis même pas persuadé que ce projet soit 100% punitif, car Riad Sattouf a certainement une sincère affection pour les personnages complètement paumés qui ont croisé sa route l'espace de quelques stations. Et quand ce n'était pas le cas, quand l'antipathie était trop conséquence, et bien on peut voir l'immortalisation de ces échanges consternants comme une de palme d'or de la connerie où les gagnants ne vont jamais chercher leurs prix.

J'admets que ces pages puissent apparaître comme très violentes et absolument pas drôles. Mais il faut bien comprendre que le rire est une forme de protection. Et cette saga est un gilet par-balles bien utile de nos jours.
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Je sors vraiment déçu de cette bd autant j'ai vraiment aimé l'arabe du futur mais la tout est dans la négativité

Des scènettes rencontrées ça et là surtout dans le métro mais celles-ci sont affligeantes et clichées, les jeunes ne pensant qu'au sexe, les filles trompant toutes leurs mecs etc...

Il n'y a pas de situations vraiment drôles ou loufoques, ce n'est pas du fait de l'auteur mais les brèves racontées sont plus consternantes qu'autres choses....
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Le quotidien au scalpel.
Dans l'empilement des planches qui forment le cercueil haut de gamme d'une jeunesse égoïste, outrancière et stupide, Riad Sattouf, dans sa chronique dessinée, cloue le bec d'une faune urbaine bredouillant ses angoisses existentielles en langage SMS, basique et phonétique. On peut rire en jaune ou en noir mais il faut bien reconnaître qu'on y revient, sur ces planches habilement croquées, vives, précises, lisibles afin de les détailler mais il y a quand même un nuage nauséeux en voile de fond tant l'accumulation des travers humains semble sans lumière. le second recueil de la vie secrète des jeunes débute par un appel téléphonique qu'une femme reçoit. Son compagnon de tablée lui demande de se calmer et prend le téléphone portable afin de s'expliquer avec l'interlocuteur qui est le frère de la femme. Filmée, une telle saynète aurait peu d'intérêt. Dessinée par Riad Sattouf, elle est saisissante. Les qualités d'observateur sont tout de suite évidentes. La vacuité est dans le regard de la femme, l'attitude de l'homme. le comique de la scène provient du règlement de compte par téléphone interposé dans un lieu public entre une soeur et un frère, du compagnon attablé, malabar sortant probablement de prison, cherchant à calmer le jeu, impressionnant le frère par son calme apparent et la reprise du dernier mot de son entretien, clamée fortissimo par la soeur conquise : « Discrétion !!! ». La suite est aussi inventive et captivante. La dernière planche représente un père et son fils dans le métro, ligne 9. le jeune enfant bredouille quelque chose et son père lui intime l'ordre de se taire : « Ah non chh ! » ; « Voilà : chut. Toujours : chut ». le lecteur a envie d'en savoir plus sur ces vies secrètes, vaines mais tellement présentes au quotidien.
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« La vie secrète des jeunes » était une analyse ethnologique passionnante sur la faune parisienne (majoritairement). Habitué des terrasses de café du 11ème et du métro 9, Riad Sattouf y décrivait le comportement des « jeunes », au sens péjoratif du terme, retranscrivant leur langage fleuri, imagé et vulgaire. La force de l'ouvrage tenait dans la véracité supposée des faits et la capacité à l'auteur de ne jamais émettre un quelconque jugement sur tout ce qu'il narrait. le tome 2 sort chez L'Association pour 160 pages comme 160 scènes de la vie urbaine.

La mécanique est immuable : des gens discutent dans un lieu public. Riad Sattouf les écoute et les observe, retranscrivant la scène en un gaufrier impeccable de huit cases. Plusieurs pages sont consacrées aux plus bavards. Ce qui est bien, c'est que l'on retrouve aussi bien des jeunes de banlieue agressant des gens dans le métro, comme des bobos se réconciliant à une terrasse de café. Riad Sattouf côtoie tout le monde (comme les gens le font à Paris) et touche toutes les couches sociales.

On ne va pas se mentir, il y a un effet de redondance avec ce deuxième tome. Les débuts de lecture sont difficile tant on a l'impression d'avoir déjà lu les mêmes anecdotes dans le précédent bouquin. Mais on finit par se prendre au jeu et par être surpris ici et là par une scène, autre part par le langage utilisé… Les anecdotes sont certes inégales, mais on ne sent pas de remplissage pour autant. Chacune, prise indépendamment, laisse rêveur…

On regrettera que des scènes complètement différentes soient intercalées dans l'ouvrage. Ainsi, « L'incroyable Cizia Zykë en vrai » laisse dubitatif. Quel rapport ? Seul l'histoire du gang des barbares trouve un écho avec les scènes de la vie courante. Et du coup, elle nous donne aussi froid dans le dos…

Le dessin de Sattouf est efficace. Son noir et blanc fait le travail et ses personnages sont suffisamment expressifs et grotesques pour faire ressortir le ridicule – voire le surréalisme – des situations. Quand à sa narration, elle est toujours menée avec un rythme impeccable.

Si un effet de répétition se fait sentir, ce deuxième tome garde la force du premier. Les scènes nous fait réagir, que ce soit en nous choquant ou en nous faisant rire. Riad Sattouf est un véritable observateur de son temps. Qui, mieux que lui, parvient à saisir ces moments que vivent les parisiens dans le métro ?
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On pourrait appeler cela des brèves de métro. C'est très drôle mais parfois on rit jaune, affligeant ! La seule question que je me répétais tout au long de la lecture c'est si dans ma jeunesse je parlais aussi mal, car j'aurais eu envie de me coller deux baffes.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Demokrassie et liberté d'expression : mon cul, c'est un truc de blancs et basta, c'est passque t'es blanche que tu défends ça, c'est tout, t'es éduquée pour ça et c'est d'la merde.
- Mais pas du tout, j'me sens pas blanche, désolée.
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Là-bas, un booster ça vaut 50 centimes, y'a des planches de skate à 10 euros, les jeux PSP neufs ont le même prix que l'occaze ici... En Amérique avec une centaine d'euros, t'es riche.
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Tain dans sa ferme mon papy on bouffe que des oiseaux quand je r'viens j'en peux plus : overdoise d'oiseaux.
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La démocratie, c'est pas si formidable, voir même, c'est insupportable.
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