L’eau puissante ?
Que sait-elle du fracas qui l’attend ? N’est-elle puissante que pour ce fracas-là si le fracas ne s’attend de la puissance ˙ Mars à fracas le ventre est sourd le mois de mars ˙ La boue remonte champs ardents˙ Toutes les choses sont belles toutes les choses sont loin ˙ Entre elles et moi le malaisé la grande envie d’enlisement ˙ Dans l’eau profonde les rives c’est trop loin ˙ On a roulé le long d’un quai ˙ Pas vu l’enfant décapité sous les brindilles ˙ Tu mens tu t’arranges ˙ Quelle drôle de honte confuse et vindicte ˙ Non pas le pas qui manque le joli pas dont on fait le poème ˙ Non, le loupé le petit truc faux et l’énorme tristesse ˙ Un scrupule dans l’eau puissante ˙ Va-t-elle éternellement se briser sur le même rocher ? que l’écume voudrait remonter pour aller dire à l’eau puissante arrête-toi un barrage est à deux pas ˙ Ça coule de source et ça grossit jusqu’au barrage et se brise ˙ L’énorme ça qu’on barre ˙ On devient barrage que ça submerge et ne renverse pas ˙ On devient barrage maigrissant pour ça qui coule peur puissante et langue emportée qui s’écroule dans une flaque ˙ Le requin si je tends la main ˙ Il faut se taire mais peut-on répéter sans cesse il faut se taire dans le fol enchaînement du torrent ˙ L’âme est la peur augmentée du rêve qui sait que la peur est juste et que le silence est part close de la peur qui ne sait plus déborder jusqu’au défi ˙
Que dit l’herbe pointue du silence qui annonce l’orage ?
Veronique Vasiliou & Caroline Sagot Duvauroux avec Sophie Joubert.