Beaucoup de cordes à l'arc d'Olivia Ruiz : auteure-compositrice-interprète, actrice, réalisatrice et romancière… Personnellement, j'avais en tête une chanson en particulier, « La Femme chocolat »… C'est dire que je partais de loin en découvrant
Écoute la pluie tomber…
Drôle de titre… Que faire quand la pluie tombe, à part l'écouter ?
Carmen, à quarante ans, se souvient des femmes qui ont jalonné sa vie et ont fait d'elle la femme qu'elle est devenue. le déclic, c'est la mort en couches de sa nièce. Je ne le fais pas souvent mais j'ai envie de citer un passage dans ma chronique : « La nuit est tombée sur ta terre ma soeur chérie. Sur la nôtre d'un même mouvement. Droit comme le couperet d'une guillotine. D'un geste aussi brusque et doux que la danse mécanique d'une main familière sur un interrupteur. Lumière. Puis Nuit. Sans précaution. Sans préparation. Sans un indice pour annoncer que ça va arriver. Que ça peut arriver. Cali, ta fille, s'est éteinte et nous a laissé Alma, comme un dernier sourire. Un ange blond. le premier d'une longue descendance de brunettes incendiaires ».
Une histoire de femmes, de sororité, ce mot à la mode qui nous parle de solidarité entre femmes, de fraternité féministe… Un mot qui n'était pas encore en vogue à la fin des années 1970, quand commence ce roman.
Un parcours semé d'embûches pour cette fille d'immigrés espagnols, à Marseillette, dans l'Aude. Élevée dans un café, étouffée par la perspective d'un chemin tout tracé et par les stigmates de l'exil, révélée par son désir d'indépendance, par des choix de vie qui l'on fait plonger, connaître la prison, la drogue, la déchéance, grâce à des rencontres aussi.
Des soeurs, une nièce, une Yaya d'adoption, une amie… Des femmes courageuses, victimes, pragmatiques, protectrices (trop parfois, pour certaines), résistantes…
Quelques hommes aussi, le pire et le meilleur…
Une écriture percutante, à la première personne… Des tonalités espagnoles, chaudes et sonores. Beaucoup de poésie, du rythme… Un tempo, celui du bruit de la pluie, peut-être.
La version audio, que j'avais privilégiée, est admirablement lue par l'autrice.
Un récit captivant, émouvant, sans pathos excessif.
Une très belle parole de femme. de belles âmes…
La Commode aux tiroirs de couleur a rejoint ma PAL. Ses autres livres d'Olivia Ruiz suivront !
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