Mémoires d'état

Une plongée dans la création du GIGN, plutôt synthétique par rapport à d'autres livres, mais avec un ajout significatif : les ramifications avec le pouvoir de l'état.

J'ai trouvé ça quelquefois édifiant, souvent passionnant, j'apprécie l'état d'esprit de l'auteur qui décrit sa hargne quand il se bat pour ce qui lui semble juste, sa philosophie peu connue qu'il a voulu insuffler au GIGN : la neutralisation de la menace en utilisant la force en dernier recours, et refusant d'abattre une vie tant qu'il y a un espoir de faire autrement. Pour ceux qui aimeraient se plonger dans les arcanes de ce groupement, c'est pour moi une lecture judicieuse. On y trouve moins de détails techniques que dans d'autres livres sur le sujet, notamment celui aussi écrit par Christian Prouteau. Mais l'horizon est plus vaste, le contexte plus explicite, et j'ai ressenti dans la lecture tout le poids qui entoure ces hommes, bien au delà de ce que l'entraînement et les interventions peuvent générer.

C'est le genre de livre où, quand j'ai lu un chapitre et que je m'apprête à le refermer, je lis les premières lignes du chapitre suivant - erreur fatale - et je continue le chapitre entier, tout ceci se terminant par la dernière page à une heure indue de la nuit.

Une plongée dans l'univers du GIGN...les entraînements intensifs avec peu de moyens et recours au système d'lors de sa création.

Des hommes professionnels qui mettent leur vie privée entre parenthèses car ils peuvent être rappelés 24h/24 pour intervenir et doivent conserver leur sang froid...le leitmotiv du chef étant de sauver les victimes et d'éviter de faire couler le sang n'étant pas des justiciers ...
Une pointe d'humour en fin de livre quand le commandant Prouteau rencontre le Président de la République en la personne de François Mitterand et qu'il lui avoue (par honnêteté)ne pas avoir voté pour lui aux presidentielles...