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EAN : 9782356770493
186 pages
Éditions du Saule (14/06/2022)
4.61/5   19 notes
Résumé :
Elliot Pratt est un jeune homme de dix-huit ans réservé, bienveillant et bien peu sûr de lui.
Cet été, au lieu de partir en vacances comme tous ses amis, il choisit de travailler pour la toute première fois de sa vie. Un choix réfléchi pour subvenir lui-même à certains de ses besoins. Ainsi, il décide de tenter sa chance et d’envoyer son curriculum vitae à la maison de retraite du coin. Sa sœur y avait travaillé peu de temps avant lui et en avait tiré une bon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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On a tous été fort touchés par les affaires de maltraitance dans les EHPAD, j'ai lu des témoignages de familles, et je trouve aussi intéressant de lire ceux des soignants qui galèrent bien souvent.

 

Ici, le protagoniste, Elliott, n'est pas soignant de formation. Il va travailler dans ce qui s'appelle encore une maison de retraite, pendant ses vacances. Il a tout juste 18 ans. Lui il est plutôt dans des études de comptabilité. Rien à voir avec le milieu soignant. Elliott va ainsi y travailler pendant 5 années, en même temps que passer son bac et commencer ses études. Il y travaillera pendant ses vacances au début puis pendant les weekends. Il touchera un peu à tout. Il commencera comme Mr Canicule, c'est-à-dire dire distribuer de l'eau aux résidents, et leur rappeler de boire. Il continuera en travaillant à la lingerie, puis comme homme de ménage, plongeur, commis de cuisine et même restaurateur. Il va se forger une grande expérience. Elliott est un jeune garçon très gentil et empathique, il ne sait pas dire non, ce peut être une qualité comme un défaut. Car le pauvre se fera souvent marcher sur les pieds. Difficile quand on est tout jeune de s'affirmer face à des personnes employées depuis plusieurs années. Alors il accepte tout, sans rien dire, fait son boulot le mieux possible. Il est bien sûr confronté au manque de personnel, créant de gros soucis de fonctionnement dans le service, avec des répercussions sur les pensionnaires. Il va se lier avec certaines personnes âgées, aura un peu plus de problèmes avec d'autres, mais son empathie fera qu'il arrivera toujours à communiquer le mieux possible avec tous.

 

Je me suis très vite attachée à Elliott, et aux différentes personnes qu'il va rencontrer. Je me suis beaucoup retrouvée en lui. Je n'ai pas travaillé en maison de retraite, j'étais auxiliaire de vie chez des particuliers, ce n'est pas la même ambiance que dans un établissement, c'est un travail différent. Mais cela ne m'a pas empêchée de comprendre ce que vivait Elliott, l'attachement qu'il pouvait avoir pour certains, la tristesse de les voir souffrir et mourir. J'ai connu des dames âgées qui sont devenues de vraies grand-mère pour moi, et lorsqu'elles sont parties, j'ai ressenti autant de tristesse que pour une personne de ma famille. Elliott est confronté à une directrice qui mène son établissement comme une entreprise, elle pense beaucoup plus aux profits qu'à la qualité de vie des résidents. Exactement ce que l'on a entendu parler dans les différentes affaires récentes. Ce récit parle d'amour, de vie, d'expérience de travail enrichissante, d'espoir, de courage…c'est un maelstrom d'émotions.

 

Elliott n'est autre que l'auteur lui-même. Franzo Pizarro témoigne ici et nous partage un bout de son parcours professionnel. Cela donne une autre dimension au récit. On sait que les personnes ont réellement existé et les faits également. Et c'est encore plus touchant, évidemment. On s'attache encore plus aux personnages. C'est souvent l'effet d'un récit-témoignage. En plus, bien évidemment, la narration est à la première personne du singulier, ce qui fait que je me suis encore plus identifiée à Elliott, j'ai l'impression d'avoir été lui tout le long du livre, de ressentir ses émotions. C'est très troublant de rentrer ainsi dans la peau d'un personnage.

 

Tout ceci est très bien raconté et écrit par Franzo Pizarro. le style est très bon, d'une belle fluidité, l'auteur se livre et donne au lecteur l'impression d'y être. Il a découpé son récit en cinq gros chapitres, correspondant à ses différents postes au sein de la résidence des Jasmins. J'ai beaucoup aimé cette construction. le ton est parfois cynique face à l'administration, mais toujours beaucoup d'empathie pour tous, employés comme résidents. L'auteur a aussi mis quelques touches d'humour, il y a des anecdotes parfois cocasses, cela allège beaucoup le récit, amène des bulles de légèreté dans un moment un peu plus difficile. Cette expérience de travail a construit l'homme qu'est devenu Franzo Pizarro, je pense que cela a dû lui être très utile dans sa vie d'homme. Il en garde sûrement des souvenirs touchants.

 

J'ai beaucoup aimé ce livre. Il est assez court, un peu moins de 150 pages sur ma liseuse. Il se lit bien et très facilement. L'auteur sait capter l'attention dès les premières lignes, et ne la relâche jamais. J'ai suivi avec plaisir et beaucoup d'intérêt Elliott et l'ai quitté avec un peu de regret. Il n'y avait pourtant rien à ajouter de plus, mais je l'ai laissé comme on se sépare d'un compagnon de route. Je découvre aussi Franzo Pizarro et je suis très contente, je vais le suivre, j'espère qu'il sortira un nouveau roman. Je le lirai avec plaisir. Je vous mets à la fin de cette chronique les derniers mots du livre qui m'ont énormément touchée.

 

Je ne peux, bien évidemment, que vous conseiller la lecture de ce récit. C'est un livre qui devrait être lu par beaucoup. Je ne peux que féliciter l'auteur d'avoir eu le courage de raconter tout cela, car il en faut une bonne dose pour dire tout cela, toujours avec une extrême bienveillance et sensibilité. Et bien sûr, j'ai également une pensée pour tout le personnel soignant, qui fait son possible chaque jour pour que nos aînés finissent leur vie le plus sereinement possible. N'oublions pas qu'un jour, nous serons à leur place…et j'aimerais beaucoup rencontrer un Elliott à ce moment là.

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Franzo Pizarro nous présente ce livre « Dans l'ombre des Jasmins » comme un témoignage romancé, tiré de faits réels (inspiré par un vécu personnel). L'auteur y exprime donc son expérience personnelle, à travers Elliot, personnage central et fictif du récit. Il ne précise pas quelle est la part fictive et la part de vécu, mais on se doute que le témoignage détient une grande part de vérité.
Dans ce récit, Elliot est un tout jeune homme qui découvre le monde du travail, et se retrouve employé dans une maison de retraite, plus par opportunité que par motivation. Cela n'empêche sa curiosité et son envie de bien faire.
Son premier jour de travail semble particulièrement représentatif. le pauvre est lâché sans filet dans son tout nouveau travail en tant que Monsieur Canicule (chargé de veiller à l'hydratation des personnes âgées). On lui a bien présenté les grandes lignes de cette nouvelle fonction, mais Elliott commence dans une solitude pesante : pas d'encadrement prévu pour ses premières heures de travail, pas de présentation aux résidents, pas d'explications sur leurs pathologies ou les possibles difficultés qu'il va rencontrer. L'accueil des collègues est plus ou moins chaleureux, mais heureusement, l'une d'elle va prendre Elliott sous son aile, pour le guider dans des premiers pas. Et nous voilà soulagé.e.s pour lui, car dès le départ, on ressent de l'empathie pour ce personnage attachant.
Elliot arrive dans cette maison de retraite avec son anxiété, son manque de confiance en soi et son envie de bien faire. Il veut faire ses preuves dans ce premier emploi. Cette volonté s'avère essentielle pour comprendre l'ensemble du récit.
Les collègues, dont il fait la connaissance, se révèlent par contre plus ou moins professionnels, plus ou moins blasés et surtout exaspérés (et c'est un comble...) face aux besoins de résidents dont ils ont la charge. D'ailleurs, pour certains cette résignation les pousse à la négligence et ils ne respectent pas leurs devoirs envers les personnes âgées. Elliot est bien souvent choqué par cette nonchalance à laquelle s'ajoute une gestion avec les moyens du bord, avec pour soucis la rentabilité, la recherche constante des économies... une recherche pécuniaire qui se fait toujours au détriment de l'humain.
Dans ces conditions, les personnes âgées sont plus ou moins livrées à elles même, quelque soit leur degré d'autonomie.
Elliot découvre cette réalité du travail avec des yeux innocents et une touche de frustration et de dégoût.
L'auteur s'accorde le temps, dans le récit, de prendre du recul, d'analyser la situation avec la maturité gagnée au fil de l'expérience et des ans. J'ai apprécié cette narration « double ». Elle apporte au récit une analyse des leçons acquises au cours d'un apprentissage parfois douloureux.Cela permet également d'instaurer une distanciation dans les moment les plus pénibles.
Dans le récit, Elliot apprend à connaître les résidents et ses collègues et à se faire apprécier (surtout des premiers). Elliot est gentil, serviable, compatissant, patient et doux. Il fait preuve d'humanité tout simplement et s'étonne bien souvent que les petits gestes du quotidien, qui permettent aux personnes âgées de se sentir tellement mieux, ne soient pas la priorité de ses collègues. On a l'impression qu'ils voient en eux des meubles à dépoussiérer et entretenir, quand Elliot, lui, voit des personnes en tant que telles.
Comme le dit Elliot, et peut être l'auteur à travers lui, il ne veut pas juger ses collègues ou se poser en moralisateur, mais le constat qu'il fait reste tout de même effrayant pour le lecteur.
Ce personnage est donc un vrai gentil et son gros problème reste de ne pas savoir dire non. Il se voit donc « piégé » dans cette résidence pour laquelle il développe un sentiment d'amour, mais de ressentiment aussi... pour son côté déshumanisant.
Malgré les bons moments de complicité passés avec les résidents et certains collègues, il y a aussi des moments plus douloureux, gênants voire humiliants.
L'auteur aborde également dans le récit, une réflexion sur la vieillesse et la mort. A 18 ans, être confronté au quotidien, à ces concepts parfois encore abstraits, n'est pas banal. L'écart entre sa réaction face à la mort et la banalisation de celle ci, au sein de la résidence, est immense.
L'écriture de ce « récit-témoignage » est fluide et agréable. L'auteur opte en toute logique pour la narration à la première personne et brouille ainsi les pistes. En tant que lectrice, je me suis demandé si je lisais les paroles d'Elliot ou de l'auteur. Ont-ils fusionné au cours de l'écriture ou, auteur et personnage sont-ils restés bien distincts ? J'avoue ne pas avoir la réponse à cette question, mais je préfère ce doute. Il fait parti du charme du récit, sa part d'intrigue.
La narration à la première personne permet également de privilégier un récit intime, où les émotions et le ressenti ont une belle place. L'auteur, au fil des mots et des aventures d'Elliot, sait nous faire vibrer. On passe par pas mal d'émotions : de l'amusement des situations singulières, à l'attendrissement face à une belle complicité avec les résidents, à la frustration de voir Elliot manipulé et utilisé, à l'horreur et la colère face à certaines scènes.
L'auteur, à travers Elliott livre ses pensées, met en perspective ces scènes du passé. Ses mots sont justes et le témoignage intense, poignant.
La fin est malheureusement prévisible, même si on espère se tromper, car on ne peut qu'éprouver de l'affection pour Elliott.
Avant d'entamer la lecture, j'avais planifié d'étaler ma lecture, pour ne pas me lasser, mais au final, je l'ai dévoré en moins de 48 heures. Et ce fut une excellente lecture...
Et, même si je ne sais pas quelle est la part de vérité et de fictif, je tiens à témoigner mon admiration pour l'auteur, dont je ne doute pas qu'il possède la gentillesse et la bienveillance d' Elliott, un don à préserver à côté de son don pour l'écriture. Franzo Pizarro est indéniablement, un auteur à suivre !
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🌸🌸🌸🌸🌸/5

💦 Premier job 💦

Elliot, comme tout jeune adulte ou grand ado qui se respecte, aimerait bien gagner un peu sa croûte. Alors il va mettre à profit le temps des vacances scolaires estivales pour accomplir sa première mission au sein d'une résidence accueillant des personnes âgées ou à mobilité réduite : Mister Canicule. Une mission simple sur le papier : s'assurer que tout le monde s'hydrate. Facile non?

🎭 l'envers du décor 🎭

Sauf que l'entrée des artistes menant aux coulisses de l'établissement laisse entrer la lumière sur des faits dont on ne mesure pas l'existence quand on admire la façade d'un de ces bâtiments. J'ai alors tout de suite éprouver énormément de compassion pour Elliot, car à 18 ans certains aspects du monde du travail, certaines aspérités de la vie dans la vieillesse peuvent paraître et être violentes. Un récit qui n'est pas là pour dénoncer à tout prix mais pour remettre les choses dans le contexte et faire appréhender les difficultés rencontrées par un jeune homme qui fait ses premiers pas dans la vie professionnelle.

❤️‍🩹 à coeur vaillant … ❤️‍🩹

Ce que je retiendrai de ce livre c'est le combat d'Elliot pour faire entendre sa voix, son côté optimiste et positif. Mais aussi cette histoire qui, en véritable témoignage, m'a fait relativiser certaines choses, quand bien même mes premiers pas professionnels sont assez loin derrière moi maintenant. Je précise que ce récit contient tout autant de l'émotion, que de la bonne humeur, des moments lumineux que des instants révoltant. Je me suis beaucoup attachée à certains personnages , malgré le côté éphémère de leurs passages parfois dans ce roman.

🌸 en bref 🌸

Roman-témoignage en clair obscur. Touches de lumière et optimisme. Révolte intérieure. Compassion, résilience et solidarité. Un rayon de soleil.
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Déjà, je tenais à souligner la beauté de cette couverture, je la trouve vraiment très poétique et émouvante. On sent de suite que le livre va nous bouleverser.

Il s'agit d'un récit témoignage, donc seuls quelques éléments sont modifiés comme le nom des personnages ou celui de la résidence, mais sinon l'auteur nous livre ici sa propre découverte du monde du travail au sein d'une maison de retraite (peut-être quelques éléments romancés, mais 99% du livre est vrai).

Ce job, qu'il ne pensait que pour un été à la base, va l'enfermer au final pendant 5 ans de sa vie où il va découvrir de nombreux postes au sein de l'institut comme "Mister canicule" mais aussi le ménage, lingère ou encore plongeur... le tout en parallèle de ses études qu'il va tenter de concilier au mieux. Une découverte du monde du travail qui ne sera pas toujours des plus plaisantes pour lui, dans cet univers si particulier.

En effet, l'auteur nous relate son ressenti face à des situations qui le dépassent en ce sens où les employés, notamment par manque de moyens financiers, matériels et surtout humains et donc de temps, ont perdu pour certains l'âme de ces métiers à mon sens, à savoir prendre soin des nos aînés sur TOUS les plans. le pire étant bien évidemment la directrice qui pense énormément au profit... 😕 Heureusement, pas tous ! Par conséquent, j'ai souvent eu beaucoup d'émotion dans ce livre et en même temps de la colère parfois tant j'étais touché au même titre que notre personnage.

L'auteur nous parle de résidents qui l'ont marqué, certains de façon très attendrissante, d'autres plus par leur caractère compliqué de personnes âgées 😅 En quelques lignes à peine, je me suis attaché à certains qui m'ont vraiment ému, d'autres m'ont bien fait rire. Évidemment, on sait que dans les maisons de retraite malheureusement, les résidents viennent à décéder. Et ici, le récit se déroulant sur 5 ans, forcément, ça arrive. J'avoue que j'ai versé ma petite larme avec Elliot quand il s'agissait de résidents très touchants, même si on ne les rencontre que rapidement.

Je pense que tout le monde peut être touché par ce témoignage. Après peut-être que j'y ai été particulièrement sensible car la maison de retraite est un milieu qui me parle ayant eu ma grand-mère de placée dans une résidence mais également des proches qui y ont travaillé ainsi qu'en milieu hospitalier dont les conditions se rapprochent assez. Donc c'était très intéressant car je connais un peu les deux côtés des structures et ça a fait resurgir des souvenirs.

Au niveau du style, il est simple mais extrêmement efficace. Les pages s'enchaînent toutes seules grâce à un texte très brut, car, à l'époque où il vivait ces situations, Franzo Pizarro a eu l'idée de noter justement tous ces moments qui ont pu le choquer mais aussi l'attendrir. On retrouve alors un texte assez court (un peu moins de 180 pages), qui est plutôt une succession de scènes qui l'ont particulièrement touché (ainsi que des références à son parcours scolaire et autres), mais avec les mots qu'il a employés réellement sur le coup. On a donc vraiment le ressenti d'un jeune de 18 ans, parfois puéril (mais tellement drôle du coup 😛), mais surtout plein d'innocence face à ce monde professionnel qui paraît parfois inhumain.

De plus, si vous voulez des précisions sur l'ouvrage, l'auteur est présent sur Youtube et a fait une vidéo sur son livre pour expliquer plus en détails le contenu, pourquoi et comment il l'a rédigé, mais aussi son expérience pour l'édition de ce premier ouvrage. Vidéo vraiment très intéressante dont voici le lien, n'hésitez pas à aller voir : https://www.youtube.com/watch?v=7_l99WjQY00 😃

Conclusion : Franzo Pizarro nous livre ici son expérience sous forme d'un récit témoignage intime, tout en émotion, sensibilité et avec un style reflétant parfaitement comment un jeune de 18 ans peut réagir et les sentiments ressentis vis-à-vis de certaines situations qui peuvent choquer pour quelqu'un totalement externe à ce milieu. En se dévoilant ainsi, il rend aussi notamment un très bel hommage à nos aînés ♥️
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Quand cet ouvrage m'a été proposé à la lecture, j'ai tout de suite eu envie de le lire. Ayant eu une grand-maman qui a terminé sa vie en maison de retraite, je suis particulièrement touchée par ce thème, car même lors de simples visites, certaines choses nous touchent et nous questionnent. C'est pourquoi j'avais envie de découvrir comment l'auteur allait aborder ce thème et le mettre en scène. Je dois dire qu'il le fait de manière forte et touchante.

Nous faisons la connaissance d'Elliot, un jeune homme de 18 ans qui va travailler pour la première fois et qui ne va pas le faire dans n'importe quel endroit, mais aux Jasmins, la maison de retraite du coin. Ce qui d'abord ne devait s'avérer qu'un moyen de subsistance, va se transformer en une expérience de vie assez dingue qui va complètement transformer sa vie et sa vision des choses.

Car travailler dans une maison de retraite, quel que soit le poste occupé, ne laisse pas indifférent. Tant les résidents que les autres employés vont toucher Elliot de différentes façons et le marquer profondément. Au fil de ses expériences professionnelles au sein de ce lieu pas comme les autres, c'est une découverte de l'envers du décor qu'il va faire, de quoi peut-être réussir à savoir exactement ce qu'il veut et ce qu'il cherche dans sa propre vie. Il pourrait bien en ressortir fortement grandi !

Si ce témoignage est romancé, il dépeint quand même la réalité d'une partie de ce qu'il se passe en maison de retraite et c'est touchant, bien qu'un peu triste aussi… C'est terrible de voir ce que sont devenus ces lieux par manque de personnel, par une mauvaise rémunération, par manque d'argent et de compétences. Bien sûr, il ne faut pas tirer de généralités, mais cela ne va clairement pas dans le bon sens de manière générale. C'est vraiment malheureux et effrayant en même temps.

Malgré ce qu'il découvre et ce qu'il voit, Elliot est l'étincelle d'espoir là au milieu et découvrir ce qu'il se passe à travers ses yeux neufs et non fatigués par la charge de travail, permet de prendre un recul intéressant et de réaliser à quel point notre société part à la dérive tellement elle demande de choses à son personnel. Personne n'est un surhomme et c'est dommage de pousser ainsi tout le monde à bout, les rendant ainsi moins à l'écoute et moins ouverts, étant donné qu'ils sont totalement épuisés.

Ce témoignage est poignant et touchant, tout en étant un signal d'alerte de plus pour nous rappeler qu'en ne prenant pas soin de nous-même, il n'est pas possible de prendre soin des autres. Donc ne nous oublions pas, pour le bien de tous, et essayons de nous écouter les uns les autres, afin d'avancer ensemble et de trouver les meilleures solutions pour tous.

En bref, l'auteur nous plonge dans la vie d'une maison de retraite à travers le quotidien sur place d'Elliot, un jeune homme attachant qui va découvrir, au fil du temps, toutes les facettes de ce lieu et de la vie de ses résidents.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les yeux hagards, pendant de longs moments, ils restaient ici, assis sur un banc ou en fauteuil roulant, dans un silence absolu, telles des statues de marbre. Parfois, une soignante ou un autre membre du personnel passait devant eux et un sourire s'arrachait de leurs visages perdus dans les méandres du néant. Cependant, les sourires n'étaient que rarement rendus, tant les pas des personnes étaient précipités et désintéressés. Les petits vieux retournaient alors à leur vide personnel, à attendre, toujours attendre...
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Je me sentais bête. La situation et mon comportement étaient bêtes. Finalement, tout venait de se jouer en quelques minutes. En m'intéressant à elle et en prenant le temps de lui parler, nous avions brisé la glace, si bien que, dès le lendemain, elle faisait comprendre à tout le monde que personne ne devait nous déranger lors de mon passage de distribution d'eau dans sa chambre.
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Concrètement, les résidents ne faisaient pratiquement rien de leur journée et ça me peinait beaucoup pour eux. Surtout pour les gens qui avaient toute leur tête en arrivant ici et qu'on laissait tomber par manque de temps et de moyens, ou, pire encore, d'envie. La vitesse avec laquelle leur état pouvait se détériorer à la suite de notre inattention était fulgurante.
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Ma vision s'arrêta quelques instants sur les résidents. La plupart des visages respiraient le découragement et l'ennui ferme et mon ouïe fut instantanément perturbée par le silence qui pesait dans la pièce. Ce fut comme si le temps s'était figé sur place. Le contraste avec l'extérieur me prit aux tripes.
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Madame Lilian venait tout juste de nous quitter, tôt le matin. J'eus cette impression désagréable qu'on remplaçait un vieux meuble cassé par un nouveau et que tout n'était qu'une question de profit.
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