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EAN : 9782080252159
192 pages
Flammarion (25/08/2021)
3.64/5   67 notes
Résumé :
"Je vous écris à tous les trois depuis que vous êtes nés. Je vous écris mes actes de résistance. Ce n'est pas à vous que je résiste. Vous, vous ferez ce que vous voudrez de vos regards, de vos haussements d'épaules, de votre filiation."

Depuis un moment, quelque chose gronde en elle. Ce n'est pas tant la fatigue ou la vie domestique qui aspire, c'est la sensation d'avoir oublié qui elle était, quand elle désirait tant vivre sa vie. Ce qui lui pèse ? ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 67 notes
Le propos est criant de vérité, fait d'évocations d'un quotidien tellement authentique, dans ce qui fait le décor des dernières décennies. Et qui dit l'angoisse et l'exaspération derrière le « bonheur » de la maternité.
Car avec la naissance des chères têtes blondes , on en prend pour tout une vie. Une vie d'angoisse de ce qui pourrait arriver, une vie de fatigue pour tant de nuits écourtées, une vie de cris, de bagarres, de doudous égarés, de repas insatisfaits, de revendications permanentes, une vie bruyante, trépidante, qui fait parfois de l'activité professionnelle un refuge…

Les mots iront droit au coeur des mères et remueront en réminiscence celui des grands-mères, en souvenir d'un passé qui semble si proche.

Et en filigrane, la femme, qui subit ce temps qui défile, gestion d'une couvée si vivante, tandis que les années accomplissent leur oeuvre de sape.

On est bien loin des manuels de savoir faire de Laurence Pernoud, mais malgré ce portrait sans concession, le propos n'est pas sombre. Il induit plutôt une déculpabilisation et un reconnaissance des difficultés de ce piège universel.

Un texte puissant sur la difficulté d'être mère.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Vous connaissez les bonbons acidulés ? Sucrés, ils fondent et vous piquent les papilles...
"Ce qui gronde" me fait penser à un crocodile fruité qui pétille, mais pas seulement,... les sensations sont acérées.
Très (très) joliment écrit, le rythme vous embarque au sein de cette famille où les 3 enfants sont aussi vifs que la plume de leur Maman !
Et leur Maman est une femme qui n'a que 24h par jour pour tout porter, tout endosser.
Les nuits en pointillés pèsent...
Les tâches ménagères, les regards qui jugent, la petite musique de la quarantaine, le temps précieux qui file entre les doigts, l'épuisement, la culpabilité... tout cela finirait par tout engloutir sans la capacité d'analyse et de rebond de l'autrice, sans cette joie qui sommeille en elle et qui parvient difficilement à se frayer un chemin parmi l'amoncellement des injonctions sociales... or cette joie, Marie Petitcuenot la convoque, elle veut la retrouver et elle a la force d'une lionne qui protège ses lionceaux.
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C'est l'histoire d'une jeune femme moderne, elle travaille, a trois enfants et un mari .
En dix- huit lettres écrites à ses enfants , d'une incroyable justesse, elle se livre, dit la sournoiserie du «  monstre domestique » : la nécessité incontournable , absolue de laver, ranger, soigner, repasser, cuisiner , consoler, expliquer , border, lutter contre l'épuisement , recommencer les mêmes tâches jour après jour, ce monstre qui montre les dents, ,la rappelle à l'ordre, l'attend au tournant , lui noue le dos , le ventre , fait imploser sa tête , l'empêche de se détendre, de lire , de flâner .

C'est un manifeste à l'état brut qui parle à toutes les mères , lutter souvent, en vain, contre les contraintes et pesanteurs sociales , difficulté de jongler avec un corps qui commence , à la quarantaine , à montrer ses défaillances , se garder du temps précieux qui file, la fatigue , la frustration, la culpabilité , le jugement sévère des autres, , l'ambivalence du statut de mère et de femme ., l'exaspération derrière le bonheur béat de la maternité, l'angoisse sournoise et dévastatrice de mal faire, l'intensité silencieuse de l'épuisement, ce monstre domestique toujours muet mais accusateur , qui isole la mère de ses enfants ….
Un sacré équilibre à tenir .
Suis - je une bonne mère ?
L'affreux sentiment constant du «  Il faut que «  et du «  Je dois » .
La mère qui endosse TOUT …
Un propos criant de vérité dans notre société contemporaine, un plaidoyer pour une autre façon d'être mère , libre , lucide , peut- on apprendre la liberté ?
.Pour s'appartenir de nouveau ?
Un texte puissant mais pas sombre, original et universel, un bel acte d'amour, un tableau juste, courageux , intime et grave .

«  Ce n'est pas beau de vieillir , disait mon grand - Père .
Vous avez accéléré la chute , avec les grossesses , les nuits sans sommeil, la fin du répit .
Mais vous êtes ma plus belle raison de vieillir » …
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Dix-huit lettres adressées à ses trois enfants.
Ses enfants qu'elle aime viscéralement.
Ses enfants qui lui bouffent sa vie.
Elle adore ses enfants, elle adore son métier.
Qu'il est difficile de jongler entre les deux alors que le temps passe si vite.
Parce que la quarantaine est là, avec un corps qui commence à montrer ses défaillances.
Avec les années qui ont filé si vite sans plus beaucoup de temps pour soi.
Pas facile à admettre.
Comment continuer à être mère, à se réjouir de les voir vivre, de les voir grandir quand toute une part de soi est en attente, gronde à l'intérieur.
Un équilibre qui est un véritable casse-tête.
Et c'est sans compter sans la pression sociale :
Suis-je une bonne mère ?
Ne pourrais-je leur consacrer plus de temps ?
Comment font celles qui s'épanouissent tout en se reniant ?
Le rôle de mère prend tant de place, alors quelle place reste-t-il à soi-même ?
Qui n'a pas eu d'enfants ne peut comprendre.
J'ai souvenir de ces années dévorantes où j'ai commencé à détester ces quelques mots : « Il faut que »
Mes journées en étaient rythmées.
Toujours quelque chose à faire, pour les enfants, pour la maison, pour les démarches, pour le travail......... et à chaque fin de journée une insatisfaction de ne pas avoir eu le temps de prendre un livre, de rêvasser, d'avoir eu quelques instants pour moi.
Ce roman décrit excellemment le vécu des mères.
Avoir écrit ces lettres à ses enfants est un bel acte d'amour, même s'il ne doit pas sembler un justificatif à ses prétendues défaillances.
Je viens de lire un livre sur le même sujet : « Les Bordes » d'Aurélie Jeannin qui explore aussi la difficulté d'être mère, mais avec une approche différente, et qui m'avait énormément émue.
Ici, je n'ai pas ressenti particulièrement d'émotion, mais une grande solidarité avec toutes ces mères, toutes ces femmes qui font toutes de leur mieux pour concilier ce qui est peut-être inconciliable.
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Ce qui gronde, c'est la vie d'une femme qui voudrait avoir du temps pour elle. Pour prendre soin d'elle, pour être belle, pour lire, pour dormir, pour ne rien faire. Pour s'appartenir.
Seulement voilà : la narratrice a un métier, un mari et… trois enfants.
Le roman prend la forme de lettres adressées à ses enfants : elle leur écrit ce qu'elle n'a pas le temps de leur dire, dans ce quotidien qui la dévore.
La privation de « liberté », la sensation du temps qui file et qu'on ne rattrapera jamais, la frustration, la culpabilité, la fatigue, le jugement des « autres », la sournoiserie du « monstre domestique » et la nécessité absolue et incontournable de cuisiner, laver, consoler, soigner, accompagner, expliquer, border, rassurer. Et recommencer.

J'ai beaucoup aimé le thème, original mais universel, et la plume alerte et sincère de Marie Petitcuenot. Bien qu'il soit très différent, ce roman m'a par certains côtés fait penser à Ce qu'il faut d'air pour voler, dans lequel Sandrine Roudeix décortique aussi l'ambivalence de son statut de mère ET de femme. Je pense que là encore, les Mamans que nous sommes se reconnaîtront dans ce tableau grave et intime qui sonne si juste, et qui, s'il n'est pas tout rose, se teinte parfois des jolies couleurs de l'arc-en-ciel.

Ce qui gronde est un cri du coeur, un plaidoyer contre les injonctions sociales et pour une autre façon d'être mère, libre et aimante.
À lire par toutes les Mamans... et les Papas ;-)

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je ne sais pas quoi faire du quotidien, de l’idée du quotidien. Je suis ambiguë, indécise. D’un côté, je n’ai jamais compris ceux qui insultent la routine. Une femme que j’ai croisée récemment, une dirigeante d’entreprise, me l’a répété à plusieurs reprises en quelques minutes, comme une confession et un talisman. Je déteste la routine, surtout pas de routine, c’est le secret. Je me demande comment on assure l’intendance en évitant la routine. On tire au sort la personne qui lance les machines, on joue les corvées aux dés, on ne dort jamais dans la même chambre, on invite toujours des personnes différentes à dîner ?
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«  Le monstre domestique me suit de pièce en pièce , il me harcèle. Il grogne, il m’appelle. En apparence , il n’y a rien qu’un appartement , trois enfants , rien d’anormal.
Mais il montre les dents, il me lacère les mollets , il m’attend au tournant ,il me rappelle à l’ordre . Je suis la seule à l’entendre.
Parfois , je manque de vigilance , il me noue le dos, il me tord le ventre , il fait imploser ma tête . » ….
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Ce n'est pas beau de vieillir, disait mon grand-père. Vous avez accéléré la chute, avec les grossesses, les nuits sans sommeil, la fin du répit. Mais vous êtes ma plus belle raison de vieillir.
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Bientôt vous n'aurez plus peur du changement, vous aurez votre propre préférence, votre propre destin. Vous lâcherez ma main pour suivre l'horizon. Demain vous marcherez seuls, devant. Je serai toujours là. Parce que c'est vous ce sera triste et infiniment doux à la fois. Parce que c'est vous, ce ne sera que justice.
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Chaque soir, quand je rentre, vous êtes là. Derrière la porte, en embuscade dans le couloir, prêts à bondir du canapé. Ou assis en équilibre sur le banc de la cuisine, les mains dans votre assiette, le visage aux couleurs de votre repas. Vous êtes là et vous êtes contents de me voir. Vous êtes soudain saisis par une joie toujours plus forte que tout le reste, plus forte que ce que vous étiez en train de faire. Cette joie de me voir vous déborde. Je n'en reviens toujours pas.
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Vidéo de Marie Petitcuénot
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