AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782842631208
247 pages
Le Dilettante (15/02/2006)
3.73/5   15 notes
Résumé :
Mutin, Jacques Perret l'est des pieds à l'âme. À la pointe de toutes les révoltes sacrées : contre l'ordre établi, la pensée aux plis repassés, l'ennui en terrine, les flatulents de tout poil et les poussifs de la vie. D'où son goût violent pour la marine à deux (avec son ami, l'illustrateur Collot) et les promenades à voile. D'où, croisement inévitable, cette Mutinerie à bord que Le Dilettante fait remonter de la cale, l'oeil sec, la joue fraîche et les poings dans... >Voir plus
Que lire après Mutinerie à bordVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quand Jacques Perret s'attaque au récit d'une mutinerie en mer, on devine tout de suite qu'il ne sera pas question d'une nouvelle variation sur le thème des Révoltés de la Bounty. En clair, on ne trouvera pas de malheureux équipage persécuté par une odieuse brute galonnée : Mutinerie à bord raconte tout au contraire comment les officiers d'un trois-mâts se retrouvent victimes d'un équipage ramassé parmi les « vauriens de basse mer, pirates à youyou et raclures de poulaines » qui traînent leurs savates et leur ivrognerie dans le port de Cette en 1864.
Si l'âge a quelque peu émoussé sa volonté, le capitaine est d'une grande rectitude morale. Quant à son second, il est le portrait même du héros positif : valeureux, dynamique, loyal et bâti comme un hercule.
Sommés par les autorités impériales de convoyer une cargaison de vins destinée aux zouaves partis guerroyer au Mexique, M. Richebourg et son second Aubert se trouvent ainsi contraints de recruter à la hâte l'équipage qui mènera le navire à la tragédie. Cet équipage, vivant portrait de la lie humaine, n'est composé que de fainéants, voleurs, menteurs, fourbes, lâches, abrutis, etc, toutes qualités que le pinard embarqué va porter au pinacle. le ton est ainsi donné dès les toutes premières pages, et il est difficile de s'étonner complètement de ce parti pris quand on connaît un peu la biographie et les opinions de Jacques Perret. A partir d'une histoire vraie assez bien connue, j'ai même parfois eu l'impression qu'il nous proposait en quelque sorte une parabole à sa façon gouailleuse sur la Révolution et la fin de la société d'Ancien Régime : une autorité défaillante, qui abandonne des élites à leur impuissance et les laisse affronter seules une horde de gueux écumants, lesquels s'emparent du pouvoir par la violence et se révèlent aussitôt incapables d'en faire quoique ce soit.
Simple impression de ma part, à vrai dire, car j'ignore si c'est bien le projet que l'auteur avait en tête. Ce point n'a de toutes façons aucune importance dans le cas présent, et on pourrait aussi bien voir dans ce roman un plaidoyer contre les ravages de l'alcool sur les esprits faibles. Pour ma part, et comme toujours quand je lis Perret, j'étais d'excellente composition, ravi de me laisser emporter par une histoire bien troussée, son ironie à la fois légère et vacharde, et cette langue toujours aussi savoureuse. En un mot, la lecture de vacances dans sa plus grande noblesse, tandis qu'on laisse paisiblement dériver sa bouée licorne sur la houle facétieuse.
Commenter  J’apprécie          362
Dans le port de Cette (Sète) au bord de la Méditerranée, le Capitaine Richebourg aidé du second Aubert doivent enrôler en catastrophe un équipage pour naviguer sur le Foederis Arca, un trois-mâts barque chargé de convoyer une cargaison de vin et spiritueux destinée au corps expéditionnaire envoyé au Mexique pour placer le malheureux Maximilien sur son trône impossible. Malheureusement, rien ne fonctionne comme prévu. Ils ne trouvent aucun marin vraiment habitué à traverser l'Atlantique, mais seulement une bande de fripouilles sans foi ni loi qui très vite refuse d'obéir aux ordres. Seuls contre tous, à deux contre douze, Richebourg et Aubert sont assez vite assassinés et passés par-dessus bord par une meute d'ivrognes qui a passé son temps à siphonner les barriques en secret. Ils finissent par envoyer le vaisseau par le fond dans l'espoir de passer pour des naufragés…
Tiré d'une histoire vraie, ce roman historique nous entraine dans une aventure du temps de la marine à voile. Tragique sera la fin des mutins qui connaîtront le bagne, l'exil et même la Veuve pour les meneurs. Autre temps, autres moeurs. Personne de nos jours ne s'intéresse plus à semblable fait divers si ce n'est pour chanter les louanges des rebelles. Perret lui-même n'en est pas dupe. Il l'expose dans une dernière page flamboyante qui, à elle seule, justifie la lecture de ce bouquin un peu vieillot mais si attachant…
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          50
Je n'avais lu aucun roman de cet auteur, que par ailleurs je ne connaissais pas.
Aimant l'univers marin, je me suis aventuré dans "mutinerie à bord" avec envie.
Et je n'ai pas été déçu!
Une histoire vraie a toujours un saveur particulière, et la violence de ce récit a de quoi émouvoir.
Mais surtout c'est la plume atypique de l'auteur qui m'a interpellé. Une narration finement menée et une psychologie très fine de la nature humaine, un cynisme souriant et percutant. Un récit brut, troublant, en pleine maitrise.
Un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          40
Dans “Mutinerie à bord” (1953), Jacques Perret, raconte une histoire vraie. Celle du Foederis Arca, un trois-mats nantais du port de Cette, chargé, en mai 1864, de porter une cargaison de vin rouge et d'alcool aux régiments de zouaves de l'expédition du Mexique lancée par Napoléon III.
le 29 juin 1864, au milieu de l'océan atlantique, une mutinerie éclate à son bord. L'équipage aviné, qui a largement consommé la cargaison, jette par dessus bord le capitaine et son second. Après avoir sabordé le navire, les mutins s'éloignent du lieu du drame à bord de deux canots. Ils noient le petit mousse de onze ans, de peur d'être dénoncés. Ils sont secourus par un brick danois et se déclarent infortunés naufragés. Mais leurs crimes sont découverts. Devant le tribunal maritime de Brest quatre des accusés sont condamnés à mort et les quatre autres acquittés.
La plume savante et facétieuse de Perret fait merveille dans le récit du drame, reconstitué d'après une relation du procès. Rien du quotidien de la navigation n'échappe à son oeil de marin. L'invention et la drolerie de sa narration n'enlève rien au tragique ni à l'émotion de l'évocation de ces faits atroces, dans leur réalisation comme dans leur sanction.

Lien : http://diacritiques.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40
Magnifique aventure maritime. Aucune poésie, aucun exotisme, une réalité brute.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En mai 1864, il y avait, dans le port de Cette, un trois mâts nantais qui portait un nom rare et édifiant : Foederis Arca. C'était l'arche d'alliance, la nef mystique, la communion des fidèles, le refuge des pêcheurs, quelque chose enfin d'angélique et de rassurant. Comme l'a dit un chroniqueur du temps, la providence ne devait pas ratifier cette invocation. Un mois plus tard en effet, la mer étant belle et le ciel sans nuages, le navire, tâché de sang, disparaissait dans l'Atlantique.
Transmis par l'armateur, un ordre était venu de Paris requérant le capitaine du Foederis Arca de prendre un chargement de vins et spiritueux à destination de la Vera Cuz.....
(extrait du premier chapitre)
Commenter  J’apprécie          40
le Fœderis Arca était un trois-mâts barque et nous verrons bientôt que, même pris de boisson et saoul comme une gondole polonaise, il ne cessera jamais d'être un trois-mâts barque, c'est-à-dire gréé de deux phares carrés avec l'artimon à brigantine. Je sais donc où je mets le pied, et sur quel indiscutable bâtiment je prends le lecteur à mon bord. Moins bons marcheurs que les trois-mâts carrés, les navires de ce genre ont quelquefois la prétention de lofer avec plus d'aisance et l'indiscutable avantage d'économiser au moins trois hommes d'équipage
Commenter  J’apprécie          30
De quels crimes les hommes ne sont-ils pas capables quand ils rejettent aussi bien le frein de la religion que celui des lois ! D’aucuns trouveront à cette moralité un tour un peu désuet, mais il faut prévoir que la mode ou le besoin en peut revenir.
Commenter  J’apprécie          50
Mais les philosophes d’aujourd’hui sont à ce point friands du thème de la révolte qu’ils entendent la glorifier pour le principe de l’anti principe.
Commenter  J’apprécie          20

Video de Jacques Perret (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Perret
Petits éloges de l'ailleurs : chroniques, articles et entretiens Jean Raspail Éditions Albin Michel
Recueil d'articles publiés dans la presse au cours des trois dernières décennies, consacrés à des sujets de société, à certains aspects de la langue française, au voyage, à l'histoire ou à des écrivains, parmi lesquels Jacques Perret, Jean Cau, Michel Mohrt et Sylvain Tesson. L'ouvrage offre un tour d'horizon des univers multiples dont s'est nourri le romancier. ©Electre
https://www.laprocure.com/product/325795/raspail-jean-petits-eloges-de-l-ailleurs-chroniques-articles-et-entretiens 9782226470478
+ Lire la suite
autres livres classés : mutinerieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

A l'abordage : la mer et la littérature

Qui est l'auteur du célèbre roman "Le vieil homme et la mer" ?

William Faulkner
John Irving
Ernest Hemingway
John Steinbeck

10 questions
506 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mer , océansCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..