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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Plusieurs voix dans ce roman qui ne donne pas du tout l'impression d'en être un. Ophélie est une doctorante en sociologie qui pour sa thèse, va passer trois mois au sein de la police, avec le groupe Violences dédié à prendre en charge les victimes de viol. Il y aura aussi une personne s'adressant à Héloïse, la seule femme du groupe. Est-ce elle qui se parle ou quelqu'un d'autre qui s'adresse à elle ? Il est possible que ce soit plus clair pour d'autres lectrices et lecteurs mais de mon côté, le doute a subsisté jusqu'à la fin. Et pour finir, une troisième personne sans nom mais avec une histoire terrible que je vais découvrir au fil des pages.

Le roman est principalement écrit en utilisant le « tu » et même si l'autrice ne s'adresse pas à nous personnellement, cela donne une écriture vive et percutante qui m'a attrapée tout le long de ma lecture. Ce livre a été un coup de coeur et pourtant, il m'a plus lacéré le coeur qu'adouci avec du baume. Une fiction qui a sacrément le goût de vrai, au point que j'ai parfois été à la frontière des deux. Les faits sont inventés mais les histoires qu'ils racontent sont celles de milliers de personnes. de femmes.

« Celles qui peuvent encore marcher et sourire » c'est un monde de nuances. Des membres de la police qui peuvent être abjects, manquant d'empathie et dans un même temps, d'autres avec une écoute sans faille et une détermination pour éclaircir les affaires confiées. Ce sont aussi des victimes différentes dont le comportement peut susciter un étonnement, sans pour autant qu'il faille douter de leur parole. Jamais. La nuance peut être aussi dans la familiarité qui unit les membres de ce groupe pas comme les autres face à ces témoignages et ces crimes qui glacent le sang.

C'est un roman qui ne donne pas confiance en l'humanité, qui n'a fait que conforter les doutes et la colère que je ressentais déjà face à la violence, l'absence d'écoute, le manque de considération ainsi que face à cet abominable et détestable besoin de domination. Mais ce roman, c'est avant tout celui qui souligne la force de « celles qui peuvent encore marcher et sourire ». Et en ça, il est nécessaire et je remercie l'autrice de le faire exister.
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L'actualité nous montre que beaucoup de femmes qui portent plainte pour viols sont une part infime de réelle de victimes. On dit aussi que souvent les victimes sont peu ou pas entendues, qu'il y a finalement peu de cas où les auteurs de ces faits sont arrêtés, pour faute de preuve ou autres.

Dans ce roman, l'autrice nous amène au sein d'un commissariat dans le service où sont traités les plaintes et où sont entendus les victimes et les suspects. Et là, on est dans le dur, on est dans la réalité. Pas de sentiments, d'émotions, tout est purement administratif, il faut prendre du recul pour pouvoir entendre chacun d'entre eux, sans parti pris.

L'autrice nous présente plusieurs affaires ou en tout cas, plusieurs cas où ces victimes et suspects sont entendus : en les écoutant tour à tour, je reconnais qu'il est difficile de savoir qui dit vrai, qui dit faux. La parole de chacun doit être écouté, autant de la victime que du suspect. On ne peut pas généraliser : tous les hommes ne sont pas des violeurs ou des agresseurs.
Ce service a la particularité de n'avoir qu'une seule femme : les autres intervenants sont des hommes. J'avoue qu'en lisant ce livre, cela ne m'a pas choqué plus que ça mais en réalité, Héloïse, la seule enquêtrice femme, intervient pour écouter la victime, sauf quand les femmes veulent être écouté par un homme (et a priori, ça arrive). Elle est une figure forte du service, dans le sens où elle dit ce qu'elle pense à ses collègues, même s'ils ne sont pas d'accord avec elle.

L'autrice alterne chapitre après chapitre des histoires parallèles : les auditions au commissariat, le mal-être de Héloïse et une histoire d'une femme qui a été victime de viols. le premier chapitre est d'ailleurs assez perturbant car il s'agit de la vie quotidienne de Héloïse : l'écriture est surprenante car les phrases sont longues, comme débitées, comme parlées. le mystère du mal-être de Héloïse nous est donné, là encore, de manière brute. Ce mal-être qu'elle ne semble avoir que dans sa vie privée et non au travail, comme s'il s'agissait pour elle d'une échappatoire.

Le roman se lit très vite. Une fois prise dedans, les témoignages m'ont emportée et je l'ai terminé en 2 jours à peine. C'est un livre marquant pour ce sujet très sensible, c'est un roman coup de poing, dont on ne peut que se souvenir.

Je remercie les éditions Julliard et Netgalley pour cette lecture.

#Cellesquipeuventencoremarcheretsourire #NetGalleyFrance
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Ce roman court et intense nous plonge au coeur du service Violences d'un commissariat de police ; on y suit plus particulièrement Héloïse, brigadier et dernière arrivée dans l'équipe et Ophélie qui termine une thèse de sociologie et joue ici le rôle de la candide qui découvre le traitement des affaires de viols dans la police française. Plusieurs affaires de viol nous sont présentées (viol conjugal, viol avec violence par un inconnu, viol ayant eu lieu il y a longtemps…).

Les difficultés des victimes à témoigner, les enquêtes difficiles pour les policiers et le traitement judiciaire (classement sans suite par exemple) : tout est là. le roman est un panorama assez exhaustif de la façon dont les violences sexuelles sont traitées par la police. L'autrice ne nous épargne pas les remarques misogynes et répugnantes de certains enquêteurs…

Malgré un sujet difficile, ce roman a été une vraie bonne surprise que je ne peux que recommander.

Je remercie les éditions Julliard et NetGalley pour cette découverte.
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Mais quelle claque que je viens de recevoir, heureusement que j'ai le coeur bien accroché !

Avec un style précis où l'intériorité s'exprime Océane Pérona donne la parole aux femmes. Ces femmes qui sont "victimes"; celles qui les écoutent; et surtout celles qui continuent à vivre malgré tout.

Dans cette fiction, on entre les deux pieds joints dans le quotidien -scabreux et nauséeux - d'une unité policière dédiée aux "violences sexuelles". On y côtoie Héloïse, l'enquêtrice insomniaque, entourée de ses collègues masculins. Il y a aussi Ophélie, la stagiaire en sociologie -le premier métier de l'auteure- et toutes ces femmes -et aussi ces hommes- qui se sont, un jour, retrouvés assis dans le bureau du policier.

Ce même enquêteur qu'on n'est pas toujours content de voir, et qui devra ensuite "faire parler son 6ième sens", et parfois subir les classifications 71-21-11-41-42.

Chaque affaire est unique -on le découvre en tournant les pages- et reflète tantôt une mémoire traumatique, tantôt un agression imbibée, ou encore un débordement à prouver car ici, c'est "parole contre parole".

Une plongée vertigineuse dans les bas-fonds de notre humanité -perdue- qui impulsivement à dévié.

Attention, rien dans cette fiction "réaliste" ne nous est épargné; cependant le style employé nous permet de ne pas être trop impliqué.

C'EST POUR TOI SI : Tu ne vomis pas la dégénérescence humaine. Tu veux croire que ça existe encore des personnes bien parmi nous.

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Je remercie @netgalleyfrance et @editions_julliard de m'avoir permis de découvrir ce livre extrêmement poignant.

𝙍é𝙨𝙪𝙢é :
Ophélie est étudiante en sociologie, elle prépare sa thèse et fait donc une immersion au service Violences d'un commissariat. Elle va découvrir le quotidien des policiers qui reçoivent les personnes victimes d'agressions sexuelles ou de viol.
Héloïse fait partie de la brigade, une femme forte et qui en impose physiquement. Elle ne dort pas très bien et s'investit énormément dans son travail.
Une nouvelle affaire va la happer, une jeune femme a été violée et laissée pour morte.

𝘼𝙫𝙞𝙨 :
Pour un premier livre c'est un énorme coup de ❤️ ! C'est difficile d'utiliser ce terme compte tenu du sujet traité mais j'ai été scotchée dès la première (et très longue) phrase.
Ce livre heurte, touche, remue, révolte et émeut.
Le style est aussi redoutable, chaque chapitre comporte trois points de vue, un à la deuxième personne du singulier, celui d'Ophélie et le dernier à la deuxième personne du pluriel.
Le dénouement est très bien amené et clos parfaitement le livre.

C'est une pépite et je vais rester vigilante aux prochaines parutions de cette autrice.
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Livre lu dans le cadre d'une opération Masse Critique de Babélio, que je remercie.
Attirée par la couverture simple mais punch et par le résumé, et bien je ne regrette pas mon choix !
J'ai adoré ! Alors il n'y a rien d'amour ou de tendre dans ce récit, mais ça prend aux tripes, ça rend addictif et c'est humainement terrible et beau, et touchant.
Dans ce texte, nous sommes en plein coeur du groupe Violence de la police, qui accueille et traite les affaires sexuelles, les viols. Et quand je dis en plein coeur, c'est que l'autrice retranscrit ici avec force et détermination les violences en plein coeur du service, les commentaires déplacés, les remarques, les dérapages, les non-dits, parfois le manque de compassion.
Page après page, c'est une véritable immersion que nous ressentons. le roman se découpe en plusieurs chapitres, tantôt relatés par Héloïse, OPJ dans le groupe, tantôt par Ophelie, la stagiaire, étudiante en sociologie, tantôt par une tierce personne. Et chaque partie est contée dans un style différent, tantôt par du dialogue, des échanges, tantôt par du narratif, quelqu'un qui se parle à lui-même, et tantôt du narratif aussi, mais explicatif. Je ne sais pas trop comment vous expliquer, mais c'est étrange et génial à la fois. Brillamment construit.
Un roman où les femmes nous racontent, rien n'est épargné, où les manquements de la justice sont dénoncés, où les dysfonctionnements pointent du doigts.
Le texte est d'une justesse incroyable. Car il existe encore des gens qui aiment leur métier. L'espoir est là.
La plume de l'autrice est originale, empreinte d'un je ne sais quoi de fascinant.
En bref, coup de coeur pour ce roman. Vraiment génial ! C'est un roman audacieux, intelligent, très fort, au titre plein d'espoir, avec des personnages intéressants, et cette fin ! Quelle fin ! Elle m'a bouleversée et complètement chamboulée. Bravo pour ce roman qui m'a séduite et marquée.
À découvrir absolument à sa sortie le 14 mars.
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De prime abord, je n'aurais pas forcément acheté ce livre. Je préfère les romans d'amour de base... Mais j'ai accompagné ma tante au Quai du Polar, l'auteure m'a interpellée et m'a présentée son premier ouvrage. J'ai tout de suite été intéressée par le thème abordé : les violences faites aux femmes. Et je remercie l'auteure de m'avoir donné la chance de découvrir son premier roman.
Nous suivons Ophélie, une doctorante en sociologie qui prépare sa thèse grâce à un stage au sein d'un service de la police.. ce service s'occupe des violences faites aux femmes...
En plus de suivre plusieurs affaires de violences, de viols et de meurtres, nous suivons les membres de l'équipe de police.. les caractères et les réactions de chacun et de chacune! J'ai vraiment beaucoup aimé découvrir cet univers et ces personnages. D'autant que, l'auteure, Océane Perona, a elle aussi étudié la sociologie... On se rend vraiment compte que chaque personnage est vrai !
Je recommande et j'espère lire très bientôt un prochain roman!
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Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio, que je remercie - avec les éditions Julliard - pour l'envoi :)

Quelle claque ! La couverture m'a tout de suite attirée en plus du sujet. Et j'ai été agréablement séduite par la plume originale d'Océane Perona.

Bienvenue au groupe violence de la police qui accueille et traite essentiellement les affaires d'agressions sexuelles.
De nombreux livres existent sur le sujet sauf que cette fois, le récit se préoccupe plutôt de ces violences au sein de la police directement. Ici l'auteure se démène pour retranscrire - avec force - ces comportements infects, comme les commentaires déplacés, le manque de bienveillance envers les victimes…

L'histoire est vraiment prenante, les points de vues alternent entre Héloïse, OPJ au sein de ce groupe et Ophélie, stagiaire en étude de sociologie dans le cadre de sa thèse. le roman en ressort brillamment construit. Plusieurs affaires sont retranscrites et analysées par l'étudiante en étant pourtant à chaque fois toutes profondément différentes et terrifiantes.

J'ai énormément aimé ce premier livre d'Océane Perona, il est audacieux et m'a bouleversé par ses révélations.

L'auteure réussit à mettre en perspective les défis et problématiques de la justice face aux victimes mais également les nombreux dysfonctionnement qui résultent d'un manque d'empathie total envers ces femmes. Pourtant, - à mon sens c'est là que se trouve toute la finesse du roman - on ne ressort pas de cette lecture déprimé par la justice : il y a des personnes qui aiment leurs métiers, qui sont patientes et qui écoutent - entendent - les victimes.

C'est un livre très fort et intéressant, ravie de l'avoir découvert et je ne l'oublierais pas de sitôt ! Je me répète mais j'ai été très sensible à la fin de ce roman, même si c'est de la fiction, cela est malheureusement la vérité de beaucoup trop de femmes, alors courage à toutes celle qui peuvent encore marcher et sourire malgré les drames vécus.
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