Aïe. Qu'il est difficile de chroniquer le livre d'une autrice dont on aime autant les livres que la personne. Tous les livres d'
Anne Percin m'ont plu jusqu'ici, mais las, pas ce dernier roman.
Une jeune flic quitte la région parisienne et un conjoint particulièrement toxique (qui va encore la hanter tout au long du roman) pour la ville de Millau. Dès son arrivée, des parents désemparés viennent signaler la disparition de leur fille, brillante étudiante en biologie devenue zadiste qui a trouvé refuge dans une communauté hippie post-soixanthuitarde, perchée dans les causses du Larzac, vivant en "autonomie", refusant toutes les nouvelles technologies. Y compris les téléphones portables, d'où plus de nouvelles de la part de la jeune fille. Sophie va mener l'enquête, qui sera compliquée car la "secte" est difficile d'accès, à tout point de vue. En parallèle, on suit l'enquête menée par deux ados, Enzo, membre de la communauté, et Cassandra, une ado placée en famille d'accueil (deux personnages proches du cliché).
J'ai éprouvé quelque malaise à la lecture de ce roman. Je l'ai trouvé très manichéen, avec les gentils vivant selon de nobles idéaux et les méchants urbains qui polluent la communauté avec leurs téléphones portables et leurs jeux "de bonbon" abêtissants. En fait, j'ai trouvé les hippies bien plus violents que les urbains, avec leurs certitudes et leur intolérance qui les rend aux aussi violents, d'une certaine manière.
Par contre, j'ai trouvé très intéressant que l'intrigue policière serve la dénonciation des travers sociaux, mais sans que cela tombe dans le piège de l'évidence.
Pour finir, j'ai un avis très mitigé sur
Les loups de Babylone, qui fait tout de même pencher la balance vers le négatif. Et c'est bien dommage, tant les romans précédents d'
Anne Percin m'ont enthousiasmée.