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sur 964 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ovide est né à la mort de César . Il fût adolescent pendant l'avènement imperial sous Auguste et pendant son enfance se déroulerent les âpres guerres civiles. L'auteur fût exilé sur les rives de la Mer Noire (Constantsa en Dacie). Peut-être éloigné à cause de son ouvrage : L'art d'aimer.
En effet à cette époque on dégainait quelquefois l'ancienne loi Scantinia sur la moralité pour régler certaines rivalités politiques.
Le poète rédige un texte immense en vers. La narration est guidée par la mise en oeuvre du geste divin de la métamorphose qui est un moyen de réaliser fréquemment dans l'antiquité classique des hierophanies.
Des gens ,des dieux, quelques objets subissent des métamorphoses qui respectent l'essence de ces choses où de ces êtres animés alors qu'ils deviennent autres dans leur chair et dans leur apparence.
Elles peuvent être des gratifications ,des punitions ,un moyen,un ammusement. Elles peuvent être aussi le resulat d'un simple effet du Fatum. Ce qui les place dans ce cas au delà de la notion de responsabilité et de libre arbitre.
Le texte d'Ovide étudie la nature humaine ,celle de l'univers.Les mondes divins et terrestres avec les modalités d'interaction entre ces deux dynamiques sacrée et profane.
L'époque de rédaction de cette composition est difficile car un nouveau régime politique achève de naitre. le régime impérial finit de supplanter la République et ses soutiens variés et nombreux et surtout son souvenir.
Le poème vise comme l'Eneide, à la glorification des lettres latines et à la glorification de Rome au travers des arcanes de la poésie.
La divinisation et la métamorphose de Cesar est le sujet du livre XV. César s'y métamorphose en astre et Venus qui intervient ne parvient pas à le sauver des Parques qui façonnent son assassinat. Auguste ,son successeur conduit dans ce livre un règne glorieux alors que les Dieux se mêlent aux vivants et que Auguste appelle Tibere comme successeur. le texte prend ici des allures très proches de celles qui font de l'Illiade ce qu'elle est.
Le carractere divin du detenteur du pouvoir est dans ce passage grandiloquent.
Peut-être que cette vision d'Ovide est un peu trop splendide et un peu trop trop sacrée pour être honnête ?
Le poète de l'antiquité classique n'a pas que du talent, il est aussi inspiré. Dans ce monde gréco-latin où l'éloquence scintille partout dans la poésie et dans la vie politique, la voix du poète est assez inspirée pour être libre mais pas assez pourtant pour le rester ,comme en atteste la destinée triste d'Ovide.

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Petit retour aux classiques avec ce magnifique livre : Les Métamorphoses d'Ovide. Souvent découvert dans le cadre du lycée, Les Métamorphoses sont un vrai chef-d'oeuvre !

Il s'agit d'une oeuvre ambitieuse nous relatant l'histoire du monde, de sa création jusqu'à Jules César. Divisées en 15 livres, Les Métamorphoses nous font découvrir plusieurs figures marquantes de la mythologie gréco-romaine. Difficile d'en faire un résumé tant les histoires sont diverses et variées. Il vous faut seulement savoir qu'ici vous retrouverez tous les plus grands mythes de la Grèce et de la Rome antiques.
C'est donc l'occasion de venir découvrir (ou redécouvrir) ces récits qui ont marqué l'histoire des arts et de la littérature. Ainsi, Narcisse, Io, Adonis, Dédale ou encore Énée sont des figures bien connues. Mais d'autres personnages mythologiques, moins bien connus, font aussi leur apparition ici et c'est un vrai plaisir que de se plonger dans ces récits mythiques !

Comme le titre l'indique, l'auteur se concentre sur les métamorphoses, des dieux comme des mortels. Ces derniers apparaissent surtout comme les victimes malheureuses des jeux des immortels qui aiment influencer leur destin et n'hésitent pas pour cela à revêtir toutes sortes de formes. Zeus, pour ne citer que lui, y recourt sans modération, pour parvenir à ses fins et échapper aux foudres de son épouse plus que jalouse. Les mortels apparaissent par conséquent, la plupart du temps, comme les jouets de ces êtres aux pouvoirs immenses. Néanmoins tous ont un destin exceptionnel mais à l'issue bien souvent fatale.
Vengeance, amour, trahisons, toutes ces facettes sont exploitées pour nous donner une oeuvre extrêmement riche tant sur la forme que sur le fond. Bien que chaque histoire puisse être lue indépendamment des autres, il n'en existe pas moins une certaine continuité, à la fois chronologique et géographique. Tous les livres ne se valent pas, certains sont plus courts que d'autres ou plus intéressants. Personnellement, le livre XV est celui que j'ai le moins aimé, surtout par rapport aux personnages abordés.

Pour conclure, les ouvrages datant de l'Antiquité sont nombreux et tous ne sont pas accessibles. Mais Les Métamorphoses sont une exception et représentent un incontournable de la littérature tant son influence a été grande sur notre histoire. Que ce soit dans le cadre d'une étude ou bien seulement pour le plaisir, il ne faut pas se priver de cette lecture !
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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Les Métamorphoses d'Ovide souffre parfois d'une abominable réputation pour cause de trop de bachotage imposé par les programmes scolaires. J'ai la chance de ne pas faire partie de cette génération d'élèves martyrisés. J'ai découvert Ovide par la traduction de Marie Cosnay et je ne saurais que trop la recommander tant la poésie du texte traduit et les récits mythiques valent le détour. le travail des éditions de l'Ogre est d'autant plus remarquable que l'objet-livre est très réussi avec sa couverture bleu marine rehaussée d'une police de titre et de motifs finement dorés. Quant au contenu, il nous accompagne plus ou moins consciemment depuis deux millénaires, cela va sans dire qu'il mérite d'être connu, lu, relu et étudié à foison.
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Je m'en doutais... Ce n'était qu'un vague pressentiment jusque-là, mais la lecture d'Ovide consolide mon idée que les dieux sont gens fort peu recommandables ! J'espère, disant cela, ne pas attirer sur moi la foudre de Zeus ni la flèche vengeresse de Diane, puisqu'ils semblent être aussi très susceptibles. Oh et puis, je prends le risque, une critique est une critique, et il faut apprendre à écouter les reproches qu'on nous adresse, même quand on est un dieu !
Bon, en gros l'histoire des dieux est une succession de basses vengeances, de cruautés toutes plus horribles les unes que les autres, de harcèlements et de viols à gogo. Et que je te transforme en insecte si tu oses me contrarier, ou que je te change en pierre ! Et que je te découpe ton gamin, que je le bouillisse ou rôtisse pour ensuite te le faire bouffer ! Finalement, les dieux sont tellement... humains : ils sont vicieux, cruels, capricieux, bagarreurs, jaloux exactement comme eux.
Plus sérieusement (bien que ce qui précède soit déjà très sérieux, il est question quand même de divinité), le travail d'Ovide révèle surtout la faculté d'observation des Anciens. Son long poème est une tentative d'explication de l'origine du vivant, de la géographie, des phénomènes, de la nature et de l'aspect des choses.
Tout commence avec le Chaos. Au début, le divin occupe toute la place, c'est la lutte des dieux contre les dieux. Puis, petit à petit, on se dirige vers un univers de plus en plus humain : apparaissent des êtres hybrides (Hercule, mortel divinisé, Achille, demi-dieu), puis c'est la guerre de Troie, les errances d'Énée, César et Auguste, enfin. Outre son ambition purement poétique, Ovide offre à ces derniers d'appartenir au grand arbre généalogique des dieux, légitimant ainsi leur pouvoir.
Un des derniers "chapitres" expose la doctrine de Pythagore, selon laquelle notamment rien n'est immuable, la métamorphose est permanente et éternelle. L'homme et la femme naissent, vieillissent et meurent, la géographie se modifie perpétuellement, le cours des fleuves, tout continue de se métamorphoser, ainsi aussi des nations et des empires. L'âme change d'hôte au fur et à mesure que meurent les corps. Pour cette raison, dit-il, il est indigne de consommer de la viande, car les bêtes étant aussi de nouvelles demeures pour les âmes, on ne fait rien que tuer et manger nos parents. "Rien ne se perd, tout se transforme", c'est clairement formulé bien avant Lavoisier...
Une lecture agréable quoique un peu répétitive et fastidieuse, très dense. Il est un peu compliqué parfois de s'y retrouver parmi tous les personnages, leurs noms entremêlés, mais c'est d'une telle richesse ! À mon humble avis, on en tire davantage de satisfaction si on entame cette lecture en étant déjà connaisseur d'Homère ou de Virgile.

Commencé en prose, les deux premiers chants, chez GF-Flammarion, traduction Joseph Chamonard ; continué en vers chez Actes Sud, traduction Danièle Robert.
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Bien que la forme adoptée par Ovide, le long poème divisé en chants, rappelle la poésie épique, l'auteur ne semble pas capable, ou désireux, de mener un long récit unique comme le feraient Virgile ou Homère. Il aligne et coud ensemble de petites histoires (epyllia est le nom grec de ce type de narration poétique) qui n'ont ensemble que des liens artificiels, mais qui se lisent séparément, comme on voudra, avec beaucoup de plaisir. La richesse d'images et de tons des Métamorphoses en a fait un livre fondamental pour les arts et la culture, jusqu'à nos jours, et une source de fascination pour tout amateur de baroque..
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Mais quel chef d'oeuvre ! Moi qui ne suis pas trop mythologie, et après avoir déjà lu L'Iliade et L'Odyssée, je peux dire que ce livre-ci m'a transporté et émerveillé par son univers de métamorphoses où se croisent êtres humains et dieux.

Ovide, illustre auteur depuis le Ier siècle après J.C, est surtout reconnu pour son oeuvre magistrale, Les Métamorphoses, qui a fait de lui un véritable poète. Cette oeuvre classe de nombreuses légendes romaines, mais surtout étrangères et lointaines, qui ont toutes attrait à des changements de formes. Des hommes et dieux qui deviennent des animaux, des végétaux,etc... Ovide nous montre que le monde n'est pas figé, immuable, que les êtres sont en constante évolution.

Ovide se sert d'une chronologie légendaire débutant par le chaos des origines et de la création pour finir par la prise de pouvoir d'Auguste après la mort de Jules César. C'est une très longue période où se rencontrent bon nombres de personnages, qui certains m'étaient déjà connus. Il ne faut vraiment pas avoir peur de se mélanger les pinceaux, entre tous les dieux, nymphes, rois,etc... Mais beaucoup reviennent comme Jupiter (Zeus) ou sa femme Junon (Héra) qui persécute les Troyens dû aux infidélités de son mari.

Le poète nous narre les relations souvent amoureuses des différents personnages, adultères, incestes,etc... Les passions de l'homme poussées à l'extrême sont mis au devant de la scène, nous offrant des scènes de toutes beautés par de belles déclarations, ou des scènes atroces de guerre, de vengeance ou de torture (très peu présentes). Les hommes, comme les dieux et autres créatures, se laissent portés par leur émotions, leurs joies, leurs colères et n'hésitent pas à employer les grands moyens pour parvenir à assouvir leurs désirs.

Ce livre est un vrai trésor, rempli d'histoires fantastiques. Certaines ont davantage retenu mon attention que d'autres, mais je n'ai rien laissé de côté. Cette lecture était très intéressante et instructive sur le monde mythologique. L'écriture m'a entièrement emportée et je ne pouvais plus m'en détacher à certains moments.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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Cette oeuvre peut rendre végétarien(ne) quiconque ne veut pas dévorer comme le Cyclope des êtres humains ou des dieux métamorphosés en animaux. Il y a de belles choses sur l'art d'aimer et l'amour mène bien souvent à une mort violente.
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Si ce poème a traversé les siècles ce n'est pas pour rien!
Malheureusement je suis incapable de lire le latin (le lycée est maintenant très loin!) et la traduction est en prose. Dommage pour la poésie!
Un enchantement de lire ces métamorphoses! Mythologie fondatrice aussi pour l'histoire de l'art, évocation de tant de tableaux De La Renaissance...

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Érysichthon

Ne nous abstenons pas des rapprochements

Venant de Thessalie, fils de Triopas, dans la forêt de Demeter il voit un chêne antique, si prodigieux que son ombre est pareille à celle d'une forêt impénétrable. Il ordonne qu'il soit abattu. On hésite,
'je suis Érysichthon, fils de roi' dit-il, il s'irrite, rien n'y fait, personne ne veut abattre cet arbre consacré à la déesse, alors il l'abat lui-même, l'arbre... et pourtant il a bien entendu la Dryade, celle que la déesse aime, celle qui habite dans cet arbre, et qui va mourir en même temps que le chêne: 'Je suis une nymphe chère à Cérès. J'habite cet arbre, et je meurs par ton crime. le ciel me vengera: le châtiment qu'il te réserve et que je t'annonce en périssant, réjouira mon ombre dans la nuit du trépas.'(1)
Rien n'y fait.
Après avoir pleuré, les dryades noires de peine, vont raconter ce massacre à Demeter.
Sa vengeance est terrible, la Faim, qui vit aux confins de la Scythie, dans le désert du froid, sera son arme.
La Faim entre dans le palais d'Érysichthon endormi, s'étend sur lui, l'embrasse, et 'quand de son haleine les poisons dévorants ont pénétré ses entrailles et courent dans ses veines, le monstre quitte une terre pour lui trop fertile, regagne ses rochers arides et son affreux désert.'(1)
Érysichthon ouvre la bouche de toutes les avidités, use ses dents à ses dents, puis s'éveille;
une faim irrépressible envahit ses entrailles, devenues le gouffre de goinfrerie. Il hurle ses désirs, sur sa table les mets se succèdent, en vain. On dépeuple pour lui les airs, les forêts, et les mers. Il dévore sans cesse, demande d'autres mets, puis d'autres mets encore, et encore toujours plus, mais il est insatiable. Ce qui nourrirait tout un peuple ne peut lui suffire; et plus il avale, plus il engloutit, plus sa faim s'augmente. Rien ne peut apaiser cette faim, plus il veut la satisfaire,
plus elle est inapaisable.
'La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.' (2) Qui, Charles le sais-tu ? Qui donc nous a rempli d'avidité, de cupidité, de bêtise?
À vouloir des habits plus beaux que nos âmes, à vouloir des étendues désertées des arbres de Démeter... Pour finir, jumeaux posthumes d'Érysichthon, 'à nous mordre de rage; à déchirer nos membres, à nourrir nos corps de nos corps, et à nous dévorer nous-mêmes.'(1)
Entendrons-nous longtemps encore, au bord d'une rivière, l'envol des canards, les battements de leurs ailes, et leur arrivée dans l'eau pour se disputer le pain jeté le matin dans de petites rivières ?


1 Ovide, Les Métamorphoses (VIII)
2 Baudelaire Les fleurs du mal

effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Classique à lire et relire : source sans fond d'imagination, de fantaisie et de personnages mythiques.
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