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4,16

sur 1049 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Alors ça commence comme Grossir le ciel et ça finit euh...différemment.
La Lozère est à la mode dans les polars français. le dernier Giebel y fait aussi un petit saut. le côté désertique du causse, ambiance lourde, ciel bas, granit, moutons, gaz de schiste, et solitude profonde.
Une femme disparaît sur le causse. Evelyn. Cinq personnes s'y mettent à raconter leur histoire autour de la disparition d'Evelyn. le voile se soulève peu à peu, au fil de ces voix, et on s'éloigne imperceptiblement du causse pour d'autres déserts, mais sur des chemins encore sans issue.
J'ai eu du mal à apprécier toutes les qualités du livre à cause de son écriture, qui m'a déplu. Elle imite trop l'oral, jusqu'à la maladresse. Cela donne à la prose un côté surfait qui accentue et rend évidentes toutes les failles dans la construction des personnages. Mais c'est dommage, car il y a vraiment des éléments d'une grande finesse dans le récit.
D'abord, la solitude de tous les personnages. Tous différents, et pourtant seuls à crever, comme des bêtes. Solitude du paysan dans sa ferme isolée, qui oscille entre folie et désespoir, solitude de la femme mariée délaissée et délaissant son époux, solitude des jeunes gens, même au milieu des grandes métropoles. Leur recherche désespérée de l'amour fait mal au coeur et trouble la lectrice. Ensuite, il y a cette façon originale qu'a le récit de bifurquer, alors qu'on s'attend à un thriller de terroir sentant bon le fumier, vers totalement autre chose, mais assez habilement, pour le coup. Car les cinq voix que l'on entend, ce ne sont pas celles que l'on attend. N'en disons pas plus.
En bref, j'ai bien aimé. N'était-ce cette écriture...Mais c'est sans doute une question de goût. C'est un bon livre, il me semble.
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Le 19 janvier, Evelyne Ducat disparaît dans les Causses, en pleine région agricole. Au bas du chemin qui y mène, les gendarmes retrouvent sa voiture abandonnée.

Qu'a-t-il pu lui arriver ?
Que savent exactement les habitants du cru ?

Alice par exemple, l'assistante sociale qui s'intéresse aux éleveurs en détresse... et pour l'un d'entre eux, de très près.

Joseph, l'éleveur de chèvres, qui semble cacher des choses depuis quelques temps.

Michel, le mari d'Alice, bourru mais pas dupe et qui lui aussi adopte un comportement étrange depuis peu...

Ils détiennent manifestement tous une part de la vérité.

A mon avis :
5 protagonistes dont le récit personnel forme les 5 chapitres de ce livre. Chacun y donne sa version de l'histoire, de son point de vue, pour la faire avancer et nous la faire comprendre. Au fil du récit on découvre des détails connus du narrateur mais pas des autres, ce qui permet de révéler progressivement l'intrigue et qui maintient le lecteur dans un certain suspense.

Un récit ingénieux, bien maîtrisé, qui nous emmène des Causses (en Lozère) à l'Afrique de façon assez inattendue.

Plusieurs aspects ont retenu mon intérêt : le registre littéraire qui change en fonction du personnage qui s'exprime, très bien adapté et sans caricature, ainsi que la description parfaite du milieu agricole, avec sa rusticité et la solitude des éleveurs, tout comme, dans un tout autre environnement, celle du village et du mode de vie à l'africaine.

J'émettrais un petit bémol sur l'improbabilité du lien entre quasiment tous les personnages (difficile d'en dire plus sans dévoiler une partie du récit...) et de la fin qui manque un peu de réalisme, mais sans que cela soit rédhibitoire, d'autant que c'en est amusant.

Un roman choral (...plus qu'un roman policier) court, qui se lit très vite et sans longueur, chaque personnage apportant sa pierre à l'édifice d'une façon différente.

Sinon, je m'interroge encore sur le sens du titre...

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Evelyne Ducat a disparu et la Police patauge. Mais plus qu'un roman policier Seules les bêtes est un roman qui s'intéresse à ses personnages, à leur diversité, à leur regard sur la vie, et qui permet au lecteur de s'y projeter.
Les trois premières parties du roman ont pour cadre le Causse et c'est très réussi. Atmosphère âpre et dépouillée, déréliction, dureté de la vie des paysans. Les dimensions sociale et psychologique sont traitées avec talent, suscitant l'intérêt et l'adhésion du lecteur. Les voix des trois premiers narrateurs se succèdent, intimes et proches, prenantes, touchantes, livrant au lecteur leur vision des choses.
Là où j'ai décroché, c'est quand on quitte le Causse, c'est devenu pour moi beaucoup moins juste, beaucoup moins convaincant.
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Colin Niel est un auteur dont j'entendais parler de temps en temps mais comme je ne suis pas lectrice de romans policiers il n'y avait pas urgence. J'ai attendu et je dois avouer que c'est pas mal ficelé. L'ambiance du causse est bien rendue, la solitude du paysan, de l'isolement géographique, psychologique, sentimental de ce monde également, la narration à travers les voix des différents protagonistes nous poussant à interpréter ce qui n'est pas toujours la réalité, un effet dominos réussit, tout cela fait de l'ensemble un agréable moment mais sans pour autant me donner l'envie de replonger dans un autre de ses romans. Non décidément les plats j'ai du mal....
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Il fait froid, très froid, c'est l'hiver sur le causse. Il fait noir, très noir dans ce roman mi-polar mi-terroir, où la terre est rude et la rancune des hommes tenace.
Alors quand Evelyne Ducat disparaît, chacun y va de sa petite idée sur la question, de son petit secret aussi. Pour les anciens ça ne fait aucun doute, l'assassin c'est la "tourmente", cette tempête hivernale qui emporta naguère les deux institutrices du village; pour les autres c'est le loup. Une vensgeance. Une sombre histoire de terres peut-être...
Et c'est au terme de cinq récits différents qu'on découvre la scène dans son ensemble, et (l'étonnant) fin mot de l'histoire.
Car sur cette montagne reculée, c'est surtout la solitude des hommes qui tue.
Bon, pour être honnête, j'ai trouvé l'histoire un peu spéciale et les portraits vraiment clichés : les paysans franchement pèquenauds, les jeunes teufeurs anarchistes sortis de la ZAD, la parisienne méprisante... oui bon.
Un roman sombre, prenant et bien écrit, mais qui a finit par m'agacer un peu. Pour ceux qui aime les grands espaces sauvages et les ambiances lourdes.
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Ma seconde lecture d'un roman de la sélection Cezam 2018. Ah, il va être difficile de trouver un autre aussi bon...
A chaque fois c'est une petite aventure, je regarde la jacquette, et souvent comme pour ce roman, elle ne me "parle" pas : très clairement l'image ne me tente. Ensuite il y a la 4ème de couverture : Là non plus ça ne me tente pas plus que ça. L'auteur a écrit des polars récompensés, et d'ailleurs celui ci à reçu le prix Landerneau : Ah, OK. Mais voilà, rien à faire je n'arrivais pas à m'y jeter. Donc après avoir emprunté le livre à la médiathèque, j'ai encore attendu une semaine avant de l'ouvrir.
Et hier soir enfin, je me suis lancée. Je n'avais pas remarqué le titre du premier chapitre "Alice", et pendant quelques dizaines de pages, j'ai cru que ce récit à la première personne allait se poursuivre sur la totalité du livre. Finalement, je suis arrivée au second chapitre, et là j'ai mieux compris la construction du roman, et surtout petit à petit, en changeant de point de vue on découvre tous les liens qui unissent ces différents personnages.
Je ne suis pas convaincue par la catégorie "Polar". Alors oui une femme est morte, et oui à la fin du livre on saura qui a tuer et pourquoi. Mais ce n'est pas une enquête, on ne fait que changer les points de vue pour découvrir la vie dans le fond de cette petite vallée en hiver....
Mais je trouve cela très bien construit, et j'ai imaginé plein de choses jusqu'à ce 4ème chapitre qui me semblait sorti de nulle-part.
Heureusement donc que ce dimanche était pluvieux, j'ai pu finir cette lecture au coin du feu, confortablement vautrée dans mon canapé.
Je regrette presque d'avoir fini cette lecture, je n'aurais pas été gêné de lire d'autres "témoignages"
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Les Edts du Rouergue sont les championnes des « bons terroirs » ; et effectivement , en ce sens , ce roman débute sous les meilleurs auspices .
Sauf que, partant de la disparition d'une femme dans des causses froids et enneigés, on se retrouve au coeur de l'Afrique chez des « brouteurs », jeunes hommes qui appâtent des mâles blancs en particulier, en se faisant passer pour de ravissantes jeunes femmes dans le besoin.
Mais dans ce roman , on ne glisse pas en douceur d'un univers à l'autre, 5 personnages, 5 gros chapitres, 5 univers différents , sur Kinddle, mieux vaut ne pas s'absenter trop longtemps, sous peine d'y perdre le fil.
Après lecture, l'histoire en totalité se tient et est même crédible, mais sur la forme, seule la première partie m'a intéressée.
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Cela faisait un moment que je me promettais de lire Colin Niel, notamment sa série policière guyanaise... J'ai été bien déstabilisée pendant une bonne partie de ma lecture de "Seules les bêtes", que je pensais être un de ses opus. Je n'ai pas lu le résumé au dos, et admettez que la couverture évoque davantage une ambiance tropicale que celle d'un village reculé du Massif central. C'est pourtant bien là que je me suis retrouvée, sur un causse parcimonieusement peuplé d'éleveurs taiseux, subissant hivers impitoyables, isolement et endettement...

Ça commence comme un roman policier, avec la disparition de la riche épouse d'un enfant du pays, revenu s'y installer après avoir fait fortune à Paris. Faute de cadavre et d'indices laissant soupçonner le contraire, les enquêteurs concluent à une imprudence de randonneuse : elle ne serait pas la première victime du brutal et invincible vent d'hiver qu'on nomme ici "la tourmente".

Cet événement n'est qu'un prétexte à l'auteur pour nous livrer, au fil d'une narration polyphonique portée par cinq personnages, la chronique d'existences plombées par la solitude, et des drames vers lesquels les entraînent leurs tentatives parfois désespérées pour y échapper.

Nous suivons ainsi Alice, assistante sociale en milieu rural, qui visite "ses" agriculteurs, gère leur paperasse, s'enquiert de la santé du bétail ou des tracas domestiques, qui surtout représente souvent la seule visiteuse régulière de ces hommes livrés à eux-mêmes, devenus oublieux des codes sociaux.
L'un d'entre eux, Joseph, prend ensuite la parole, dit la solitude subie plus que choisie, avec la désertification paysanne, les années qui défilent, trop investies dans l'exploitation pour qu'il ait eu le temps ou l'opportunité de rencontrer quelqu'un avec qui partager sa vie...
Puis c'est au tour de Maribé, d'Armand, de Michel enfin, le mari d'Alice, qui tisse le dernier fil de la trame des événements improbables à l'origine de la disparition d'Evelyne Ducat.

Mais comme évoqué ci-dessus, peu importe la résolution de l'énigme, la grande force de "Seules les bêtes", outre sa construction parfaitement maîtrisée et l'énergie de son écriture, résidant dans la singularité dont Colin Niel dote les portraits de ses personnages, leur attribuant un ton particulier et une personnalité complexe, propres à nous attacher à chacun d'entre eux, malgré leurs travers ou leurs lâchetés. Car c'est avant tout avec beaucoup d'humanité qu'il se penche sur les blessures secrètes de ces êtres en quête d'amour.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Pas très convaincue par ce roman policier. Il est vrai que l'auteur a le talent de nous tenir en haleine et de camper un cadre spatio-temporel alléchant. Néanmoins, j'ai trouvé l'intrigue très peu crédible et alambiquée, les réactions des personnages face à certaines situations étant peu compréhensibles. Je ne développe pas pour ne pas spoiler mais disons simplement que rien ne "tient debout".
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Encore une belle découverte et un retour au polar avec "Seules les bêtes, de Colin Niel.

Dans la région du Causse, Evelyne Ducat, femme d'un notable de la région, a disparu. le roman s'articule autour de 5 chapitres, chacun donnant la parole à un personnage différent, qui va tour à tour nous livrer un pan de l'histoire. Au final, c'est nous seul, lecteur, qui aurons toutes les cartes en main pour reconstituer l'intrigue dans son ensemble.

Seules les bêtes est un polar, mais l'enquête policière y tient finalement un rôle assez secondaire. Au fil des pages, c'est surtout la solitude qui s'impose comme thème central, à la fois cause et conséquence de toute cette affaire. Cinq chapitres, cinq personnages, cinq solitudes, cinq façons de remplir le vide. Dans leur quête quasi obsessionnelle de l'amour, chacun des personnages va commettre l'acte désespéré qui le liera aux autres de façon tragique.
Certains de ces liens, présentés comme des coïncidences, sont certes un peu "faciles", mais l'ensemble est si bien ficelé que ce petit défaut n'a en rien gâché ni mon plaisir ni ma surprise.

L'aspect "roman choral" est vraiment très bien maîtrisé. Les personnages, peut-être un peu caricaturaux parfois, n'en ont pas moins une réelle profondeur. Chacun prête sa voix à l'un des cinq chapitres, l'imprégnant de sa personnalité, de sa psychologie, et de sa façon de parler. Un mention spéciale au chapitre dédié à Armand, complètement déroutant au premier abord mais qui offre un éclairage original sur l'enquête... et sur le choix de la couverture, question qui m'a taraudée durant une bonne partie du livre!

Même si j'ai eu, dans un premier temps, un peu du mal à me couler dans la lenteur de ce roman rural, [Il faut dire que je venais de terminer La bouleversante confession..., écrit et lu à un rythme effréné...], cela devenait de plus en plus difficile de le lâcher au fur et à mesure que je voyais les différentes pièces du puzzle s'imbriquer pour me livrer la clé du mystère.

Plus qu'un roman policier, Seules les bêtes est une chronique sociale sur l'isolement et le manque d'amour, qui nous livre un point de vue noir et désabusé. Un très belle découverte qui nous emmène sur les hauts plateaux du Causse et bien au-delà.
Lien : https://pointplume.blogspot...
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