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Conor se réveilla peu après minuit. Encore hanté par le cauchemar qu'il ne cessait de faire et dont il ne pouvait parler à personne. Ni à son père, parti s'installer aux États-Unis avec sa nouvelle femme, ni à sa grand-mère dont il peinait à s'attacher, ni à ses camarades d'école et encore moins à sa mère, malade et très fatiguée. Dans le silence de la maison, quelque chose de différent se passa. Quelqu'un l'appelait par son prénom. Malgré la peur au ventre, il gagna la fenêtre et, sous la lune brillante, vit se transformer l'if en un monstre. Étrangement, il ne s'enfuit pas même quand ce dernier lui dit qu'il était venu le chercher. Même quand la bouche du monstre rugissant s'approcha pour le dévorer... le lendemain matin, il se dit que tout cela n'était qu'un mauvais rêve jusqu'à ce qu'il se rendit compte que le plancher était tapissé de petites aiguilles d'if...

Conor O'Malley est un petit garçon assez malheureux dans la vie. Un papa parti, une grand-mère soulante et une maman malade dont il voit l'état peu à peu se dégrader malgré les traitements. Aussi ce monstre, à l'aspect pourtant terrifiant, n'a aucune raison de lui faire peur d'autant que ce dernier apparaît seulement pour lui raconter des histoires. Se peut-il que derrière ce monstre se cache une autre vérité ? C'est ce que Patrick Ness dépeint avec beaucoup de force et d'émotions dans ce roman aussi éblouissant que ténébreux. Ses personnages, complexes, extrêmement touchants et fort bien décrits psychologiquement, campent avec force ce récit. Notamment Conor, jeune garçon tour à tour inquiet, plein d'espoir ou de rage, sa maman, protectrice, qui se veut rassurante, ou encore ce monstre, qui n'en a que l'apparence, qui le guidera sur le difficile chemin de l'acceptation et du deuil à venir. Oscillant tout en finesse entre réalité et merveilleux, ce conte philosophique aborde tout en délicatesse et intelligemment le thème du deuil. La plume est dépouillée, les mots, tout juste posés.
Un bouleversant récit dont les illustrations de Jim Kay, sombres, envoûtantes, inquiétantes parfois, siéent parfaitement ...


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Le père de Conor est parti en Amérique avec sa nouvelle femme. La mère de Conor est très malade et les traitements semblent l'affaiblir de plus en plus. La grand-mère de Conor ne ressemble pas du tout à une gentille grand-mère. Les camarades de classe de Conor sont brutaux et moqueurs à son encontre. Bref, pour Conor, la vie est déjà très difficile et douloureuse. Et il y a ce cauchemar qui revient chaque nuit et qui le réveille en sursaut. Un soir, à 0 h 07, le grand if qui se dresse derrière la maison se transforme : un monstre entre dans la chambre de Conor et lui annonce qu'il lui racontera trois histoires avant d'entendre la sienne qui devra être la vérité. Qu'est-ce que tu veux de moi ? demanda-t-il. / Ce n'est pas ce que je veux de toi, Conor. C'est ce que toi tu veux de moi. / Je ne veux rien de toi. / Pas encore, dit le monstre. Mais bientôt. » (p. 40)

Le monstre n'est pas sorti d'un cauchemar et il ne se fait pas oublier quand le jour pointe ses rayons. Au contraire, il se montre à chaque fois que Conor perd pied à l'école ou chez sa grand-mère. le monstre encourage Conor à exprimer ses sentiments, aussi violents soient-ils. « Les histoires sont des créatures sauvages. Quand tu les libères, qui sait ce qu'elles peuvent déclencher ? » (p. 61) Cet être effrayant venu des temps anciens représente toutes les peurs qui habitent l'enfant et se présente comme l'exutoire incarné des terribles sentiments qui se contredisent et se débattent dans le coeur et l'esprit du garçon. Il faut parfois des paraboles pour oser s'approcher de l'impensable et de l'incompréhensible, et quoi de plus impensable et de plus incompréhensible que la mort. « Les histoires sont importantes. Elles peuvent être plus importantes que tout. Si elles apportent la vérité. » (p. 151)

Les trois récits que le monstre fait à Conor sont pleins d'une subtilité qui, même si elle est un peu cousue de fil blanc, efface la frontière trop sage entre bien et mal, entre réel et irréel. Alors que Conor refuse de penser que sa mère ne guérira pas, il lui faut pourtant accepter l'idée du deuil et de la vie sans elle. Et son meilleur soutien, outre celui très ambigu que lui offre le monstre, lui vient de cette grand-mère si peu aimable au premier abord. « Sa maman à lui était sa fille à elle. Et elle était pour eux deux la personne la plus importante au monde. Et ce n'était pas rien d'avoir ça en commun. » (p. 210)

Dans l'ensemble, j'ai plutôt apprécié cette intrigue, même si je ne suis pas vraiment friande des romans pour la jeunesse. J'ai toutefois un gros reproche à émettre à l'encontre de cet ouvrage. Les illustrations sont sombres, beaucoup trop sombres. D'aucuns me diront que cela va de pair avec le cauchemar et la peur. Mais je ne comprends le parti pris de représenter le monstre, de lui donner une forme. Chaque lecteur a son propre monstre, ses propres terreurs : à mon sens, montrer le monstre, c'est empiéter sur l'imagination et diminuer d'autant la peur que peuvent susciter l'inconnu, le non-formé, l'ombre derrière le rideau.
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La mort, sujet délicat à aborder par excellence, qu'il s'agisse de la conceptualiser, de la regarder droit dans les yeux ou bien encore de la coucher sur le papier. Pourtant Patrick Ness aborde la notion du repos éternel avec une céleste délicatesse imprégnée non seulement de pédagogie, mais également de poésie. Munissez-vous d'un ou deux mouchoirs et ouvrez votre coeur à ce brasier psychique.

Vous savez, ce silence lourd et léger à la fois, triste mais également empli d'espoir, celui qui vous enlace et vous apaise la conscience comme nul autre remède quand vous pénétrez à pas feutrés dans le sanctuaire de Dieu ? Embrasser le voyage initiatique spirituel de Conor, treize ans, dont la maman est atteinte de ce maudit crabe revient à s'immerger dans ce calme pénétrant.

L'auteur oscille, avec une divine dextérité, entre l'instruction par l'imaginaire du coeur écorché à vif face au combat dévastateur d'une vie pour les plus jeunes, et l'exutoire salvateur de l'âme meurtrie pour les plus âgés. Il signe une puissante et envoûtante oeuvre onirique qui résonnera comme une maturité intérieure pour les uns et un écho à leur vécu pour les autres.

Quelques Minutes après Minuit dépasse donc largement son solennel statut d'hommage à Siobhan Dowd (à qui l'on doit le germe de cette fabuleuse histoire) et à toutes les personnes emportées par la maladie et s'impose avant tout comme une ode suprême à l'amour, véritable condensé d'émotions brutes. Bon sang, je n'avais pas autant pleuré depuis la mort de Mufasa.
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Bouleversant, magnifique, un moment de lecture dont on n'en sort pas indemne.

L'auteur, Patrick Ness nous invite à faire la connaissance d'un jeune garçon Conor O'Malley qui vit avec sa mère malade.
Conor fait des cauchemars notamment un qui ne sera pas dévoilé au lecteur. Il va faire la connaissance d'un arbre, un if qui va l'aider à traverser une période très difficile.

C'est un récit sur les sentiments, la relation mère-fils et bien plus encore.
Quelques minutes après minuit est très bien écrit, le lecteur ressent toutes les émotions, les sensations et les sentiments des personnages.
Jim Kay est l'illustrateur de ce roman et autant le dire ces illustrations sont sublimes.

À noter, ce roman a reçu de nombreuses récompenses comme le National Book Award 2011.
Un vrai coup de coeur pour ce roman.
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Après la lecture d'un pavé pourvu de moult longueurs, il me fallait un truc court, quelque chose de 200 pages et pas plus.

Et, une fois de plus, le truc court s'est révélé plus percutant, plus orgasmique que le long bazar…

Messieurs, tirez les conclusions que vous voulez, mais on peut avoir un petit tout mince dans la main et passer de meilleurs moments qu'avec un grand épais.

Ce ne sont pas les lectrices qui vont me contredire… Même si, il arrive aussi qu'on tombe sur un petit roman décevant et une pavé envolé.

Oui, durant toute l'intro de ma chronique je n'ai fait que de parler de taille de romans et de rien d'autre ! What did you expect ?

Si j'ai déconné autant d'entrée de jeu, c'est parce que je ne savais pas trop par quel bout commencer pour vous dire combien de roman m'a ému, bouleversé, happé, intrigué, émotionné, et j'en passe.

La maladie, le crabe, rien de joyeux là-dedans, surtout lorsque cela touche une mère qui élève seule son enfant (Conor), le mari s'étant envolé avec une autre femme et reconstruisant une nouvelle famille en Amérique.

Quelle poésie, quelle délicatesse l'auteur use pour nous parler de ce sujet grave et, au lieu de faire pleurer bêtement dans les chaumières, il sublime son récit avec une touche de fantastique qui m'a soufflé par tant de justesse.

Certes, c'est un if géant qui raconte trois histoires à Conor, histoires où l'on désigne, au premier abord, des coupables faciles.

Mais méfions-nous et évitons de trop vite juger car tout n'est pas toujours tout blanc ou tout noir dans la vie et Conor va aller de surprises en surprises, d'apprentissage en apprentissage avant d'arriver à cracher ce qui le hante.

Nom de dieu, quel roman mes ami(e)s !

En deux heures de lecture (oui, c'est court), j'ai été retournée dans tous les sens, surtout mon coeur, j'ai eu mal, j'ai pris des coups, j'ai appris des leçons, j'ai eu des vapeurs d'oignons dans les yeux (ben oui, ils pleuraient, ces cons !) et une fois le livre posé, je n'en ai pas repris un autre parce que je voulais digérer celui-là d'abord.

Oui, c'est du brutal, comme disait l'autre en buvant un alcool à base de betterave, mais ça ne vous rendra pas aveugle car la violence contenue dans ces pages est tout à fait maîtrisée et parfaitement à sa place.

Un coup de coeur pour cette belle philosophie contenue dans ces pages et qui n'a rien de gnangnan ou guimauvienne.

(Même pas droit à la 169ème critique, mais la 170ème. Caramba, c'est raté !)

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Quelques minutes après minuit est un très beau livre, très triste également.

Un petit garçon vivant avec sa mère atteinte d'un cancer, voit la nuit un arbre par sa fenêtre (un if) se transformer en monstre. C'est un cauchemar récurant, mais en est-ce vraiment un ?

À cause de la maladie de sa maman, le jeune garçon va faire de plus en plus de cauchemar, il va même les rechercher volontairement. Il va également s'isoler de plus en plus et finalement devenir ami avec le monstre.

Le récit aborde le sujet de la maladie et la perte d'un être cher avec tact et délicatesse, très bien imagé par le monstre, la colère, l'espoir et la résignation sont en fait le vrai sujet du livre, ou comment aborder le deuil avec un pré adolescent.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Énorme coup de coeur pour ce livre qui m'a tour à tour terrifiée et émue. Je ne pensais pas que l'on pouvait faire un livre aussi beau avec un sujet aussi dur.

Trois personnes sont à l'origine de cette réussite. Tour d'abord, Siobhan Dowd, qui en a eu l'idée mais n'a pu l'amener à son terme, emportée par un cancer en 2007. Patrick Ness a alors pris le relais et a écrit une merveilleuse histoire, dans son style à lui, accompagnée par les dessins à l'encre de Jim Kay, qui m'ont littéralement transportée dans l'histoire.

Tout est évoqué avec une justesse incroyable, la maladie, l'incompréhension, la peur, l'isolement et les contes du "monstre-if" sont là pour nous mettre sur le chemin de la vérité. Je dis "nous" car avec un livre si parfait, on est obligé de rentrer nous aussi, dans l'histoire - ou devrais-je dire le cauchemar?
Je n'ajouterai rien, c'est à vous de découvrir cette petite merveille, de la savourer, de ne pas la lire d'une traite, pour qu'elle fasse son chemin en vous. Et en hommage à Siobhan Dowd, je vais me replonger dans ses oeuvres...
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Ce roman est juste magnifique, il transmet un message tellement fort et profond, il m'a pris à la gorge. Ce conte onirique relate la manière dont les enfants vivent le deuil et la maladie.,
Le ressenti de Conor « garçon ordinaire de 13 ans » est décrit si justement. Il ne sait pas comment réagir à la maladie de sa mère et il doit apprendre malgré lui comment faire face à ses démons cachés enfouis au plus profond de lui-même qui le ronge de l'intérieur et qui le perturbe toutes les nuits, ce cauchemar qu'il refuse de faire.
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Connor a 13 ans avec sa mère malade, presque mourante, il doit se débrouiller tout seul. En plus chaque nuit juste après minuit l'if de son jardin ce transforme en monstre et l'appelle, mais que lui veut ce monstre ? Lui raconter des histoires ? Pourquoi ? Connor va devoir aller au bout de lui-même et ne pas se laisser submerger par ses angoisses pour surmonter cette épreuve.

Un roman surprenant, émouvant et angoissant. Les illustrations très sombres (mais très belles) augmentent encore plus le côté un peu oppressant de l'histoire.

Lien : http://latetedelart2.blogspo..
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J'ai vu le film avant de lire le livre mais cela n'a rien gâché à ma lecture.
La plume de Patrick Ness nous emporte dans l'esprit d'un petit garçon dont la mère et gravement malade. Ce petit garçon fait toujours le même cauchemar, qui le traumatise.
Il va un jour, ou plutôt une nuit, dans ce qu'il croit être un rêve, faire la rencontre d'un très vieil if qui prend l'apparence d'un monstre. Ce dernier lui propose de lui raconter trois histoires à l'issue desquelles le garçon devra raconter une quatrième histoire, sa vérité, la vérité de son cauchemar, une vérité à laquelle il ne peut se résoudre à faire face.
Ce livre est merveilleux et dur à la fois. Il nous confronte à des sentiments que l'on ne voudrait pas ressentir et en même temps on est avide de se plonger dans ces pages.
Ce livre m'a fait pleuré. Mais ce livre est aussi libérateur en quelque sorte. Il nous apprend à lâcher prise, à se libérer de la douleur, à voir au-delà.
C'est un très beau roman.
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