Le chagrin du roi mort

Livre de jeunesse qui peut faire plaisir aussi aux adultes. Les personnages sont vraiment intéressants et le scénario, qui mêle à la fois l'imaginaire du conte et des péripéties crédibles, m'a beaucoup plu. Une sorcière de temps en temps, un roi mort qui parle, quand c'est concis et bien amené, je ne dis pas non.

Si on est rabat-joie, évidemment on a le droit d'être choqué par les indices géographiques contradictoires : cela se passe dans des territoires du grand nord mais la présence d'allusions à l'Afrique toute proche, à la présence d'éléphants, de girafes et de rhinocéros est bien surprenante… Qu'importe, l'essentiel est que l'on peut facilement s'identifier à ce que ressentent tous les personnages et que quand il y a de l'action, on a l'impression d'y être ! Pour ma part, le film s'est facilement déroulé dans ma tête et je n'en demande pas plus.

J'ai particulièrement aimé le fait que les sentiments de tous les personnages soient si forts et si évidents : amour entre Aleks et Lia, affection entre Aleks, son frère et leurs parents, leurs amis… C'est vraiment très bien traité par Jean-Claude Mourlevat, toujours aussi talentueux.

Anecdotique, cela m'a ravivé le souvenir de lectures d'autres auteurs que j'apprécie. Par exemple, le coup de foudre entre Aleks et Lia, bien qu'ils ne parlent pas du tout la même langue m'a fait penser au roman “Les Sept Mariages d'Edgar et Ludmilla” de Jean-Christophe Rufin, c'est vraiment “love at first sight” et je me suis bien amusé à retenir puis reconnaître les mots de la langue de Lia, exactement comme si je voulais l'apprendre aussi. le roi mort m'a fait penser à “La Mort du roi Tsongor” de Laurent Gaudé que je recommande également. Un peu de rêve, un peu de fantastique, beaucoup de plaisir.

Il peut avoir bien du chagrin, le roi mort, oh ça oui ! Lorsque les deux frères de 10 ans, Brisco et Aleks, viennent rendre hommage à sa dépouille devant le palais, à Petite Terre. Aleks voit le fantôme du roi se soulever et pleurer en disant « Attention, Brisco, attention au feu… »
Sa prophétie se réalisera, car une série d'évènements catastrophiques se déchainent quelques jours plus tard. Enlèvement, guerre, angoisse et désespoir, tout y est. Heureusement, l'amour veille.

Ce roman est séparé en deux parties, la première quand les frères ont 10 ans, la seconde 8 ans après. L'auteur y mêle descriptions sommaires mais percutantes et dialogues allant droit au but. Les évènements s'enchainent sans temps mort, avec quelques arrêts pleins de poésie.

Comme c'est un roman « fantasy », cela se passe dans un temps indéterminé, dans un lieu qui est ici « le Nord », avec ses étendues glacées entrecoupées de petits bois et de villages frileux, mais aussi une bibliothèque fabuleuse. Nous y rencontrons des braves gens, des vrais et faux méchants, des soldats très humains, une sorcière, un nain, et des amis, des vrais. Une famille aussi, mais le restera-t-elle ? le roi mort a-t-il eu tort d'avoir du chagrin ?

Alors celui-là, franchement, je ne l'ai pas vu venir.

J'errais à la médiathèque, à la recherche de romans pour ma vorace lectrice n° 1, et au départ j'ai juste été attirée par le titre élégant et la belle couverture de Joelle Jolivet. Après lecture de la quatrième de couverture, j'ai embarqué le livre en m'attendant à une énième saga nordique dans le style de Bjorn le Morphir.

En fait c'est pas ça du tout.

Enfin si, bien sur, c'est une saga qui s'étale sur plusieurs décennies, avec des vrais morceaux de mythologie nordique dedans. Mais c'est aussi un livre subtil, mélancolique et inattendu qui a captivé ma petite lectrice de bout en bout (elle l'a lu en un après-midi). Alors que d'ordinaire j'ai un mal fou à lui tirer les vers du nez pour savoir ce qu'elle pense des romans qu'elle avale, cette fois elle est venue d'elle même me raconter l'histoire en détail et m'a avoué avoir été très émue par la fin. Elle attendait un récit de vengeance et des victoires éclatantes, elle y a trouvé le calme et l'apaisement.

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Brisco et Aleks sont deux frères qui vivent dans un royaume du Nord, dans le froid. le roi Holund vient de mourir sans héritier et une guerre s'apprête à être déclenchée par Guerolf, le seul qui pourrait prétendre au trône. Mais il s'avère que le roi a un successuer direct : Brisco. Brisco est le fils d'Iwan, lui-même fils d'Holund. Quand Iwan a été assassiné par Guerolf, sa femme, enceinte, a été mise à l'abri et le petit, une fois né, confié à une famille, celle d'Aleks. Dix ans après, le camp de Guerolf enlève Brisco. le jeune homme devient Fenris et grandit dans la haine de l'autre camp. Quand la guerre fait rage, les deux frères deviennent ennemis.

Un roman magnifique, épique, dans un décor époustouflant. Tous les ingrédients d'un bon Mourlevat sont là : un monde fantastique mais rendu réel par tout le talent de l'écrivain, des personnages profonds, un sens de l'action et des péripéties, une belle histoire. Bref, un livre qui se dévore et dont on ne sort pas indemne.

Mourlevat est un auteur au talent immense. Je l'ai découvert enfant avec La Rivière à l'envers, un des premiers livres qui ait fait de moi la lectrice compulsive que je suis devenue. le chagrin du roi mort, c‘est une histoire qui se déroule dans un lointain royaume hivernal. du déjà vu cent fois en fantasy. Rien d'original, rien d'inattendu dans ce récit et pourtant… Tous les ingrédients y sont combinés à la perfection comme un plat typique préparé par un virtuose de la cuisine. le dénouement m'a arraché des larmes alors que je dois avouer que, plus je lis, plus il devient difficile de m'émouvoir avec des scenarios sans surprise. J'ai aussi beaucoup aimé cette année les deux romans épistolaires issus de la collaboration de J-C Mourlevat avec A-L Bondoux qui dépoussière le genre à l'heure des mails avec brio. Je n'ai qu'une chose à vous dire : il faut absolument lire et relire les romans de Jean-Claude Mourlevat. Et je m'en vais de ce pas récidiver…

Je n'avais encore jamais lu de Mourlevat. En tant que professeure documentaliste, je me devais de rectifier cela en découvrant un auteur français phare de la littérature de jeunesse. J'ai choisi de commencer par le Chagrin du Roi Mort car je suis tombée amoureuse de ce titre et des images qu'il m'évoquait. le résumé était simple, ne dévoilant presque rien. Il se dégageait de lui une ambiance de conte de fée du Grand Nord, et surtout beaucoup de mélancolie. Maintenant que j'ai fini ma lecture, je pense que ce sont termes qui résument le mieux ce roman.

Aleks et Brisco sont deux jumeaux vivant sur Petite Terre. Après le décès du roi, qui n'avait plus d'héritier après la disparition du prince, la situation politique est instable. le terrible Guerolf, exilé depuis des années, se prépare pour reprendre le pouvoir. Un jour, Brisco est enlevé sous les yeux impuissants de son frère. Cela a-t-il un lien avec les ambitions de Guerolf ? Les deux frères se retrouveront-ils, quand leur monde se retrouve plongé dans la guerre ?

J'adore les récits où deux frères/soeurs séparés par le destin se retrouvent des années plus tard dans des camps opposés (je suis en train de regarder la série Arcane sur Netflix, une petite pépite d'animation qui reprend également ce trope). Pour cela, le Chagrin du Roi Mort a su viser juste et me toucher droit au coeur (traduction: j'ai pleuré). Ce roman est un récit d'amours, qu'elles soient fraternelles, romantiques ou filiales. Des amours à l'épreuve de la guerre, du massacre, de la perte. Puisque l'histoire s'étend sur des années, passant de l'enfance à l'âge adulte, elle a des airs de fresque épique du Grand Nord, où le lecteur ressent la solitude, le froid et l'immensité des plaines ravagées par les combats, au plus profond de lui.

La plume de Jean-Claude Mourlevat contribue à cet écrin de magie. Par sa douceur et sa poésie, elle évoque les contes de fées de notre enfance. Ainsi, le coup de foudre tendre et innocent entre deux personnages nous séduit plus qu'il nous exaspère, car il y a dans cette relation quelque chose de si pur et bienveillant qu'on ne peut que s'attendrir. Il brosse également le portrait de personnages uniques, presque ubuesques pour certains (la sorcière Britt), et pourtant terriblement attachants qui, le temps d'un passage ou d'un chapitre, deviennent les héros de leur destinée. Enfin, je tiens à souligner la noirceur de certains passages et thématiques. On parle de morts brutales, de blessures et de meurtres, des ravages de la guerre et de la folie. Ces éléments m'ont paru trop sombres pour de la jeunesse, puis j'ai réalisé que c'est justement leur présence qui plonge le roman dans cette ambiance de contes d'antan, connus pour leur violence. Selon moi, ce choix ne fait que renforcer la beauté mélancolique de cette histoire.
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Voilà le récit de deux frères qui doivent faire face à leur destin, entrainés au coeur d'une guerre impitoyable, c'est surtout une histoire mêlant haine et amour, trahison et loyauté tout en restant une réflexion sur les humains et leur fâcheuse tendance à guerroyer à tout-va, à séparer les peuples mais aussi sur leur immense capacité d'aimer et d'espérer. Jean-Claude Mourlevat possède un vrai talent pour donner corps aux sentiments des personnages et décrire les paysages. En sa compagnie, on s'immerge volontiers danst univers à la fois beau et hostile.

C'est vraiment génial. Je l'ai conseillé à toute ma famille. Jean-claude Mourlevat est un trèèèèèèèèèèèèès grand auteur. J'aimerais lire les autres livres mais maman dit que je suis trop petite...Dommage. Aleks est vraiment très courageux. J'aimerais bien vivre une telle histoire d'amour.
Conclusion: Je conseille ce livre à tout le monde petits comme grand (pas trop petit quand même). Car c'est vraiment troooooop géniaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal.

"Je pose sans cesse le doigt sur cette même blessure, cette nostalgie-mélancolie. Partir... Et quitter donc...
Ouvrir la porte, mais la refermer derrière soi aussi."
Interview de J.C Mourlevat, chez Ricochet-jeunes.org...


Brisco et Aleks( 10 ans) assistent aux funérailles du roi. "Le roi Holund venait d'ouvrir ses yeux bleus comme la glace"
- Attention au feu, le feu qui brûle..."
Un rêve éveillé, bien-sûr, puisque les morts ne se lèvent pas de leur lit de pierre...


Aleks et Brisco sont inséparables, mais cette fois, Aleks était seul à voir et entendre le chagrin du Roi mort... Brisco était rentré depuis 2 heures! Et le roi Holund avait cru qu'il parlait à Brisco!


Ils ne sont pas jumeaux, ni frères. "Mais tous deux obéissaient à ce même réflexe de se rapprocher l'un de l'autre, de se toucher du bras afin de ne pas perdre le contact."... Sans se regarder, sans même y penser, comme si un fil invisible les avait reliés."


Aleks est l'enfant de Selma et de Björn Johansdon, pas Brisco. Brisco va être enlevé, dans les souterrains d'une immense bibliothèque...
" Entendre le cri terrorisé de son frère et ne rien pouvoir faire pour l'aider, plongea Aleks dans le désespoir. "


Suite de l'interview de l'auteur:
-Mourir à quelque chose pour naître à autre chose. Dire adieu à des gens qui disparaissent dans le sombre, et voir déjà la silhouette des autres qui se dessinent, et qu'on quittera aussi, un jour.


Combien de temps, avant qu'Aleks ne retrouve son "frère"? Ils hurlent et pleurent de chagrin, chacun de leur côté...
Mais, le Temps peut-il les faire se rencontrer de nouveau? A quelles conditions?
La fraternité et l'amour, la trahison et la guerre, le Destin...


Suite de l'interview de l'auteur:
" L'abandon de son passé, de son enfance, l'incertitude de tout, de soi-même, mais, le désir ardent de vivre..."
La sorcière Britt est celle qui sait( elle mange des têtes de rat!) . Il y a Guerolf et son désir de régner, avec sa Louve ( " la voleuse d'enfants"), le nain Halfred et la jolie Lia ...

Je suis une inconditionnelle de Mourlevat qui m'a conquise avec le Combat d'hiver ; le chagrin du roi mort nous entraîne dans un monde onirique , c'est un peu une longue et extraordinaire histoire qui se déroule dans un pays nimbé d'une lumière glacée bleutée. Un enlèvement d'enfant , la séparation violente de deux frères, la quête de l'être disparu,... le bon contre le mauvais. Mais enfin, peu importe le récit, ce qui m'a transportée dans cette histoire c'est l'ambiance, le cadre : on évolue dans des tableaux de givre où tout est fragile. J'ai lu ce livre il y a plus de 10 ans,l'intrigue s'est peu à peu effacée mais l'atmosphère demeure .