A priori, le deuxième volume de l'intégrale de « La légende de Hawkmoon » ne s'imposait pas. Hawkmoon avait déjà réglé ses comptes avec le Ténébreux Empire de Granbretanne ; certains de ses compagnons étaient décédés dans l'aventure, d'autres avaient survécu. Que dire de plus ?
Eh bien ce sillage de l'oeuvre principale s'est, à ma grande surprise, révélé particulièrement plaisant. Comme s'il était resté insatisfait de la fin donnée à son cycle,
Michael Moorcock décide de la modifier. A coup de voyage dans le temps (qui évoquent Doctor Who comme dit si bien Alfaric) et de balades dans des univers parallèles,
Moorcock rebat ses cartes, élimine les poussières de l'Empire qui trainaient ici et là et offre une seconde chance à certains personnages trop tôt disparus. Au final je pense que, parmi les avatars du Champion Éternel, c'est Hawkmoon qui gagne le destin le plus heureux.
Mais au-delà du simple Hawkmoon,
Moorcock met un point final à l'ensemble de son multivers baigné à l'eau des comics. L'ensemble des forces fondamentales – le Bâton Runique, l'Épée Noire, la Balance Cosmique, le Champion et son Compagnon – sont convoqués au tribunal dirigé par leur créateur (je parle de l'auteur) qui les balaie d'un revers de la main. Foin de ces artifices divins qui veulent gouverner la destinée de l'homme. L'homme n'en a pas besoin. Il peut, il doit se prendre en main et affronter son destin seul, avec ses propres forces et surtout, une grande confiance en ses capacités. C'est le message profondément humaniste que
Moorcock livre à son public.
Personnellement j'ai encore du chemin à parcourir dans ce multivers. Je le reprendrai un de ces jours, certainement avec la Quête d'Érekosë.