Il est des romans où l'auteur " peine à terminer " où , une fois l'essentiel révélé , n'ayant plus vraiment à découvrir , on reste sur une impression , comment dire , mitigée .....Dans un roman ,la fin doit être une sorte de feu d'artifice , un peu le but ou l'essai marqué à la dernière seconde alors que tout paraissait " plié ".Et bien , je vous l'assure , ici , la fin est purement et simplement éblouissante , une sacrée " sortie des artistes ".Oui , bon , me direz-vous , et le reste , parceque s'il faut se " taper plus de trois cents pages" ,même si la fin est géniale , on risque de ne pas avoir la patien......STOP!!! le reste est excellent , qu'on se le dise .....Le lieu principal,oui , il est déprimant : un hôpital psychiatrique en difficultés financières , des soignants plus ou moins rassurants , et , parmi les patients , Alicia . Alicia , elle a été hospitalisée là après avoir été accusée et reconnue coupable du meurtre de Gabriel , son mari , et s'être réfugiée dans un silence qui résiste à toutes les tentatives thérapeutiques....
Cas désespéré . Seule la sédation , le maintien dans une désespérante et profonde léthargie ...Et puis ,Théo est muté , à sa demande, dans ce lieu en péril . Rapidement , son intérêt se porte sur Alicia . Son but , lui faire retrouver la parole , afin de l'aider à se reconstruire ...
Très franchement , les pages dont je parlais plus haut ne sont jamais ennuyeuses , bien au contraire . Les chapitres , assez courts , se succèdent à toute vitesse malgré le peu d'actions ,et le journal intime d'Alicia , révélé avec art , éclaire peu à peu la situation , sans pour autant faire toute la lumière, un élément parmi d'autres.....
C'est un premier roman .Et bien , franchement , ça promet....
Et oui , chers amis , désolé mais si vous êtes amateur ou amatrice du genre , quand faut y'aller , faut y'aller , je sais bien , y'a la PAL qui est si haute qu'elle va bientôt choir et le soleil qui nous appelle au dehors...Enfin , si vous avez la chance de travailler , vous pouvez peut -être vous "planquer dans un coin discret "?
Et si vous avez besoin , pas de problème, je vous " ferai un mot d'excuse " .Dans la vie , il y a des priorités , non?
La meilleure publicité ? La couverture ....pour mettre l'ambiance ,là , c'est réussi.. Brrrrrr.
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Waouah, je suis très impressionnée par ce premier roman, un thriller puissant et inspiré à ranger dans la catégorie « psycho-psychiatrique » ( clin d'oeil à Séverine Lenté, chroniqueuse d'Il est bien ce livre ).
Un meurtre horrible.
Une femme jugée coupable enfermée dans un hôpital psychiatrique et murée dans le mutisme absolu depuis.
Un thérapeute déterminé à percer ses secrets.
Un mystère : que s'est-il réellement passé ? Alicia a-t-elle réellement tué son mari ? Si oui, pour quelles raisons aurait-elle tiré à bout portant cinq fois dans le visage de son mari ?
Plus qu'une enquête sur un crime, l'auteur nous plonge dans une enquête sur l'esprit d'un présumée criminel, proposant l'exploration labyrinthique du psychisme d'une femme, mais aussi de son thérapeute. le tour de force est d'avoir réussi à instiller un suspense sophistiqué qui ne repose pas sur des rebondissements à la minute mais réside dans une construction méthodique nourrie d'études psychologiques. La mise à nu des deux personnages principaux est ultra pointue, avec des références psychanalytiques profondes, intelligemment utilisées.
Forcément, pour que le récit devienne addictif, il fallait des personnages forts. C'est le cas avec Alicia, intrigante, énigmatique, entre mutisme et accès de violence, une présence obsédante qui ne parle pas mais se raconte au travers d'extraits d'un carnet intime, dévoilé par bribes au lecteur. Un véritable personnage de tragédie grecque, à l'instar d'Alceste à laquelle elle s'identifie dans une de ses dernières toiles. C'est également le cas avec le thérapeute Théo dont on découvre petit à petit le passé traumatique et les ressorts qui le poussent à vouloir aider Alicia.
Le voyage vers le dénouement est absolument passionnant. Jusqu'à la révélation finale, complètement imprévisible et pourtant totalement cohérente, géniale ! Une fin qui retourne et m'a laissé le délicieux sentiment de m'être faite manipuler
pour mon bien et mon plaisir.
Un thriller époustouflant !
Lu dans le cadre du jury Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020 catégorie policier / thriller
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Ça fait un moment que je n'ai pas dévoré un thriller avec autant d'impatience, tenue en haleine par un suspense extrêmement bien ficelé. À aucun moment la tension ne se relâche, les rebondissements s'enchainent, et que dire de la chute finale : inattendue et brillante.
Pourtant, le propos n'est pas follement réjouissant. Jugez plutôt :
Alicia Berenson, artiste peintre, avait trente-trois ans quand elle a tué son mari Gabriel. Elle ne parla plus jamais, mais fit un tableau, un autoportrait auquel elle donna un titre : Alceste. Jugée irresponsable, elle fut illico envoyée dans un établissement psychiatrique.
Six ans plus tard, un jeune psychiatre, Théo, se lance le défi de réussir à la faire reparler et se fait embaucher dans la clinique où elle est internée sous camisole chimique puissante. Son enquête commence…
Des extraits du journal intime d'Alicia cadencent les courts chapitres ; c'est rythmé, très très bien construit et instructif. La quatrième de couv' nous apprend que l'auteur a étudié la psychanalyse et a travaillé dans une clinique psychiatrique : c'est « le deuxième effet kiss cool », sa maitrise des analyses psychologiques qui éclairent tout au long du récit les motivations des protagonistes. Passionnant !
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Bien que cette histoire de meurtre tienne de la fiction, le roman a un côté très littéraire, à la façon d'un récit. Un style simple raconté presque de manière banale, mais mené avec une grande intelligence, et avec une maîtrise plus que parfaite de l'intrigue.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Personne ne naît mauvais. Pour reprendre la formule de Winicott : « Le petit enfant ne peut haïr la mère avant qu’il puisse savoir que sa mère le hait. » En tant que bébés, nous sommes des éponges innocentes, des ardoises vierges aux besoins élémentaires : manger, déféquer, aimer et être aimé. Mais cela peut mal se passer, selon les circonstances dans lesquelles nous naissons et le foyer dans lequel nous grandissons.
Elle considérait que nous sommes constitués de différentes parties, certaines bonnes, d’autres mauvaises, et qu’un esprit sain peut tolérer cette ambivalence et jongler avec le bon et le mauvais en même temps. La maladie mentale correspond précisément à l’absence de cette faculté : nous finissons par perdre le contact avec les parties inacceptables de nous-mêmes.
Enfin si, bien entendu, je voulais aider les gens. Mais il s'agissait d'un objectif secondaire, en particulier au début de mes études. La véritable motivation était purement égoïste. Je cherchais un moyen d'améliorer mon état. Je pense que c'est le cas de la plupart des gens qui s'orientent vers les métiers de la santé " psychique". Nous sommes attirés par ces professions-là parce que nous souffrons, et nous étudions la psychologie pour nous soigner. Que nous soyons prêts à l'admettre ou non est une autre question.
La rage meurtrière, la rage homicide ne naît pas dans l’instant. Elle tire son origine dans la contrée antérieure aux souvenirs, le pays de la petite enfance, dans la maltraitance et les abus subis à un très jeune âge, bombe à retardement qui finit par exploser, souvent sur la mauvaise cible.
La rage meurtrière, la rage homicide ne naît pas dans l’instant. Elle tire son origine dans la contrée antérieure aux souvenirs, le pays de la petite enfance, dans la maltraitance et les abus subis à un très jeune âge, bombe à retardement qui finit par exploser, souvent sur la mauvaise cible.
Tu sais, Theo, l’une des choses les plus difficiles à admettre est qu’on n’a pas été aimé quand on en avait le plus besoin. C’est un sentiment horrible, la douleur de ne pas être aimé.
Le choix d'un amant et le choix d'un thérapeute sont deux processus assez proches. On doit se demander : est-ce que cette personne sera honnête avec moi, écoutera les critiques, admettra avoir commis des erreurs et ne promettra pas l'impossible ?
- Eh bien, m'accueillit-il sans lever les yeux. Comment cela s'est-il passé ?
- Cela ne s'est pas passé, à proprement parler. Il me regarda, perplexe. J'hésitai.
- Pour progresser avec elle, j'ai besoin qu'[elle] soit en mesure de penser et d'éprouver des émotions.
- Absolument. Et cela vous préoccupe parce que… ?
- Parce qu'il est impossible de communiquer avec quelqu'un à qui l'on administre de si fortes doses de médicaments. C'est comme si elle était sous l'eau.
Le silence s'est fait. Tout s'est arrêté. Tout s'est brisé en moi, chaque particule s'est étiolée, comme un pétale de fleur morte. Alicia est une sirène muette, mon garçon ; elle nous attire vers les rochers contre lesquels nos ambitions thérapeutiques se brisent.
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