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EAN : 9782205074505
92 pages
Dargaud (21/09/2018)
4.21/5   762 notes
Résumé :
Catherine Meurisse a grandi à la campagne, entourée de pierres, d'arbres, et avec un chantier sous les yeux : celui de la ferme que ses parents rénovent, afin d'y habiter en famille. Une grande et vieille maison qui se transforme, des arbres à planter, un jardin à imaginer, la nature à observer : ainsi naît le goût de la création et germent les prémices d'un futur métier : dessinatrice. Avec humour et tendresse, l'auteure raconte le paradis de l'enfance, que la natu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (104) Voir plus Ajouter une critique
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Rentrant d'une balade automnale , je quitte à regret une lande baignée de lumière dorée . Je vais me consoler en écoutant " L'humeur Vagabonde " à la radio .
Et là , le hasard m'offre la belle voix de Catherine Meurisse qui me transporte dans son enfance de rêve .
En conteuse de talent, elle présente son album : je suis conquise , tout de suite , il me le faut ! Moi qui n'ai pas lu de B.D. depuis ...ouh là là !!! ...la belle époque de Reiser ...ça date !
Bref , quelques jours plus tard, je faisais connaissance avec la sympathique famille Meurisse en savourant le récit de son existence campagnarde en Poitou .

C'est vraiment une immersion dans un monde privilégié que les parents ont offert à leurs deux fillettes . Ils ont rénové une ruine et construit tout autour une oasis , le royaume de l'authentique , de l'essentiel et de la beauté .
Et, là , elles s'épanouissent en découvrant la vraie vie mais aussi les nuisances et maltraitances infligées à la nature dans la campagne environnante .

Chance encore quand leurs parents cultivent et la terre et l'esprit !
On découvre avec joie les "plantations littéraires" : boutures de chez Proust piquées lors d'une visite à Illiers-Combray , de chez Montaigne ou encore de chez Rabelais etc ... le vieux chêne est baptisé Swann !

D'autres boutures encore qui vont faire renaître les arbres de l'enfance des parents : le hêtre pourpre a un fils , le cèdre un rejeton , une descendance personnifiée bien émouvante qui évoque aussi l'importance des racines et des liens familiaux avec son milieu, son passé , son environnement .

Ainsi,va--t-on suivre l'évolution de Catherine entre botanique, histoire , sciences et belles lettres . La petite fille grandit et se construit dans un nid d'amour , se heurte au monde et apprend à se consoler .

C'est un ouvrage très dense qui se veut militant mais qui a l'intelligence de délivrer ses messages avec de la douceur , de la poésie et beaucoup d'humour .
Mais, cela n'empêche en rien l'auteure de montrer l'état de certaines de nos campagnes aujourd'hui massacrées par l'agriculture intensive ou enlaidies par le béton . Une vérité qui semble lui tenir à coeur au risque de heurter .
C'est aussi ça l'esprit de Catherine Meurisse , ancienne dessinatrice d'une presse un brin iconoclaste mais en recherche de vérité .
Et, j'ai aussi envie de dire que plus d'une fois , il m'est arrivé de penser à Claire Bretecher. le graphisme ... la tournure d'esprit ...très voisin tout cela !

Mais , ce qui va surtout me rester de cette lecture , c'est le récit magnifique d'une enfance heureuse et l'hommage émouvant à la nature .
Alors ,tout simplement , merci Catherine Meurisse pour ce beau partage .






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Dans son appartement parisien, Catherine Meurisse dessine sur un mur une porte. Une porte qui s'ouvrirait directement sur les prés... Marchant dans un champ de tournesols, Catherine retrouve son corps d'enfant... C'est en pleine campagne, dans un village de 200 habitants, que ses parents, ayant racheté une ferme en ruine avec pour projet de la réhabiliter, ont décidé de les élever, elle et sa soeur. Pendant que leur mère plante des rosiers, que leur père envisage la future maison, les deux soeurs partent à la découverte de ce qui les entoure, aussi bien les pierres gorgées d'histoires que les animaux. Chaque découverte trouvera sa place dans le musée qu'elles ont créé tant la vie à la campagne est pleine de surprises...

Catherine Meurisse retourne sur les pas de son enfance et nous livre, tout en simplicité et émotion, quelques souvenirs de son enfance. de ses escapades à travers champs, de ses "grandes" découvertes, de la liberté dont elle jouissait mais aussi de ces lieux fertiles à l'imagination (qui la conduiront à exercer le métier de scénariste et dessinatrice de bandes dessinées). Des instants tantôt drôles, tantôt jouissifs, tantôt écologiques, parsemés ici et là de références tels que Loti, Proust, Rabelais... Un album à la fois poétique et drôle servi par un dessin sans fard aux planches garnies de soleil.
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Catherine Meurisse frappe assez fort avec les grands espaces. C'est le retour à l'enfance mais surtout à la campagne où il existe un autre art de vivre. Elle retourne dans le Poitou au milieu des années 80, une région où elle y rencontrera également sa dinde au détour d'un discours politique assez basique.

J'ai bien aimé car ce n'est pas exempt de critiques constructives également vis à vis de la campagne qui se compare à la ville avec ses avantages et des défauts. Et puis et surtout, il y a l'intensivité de l'agriculture qui a changé le visage de nos campagnes avec ses nouvelles méthodes de production et ses pesticides.

Il y a un doux parfum de nostalgie qui se dégage d'une telle oeuvre qui prône un peu le retour aux sources. L'humour est également omniprésente avec cette touche de légèreté. Pour autant, j'ai trouvé qu'il y a une véritable profondeur de la pensée avec une rare intelligence dans les propos. J'ai véritablement été séduit par cet album et pourtant, ce n'est pas mon genre de prédilection.

Un mot sur le dessin pour dire qu'il est clair et lumineux mais également dynamique et assez expressif. On prend plaisir à la lecture. de belles couleurs égayent le tout.

Bref, au final, nous voilà avec une BD autobiographique drôle et sensible mais surtout assez sympathique qui pourrait très bien s'offrir comme un beau cadeau de Noël. Avis aux amateurs !
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Je n'ai pas pu résister à cette première de couv' !

Une petite fille aux grands yeux naïfs, aux cheveux noirs et raides- Catherine elle-même, enfant- dessinée d'un trait net, ironique, cocasse, semble noyée dans un océan de verdure crayonné avec une légèreté, une finesse , une préciosité même, dignes d'un maître classique...tout le charme du livre est déjà là !

Catherine Meurisse , adulte,nous invite ensuite à traverser la grisaille de la ville par une porte imaginaire qu'elle trace sur le mur de son appartement et se retrouve au milieu d'un champ de tournesols dans lequel, bientôt, sa silhouette, disparaît, pour en ressortir, petite fille...

Alors commence un voyage en enfance, une ode à son enfance, plutôt, saluée par une parodie tordante des correspondances de Baudelaire.

Le ton est donné : fantaisie, poésie, émotion, dérision, nature et littérature! Un joli cocktail!

Les parents de Catherine, à qui, tendrement, elle dédie son livre, ont élevé leurs deux filles à la campagne, en Poitou-Charentes, où ils restaurent de leurs mains une vieille grange et entreprennent de planter arbres, fleurs et légumes au milieu d'une immense plaine, victime du démembrement rural.

Mais il y a Swann, le vieux chêne, il y a un petit orme qui fait de la résistance et surtout un sol si plein de traces du passé que les filles, Catherine et Fanny, se font , comme Pierre Loti, un musée à vitrines (ou plutôt à étagères ), avec cartels légendés et billets d'entrée.

Tant que le passé donne de tels signes de vitalité, l'avenir sera prometteur!

Sous l'égide de Proust, Zola-même si le Paradou de l'abbé Mouret est une aberration botanique- mais aussi avec les roses de Montaigne , les figues de Rabelais, les oeillets de Loti le rêve rousseauiste des Meurisse prend forme.

Et la petite Catherine y découvrira sa vocation grâce à un dessin refusé , à la gloire du Cabecou, où une chèvre allanguie, inspirée du Hamac de Courbet, ressemble un peu trop à la présidente de région, Ségolène Royal!

Un enchantement graphique et narratif!
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L'auteur a passé son enfance dans une ancienne ferme en rénovation entourée de grands espaces.
A la campagne quoi !
Comme moi et des tas d'autres gens, sauf que sa campagne à elle est remplie de soleil, d'art et de poésie, là où chez nous, c'était surtout de la pluie, des mauvaises odeurs et de la boue.
Elle a ainsi acquit le goût des belles choses quand nous, on n'avait qu'une envie, en partir le plus vite possible pour échapper à l'ennui.
Quand on a des parents cultivés, comme l'auteur, la campagne devient vite un formidable terrain de jeu et d'apprentissage, sinon, pour le commun des mortels, c'est juste un trou paumé où il n'y a rien à faire, surtout pour des enfants ou des adolescents.
Je n'ai pas été sensible à cette histoire personnelle, je n'ai pas accroché avec les dessins au style enfantin et sa découverte de la Nature dans toute sa splendeur n'a malheureusement pas éveillé de nostalgie en moi.

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critiques presse (7)
LaCroix
23 avril 2019
D’un humour aussi tendre que le vert de son jardin familial, cet album de Catherine Meurisse est une évocation nostalgique de son enfance à la campagne.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Bedeo
14 janvier 2019
Plus qu’une bande dessinée Les grands espaces est une étude sociologique du monde paysan des années 80 liée à la politique de subvention de l’Union Européenne. Une ode à celle qui nous fit naître, nous fait vivre et nous absorbera une fois le cœur éteint.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LaPresse
20 décembre 2018
À l'ombre de Swann, le vieux platane, les soeurs s'inventent un univers foisonnant.
La dessinatrice jette un regard tendre et plein d'humour sur cette période bénie où les melons l'intéressaient plus que les garçons!
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaFabriqueaBulles
18 décembre 2018
A la lecture, on s’émerveille du dessin qui nous offre une abondance de végétaux et de paysages très détaillés. S’inspirant parfois des peintres classiques que Catherine Meurisse découvrira plus tard au Louvre, tels que Camille Corot. D’autres fois, ils sont une évocation champêtre joviale et cocasse. Car l’humour évidemment, est, de même que la poésie, au cœur de l’album.
Lire la critique sur le site : LaFabriqueaBulles
Telerama
29 octobre 2018
Après La Légèreté, Catherine Meurisse se replonge dans le vert paradis des amours enfantines dans Les Grands Espaces. Pas de nostalgie, mais un plaidoyer pour la beauté des campagnes sans pesticides ni lotissements, et surtout un retour sensible, drôle et touchant sur son enfance dans le Poitou. Un bol de souvenirs et d’air frais.
Lire la critique sur le site : Telerama
BoDoi
12 octobre 2018
Enthousiaste quand elle décrit une visite au Louvre. Drolatique quand elle se montre envoûtée par les végétaux, totalement insensible aux tentatives grivoises des pré-ados du coin. Fantaisiste quand elle fait parler un nain (de jardin). Avec elle, on se perd bien volontiers dans « sa » campagne, cette « ludothèque qui s’ignore ».
Lire la critique sur le site : BoDoi
LeMonde
13 août 2018
L’ancienne dessinatrice de presse n’a pu résister, non plus, à doter son récit d’une dimension documentaire sous la forme d’une plongée dans les années 1980. Y sont décrits l’avènement de la société des loisirs, les mutations industrielles de l’agriculture, la périurbanisation du monde rural…
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
[...] dans les champs , les haies ont été rasées , le paysage définitivement modifié .
[...]
Et quand ils n'arrachent pas , ils coupent...
J'ai toujours pensé qu'il y avait une proximité entre la tronçonneuse et le fusil de chasse.
La façon de porter l'engin , son odeur...celle de la poudre , du gasoil ,
le bruit ...

RRÈÈÈÈRRRR ...RRRÈÈRRRR... RÈÈÈRRRR ... RÈÈERR ... RRR...RREEERRRR...RREEERRR.......

Et ce même désir de supprimer , de faire table rase .


p. 28 et 29
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Autre catégorie végétale: les calendaires.
Le prunus est indispensable! En fleurissant avant tout le monde, il dit qu'on sort enfin de l'hiver, et ça, ça soulage.
- La caillebotte, quand elle fleurit, signifie que les vacances de Pâques approchent. C'est important, les vacances.
- Caillebotte, c'est son vrai nom?
- Non. On l’appelle comme ça, car la fleur était utilisée dans le caillage du lait, pour faire les fromages.
- ça, c'est un cognassier. Au moment de son débourrage, quand ses bourgeons éclatent et ses feuilles sortent, il sera temps de planter les patates.
Et quand les perce-neiges fleurissent, c'est signe qu'il faut planter les oignons.
- Pas besoin de post-it pour te le rappeler.
- Tous les post-it sont dans la nature.
- La grande sauge des prés, c'est l'annonce de l'été, des foins, des cerises, des jours qui rallongent.
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-Papa a trouvé en brocante cette grille qu'il a placée entre deux charmes. Elle n'ouvre sur rien de précis. On a surnommé ce coin le " Petit Trianon"
- Dame!
- Et le vieux verger qui était là avant nous, on le surnomme "le jardin de curé "
- Pourquoi?
- Parce qu'il est entouré de vieux murs et silencieux. On y a mis un bénitier.
-Toutes ces appellations, à quoi vous servent-elles?
-À agrandir l'espace!

( conversation entre Catherine et son nain de jardin)
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Le seul véritable voyage, ce ne serait pas d'aller vers de nouveaux paysages, mais d'avoir d'autres yeux, de voir l'univers avec les yeux d'un autre, de cent autres...
[Marcel Proust]
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Dans notre jeunesse on a connu une campagne de bocage et de sentiers. Les prés étaient entourés d'arbres, de genévriers, d'aubépines, de fusains...
Les oiseaux chantaient à tue-tête là-dedans. Les papillons abondaient. Qu'est-ce qu'on a été heureux, dans ces petits chemins bourrés de primevères.
On mettait des heures pour rentrer de l'école parce qu'on s’arrêtait tous les deux mètres pour cueillir des fleurs.
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