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sur 962 notes
On fait connaissance avec Claire enfermée depuis deux ans dans une prison dans le quartier des femmes.
On imagine que les faits qu'elle a commis sont graves car elle ne peut être en compagnie des autres détenues. Cela serait dangereux pour elle.
Au deuxième chapitre, on fait un bond dans le temps et on la voit assister à un dîner ennuyeux en hiver, en compagnie de son mari.
Sa vie est lourde car à quarante ans, elle n'a pas pu avoir d'enfants. Elle porte cela difficilement et voir les autres couples entourés d'enfants est très difficile pour elle , même si, avec Antoine, ils ont une vie riche culturellement et professionnellement.
Lors de cette fameuse soirée, elle s'ennuie et prétextant la fatigue, elle rentre seule, laissant son mari poursuivre sa conversation.
Dans un souterrain, elle fait une très mauvaise rencontre et sa vie bascule.
Elle n'osera pas avouer ce qu'elle a vécu à son mari pour sauver la face, garder son quotidien intact mais son drame aura des conséquences.
Elle a choisi de se taire jusqu'au bout aux yeux de tous.
Le prix est lourd à payer.
L'auteur met merveilleusement bien en valeur nos valeurs éducatives et rigides qui nous empêchent de nous confier et d'être nous-mêmes sauf qu'ici, cela tournera au drame des drames, à une tragédie.
C'est un livre dont on ne se détache pas, il est plus que prenant , bien écrit avec des références à des phrases de chansons connues car en prison, Claire attache beaucoup d'importance à la musique et à la littérature surtout.
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Une porte lourde qui se referme. Le cliquetis du verrouillage. Claire est tranquille. Au moins jusqu'au lendemain matin. Seule dans une cellule isolée dans la maison d'arrêt des femmes, à Fresnes. Jugée aujourd'hui par ses pairs. Qui pourra la comprendre ? Qui pourra comprendre son geste inavouable ? Qui pourra lui pardonner ? Personne, sans nul doute. D'autant que Claire se tait, s'emmure dans un silence infranchissable. Qu'a-t-elle pu commettre d'aussi irréparable pour se retrouver entre ces quatre murs ? Elle, la bourgeoise parisienne, épanouie dans son travail, sa vie sociale, aimée d'un mari tendre et compréhensif. Seule ombre au tableau idyllique : l'absence d'enfant... du fond de sa cellule, Claire noircit des pages afin de livrer son témoignage...

Ce sont ces pages que nous livre Mathieu Menegaux. Avec justesse et beaucoup d'émotions, il se met dans la peau de cette femme qui, inexplicablement, se retrouve derrière les barreaux. Isolée des autres détenues afin de la protéger, elle, et ses semblables. Afin d'expliquer l'inexplicable, Claire écrit et se livre, sans fard. Sur sa vie d'épouse aimée, sur son manque de maternité et sur le drame qui l'a conduite là où elle est aujourd'hui. L'auteur se glisse parfaitement dans la peau d'une femme et aborde avec sensibilité le couple, le désir de maternité, l'amour, l'intimité... La tension est permanente tout au long de ce témoignage que l'on parcourt d'une traite, le souffle court. L'écriture, sensible et terriblement efficace, nous happe dès les premières lignes.
Un roman étonnant et bouleversant...
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Je ne vais pas peser mes mots pour exprimer que ce roman m'a profondément déplu. Même s'il se lit vite, que l'écriture est fluide. Encore heureux que le titre est bien trouvé : je me suis tue. C'est là que le bât blesse. Encore une histoire de femme devant un drame incapable d'extérioriser sa souffrance et dont le silence fait tomber tous les dominos de sa vie.
Si je n'avais pas lu il y a peu le malheur du bas qui est à tout point de vue ou presque le même roman avec les mêmes ingrédients, j'aurai peut-être été plus ouverte et indulgente. Mais trop c'est trop.
Dans le malheur du bas, Inès Bayard choisit de plonger à l'intérieur du mal, elle tranche pour le noir et c'est viscéral.
Dans Je me suis tue, il y a une distance constante entre l'héroïne et tout ce qu'elle traverse. Ce n'est pas un scoop, elle est violée et se retrouve enceinte alors que cela fait quatorze ans qu'avec son mari Antoine, ils essaient d'avoir un enfant. Rien ne m'a semblé crédible à partir de là. .

Je n'ai pas pu ni voulu comprendre cette femme. Le silence est assassin. Surtout ici. Comment continuer sa vie tranquillement avec un tel poids sur sa conscience ?
Je ne fais en aucun cas jugement sur les femmes victimes de viol ayant choisi le silence, ce que je peux bien sûr comprendre. Je ne le comprends pas pour cette héroïne dudit roman. Rien à dire sur la forme mais c’est le fond qui m’a gênée, ce qui m’a empêché de cerner l’héroïne ou de m’y attacher.

Le tout est entrecoupé de phrases musicales, certes pourquoi pas mais à quoi bon, un sujet si grave et zou une petite ballade pour en rajouter une couche.

De loin, ma préférence va pour le malheur du bas qui a eu le mérite de choisir son chemin.
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« Je me suis tue » de Mathieu MENEGAUX est un roman court ! Juste 137 pages. Mais quel roman ! Comment l'auteur a-t-il pu nous livrer un premier livre aussi fort en si peu de pages. Cela s'appelle certainement le talent.

Claire est incarcérée dans la prison pour femmes à Fresnes. Elle attend son jugement.
Pourquoi ? Quel est son crime ? Et surtout pourquoi ce silence ?
Elle a 40 ans, elle est belle, brillante, mariée à un homme qu'elle aime profondément qui a très bien réussi professionnellement. Bref c'est une femme à qui tout semble réussir. Pas tout, non.
Seule ombre à ce tableau idyllique, ils n'ont pas d'enfant. Claire en est profondément et viscéralement malheureuse. C'est un échec car pour elle une femme qui ne donne pas la vie n'est pas une vraie femme. Elle est d'autant plus meurtrie que le problème vient de son mari.

Un soir, sa vie va basculer. Agressée brutalement et violée, elle va prendre la décision de se taire.
Ne rien dire à personne, surtout pas à son mari. Victime de son orgueil et de sa fierté, elle va s'enfermer dans un silence destructeur, pour finir par se prendre les pieds dans la toile qu'elle a tissée autour d'elle. Elle est incapable d'anticiper toutes les conséquences que cette décision va avoir. Jusqu'à l'irrémédiable.

Difficile d'en dire beaucoup plus sur l'histoire, au risque de dévoiler le secret De Claire.

Vous l'aurez compris, c'est un coup de coeur. Ce livre m'a bouleversé.
Tout le long de sa lecture, la souffrance De Claire, pétrie d'orgueil, persuadée qu'elle a une maîtrise absolue sur sa vie et qu'elle n'a besoin de personne m'a interpellé. En effet, son histoire nous amène tout de même à nous poser un certain nombre de question dont la principale : « comment peut-elle se taire ? »

La force de l'écriture de Mathieu MENEGAUX est qu'il arrive à nous captiver du premier jusqu'au dernier mot de ce roman. Et quelle fin ! Un uppercut !
On a l'impression au fil du livre que la fiction se confond au réel.

Pour finir, je dirai que ce roman est bouleversant et est écrit avec une extrême sensibilité. A la question que je me pose : comment un homme a-t-il pu à ce point décrire l'intimité d'une femme et rentrer si intimement dans son esprit ?
Un début de réponse lors d'une interview de l'auteur sur une radio où il dit : « j'aurai tellement aimé être une femme ».
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Tout a été dit déja, peu importe, juste quelques mots .....
Ce livre bascule lu d'une traite pose la question du silence, de l'émotion, de l'orgueil, de l'angoisse, suite à un Violent Traumatisme " TU " obstinément ......


Et quel choc !
L'histoire prenante, addictive De Claire , la quarantaine active, un travail passionnant auprès d'Antoine , un mari aimant mais pas d'enfant, hélas !

Soudain tout bascule , elle devient tour à tour victime puis....

Je n'en dirai pas plus sinon le mystère s'éclaircirait ....

Tout est dans l'écriture efficace , juste, haletante, parfaite et pourtant simple qui prend le lecteur aux tripes et l'interpelle .....
Comment cet écrivain réussit - il à se mettre dans la peau de l'héroïne durant 137 pages ?
Quelle sensibilité rare en décrivant l'incompréhensible !
C'est une tragédie moderne.Un véritable coup de coeur qui ne laissera personne indifférent!
J'ai lu et commenté " Un fils parfait " il y a quelque temps de Mathieu Menegaux .
Un romancier prometteur !

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C'est court, concis et terriblement efficace.
On le sait d'emblée : l'histoire De Claire se termine derrière les barreaux. Mais le lecteur est le seul confident de la jeune femme qui n'a jamais révélé ce qui aurait fait d'elle une victime plutôt qu'une coupable.
Quel fut son crime? C'est au terme d'une auto-analyse qui révèle peu à peu l'engrenage, le piège qui se referme autour de la jeune femme que l lecteur découvre l'inimaginable, l'impensable. C'est une descente aux enfers d'autant plus terrible que rien ne pouvait l'annoncer. Réussite sociale, amour, amitié, même l'absence d'enfant semblait être un revers accepté.
Le récit est cours et la langue épurée. le discours reste factuel, en ce sens que la narratrice ne cherche pas la connivence, ne se cherche pas d'excuse. elle énonce tout au plus quelques regrets, quelques « Si seulement », tout en restant distanciée par rapport à ces drames qui se sont succédés.
Le cheminement psychologique De Claire , que l'on a plus d'une fois envie de secouer pour qu'elle sorte de son mutisme, est très bien évoqué. C'est d'ailleurs une sorte de prouesse de la part de l'auteur qui réussit à ce point à se glisser dans l'univers mental d'une femme. voilà qui remet en cause l'existence d'une plume sexuée. Sans connaître le nom de l'auteur, bien malin celui qui aurait pu imaginer qu'il s'agissait d'un homme.

Reste la question de la raison qui peut pousser cette femme à se murer dans un silence délétère. le sacrifice inutile d'un être doublement innocent? La perte de tous ses repères? C'est en tous cas une motivation profonde et inéluctable , puisqu'il aurait suffit d'un mot, d'une simple décision, pour que le destin bascule, et ceci à plusieurs reprises.

Difficile de rester indifférent face à cette violence contenue, transcrite avec une économie de mots savamment étudiée, qui en fait une lecture marquante à long terme.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Claire est en prison. Comment cette quadragénaire « équilibrée, éduquée, sans le moindre antécédent psychiatrique, bourgeoise, aisée, sans angoisse vitale » est-elle arrivée là ?
Je ne vous dirai pas ce qu'elle a fait, on l'apprend doucement, tardivement. L'auteur remonte le fil par le biais d'une lettre ultime que la détenue écrit à son mari.
Entre le drame déclencheur et son geste fatal, plusieurs mois se sont écoulés. Pour se protéger et épargner ses proches, cette femme forte et fière s'est emmurée dans un silence destructeur, dans l'orgueil et le déni, a tissé sa propre toile, s'est empêtrée dans des désirs inconciliables...

Mathieu Menegaux signe là un premier roman aussi captivant que dérangeant. Je l'ai lu d'une traite, il m'a bouleversée, j'ai admiré la capacité de l'auteur à « se glisser dans la peau d'une femme », comme il le dit lui-même dans les remerciements.

Même si le suspense tient rapidement le lecteur en haleine, cet ouvrage n'est pas vraiment un thriller. Plutôt un roman très noir au cheminement intelligent et réaliste, donc saisissant et perturbant.

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Parmi les nombreuses chansons évoquées dans l'ouvrage :
« Il manque quelqu'un près de moi,
Je me retourne, tout le monde est là.
D'où vient ce sentiment bizarre que je suis seule,
Parmi tous ces amis et ces gens qui ne veulent
Que quelques mots d'amour. »

'Quelques mots d'amour'
- Véronique Sanson
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=wGK-aPRZVHo
- Michel Berger
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=xJBdHY1ulXU
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Je me suis tue est un roman qu'on reçoit comme un crochet du droit en pleine mâchoire. KO debout. Poids plume (160 et quelques pages) à la vélocité magistrale.

Mathieu Menegaux, pour son premier ouvrage, nous place dans l'esprit de la narratrice. Claire, quarante ans, la bourgeoisie parisienne aisée, grand appartement dans un arrondissement chic, directrice de ressources humaines. Femme aimée d'un mari chéri, Antoine. Seule ombre au tableau idyllique: pas d'enfant. Vide que le couple s'évertue à combler par une réussite professionnelle, sociale et culturelle. Tout va bien dans le meilleur des mondes ou presque jusqu'à un soir d'hiver où un accroc déchire cette belle existence.
Les premières pages nous ayant présenté Claire dans une cellule de maison d'arrêt, on se doute bien que cette soirée ne fait que marquer le début de la dégringolade.

En se plaisant dans l'esprit et les ressentis d'une femme, Mathieu Menegaux aborde des thèmes particulièrement graves et dramatiques, notamment celui de ne pouvoir transmettre la vie. L'auteur nous rend cette femme très proche, au-delà des faits et des tragédies.
D'un point de vue stylistique, il joue avec nos nerfs, passant de longues phrases posées à un rythme syncopé, elliptique. La confession De Claire est ponctuée de titres et fragments de chansons dans lesquels Barbara et Brel côtoient Simon & Garfunkel ou encore Renaud.

L'ensemble est d'une redoutable efficacité, provoque une immersion totale dans la lecture en dépit d'un certain malaise dû à l'histoire. Mathieu Menegaux maîtrise parfaitement son récit d'un bout à l'autre et nous laisse pantelants et comme sonnés à la dernière page.
Du grand art et un auteur à suivre avec une grande attention.
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Beaucoup d'émotions, j'ai lu ce livre presque en apnée.
Quel talent Monsieur Menegaux , vous vous glissez dans la peau d'une femme avec beaucoup de justesse et de psychologie.
J'avais déjà été impressionnée par "un fils parfait" et je le suis tout autant avec "je me suis tue".
Mathieu Menegaux arrive, par sa sensibilité et par son analyse fine de ce que vit Claire, à nous faire , si ce n'est accepter tout au moins comprendre son geste.
Ce roman noir maintient le lecteur sous tension tout au long du livre. Un grand bravo !
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Qu'arrive-t-il lorsque vous avez une vie où tout est maîtrisée, organisée, que vous êtes aimée, que vous avez une bonne situation professionnelle et qu'un grain de sable vient gripper ce bel ensemble ?

Qu'arrive-t-il lorsque vous avez certes, des amis, une belle-famille, mais pas d'attache sincère, pas d'ami(e)s sur qui compter ? Que la seule personne qui importe est votre mari ?

Qu'arrive-t-il lorsque vous êtes pétrie d'orgueil, que vous voulez tout maîtriser et que vous savez mieux que personne ce qui est bon pour vous et qui pense que, lorsque le grain de sable vient s'immiscer dans votre vie, vous pouvez vous passer des autres ?

Qu'arrive-t-il lorsque la justice s'en mêle et veux vous voir à nue, et s'y vous ne le faites pas, vous condamne plus sévèrement parce qu'ils ne comprennent pas. La justice veut des réponses. Elle veut savoir POURQUOI.

Bravo à l'auteur pour son premier roman. Une écriture juste et ciseler. Comment un homme a-t-il pu écrire un tel livre ? Il doit y avoir une grande part de féminité en lui.
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