Ballade pour Sophie

Cressy-la-Valoise, 1997... Une certaine Adeline Jourdain, stagiaire pour le journal le Monde, se présente devant la villa du célèbre maestro, Éric Bonjour. Elle a rendez-vous avec lui pour une interview qu'habituellement ce dernier ne donne plus depuis longtemps. Si ce jour-là, il ne lui laisse que très peu de temps pour s'exprimer ou poser des questions, c'est en la voyant devant les marches du perron, le lendemain matin, qu'il veut bien lui accorder 10 minutes, bien décidé à mettre certaines choses au clair...
Tout commence en 1933, dans la même ville, au théâtre Ambroise. Alors âgé de 11 ans, le jeune garçon, qui s'appelle encore Julien Dubois, passe beaucoup de temps au piano, sa mère s'occupant personnellement de ses cours. Inscrit au concours national, après avoir écouté ses concurrents jouer avant lui, il est plutôt confiant quant à l'issue des résultats. Jusqu'à ce qu'il entende un joueur de dernière minute, Frédéric Simon, le fils de l'homme de ménage du théâtre. Si tout le monde est en admiration devant lui et que la salle fait silence, c'est pourtant Julien qui gagne le concours, tout cela grâce aux jury, présentateur et critiques soudoyés par sa mère... C'est ainsi que se tisse le lien qui unira, pendant de longues années, Frédéric et Julien...

Par le biais d'une interview, qui ne devait durer que dix minutes mais qui, au final, se prolongera quelques jours, Éric Bonjour, grand musicien qui a connu ses années de gloire et qui, aujourd'hui, vit isolé, en compagnie de sa gouvernante et son chat, va dérouler le fil de sa vie. de ce concours qui l'aura fait connaître et, par là même, rencontrer Frédéric Simon, à ces jours loin de toute agitation, en passant par ses années de misère, ses succès, ses disques, ses moments de débauche, ses rencontres amoureuses et amicales, ses rendez-vous toujours manqués avec ce Frédéric Simon... Peu à peu, l'homme acariâtre, ronchon et antipathique apparaît sous son vrai jour, un homme blessé, déçu, qui aura vendu son âme au diable et se sera perdu en chemin. Il en devient alors extrêmement touchant. Magnifiquement orchestrée par Filipe Melo, lui-même pianiste professionnel, cette ballade pour Sophie est une ode à la musique, aux rencontres décisives, aux tourments et au sens de la vie. La galerie de personnages, fort bien campés et dépeints, en premier lieu Bonjour/Dubois évidemment, mais aussi Marguerite, la gouvernante, Adeline, la journaliste qui, elle aussi, se révèlera... même le chat Maurice, est particulièrement attachante. Et la fin, inattendue, empreinte d'émotions. le graphisme de Juan Cavia fait montre d'un charme indéniable, aussi bien de par le trait anguleux que sa palette de couleurs.
Un album sensible et remarquable...

Je n'aurais jamais pensé qu'en empruntant ce titre, j'allais découvrir un véritable chef d'oeuvre. La BD portugaise me plaît énormément et on retrouve le duo d'auteurs du fameux « Amertumes ». Ballade pour Sophie est un morceau tout à fait inoubliable.

Cela commence par la rivalité de deux jeunes pianistes, l'un qui est aisé et l'autre qui est pauvre. L'un apprend le piano avec le meilleur professeur et l'autre compose de manière innée. de cette rivalité va naître de puissants sentiments mêlés d'amour et de haine.

Il s'agit certes d'une biographie d'un célèbre artiste sous la forme d'une interview par une jeune journaliste assez bienveillante. Il est vrai que ce pianiste vit désormais reclus dans sa grande demeure. Il n'accorde pas son temps aussi facilement. Cependant, il va naître une certaine relation entre ces deux personnages.

Il est vrai que je n'avais pas vu cette fin venir. C'est tout simplement magistral à tous les niveaux. J'aurais aimé cependant que la relation entre les deux jeunes prodiges soit plus consistante mais ce n'était pas le propos de ce récit qui va nous entraîner sur un autre chemin.

J'ai été conquis également par le dessin sobre mais très coloré qui parvient à rendre cette lecture tout à fait agréable. Il faut dire qu'on ne lâche pas une miette de ce récit tant il est captivant. Il y a tout de même 305 pages à dévorer. Il y a une mise en page et un chapitrage tout à fait adéquat qui laisse respirer l'oeuvre.

Il y a une rare profondeur dans cette oeuvre que je qualifie de culte. J'ai été touché par tant de grâce et de bonheur. Cet album est absolument à découvrir comme une merveilleuse sonate écrit par un prodige ! Les gens passionnés peuvent être passionnants !

Une jeune femme attend devant la maison d'un vieil homme pour l'interviewer. C'était un pianiste célèbre, jouant autrefois un registre populaire et sirupeux en fonction des modes, devenu désormais un vieil homme acariâtre et amer. On va découvrir ce que fut sa vie, faite d'acharnement, de compromission avec les modes, de dépravations, de relations difficiles avec sa mère, de révoltes, de jalousies, de lâchetés. La mise en page, les cadrages sont dynamiques, servis par une colorisation naturelle jouant sur les teintes rétro. Certaines pages éclatent littéralement, et d'autres se calment, c'est élégant et en accord avec l'intrigue. C'est un récit touchant, émouvant, qui, bien que se servant de grosses ficelles, parvient à nous remuer, sans tomber dans la guimauve (un piano, un vieil homme, une jeune fille… ce n'était pas sans risques). le personnage du pianiste, Julien Dubois, ne tombe pas dans les clichés, il est même franchement antipathique, et pourtant, on parvient à s'y attacher, Felipe Melo nous propose un personnage qui n'est ni tout noir ni tout blanc, et c'est là qu'est l'intérêt de l'histoire et c'est pour cela qu'elle fonctionne. Cette lecture était agréable.

C'est la critique de Erik_ qui m'a donné envie de lire cette BD. Un gros coup de coeur !

Julien Dubois, un vieux pianiste rongé par le cancer raconte sa vie sans fard à une jeune journaliste. Sa mère voulait faire de lui le plus grand des pianistes mais il ne pouvait pas égaler le talent de son concurrent Frédéric Simon.

À partir du moment où la mère de Julien décide de faire en sorte qu'il gagne le concours en 1933, il va entrer dans une spirale infernale qui ne pourra que mal se terminer.

Les personnages sont attachants et j'ai aimé que Julien ne se trouve pas d'excuse pour se justifier de ses choix.

Excellent scénario et j'ai bien aimé les graphismes.

Une histoire émouvante que je vous recommande.

J'ai trouvé sur Youtube « La Ballade pour Sophie » interprétée par Filipe Melo.
Pour les pianistes, il y a la partition à la fin du livre.

https://www.youtube.com/watch?v=fGv6aBlUN2o




Challenge BD 2023
Challenge musical 2023

Ce livre a été l'une de mes plus belles découvertes.

Moi qui lis très rarement de roman graphique, car j'en trouve très peu à mon goût, celle ci m'a frappé d'abord par sa beauté extérieure : j'ai eu entre les mains la version à la couverture bordeaux aux bords dorés qui est absolument magnifique !
Cela m'a donné envie d'en savoir plus sur ce roman alors en lisant la quatrième de couverture, qui m'a plutôt plu, j'ai décidé de me laisser tenter.
Et bien m'en a pris car ce fut un coup de coeur. J'ai refermé le livre les larmes aux yeux. J'ai été totalement immergée dans l'histoire de Julien Dubois. Ancien pianiste renommé qui aujourd'hui vit seul et reclus dans le manoir de son enfance, puis un jour une jeune journaliste, Adeline, va venir sonner à sa porte car elle souhaite interviewer l'ancienne gloire...
Pourquoi a t-il mis fin à sa carrière ? Pourquoi a t-il disparu des radars ? Qui sont ces fantômes qui visiblement le hantent ? C'est ce qu'on va découvrir avec avidité et plaisir. le vieil homme va au fur et à mesure faire tomber les murs qui l'entourent, son histoire nous plongera durant l'occupation en temps de guerre, puis dans la frénésie des trente glorieuses, on découvrira le tourbillon de l'industrie de la musique..., bref je n'en dévoilerais pas plus pour ne pas spoiler, mais même si l'histoire a pour coeur monde de la musique, c'est véritablement dans la vie d'un homme dans laquelle on va entrer. Un homme torturé, rongé et l'on va essayer de découvrir pourquoi. C'est une histoire bouleversante, d'un grand réalisme et aux thèmes universels ; la famille, l'abandon, le regard d'autrui, la culpabilité, la solitude, les erreurs...

Last but not least, les graphismes sont absolument superbes. Les dessins sont réalisés avec netteté, réalisme et profondeur. On distingue déjà la touche personnelle de l'illustrateur à travers sa façon particulière de dessiner les angles des visages et des joues et des mentons assez similaires chez tous les personnages. Les couleurs tournant autours des tons pastels sont très beaux, les paysages et éléments d'architectures superbes.
À chaque page je prenais mon temps pour savourer chacune des planches.

Les deux auteurs portugais, Filipe Melo et Juan Cavia, auteurs de talents indéniablement nous livrent ici un magnifique roman graphique, beau, sincère et poignant. Enorme coup de coeur !