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Que serait-il passé si la Vouivre avait pris un amant humain et s'était inséré au sein de sa famille ? Et si cet amant était l'héritier d'une famille aisée de l'Alabama peu après la fin de la Première Guerre mondiale ? Michael McDowell a répondu en 1983 à ces questions avec sa série de courts romans gothiques : Blackwater. Ceux-ci sont en cours de traduction en français par Monsieur Toussaint Louverture au rythme d'un roman tous les quinze jours (comme la parution d'origine étalée de janvier à juin), mais si vous êtes impatients comme moi et si vous n'avez pas peur des pavés en anglais, Valancourt Books l'a rassemblé en un seul volume. C'est sur ce dernier qu'est basée ma chronique.
Tout commence donc en 1919 à Perdido, petite ville de l'Alabama dont les deux rivières qui la traversent – la Perdido et la Blackwater – sont en crue. Alors qu'il évalue les dégâts sur la scierie familiale en bateau, Oscar Caskey découvre Elinor dans une chambre d'hôtel entourée par les eaux. La jeune femme aux cheveux roux comme la boue de la Perdido semble l'attendre, et va finir par l'épouser au grand dam de la matriarche du clan, la mère d'Oscar, Mary-Love.
Commence alors une saga courant sur 50 ans centrée sur Oscar et Elinor, mais également sur leur famille étendue, et celle des Sapp, d'où proviennent tous leurs domestiques noirs et qui sont également les dépositaires des secrets de leurs patrons. À travers Blackwater, Michael McDowell va nous raconter la façon dont ces riches propriétaires du Sud vont s'adapter aux différents événements du monde extérieur (guerres, découverte du pétrole, combats pour les droits civils), mais également aux péripéties et particularités de cette famille dominée par des femmes (Elinor, Mary-Love, Miriam, Grace, Lilah…) et où tous les coups sont permis pour obtenir le contrôle et l'affection de la famille. Avec quelques éléments fantastiques : la nature d'Elinor, un peu de magie hoodoo aux conséquences parfois imprévues, et autres spectres…
En revanche, ne vous attendez pas à un roman purement horrifique. Les scènes horribles sont là et bien là, mais elles ne représentent qu'une petite partie du récit de Blackwater. D'autant qu'au fil des années, elles nous sont présentées tantôt du côté de la victime, tantôt du côté du monstre ou du lieu. Blackwater tient plus de la grande saga familiale historique avec cet élément fantastique insidieux, mais finalement passé sous silence dans la famille Caskey et tout autant acceptée que l'homosexualité de certains de ses membres ou les échanges d'enfants entre les trois maisons du clan.
Un mot cependant sur la sérialisation. Même si les couvertures de la version française sont particulièrement alléchantes, personnellement je ne sais pas si j'aurais eu la patience de lire cette histoire de façon feuilletonesque (même si c'est la façon dont l'a pensé l'auteur, rappelons le). le premier roman, La Crue, sert d'introduction à l'univers de Perdido et aux personnages et le deuxième, La Digue, pose les bases des différentes intrigues au-delà de l'affrontement initial entre Mary-Love et Elinor. Ce n'est que parce que je ne me suis pas arrếtée aux fins prévues des différents romans et que j'ai ainsi enchaîné le tome 2 et le tome 3 d'une traite que j'ai été jusqu'au bout. Si j'avais dû attendre, je ne sais si j'aurais fait l'effort de replonger à chaque fois dans Perdido. Là, en revanche, il est fort probable que j'y retourne d'ici quelques années avec grand plaisir.
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Cette intégrale regroupe les six volumes de la saga Blackwater, retraçant la vie de la famille Caskey dans la ville de Perdido en Alabama, de 1919 à la fin des années 1970. J'ai opté pour le format audio, ce qui m'a permis de bénéficier de l'excellente narration de Matt Godfrey.

J'ai eu du mal, au début, à comprendre ce qui me happait à ce point dans cette saga familiale. le côté hybride du texte peut-être. Blackwater est un objet littéraire étrange, qui sait se jouer des codes et des attentes. Il n'y a pas plus de romance ou de passion que d'érotisme dans ces pages, les liens amoureux qui se tissent prennent la forme de pactes ou contrats ; la raison domine les sentiments. Il est bien plus question de querelles et de liens familiaux, de pouvoir, de business, d'argent (peut-être un peu trop) et des choix qui orientent une vie, que d'amour. Quant à l'aspect horrifique, il survient dans de rares scènes qui perdent en intensité de volume en volume à mesure qu'on apprend à comprendre les « monstres ».

Je pense que les personnages ont compté pour beaucoup dans mon appréciation du texte. S'ils semblent au départ des types classiques, l'auteur les fait évoluer souvent à rebours des préjugés et des convenances de leur époque. Ce sont les femmes qui ont la part belle ici. On l'annonce dès les premières pages : dans la ville de Perdido, ce sont ces dames qui mènent la barque. D'ailleurs, je suis sur ce point étonnée par la modernité du texte. Quand Stephen King et son fils ont voulu se piquer de féminisme dans Sleeping Beauties il y a quelques années, ils ne sont parvenus qu'à un résultat laborieux, médiocre et caricatural au possible. Ici, McDowell, qui a terminé cette série en 1983, prend le temps de dresser une galerie de portraits de femmes qui dépassent les clichés, des femmes pétris de défauts mais qui affirment leur singularité, savent ce qu'elles veulent et l'obtiennent. L'aspect fantastique passe finalement au second plan et si Elinor, la protagoniste, est présentée comme une sirène de rivière dès le début du texte, un être au départ amoral et qui n'hésitera jamais à tuer, l'auteur évoque avant tout la vie de femme, d'épouse, de mère et de matriarche qu'elle a choisi de mener.
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À force d'en entendre parler, j'ai fini par céder. L'intégrale en VO étant disponible à petit prix, je l'ai achetée, pensant lire déjà le premier tome. En fait, je n'ai pas pu m'arrêter et j'ai avalé les 6 en quelques jours !
Malgré quelques longueurs parfois, quelques accélérations temporelles un peu bizarres à d'autres moments (défauts que la qualité générale fait assez facilement oublier), cette saga possède une puissance envoûtante. Imaginez Beignets de tomates vertes de Franny Flagg, associé à Pat Conroy et Stephen King
Tableau saisissant de l'Alabama entre 1919 et 1970, doté d'un humour solide, de personnages incroyablement vivants et d'une certain réalisme cruel, Blackwater est une grande réussite.

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Cet article spécial présente très synthétiquement mais avec la sincérité qui me caractérise, l'ensemble du cycle de la Blackwater qui m'a donné autant de ferveur que ce que j'ai connu avec :
celle de Dune de Frank Herbert quand j'avais 20 ans,
celle de Harry Potter de JK Rowlings quand j'avais 30 ans,
celle de Twilight de Stephenie Meyer quand j'avais 40 ans,
et maintenant celle-ci à 60 ans !
Au départ un peu sceptique de lire ce genre de romans "fantastiques" j'ai été immédiatement happée par la chronique familiale des Caskey, l'élévation de la digue pour protéger la ville des crues futures de la Perdido et de la Blackwater, le mystère entourant l'apparition soudaine d'Elinor et son influence progressive au sein de la famille Caskey.

Par petites touches d'étrange, de surnaturel, dans un récit à première vue normal, l'auteur garde en réserve beaucoup de lapins qui sortent de son chapeau de magicien ! le monstre n'est pas toujours celui qu'on imagine : il se cache surtout dans le coeur et le cerveau des hommes. D'ailleurs, pour ma part j'étais souvent très compréhensive dans les actions d'Elinor et de sa fille Frances.

Le style est très agréable et sans fausse note ce qui est vraiment appréciable. La narration choisie est le point de vue omniscient (focalisation zéro) et c'est vraiment rassurant de voir que le narrateur est en mesure de nous donner toute information, y compris celles qui vont arriver. Et il y a beaucoup d'humour, même noir, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Jamais traduit en français, ce cycle qui fut publié aux États-Unis en 1983, a eu la chance d'être choisi par les éditions de Monsieur Toussaint Louverture. Au format "poche", le livre est beau, agréable au toucher (couverture en 3d), la lecture est facile (les caractères ne sont pas trop petits comme certains poche d'antan que j'avoue avoir du mal à déchiffrer.

Beaucoup de thèmes sont évoqués, dont certains en avance sur son temps : condition des femmes, des noirs, la nature en danger, les différences de classes sociales, l'adoption, les couples de même sexe, et même la possibilité que les noirs puissent avoir un jour une position politique telle que maire d'une ville, etc.

Alabama étant sa région natale, il n'est guère étonnant que l'auteur l'utilise comme toile de fond, et lorsque les personnages voyagent c'est comme s'ils étaient projetés dans un ailleurs au bout d'une canne à pêche avant d'être ramenés à la maison dans un mouvement de moulinet implacable.

Autour d'Elinor, le formidable personnage de cette saga (formidable au sens qui inspire une grande crainte mais qui est aussi extraordinaire) : on s'attache à cette chronique d'une famille propriétaire d'une scierie et de terrains aux alentours qui fait sa fortune et celle de la ville. En l'espace de 6 tomes, on traverse 50 ans (de 1919 à 1969) d'intrigues, de moments d'histoire (crack boursier de 1923, 2è guerre mondiale).

Ici, aucune famille n'est normale, les enfants ne sont pas forcément élevés par leurs parents, comme s'ils étaient une sorte de monnaie d'échange ou de pression. Les femmes ont un pouvoir incroyable (comme dans "les aiguilles d'or" d'ailleurs) : à croire que l'auteur faisant grand cas de leur pouvoir dans la vraie vie.

Ce qui m'étonne le plus c'est que l'auteur a écrit ce cycle en quelques mois d'une même année avec un résultat remarquable d'une épopée familiale atypique. L'absence de scène de sexe, ou de grossièretés verbales, permet à cette saga d'être lue par le plus grand nombre, malgré les quelques scènes où les monstres aquatiques s'en prennent aux humains.


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Plus riche que riche, c'est quoi ?
Ma chronique se rapporte à la totalité de l'oeuvre.
Quand elle eut 15 ans, la Petite Sirène eut le droit de monter à la surface pour explorer le monde. La Petite Sirène de Perdido est bien plus âgée, et ambitieuse. Elle parvient à épouser son prince, et entame avec lui l'aventure des toujours plus riches. Si vous faites partie des personnes qui aiment « réaliser » des fantasmes à travers les personnages de fiction, si vous vous régalez à la lecture des magazines people, ce roman feuilleton est pour vous. Vous y trouverez l'atmosphère particulière des romans du sud des Etats-Unis. Cette saga est celle d'un matriarcat, les personnages masculins en sont inconsistants. le rapports filiaux sont surprenants, des éléments fantastiques interviennent, et cela fait l'intérêt de cette longue histoire. Par contre, l'on sent bien qu'elle a été écrite au fur et à mesure de sa parution, que certains fils sont abandonnés – et l'on peut regretter que les personnages noirs, malgré les suggestions du début, restent cantonnés dans leurs rôles très secondaires de serviteurs – et que la cohérence des personnalités en souffre. Voilà.
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Une bonne saga pour l'été ou les vacances. C'est fascinant , dépaysant grâce à l'irruption , toute en légèreté ,du fantastique . Lecture d'évasion.
Les personnages féminins sont puissants et avantageusement campés. Cependant, on sent que ce n'est pas écrit par une femme.
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A force d'en entendre parler, j'ai craqué et je me suis plongée dans l'histoire en 6 volumes de la saga "Blackwater". Ce livre retrace la vie de 1919 à 1970 de la famille Caskey, en Amérique au bord de la rivière Perdido, tout commence d'ailleurs par une crue.

Je ne peux pas dire ce qui m'a autant plu dans cette histoire, les livres se suivent et s'enchaînent car il faut bien le dire : c'est totalement addictif !

Au premier livre  j'ai cru à une banale histoire d'amour sur fond de surnaturel, comme je me trompais ! Aucune histoire d'amour ou de romance, les liens dans cette famille sont tous de convenance, de pacte, d'argent car tout est manipulation chez les Caskey.

Chaque personnage est décortiqué au fil des romans pour prendre de l'ampleur mais bien sûr le personnage principal d'Eliénor est le plus intéressant à suivre. Qui est elle ? D'où vient elle ? Que veut-elle ? Ces questions restent en suspens et sont le fil rouge des 6 volumes.

Toutes les femmes de l'histoire ont vraiment une place à part entière. Elles sont cupides, malignes, rusées, ambitieuses, fortes, chacune apporte quelque chose à la saga.

Et du coup le surnaturel passe au second plan, bien que certaines scènes soient difficiles à imaginer.

Ce que j'ai le moins aimé c'est la fin, j'avais imaginé autre chose pour Eliénor et j'étais assez sûre de moi, donc forcément quand ça ne se passe pas comme on veut...

Une belle épopée familiale étrange, surprenante et passionnante.
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Grande épopée d'une riche famille s'étalant sur un demi-siècle, Blackwater vous fera humer l'air chaud de l'Alabama profond sur le lit de la rivière Blackwater, personnage ô combien important de la saga. Et c'est lors de la crue de cette dernière que nous est contée les pérégrinations de la famille Caskey en 1919.
Au-delà de leur effort pour se relever de la catastrophe naturelle, c'est bien l'arrivée d'une mystérieuse inconnue, Elinor, qui va bouleverser, sur plusieurs générations, l'équilibre de cette famille pas comme les autres.
Chaque roman embrasse une dizaine d'années avec son lot de conflits d'ego, d'arrangements étranges et d'un indéfectible soucis de ne pas sortir de la convenance. Car il y aurait matière à jaser dans cet environnement de haine, de manipulation et d'amour souvent contrarié. Surtout que ce détonnant mélange est nimbé d'une aura fantastique incarné par l'insondable Elinor....
Chacun des 6 tomes se lit assez rapidement (250 pages) car Mcdowell ne s'encombre pas du superflu et les actions des personnages s'enchainent à un rythme de métronome tout comme la marche en avant de l'histoire avec un grand H. C'est là que réside le tour de force de la saga : nous rendre addictif d'un soap-opera étrange et passionnant !
Il était grand temps que ce texte ait droit à une traduction française…
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Une publicité méritée autour de ce livre ..
Une saga familiale au sein de laquelle les membres s'aiment ou se déchirent sans concessions, un univers parfaitement croqué, une rivière inquiétante, dans lequel il ne fait pas bon se baigner, où le fantastique s'engouffre et imprègne le roman sans pour autant envahir le récit ….
Une fin soignée, tintée de mélancolie
..
On quitte les lieux à regrets
Un vrai bonheur ..
On notera que le livre numérique est absent de DRM et que l'éditeur: Toussaint L'ouverture invite à partager les ouvrages…

N'hésitez pas…..



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Quelle saga! 
Je ne comprends pas comment je n'ai pas entendu parler de ce titre plus tôt.
C'est long, l'action est distillée, les personnages patiemment construit mais c'est passionnant! 
70 ans et plus d'histoire familliale parsemmée d'horeur, c'est un peu les Rougon-Macquart mais un peu moins pessimiste et avec une créature des marais.
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