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Critique de Wictoriane


Cet article spécial présente très synthétiquement mais avec la sincérité qui me caractérise, l'ensemble du cycle de la Blackwater qui m'a donné autant de ferveur que ce que j'ai connu avec :
celle de Dune de Frank Herbert quand j'avais 20 ans,
celle de Harry Potter de JK Rowlings quand j'avais 30 ans,
celle de Twilight de Stephenie Meyer quand j'avais 40 ans,
et maintenant celle-ci à 60 ans !
Au départ un peu sceptique de lire ce genre de romans "fantastiques" j'ai été immédiatement happée par la chronique familiale des Caskey, l'élévation de la digue pour protéger la ville des crues futures de la Perdido et de la Blackwater, le mystère entourant l'apparition soudaine d'Elinor et son influence progressive au sein de la famille Caskey.

Par petites touches d'étrange, de surnaturel, dans un récit à première vue normal, l'auteur garde en réserve beaucoup de lapins qui sortent de son chapeau de magicien ! le monstre n'est pas toujours celui qu'on imagine : il se cache surtout dans le coeur et le cerveau des hommes. D'ailleurs, pour ma part j'étais souvent très compréhensive dans les actions d'Elinor et de sa fille Frances.

Le style est très agréable et sans fausse note ce qui est vraiment appréciable. La narration choisie est le point de vue omniscient (focalisation zéro) et c'est vraiment rassurant de voir que le narrateur est en mesure de nous donner toute information, y compris celles qui vont arriver. Et il y a beaucoup d'humour, même noir, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Jamais traduit en français, ce cycle qui fut publié aux États-Unis en 1983, a eu la chance d'être choisi par les éditions de Monsieur Toussaint Louverture. Au format "poche", le livre est beau, agréable au toucher (couverture en 3d), la lecture est facile (les caractères ne sont pas trop petits comme certains poche d'antan que j'avoue avoir du mal à déchiffrer.

Beaucoup de thèmes sont évoqués, dont certains en avance sur son temps : condition des femmes, des noirs, la nature en danger, les différences de classes sociales, l'adoption, les couples de même sexe, et même la possibilité que les noirs puissent avoir un jour une position politique telle que maire d'une ville, etc.

Alabama étant sa région natale, il n'est guère étonnant que l'auteur l'utilise comme toile de fond, et lorsque les personnages voyagent c'est comme s'ils étaient projetés dans un ailleurs au bout d'une canne à pêche avant d'être ramenés à la maison dans un mouvement de moulinet implacable.

Autour d'Elinor, le formidable personnage de cette saga (formidable au sens qui inspire une grande crainte mais qui est aussi extraordinaire) : on s'attache à cette chronique d'une famille propriétaire d'une scierie et de terrains aux alentours qui fait sa fortune et celle de la ville. En l'espace de 6 tomes, on traverse 50 ans (de 1919 à 1969) d'intrigues, de moments d'histoire (crack boursier de 1923, 2è guerre mondiale).

Ici, aucune famille n'est normale, les enfants ne sont pas forcément élevés par leurs parents, comme s'ils étaient une sorte de monnaie d'échange ou de pression. Les femmes ont un pouvoir incroyable (comme dans "les aiguilles d'or" d'ailleurs) : à croire que l'auteur faisant grand cas de leur pouvoir dans la vraie vie.

Ce qui m'étonne le plus c'est que l'auteur a écrit ce cycle en quelques mois d'une même année avec un résultat remarquable d'une épopée familiale atypique. L'absence de scène de sexe, ou de grossièretés verbales, permet à cette saga d'être lue par le plus grand nombre, malgré les quelques scènes où les monstres aquatiques s'en prennent aux humains.


Lien : https://lecturesencontrepoin..
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