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EAN : 9782253941019
160 pages
Le Livre de Poche (17/01/2024)
3.78/5   27 notes
Résumé :
Quelle idée d’aller passer une nuit de décembre 2020 dans ce musée-là !

Le Musée National de Beyrouth se situe sur la ligne de démarcation qui fut la frontière visible, meurtrière, dite « la ligne verte » par la luxuriance de la végétation, entre Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest, tout au long de la guerre civile, laquelle dura 15 ans, si l’on admet même que la guerre est aujourd’hui achevée.

Diane Mazloum est une romancière qui aime l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Pour sa nuit au musée, Diane Mazloum, libanaise née à Paris et ayant grandi à Rome, a choisi le Musée national de Beyrouth. Dans cette ville qu'elle aime et dans laquelle plongent ses racines, le musée, construit sur l'ancienne ligne séparant Beyrouth-Ouest de Beyrouth-Est, recèle à la fois la nuit des temps du Liban et la préfiguration de son apocalypse.
Au milieu de cette nuit solitaire (qui n'en est pas une), l'autrice revient sur les traces de son amour apparemment incompréhensible pour ce pays qu'elle essaie de ne pas idéaliser. Les oeuvres de son musée national la plongent dans une confrontation avec un passé lointain dont elle ignore tout. C'est l'occasion pour nous de la suivre dans sa propre histoire et dans celle de sa famille, dans celle de ce pays flamboyant doté de toutes les richesses qui n'en finit plus de sombrer et de se consumer, préfigurant peut-être l'avenir d'autres civilisations. du musée, nous saurons finalement peu, mais du Liban, beaucoup. C'est toute l'affection de l'autrice pour le pays de ses parents et grands-parents mais dans lequel elle n'a pas elle-même grandi que nous lisons ici, sous le regard des mosaïques et des statues antiques qui traversent les siècles.
Ce livre pourrait se lire le temps d'une nuit, et plus qu'à un voyage ou une visite au musée, c'est à la traversée d'un rêve qu'il nous conduits, celui du Liban de l'autrice, adoré, fantasmé, insaisissable et inexplicable.
Chaque volume de cette collection est une surprise tant y diffère la manière dont chaque musée nourrit la parole d'un auteur, la manière dont les oeuvres y sont données à voir, non pas par leur description, mais par les émotions qu'elles font naître chez celui qui les regarde et les mots qu'il choisit pour nous les montrer et les partager avec nous.
Je remercie vivement Babelio et le livre de poche pour ce cadeau reçu dans le cadre d'une opération masse critique littérature.
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Dans la collection « Ma nuit au musée » nous découvrons ici le Musée national de Beyrouth raconté par Diane Mazloum romancière libanaise.

Un musée témoin de multiples affrontements et qui a survécu à la violence folle des hommes.
Un musée des civilisations perdues dans un pays meurtri, au passé sédimenté.

Comment, sur les bases d'un riche passé, construire un présent et inventer un futur.
C'est un court roman, à mon sens très introspectif, intime, et tout en paradoxe ; une quête aux accents philosophiques, empreinte d'histoire du Liban, ses blessures profondes depuis la guerre civile débutant en 1975 jusqu'à l'explosion dans le port de Beyrouth en 2020.

Diane Mazloum, née à Paris, a grandi entre Rome et Beyrouth, deux villes où vestiges et ruines témoignent des civilisations défuntes.
Elle se qualifie « d'être d'atmosphère », de « créature parcellisée »…
L'auteure entretient avec le Liban un lien passionnel, une relation quasi idéalisée.

Le Musée national fut inauguré en 1942, et fermé durant plus d'une vingtaine d'année.
En effet, il est situé sur la ligne de démarcation, il a marqué la scission de la ville en deux camps adverses dès 1975 début de la guerre civile, entre Beyrouth-Est (chrétien) et Beyrouth-Ouest (musulman) - zone d'intenses combats incessants entre factions armées.

Un récit, histoire d'exilée, l'exploration d'une mémoire en souffrance, où passé et présent se rejoignent, réel et imaginaire se côtoient ; une quête incessante d'un point d'ancrage, l'histoire depuis 1943 étant à la fois dense et douloureuse, portant les stigmates d'une guerre fratricide, et pourtant forte d'un riche héritage.

Au-delà de la mélancolie latente dont le roman est imprégné, j'ai ressenti la colère et la tristesse de Diane Mazloum face à l'immense gâchis et l'inexorable échec, auxquels le Liban s'est retrouvé confronté.

« le Liban a complètement raté son destin, l'un des pires fiascos de l'histoire de l'humanité. »

« le Liban est fou, et rend fou. Il ne peut être dompté. Voilà peut-être sa vrai force ».
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Diane Mazloum est Libanaise, même si elle est née à Paris et a grandi à Rome. Ses parents ont quitté le Liban au début de la guerre avant d'y retourner une vingtaine d'années plus tard.
Sa nuit au Musée national de Beyrouth, elle la passe de jour; le musée est fermé, condamné après le drame de la double explosion du port de Beyrouth en 2020.
Au lieu de nous faire visiter le musée, ce que j'attendais, elle nous livre une histoire récente du Liban par le biais de son histoire personnelle et familiale, la lente mais inexorable dissolution d'un pays aimé autant que fantasmé. C'est triste de devoir constater la fin d'un monde, dans un musée qui ne rassemble plus, la faillite d'une civilisation.
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Merci tout d'abord à Babelio qui m'a fait connaitre ce livre par le biais de l'opération Masse critique.
Merci également à l'auteure d'avoir écrit ce texte.

Alors, évacuons d'abord ce qui m'a moins plu. le style, que j'ai trouvé un peu lourd. de même que le récit, un peu décousu. Ce n'est que mon ressenti personnel, mais j'ai eu du mal à entrer dans le "court" récit.

Déçu par la forme? Peut-être. Mais le fond fait que j'ai eu quand même de l'émotion à lire ce texte.
Une nuit dans un musée, une collection de livres qui permet, à un ou une écrivain, de passer une nuit dans un musée et d'exprimer son ressenti.

Diane Mazloum choisit le musée national de Beyrouth.

Le Liban, pays de contradiction. Il n'y a pas l'enfer et le paradis d'un côté. Il y a ce pays qui est les deux. L'auteure balance entre je l'aime, je le déteste, sans réussir à trancher véritablement. Il faut dire que c'est un pays merveilleux de sa culture, de sa diversité, meurtri par les guerres, puis par ses dirigeants (dans quel ordre?). Un pays qui se meurt, au sens propre du terme.

J'ai pas mal lu sur ce pays. Je pense, notamment à Sorj Chalandon et surtout à Amin Maalouf. Je ne trouve pas que la plume de Diane Mazloum se porte à cette hauteur littéraire. Cependant, l'émotion reste présente et les blessures d'un pays magnifique sont des plaies toujours à vif chez elle.

Elle écrit comme elle ressent. Et, finalement, cet aspect fort et décousu est à l'image de cette terre du Levant, joyau de la Méditerranée, du monde, tout simplement, hélas terni par la folie des hommes.

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Cher Vous,
Lorsqu'il est proposé à Diane Mazloum de passer une nuit dans un musée, il lui est naturel de choisir le Musée national de Beyrouth.... parce que le Liban est son pays, bien qu'elle soit née à Paris et élevée à Rome... parce que ses parents, qui se sont exilés dans les années 70, ont cultivés et transmis la nostalgie d'un Liban libre et flamboyant.
"Il n'y a pas un jour à Rome où le Liban n'a pas été présente par son absence."
Diane Mazloum, en acceptant cette expérience, pense pouvoir (re)traverser l'histoire du Liban, peut-être de la réappropriée aussi... Mais, doucement, au fil des heures, et de la nostalgie de son histoire familiale qui ressurgit brutalement, c'est surtout la constatation d'un immense gâchis qui la surprend.
Ainsi, au fil des pages, petit à petit, l'auteur revisite l'histoire contemporaine de ce pays qui est le sien bien qu'elle l'ai peu habité. Et c'est alors le constat qu'elle se redécouvre elle, dans tous les liens qu'elle a tissé avec son pays d'origine, de toute l'image idéalisée qu'elle a construit pour, petit à petit, laisser monter une colère sourde quant à ce qu'est devenu "son" Liban trop longtemps martyrisé par la guerre civile et la corruption.
Mais même si le constat est un peu amer, l'écriture fine, poétique, douce de Diane Mazloum promène le lecteur dans le Beyrouth de son enfance... une ville colorée, aux odeurs d'épices, bruyante qui semble bordélique mais qui, au final, est un grand cocon doux, soyeux et protecteur.
Un épisode de Ma nuit au musée qui, une fois de plus, embarque le lecteur dans un univers, un monde et surtout, une histoire intime, intense et pudique à la fois.
Le Musée national de Diane Mazloum peut sembler nostalgique, triste, courroucé, il est avant tout une très joli balade dans une ville fascinante et spectaculaire.
Une lecture riche, forte, sensible et intense !


Lien : http://cecibondelire.canalbl..
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critiques presse (4)
Bibliobs
05 août 2022
« Le Musée national » est devenu son refuge intime. C’est le grand mérite de cette collection, dirigée par Alina Gurdiel : elle recueille des confessions et des méditations que seuls le lieu et la pénombre favorisent.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
29 avril 2022
La romancière a rendez-vous avec elle-même au Musée national de Beyrouth.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Elle
20 avril 2022
Diane Mazloum interroge les rapports passionnels qui l’unissent à son pays, le Liban.
Lire la critique sur le site : Elle
LesEchos
24 mars 2022
A travers son portrait du Musée national de Beyrouth, dernier rempart contre la brutalité, Diane Mazloum livre un récit saisissant de la descente aux enfers de la capitale libanaise.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le musée exprimait un certain idéal que le Liban n'avait pas réussi à devenir. Cette pensée ne m'attristait pas, au contraire, à la seconde où l'édifice me mettait face à l'échec de mon pays, il devenait un espace de consolation ; mieux encore, un refuge.
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Je pense qu'on n'échappe pas à son enfance.
Fût-elle magique, cauchemardesque, palpitante, insipide, douce, violente, elle finit par nous rattraper. Je suis restée à sa merci, et en quête de ses souvenirs sensoriels.
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Le véritable exil n’est pas d’être arraché à son pays, c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. Edgar Quinet
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pourquoi amputer au lieu de préserver et de chérir ? Je ne voudrais sacrifier aucune des spécificités de mon pays, ne renoncer à aucune de ses facettes. Je tiens à chacun de ses ingrédients, chacune de ses aspérités. Je tiens à ce qu'il me provoque, me bouscule, m'énerve, me surprenne, me bouleverse et m'inspire.
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Grandir à Rome et à Beyrouth, ne serait-ce pas, plus qu’ailleurs, mesurer que les pays meurent aussi?
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