Dans la collection « Ma nuit au musée » nous découvrons ici
le Musée national de Beyrouth raconté par
Diane Mazloum romancière libanaise.
Un musée témoin de multiples affrontements et qui a survécu à la violence folle des hommes.
Un musée des civilisations perdues dans un pays meurtri, au passé sédimenté.
Comment, sur les bases d'un riche passé, construire un présent et inventer un futur.
C'est un court roman, à mon sens très introspectif, intime, et tout en paradoxe ; une quête aux accents philosophiques, empreinte d'histoire du Liban, ses blessures profondes depuis la guerre civile débutant en 1975 jusqu'à l'explosion dans le port de Beyrouth en 2020.
Diane Mazloum, née à Paris, a grandi entre Rome et Beyrouth, deux villes où vestiges et ruines témoignent des civilisations défuntes.
Elle se qualifie « d'être d'atmosphère », de « créature parcellisée »…
L'auteure entretient avec le Liban un lien passionnel, une relation quasi idéalisée.
Le Musée national fut inauguré en 1942, et fermé durant plus d'une vingtaine d'année.
En effet, il est situé sur la ligne de démarcation, il a marqué la scission de la ville en deux camps adverses dès 1975 début de la guerre civile, entre Beyrouth-Est (chrétien) et Beyrouth-Ouest (musulman) - zone d'intenses combats incessants entre factions armées.
Un récit, histoire d'exilée, l'exploration d'une mémoire en souffrance, où passé et présent se rejoignent, réel et imaginaire se côtoient ; une quête incessante d'un point d'ancrage, l'histoire depuis 1943 étant à la fois dense et douloureuse, portant les stigmates d'une guerre fratricide, et pourtant forte d'un riche héritage.
Au-delà de la mélancolie latente dont le roman est imprégné, j'ai ressenti la colère et la tristesse de
Diane Mazloum face à l'immense gâchis et l'inexorable échec, auxquels le Liban s'est retrouvé confronté.
« le Liban a complètement raté son destin, l'un des pires fiascos de l'histoire de l'humanité. »
« le Liban est fou, et rend fou. Il ne peut être dompté. Voilà peut-être sa vrai force ».