Autour du Monde

J'étais à Tokyo le 11 mars 2011, jour du grand séisme qui a provoqué le tsunami et la catastrophe de Fukushima. Et même si les deux villes sont séparées d'environ 300km, j'ai ressenti la forte secousse et j'ai vécu « l'après » : l'inquiétude sourde et calme des japonais, les mensonges sur la situation de la centrale nucléaire, mon retour précipité en France. J'étais donc très intéressée par ce livre.

C'est un bon livre. Mais je n'ai pas aimé.

C'est un bon livre parce que l'écriture est travaillée comme si c'était de la matière, c'est de la Littérature. Les phrases de Mauvigner sont construites de telle façon qu'il faut parfois les relire pour les comprendre ; il passe d'un détail à un autre pour revenir sur le premier un paragraphe plus loin ; il conjugue au présent, puis au futur pour ensuite plonger dans un souvenir. L'auteur saccade son texte, le sectionne puis fait se rencontrer des séquences qui n'ont rien à voir ensemble a priori. Comme lorsque le sol bouge et se fracasse, comme lorsque deux plaques tectoniques se heurtent violemment. Mauvigner n'écrit pas sur le tremblement de terre, il écrit le tremblement de terre.

Et je reconnais que cela est très fort, et même très bon. Mais je n'ai pas aimé le lire.

Je ne ne trouve pas non plus que les personnages qu'il met en scène soit très intéressants. Qu'ils ne soient pas sympathiques ou touchants, cela peut-être un choix de l'auteur mais ici, ils ne m'ont pas intéressés du tout. Certains m'ont même inspiré du mépris. Je dois avouer que j'ai sauté quelques passages, parfois assez longs.

Et peut-être que je n'ai pas rencontré ce que j'aurais aimé rencontrer, c'est à dire, quelque chose qui se rapproche de ce que j'ai vécu personnellement. Mais cela n'a presque rien à voir avec le livre, ce n'est pas de sa faute.
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Mon avis est assez mitigé sur ce roman, pourtant j'ai aimé tout ce qu'a écrit Laurent Mauvignier précédemment. La forme narrative est très inhabituelle et déroutante, en effet, il n'y a pas de séparations en chapitres ou paragraphes ; on a l'impression d'une vague qui ne s'arrête jamais.
Le point commun entre ces 14 histoires c'est l'unité de lieu et de temps, à savoir que nous sommes le 11 mars 2011, au moment du tsunami au Japon. Les premiers personnages du roman sont au coeur de cet événement tandis que pour les autres, c'est un événement plus lointain, ils en entendent parler par les médias mais cela ne les concerne pas. L'auteur nous fait connaître de l'intérieur des personnages très différents et rapidement, nous sommes au coeur de leur histoire. Il conserve néanmoins sa très belle écriture mais j'ai eu du mal à rentrer dans ce roman et ai trouvé ce procédé assez artificiel. J'avoue avoir lu la fin en diagonale. Assez déçue.

14 histoires autour du monde d'une fille tatouée au Japon jusqu'en Floride en autostop en passant par la chasse aux lions en Tanzanie. le seul lien entre les personnages est le Tsunami en 2011 au Japon, qu'ils l'aient vécus ou vu à la tv. Bien écrit. Pas inoubliable. J'avais pourtant beaucoup aimé son livre "Des hommes" sur la guerre d'Algérie.

Toujours stylistiquement virtuose, L. Mauvignier parvient à tisser un lien étroit entre ses 14 intrigues alors même que leurs protagonistes n'ont rien de commun si ce n'est leur condition d'homme.
L'ensemble tient, malgré tout, de l'exercice de style qui, si Mauvignier tente de marier les rythmes et les ambiances d'une nouvelle à l'autre, reste assez uniforme et, somme toute, peu inspiré.

J'avais découvert Laurent Mauvigner avec "La Foule" extraordinaire roman ou les personnages étaient reliés par leur implication dans le drame du Heysel. Les livres suivants avaient confirmés qu'il comptait parmi les grands écrivains français contemporains. On a pourtant très franchement du mal à croire qu'il est l'auteur de ce livre dont on peine a distinguer le projet littéraire. Il est certes question de la catastrophe de Fukushima mais l'on perçoit assez mal ce qu'elle implique pour tous ces personnages, grossièrement échantillonnés au 4 coins du globe au fil d'un récit sans enjeux véritables servi par une écriture terriblement impersonnelle.