7 mois pour lire ce livre. 7 MOIS !
A chier donc ? Analysons ce résultat avant d'en tirer des conclusions hâtives.
Parfois, il faut se rendre à l'évidence. Pour moi, ce fut de me rendre compte que jamais les plus grands noms de la science ne passeront une soirée avec moi. Face à ce constat, je ne baisse pas les bras et j'essaye de trouver un moyen de contourner le problème. Comme ici avec ce livre de
Nicolas Martin qui me permet de converser avec 17 intellos.
Ce livre a aussi été une première pour moi, celle de ma rencontre avec le livre de chevet. Des années que j'entends tel ou tel dire ce livre est mon livre de chevet. Mais moi je peux adorer un auteur, un livre, mais jamais je ne le considère comme un livre de chevet. Et puis La naissance du savoir est arrivé, avec ces 400 pages bien fourni, bien dense. Impossible de le lire d'une traite, j'ai donc picoré au fil du temps, m'arrêtant à chaque interview et reprenant ma lecture le moment idéal. Donc il restait 7 mois à côté de mon lit, sur la table de chevet. Voici donc la raison pour laquelle je ne sors mon avis que maintenant.
"Les sciences, c'est la vie". Voici comment se conclue la préface de
Nicolas Martin. Je ne sais pas si c'est une allusion à la série Kaamelott, le gras, c'est la vie, mais j'espère que je passerai un aussi bon moment que dans la série. (spoiler : oui)
Dans ce genre d'exercice, l'interview, j'adore me demander ce que moi j'aurai répondu aux différentes questions, même si je travaille en dehors du domaine scientifique. Il y a des chercheurs dont on se sent plus proche, de par leur approche de la vie, de leur travail. Ainsi Evelyne Haier ou
Sabrina Krief. Ou encore
Etienne Ghys, mathématicien, excellent vulgarisateur et médiateur. Déjà il habitait dans ma région, issu d'une famille modeste. Son père travaillait comme imprimeur pour une revue, Hommes & Migrations, qui existe toujours et dont je suis abonné à mon taf. Son père était en outre sourd, une problématique qui me touche aussi de par mon travail. Bref des liens. Comme son parcours scolaire où ce sont plus ses facilités qui ont dicté sa scolarité qu'un choix délibéré : il a su qu'il voulait être mathématicien après son doctorat ! Il parle aussi des quelques profs, instits ou bibliothécaires qui l'ont marqué dans sa jeunesse.
Ou encore
Jean Pierre Sauvage, que j'ai trouvé très humble malgré un petit prix reçu, le Nobel de chimie.
Il y a aussi celles et ceux qui ne jurent que par leur équipe, minimisant leur apport, démontrant la touche de leurs collaborateurs. D'autres qui aiment s'étaler à chaque question. Pas un n'est identique, même si une chose les rassemblent tous : l'amour de leur métier, la volonté d'aller au plus profond des choses pour comprendre notre monde. Pour la découverte et la gloire ? Non, souvent juste pour la compréhension. Nombreux sont celles et ceux aussi faisant le constat d'un manque de pluridisciplinarité et qu'il faut aller vers cet état de chose. Croiser les regards, les idées, les savoirs...
Alors comment devenir un grand scientifique ? La curiosité et la compréhension semblent être partagées par l'ensemble des interviewés. du moins c'est ainsi que je le ressens. En tant que lecteur de science-fiction, impossible de ne pas remarquer que certains citent des écrivains de SF ou ayant traité ce genre.
Un ouvrage accessible qui tente de faire le tour d'horizon du domaine scientifique (allez lire la préface de
Nicolas Martin). J'ai adoré prendre le café avec ces petits puits de science et connaître leur parcours et surtout l'amour de leur métier.
Une fois la dernière page tournée, au vue de l'état du monde et de la connaissance accrue de cet état par les scientifiques, j'aurai cru être encore plus pessimiste que je ne le suis. Mais non, c'est l'espoir qui perdure. Grâce aux connaissances, la possibilité d'un changement est de l'ordre du possible.
Deux critiques tout de même : Pourquoi avoir mis la numérotation des pages à l'opposé de ce qui se fait actuellement ? Tout sauf pratique. Et le manque d'une conclusion. Mais qui aurait été peut être de trop car m'aurais je posé la question une fois fini : alors comment naît le savoir ?
Petit plus, j'ai adoré deux ajouts à la fin de l'ouvrage, l'éditeur indique "l'exemplaire que vous tenez entre les mains a été rendu possible grâce au travail de toute une équipe" et liste les services, personnes.
Et aussi le dernier paragraphe : "En France, un livre a le même prix partout. C'est le prix unique du livre instauré par la loi de 1981 pour protéger le livre et la lecture. L'éditeur fixe librement ce prix et l'imprime sur le livre. Tous les commerçants sont obligés de le respecter. Que vous achetiez votre livre en librairie, dans une grande surface ou en ligne, vous le payez donc au même prix. Avec une carte de fidélité, vous pouvez bénéficier d'une réduction allant jusqu'à 5% applicable uniquement en magasin (les commandes en ligne expédiées à domicile en sont exclues). Si vous payez moins cher, c'est que le livre est d'occasion."
Clair et didactique.