Depuis des mois, un petit garçon est enfermé dans une chambre, sans lumière et sans liens sociaux. Une nuit, trois personnes pénètrent dans la pièce. Il comprend qu'ils veulent l'enfermer dans une malle. Il panique, quand soudain, l'un d'eux lui demande : « Sire, me reconnaissez-vous ? » (p. 20) L'homme l'informe qu'ils sont venus le libérer de la prison
Du Temple. L'enfant est Louis XVII, le fils de Louis XVI et de
Marie-Antoinette.
Hélas, son protecteur est poursuivi et Louis doit fuir. A bout de forces, dans la nuit, il s'effondre sous une fenêtre. Ses seuls biens lui sont volés par des moineaux, ainsi que sont appelés les enfants des rues, et il est laissé pour mort. le lendemain matin, il est sauvé par Juliette, une jeune fille rêvant de suivre les traces des femmes révolutionnaires. Il est recueilli par la famille. Hélas, ses anciens geôliers sont sur ses traces et il doit partir. Il entre alors en apprentissage chez un boulanger-pâtissier. Il s'invente un passé, change d'identité et démarre une nouvelle existence, très éloignée des fastes de la Cour. Personne ne connaît son secret : sa survie en dépend.
Blandine de Lestrange imagine le destin de Louis XVII, s'il avait survécu. A travers lui, elle retrace le parcours d'un autre homme célèbre de l'Histoire :
Antonin Carême. Je connais très peu cette période, aussi, après cette lecture captivante, j'ai effectué des recherches. J'ai découvert que si l'auteure a pris certaines libertés au début de l'intrigue, comme en avertit l'éditeur, de nombreux personnages et faits sont réels. J'ai pu constater que ce roman était extrêmement documenté. de la prison
Du Temple aux bas-fonds de Paris, des ateliers des plus célèbres pâtissiers aux cuisines volantes des batailles de Napoléon, en passant par la Salpêtrière, l'Histoire de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle est contée avec un souffle romanesque puissant. C'est une véritable immersion au coeur de la France après la Révolution, aux côtés des Royalistes, des Révolutionnaires, des moineaux, des ouvriers et des femmes internées parce que leurs revendications d'égalité dérangeaient.
L'inconnu de la rue Vivienne est une fresque historique et sociétale d'une grande richesse.
Je me suis énormément attachée à Antonin. J'ai été éblouie par son intelligence et admirative de son courage. Il traverse de nombreuses épreuves et ne peut partager ses inquiétudes avec personne. J'ai, aussi, été émue, par la dure condition des moineaux. Pierrot, un de ces gamins, m'a bouleversée par sa quête légitime et douloureuse. J'ai été révoltée par le traitement réservé aux femmes, les oubliées de la Révolution. Enfin, j'ai été fascinée par les rebondissements et dans une France en ébullition. J'ai adoré
L'inconnu de la rue Vivienne.
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