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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens de terminer ces quatre nouvelles, qui sont un appel d'air : elles ont toutes les quatre en commun un personnage d'enfant, ou d'adolescent, seul au monde et livré à lui-même, en rupture avec la société, vivant de trois fois rien dans la nature, avec un amour presque sauvage pour celle-ci, pour le soleil qui règne sur ses sensations.

Mondo est arrivé de nulle part dans la ville, et sans bruit, avare de paroles, il s'est fait une place. Tout le monde l'apprécie, mais il doit se garder des hommes en camion gris, qui ramassent les animaux égarés et les enfants. Mondo vit dans des cachettes et ne sort que lorsque la voie est libre, qu'il sera tranquille. Il rejoint ses amis, des gitans, un pêcheur... Grâce à un vieil homme sur la plage, il apprend à lire. Il est aussi recueilli par Thi Chin, une petite femme vietnamienne, qui lui fait à manger et l'héberge.

Lullaby est aussi en rupture de ban, elle a décidé de quitter le lycée, et écrit des lettres à son père, qui vit loin. Elle passe plusieurs jours en totale liberté, explorant la côte, découvrant des bâtiments abandonnés. Elle rencontre un jeune garçon avec qui elle sympathise, et s'enivre de la mer, du soleil, du vent...

Le Garçon qui n'avait jamais vu la mer est taciturne et secret ; il s'évade de l'internat pour aller voir la mer, son rêve le plus cher. Il s'installe dans une grotte sur la plage, vit de ce qu'il ramasse, se familiarise avec la puissance de la mer, sympathise avec les animaux qui peuplent les creux de rochers, les oiseaux...

Les Bergers raconte l'aventure de Gaspar, qui parvient à un village abandonné où il rencontre une bande d'enfants qui vivent seuls. Ils partent rejoindre la vallée de Genna avec le troupeau de chèvres, emmenant Gaspar avec eux. Gaspar oublie progressivement sa vie d'avant, dont on ne sait rien, et vit une saison ou deux avec les enfants, chassant à la fronde, rencontrant différents milieux naturels, animaux...

Ces quatre nouvelles se lisent à un rythme assez lent, elles instaurent plus une ambiance qu'elles ne relatent des actions, elles nous plongent dans des paysages, des sensations puissantes. C'est une vie totalement sauvage et libre qui s'y déploie, faite de tout petits riens, peu d'événements, mais pourtant une histoire, qui rejoint les éléments dans une permanence, une éternité de l'instant. L'écriture nous fait vivre une expérience méditative, une mystique de la nature. Ces nouvelles sont un appel et donnent envie de goûter à autre chose, de regarder davantage autour de soi, de faire attention au moindre brin d'herbe et chant d'oiseau, de regarder le monde dans le silence et l'immobilité.

C'est un peu encore comme si nous prenions subitement conscience du fait qu'il nous manque quelque chose, que nous l'avons toujours su, et qu'il faut à présent se mettre en route pour être au monde, pleinement.
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Cher Monsieur le Clézio,

C'est un grand honneur d'avoir la chance de vous écrire par le biais de votre livre « Mondo et autres histoires », j'en suis ravie. Avant de livrer mon ressenti, peut-être, il vous serait agréable de savoir pourquoi j'ai choisi ce livre plus qu'un autre. le hasard est souvent mon meilleur arbitre, je le laisse s'immiscer et guider ma main vers tel ou tel livre. C'est par un beau matin d'hiver, que j'ai pris le chemin d'une bourse aux livres, endroit favori pour tout lecteur compulsif au budget restreint. Arrivée tardivement, les piles de livres avaient déjà bien fondu, un peu déconcertée, mais avec l'espoir de dénicher quelques exemplaires à moindres coûts, mon regard fut attiré par cette couverture tout en lumière contrastée par l'ombre chinoise de Mondo. le titre m'interpelle, je retourne le livre et en lis déjà une invitation au voyage. Marché fini, Mondo rejoint ma pile déjà bien grosse. Mondo, dormira quelques semaines avec ses congénères. A ce stade, je ne savais pas que j'avais misé 0.50 € pour un bonheur qui valait son pesant d'or.

Son tour vint, car cher Monsieur le Clézio, un livre ne s'impose pas, il doit arriver à point, et je dois dire, qu'il me tardait de le découvrir.

Ma découverte fut comblée aux premiers mots savourés, je fus transportée avec bonheur dans un pays d'eau, de lumière et de couleur, là où l'enfant règne au sein de chaque histoire. La grâce de votre plume et la finesse des descriptions embaument agréablement chaque récit que je qualifierais d'onirique. Vous débutez votre livre : Personne n'aurait pu dire d'où venait Mondo… et je vous réponds : Personne n'aurait pu imaginer un monde sans Le Clézio, avec son imaginaire débordant et pourtant si proche de la réalité, mais toujours à la frontière de deux mondes, le lecteur tanguant entre cette double sensation. La poésie nous emporte vers des contrées de légèreté et de douceur, mais pourtant, la réalité toujours nous rattrape comme un grand troupeau de chevaux, un nuage de poussière envahit soudain le récit, nous rappelant que la tranquillité n'est qu'un leurre ; pas de répit dans ce monde. Tous vos personnages sont attachants et atypiques, empreints d'un besoin de liberté, à la recherche peut-être d'un monde meilleur, là où l'Homme est resté humain avant tout. le prénom de ce garçon, rappelle tout à fait cette ronde incessante du monde, ou tout passe et rien ne reste.

La première histoire nous laisse deviner une lecture enchanteresse, les mots sont colorés et fruités, lumineux et chaleureux éveillant nos sens. Nous sommes propulsés au coeur du récit, comme intrus dans ces pages, touchant du bout des doigts, mais ce n'est que le rêve qui éclate comme bulle de savon. Malgré des phrases souvent courtes et simples, la richesse foisonne pourtant par ces savoureuses combinaisons d'un vocabulaire choisi avec goût. Il en ressort comme une impression de lire un auteur unique en son genre, en l'occurrence, vous, Monsieur le Clézio. Vous me laisserez longtemps un souvenir merveilleux et je prendrais plaisir à parcourir souvent vos histoires sans doute trop enfantines pour certains, mais pourtant ces « certains » devraient parfois se délecter à votre source afin d'adoucir leur esprit âpre et glacial.

Les histoires s'enchaînent avec naturel dans un univers quelque peu hostile que l'enfant innocent affronte avec l'espérance dans ses pupilles, sa force et son courage le portant aux limites de l'impossible. Ll'admiration nous targue, nous adultes, de tirer des leçons de ces récits imaginaires, et d'y puiser cette énergie incroyable par cette poésie qui regorge à chaque phrase.

Les éléments du vivant sont comme des fils d'Ariane au sein du conte, l'eau est le plus imposant en tant que paysage,ou sujet principal comme pour Daniel qui n'avait jamais vu la mer, cette eau en profusion, ces images océanes nous apaisent et nous vivifient à la fois, alors que surgit le désert. Tout est contraste, engendrant un rythme cadencé, lecteur funambule sur ce fil du meilleur comme du pire, une douce promesse nous tenant en haleine d'un bout à l'autre.

Vous lire, cher Monsieur le Clézio, c'est déjà le début de l'aventure qui vous taraude de titre en titre, nous offrant mille paysages, mille visages, mille histoires d'ici et d'ailleurs, pluralité des êtres qui fait la richesse de ce monde, cela vous avez su nous le transcrire.

Vous achevez ce recueil par : « Je m'appelle Gaspard… Je me suis perdu » en écho à cette phrase en point final, je vous souffle : qu'on aime à se perdre dans vos ouvrages, repoussant le moment fatidique de refermer le livre pour reprendre le train de notre vie… Merci pour cette belle échappée aux multiples saveurs et couleurs.

Ce n'est que du bonheur qu'on tient dans nos mains mais qui nous envahit des heures durant, parlant en mon nom et tous ceux des lecteurs qui n'auront pas eu la chance de vous écrire, mais celle de vous lire.

Recevez, Cher Monsieur le Clézio, toute mon admiration sincère.

Une lectrice passionnément vôtre.

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Lire "Mondo et autres histoires" pour le bonheur de la communion avec la terre et ses entrailles, avec la pierre, avec l'air, le ciel, le soleil, l'eau, les animaux, les abeilles, .... entendre les bruits que les adultes trop affairés ou effarés n'entendent plus, sentir les ondes... être en communion ... retrouver une relation avec l'autre, intime et profonde... et surtout se rappeler que la vérité n'est pas forcément là où le monde nous pousse...
Enfantin? certes non! mais peut-être les enfants ont ils encore cette perception essentielle qui disparait trop souvent en grandissant, effet pervers de la société ...
Le problème des oeuvres étudiées à l'école est que le lecteur manque de distance ou simplement que le bonheur de lire pour la musique des mots, leur sens caché, ne peut être là si la lecture est imposée, ce n'est jamais le bon moment ... choisir une lecture est un choix personnel, un élan ...
si vous souhaitez lire gratuitement l'ebook :
http://upandunder.free.fr/Info_ebook_liens/ebook/Le%20Cl%E9zio,%20Jean-Marie%20Gustave%20-%20Mondo%20%26%20Autres%20Histoires.pdf
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Un livre que j'ai lu il y a près de 15 ans, et que je vais relire...

Il résonne comme une musique....léger comme l'air, enfantin et profond...je l'associe à une image:

marcher pieds nus sur une plage, le bruit des vagues, les mouettes, le soleil qui chauffe la peau, le sourire...

Ce n'est pas une critique, mais bien plus l'empreinte qu'a laissé ce livre en moi!
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Ma première incursion dans l'oeuvre de le Clézio s'est faite par l'intermédiaire d'une nouvelle, Lullaby, que j'ai lue au tout début de mon adolescence. le récit de cette jeune lycéenne qui aime passer ses journées à savourer le soleil et le vent m'a marquée profondément. Au point que j'ai pris le surnom de l'héroïne comme pseudonyme. Ce n'est que bien des années plus tard que je découvre que cette nouvelle fait partie d'un recueil, Mondo et autres histoires, que je m'empresse de lire. Et le sentiment laissé par Lullaby, cette impression qu'un grand souffle de liberté vole à travers les pages est au rendez-vous de chaque texte. Que ce soit avec Peuple du ciel où une petite aveugle perçoit le monde à sa façon, poétique et innocente, ou avec Les bergers, où un petit garçon de la ville part dans le désert avec une bande de nomades et découvre une nouvelle manière de vivre. Ou encore avec Mondo, où un enfant errant vit paisiblement sans se soucier du lendemain. Chaque nouvelle amène à la rencontre d'un enfant ou d'un adolescent qui ouvre grand son âme au monde, le savoure avec son corps et se délecte de ses rêves. Ce recueil nous réapprend à vivre avec notre âme d'enfant, à apprécier la simple caresse du vent ou du soleil sur sa peau, à savourer le fait d'être vivant, tout simplement. [Lire la suite de la critique sur le site de la Lune Mauve]
Lien : http://www.lalunemauve.fr/ec..
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Voilà un très joli recueil de contes et nouvelles. Si vous avez envie d'une petite bulle douce dans cette période particulière, de rêver un peu, de laisser votre esprit s'évader, de vous échapper, alors suivez Mondo, Lullaby, Petite Croix, Gaspar, et les autres petits héros de cet ouvrage dans leurs aventures fantastiques. Leur regard doux et lucide sur le monde qui nous entoure, la façon dont ils se laissent guider par leurs ressentis, leurs émotions, leurs échanges avec la nature sont très inspirants et nous aident à réfléchir sur notre époque.
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Une délicieuse évasion estivale pour ma part, où l'imaginaire a turbiné au fil de ces péripéties de l'enfance atypique face au monde adulte. Avec lui, les images me venaient comme si j'étais les personnages. J'aurais adoré une série de courts métrages sur ces nouvelles.
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Une ode au voyage, à la différence à travers des récits très poétiques. Tout est calme mais très s extravagant, un merveilleux recueil de nouvelles que l'on peut débuter dès le plus jeune âge.
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Un livre lu au collège (période où l'on n'apprécie pas forcément les lectures obligatoires...) qui m'a laissé un souvenir impérissable. Treize ans après, sans l'avoir jamais relu, je me rappelle toujours les incroyables sensations que nous fait ressentir ce livre. Vraiment une pépite.
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Critique : Celui qui n'as jamais vu la mer

J'ai bien aimé cette nouvelle, elle était courte mais assez merveilleuse.
L'histoire se passe au départ dans un internat avec un enfant qui s'appelle et qui habitait trop loin pour rentrer chez lui le week-end. Un jour, il a fugué pour aller découvrir le monde par ses propres moyens. Il était assez associable ou introverti et n'avait pas beaucoup d'amis. Son rêve, c'était de voir au moins une seul fois la mer et il y pensais chaque nuit.
Cette nouvelle émouvante, car tout de même, Daniel réalise un rêve d'enfant avec ses propres moyens.
Je recommande le livre aux jeunes lecteurs et à ceux qui n'aiment pas trop lire parce que la nouvelle est assez courte et elle donne envie de lire d'autres nouvelles.
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