« Je t'écris dans ce silence.
Ce silence m'instruira jusqu'à ma propre mort. »
C'est le genre de livre qu'on commence un peu avec effroi, en se forçant un peu, puis, qu'au gré des mots, du lien, de la résurrection d'une voix (le livre inclut bien des propos inspirés de l'amie, entre autres poésies), on ne peut plus lâcher avant la fin. Je crois qu'il n'y a là que le bel écho d'une réussite. On pourra rajouter pour apaiser le lecteur peureux d'un deuil forcé, ces tranchées à ciel foudroyé, que le livre est multiple, modulé oserais-je dire en poursuivant la hargne, à l'image tout à la fois de la dame à la faux sans semblant et de ces paillettes lumineuses qu'on appelle poésie.
« Regarde comme elles parlent ce matin les fleurs que tu m'as offertes. »
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[…] touchant poème narratif écrit dans l’urgence après la mort d’une amie de l’autrice.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Caroline Lamarche signe un superbe récit sur les derniers mois d’une amie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
« En deux jours la fraîcheur a disparu,
nous entrons dans la fin du monde
qui d’année en année se rapproche et
multiplie les jours intenables.
Une maison est plus fraîche qu’un hôpital,
voilà à quoi je pense en peignant la première couche
sur cette porte déjà exposée au soleil.
Quand j’ai fini je reviens vers ce modeste rectangle
nommé Samsung et sur lequel s’inscrivent
tous nos échanges et les mots des poètes.
Et je lis ta réponse en forme de haïku :
"Peindre une porte dégage le champ.
Un certain calme. »
(pp.37-38)
La poésie est un petit ventilateur
placé contre le visage, la bouche, les yeux,
elle rafraîchit en toute circonstance.
(p.56)
Ne me demandez pas si j'écris
ni pourquoi j'écris.
J'entre en poème
(si du moins ceci est un poème)
pour avoir un peu de répit
une chaise et le silence.
J'entre en poème pour faire taire
tout ce qui désespère les plus jeunes
et fait que les vieux se disent : partons vite.
Te raconter ma journée. Hier chez l'ophtalmologue,
je lui ai dit que mes yeux pleuraient au vent mauvais d'avril,
que des rivières en sortaient, m'aveuglaient, effaçant jusqu'aux hirondelles.
Où se niche le deuil dans nos corps ?
Ne faut-il pas laisser le côté coeur tranquille
quand il réclame un répit ?
Avec la participation des autrices Caroline Lamarche, Stéphanie Leclerc et des auteurs-illustrateurs Simon Bournel-Bosson, Thomas Lavachery.
Et la classe de 4èmeA du collège Saint-Michel, Guéméné-Penfao (44).
Un grand merci à la professeure Claire Blet.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International et du Centre Wallonie-Bruxelles Paris.
Avec la séquence La Tête dans les images
Salah Elmour, Sauvage, texte de Layla Zarqa, trad. de l'arabe Nada Issa, le port a jauni