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sur 510 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le syndrome de Stockholm, tout le monde connaît : la victime d'un enlèvement, généralement féminine – encore que, le baron Empain, de son propre aveu, était à…un doigt de l'éprouver lui aussi !- s'entiche de son ravisseur, adopte ses idées et se met même à les professer avec force, reniant un passé de nanti , une vie de bourge, un confort de nabab…

On appelle cela aussi un lavage de cerveau. Ou un processus de radicalisation, dans une perspective plus actualisée..

Au cinéma, Cassavetes dirait- puisqu'il s'agit de femmes- « Femme(s) sous influence »

Femmes sous influence….ce serait la meilleure façon de résumer le livre de Lola Lafon construit autour du procès de Patricia Hearst, fille de milliardaire enlevée en 1972 par le groupe d'extrême gauche S.L.A. , qui épousa si bien la cause de ses ravisseurs qu'elle participa-dirigea ?- un braquage de banque avec eux.

Tous furent massacrés – et brûlés vifs- par le FBI à l'exception de deux d'entre eux, dont Patty dont le procès défraya la chronique. Elle avait pour la circonstance retrouvé son collier de perle et sa coiffure à barrettes, trainaillait élégamment sur les syllabes façon gentry, bref on ne retrouvait plus la pétulante chef de bande au verbe haut qui accusait les siens d'être des affameurs du peuple.

Mais où était le lavage de cerveau ? Avant, après ou pendant son enlèvement ? Où était la vraie Patty ?

Chargée par la famille de préparer un rapport sur la presse et l'abondante littérature portant sur le sujet, Gene Neveva, prof de fac américaine en congé sabbatique sur la côte landaise, embauche pour l'aider une petite gourde anorexique de bonne famille dont le regard neuf sur cette affaire américaine et l'évidente envie de bien faire lui seront d'un grand secours. Elle s'appelle Violette mais elle n'aime pas son nom : qu'on l'appelle Violaine, comme l'héroïne claudélienne, ce sera parfait. Tiens, tiens...Patty Hearst non plus n'aimait pas son nom et s'était rebaptisée Tania…

Gene comme Violaine vont se prendre au jeu de cette enquête et devenir les…otages de leur sujet. La petite gourde va rompre les amarres familiales, la prof de fac prendra elle aussi ses distances avec la famille Hearst et le système de défense qu'ils ont choisi…


Une troisième femme entre dans la danse, 40 ans après, qui se passionne pour le cas Patty : c'est la narratrice (Lola Lafon ou son alias) .

De Gene à Violaine, de Violaine à Lola, femmes en quête d'une vérité sur l'influence négative , le lavage de cerveau, l'embrigadement, la radicalisation …qui, sous un autre angle, peuvent aussi devenir l'influence positive : la formation, l'émancipation, la prise de conscience, la révolte…

Femmes en mouvement, femmes en voie d'émancipation, femmes d'influence sous influence...

Vaste problème, enquête nourrie, débat d'une brûlante actualité.

Mais, mais, mais….

Mais ….à trop embrasser, on étreint mal. J'ai peiné, souffert même sur un début où les pronoms narratifs – le vous, à Gene, le elle, pour Violaine, le je pour la narratrice - m'ont pris la tête au point d'avoir envie de lâcher un livre pourtant passionnant. Puis soudain, le sujet prenant son envol j'ai cessé de me crisper sur ces afféteries formelles, et dévoré d'un coup le reste du bouquin.

Mais… le titre est trompeur : Mercy, Mary sont de jeunes colons ( colones ?) américaines enlevées par les Indiens au XVIII siècle et ayant refusé de réintégrer leur famille…Elles viennent plomber encore le sujet et embrouiller la trame… mais Lola Lafon - sans doute bien occupée à gérer ses pronoms personnels et sa chaîne de femmes en voie d'émancipation- n'a pas trop insisté sur ces visages pâles qui ont choisi de rester squaws , archétypes emplumées du syndrome de Stockholm. Heureusement, sinon je crois que j'aurais rendu mon calumet !

Restent un joli titre , Mercy, Mary, Patty, une documentation très fouillée sur une affaire passionnante, et une furieuse envie de débattre la question. Ce n'est déjà pas si mal !


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Encore une histoire d'enlèvement et de séquestration, mais totalement différente de celles que je trouve dans mes polars et thrillers.
Il s'agit ici de l'affaire Patricia Hearst, la 'milliardaire des guérilleros'. A dix-neuf ans, cette héritière promise à un avenir doré a été enlevée par le SLA (Symbionese Liberation Army), un mouvement d'extrême gauche américain. En guise de rançon, les ravisseurs ont exigé que son père distribue pour 70 dollars de vivres à tous les individus 'économiquement faibles' de Californie (soit au total 6 millions de dollars).

L'affaire a été très médiatisée, il faut dire que le père était un magnat de la presse américaine. La police était évidement sur le pied de guerre, en cette époque agitée de rébellion contre l'engagement au Vietnam (début des 70's).
A travers les messages que la jeune femme envoyait à ses proches, il est rapidement apparu qu'elle s'était ralliée à la cause de ses ravisseurs. D'ailleurs, de Patricia, elle a choisi de devenir Tania.
Lavage de cerveau ? Syndrome de Stockholm ? Ou prise de conscience de la vacuité de la vie à laquelle elle était promise, et rejet en parallèle du monde pourri des 'dominants' ?

Lecture pénible de cet ouvrage à cause de sa construction : imbrication de parcours de trois femmes (et même quatre avec l'auteur), d'autant plus confuse que la narration est à la deuxième personne du pluriel.
Le propos est pourtant passionnant, ce fait divers illustrant à merveille des sujets d'actualité : injustices et revendications sociales, situation socio-politique explosive, terrorisme, médias, police...
En fil conducteur, se posent les questions de l'identité à cet âge charnière, et de la liberté.
« Laquelle est la vraie ? Tania, Patricia ? Et s'il n'y en avait aucune de vraie ? »
Quand cette jeune fille était-elle libre ? Avec ses parents, dans sa cage dorée, dans le carcan des conventions ? Ou après, avec ses amis 'terroristes' ? : « [Mon avocat] dit qu'il va réussir à me libérer mais j'ai peur... d'être prisonnière à perpète si on me libère. Dans la maison de mes parents. »

A la fois roman et documentaire, cet ouvrage est très riche... ou pourrait l'être s'il était plus accessible.
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***
Jeune fille de bonne famille. Patricia Hearst a été kidnappée. C'est un petit groupe révolutionnaire, qui veut de la nourriture et une vie digne pour tous, qui la détient. Alors que Patricia envoie des messages à ses parents pour les rassurer, elle épouse rapidement la cause de ses ravisseurs et participe même à un bracage dans une banque.
C'est pour la défendre lors de son procès que l'avocat de la famille fait appel à différents experts dont Gene Nevena, une américaine devenue professeur dans une école en France. Cette dernière engage une jeune fille, du même âge que Patricia, pour l'aider a décortiquer la multitude de documents concernant Patricia... Violaine va lui être d'une grande aide, et lui ouvrir les yeux...

Basé sur l'histoire vraie du kidnapping de Patricia Hearst, Lola Lafon a choisi un style de narration très particulier : l'ensemble du livre est écrit avec un "vous" qui met de la distance avec les personnages. C'est une troisième jeune femme qui nous raconte la rencontre, le travail et la vie de Gene et Violaine. C'est assez déstabilisant et j'ai eu du mal à me rapprocher des protagonistes. Mais cela donne un ton plus documentaire, plus journalistique au roman.

Lola Lafon se détache une fois de plus avec ce récit, et ce n'est finalement pas pour me déplaire !!
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Je ferai court vu le nombre de commentaires, tout a été dit, déjà!

Encore une histoire de kidnapping ! Celle de Patricia Hearst, petite - fille du célèbre magnat de la presse William Randolph Hearst, en février 1974, dont je n'avais pas entendu parler ou vaguement , enlevée par le S.L.A——groupuscule d'extrême gauche——
Pour ma part, j'ai été très gênée par l'usage du «  Vous »pour Gene Neveva, le « Elle » pour Violaine, le «  je » pour la narratrice .
J'ai même peiné à me glisser dans ce récit, pourtant l'auteure , dont j'ai lu «  La Petite Communiste qui ne souriait jamais  » a du style , de l'audace dans le traitement de ce thème original: des jeunes femmes kidnappées découvrant la liberté en épousant la cause de leurs ravisseurs:
Des idées politiques opposées à la vie qu'on leur imposait, rencontre décisive de trois femmes «  Kidnappées » , point de chavirement où l'on tournerait le dos définitivement à ses origines.

Patricia Hearst condamne «  L'Amérique » contée par ses parents.

Lola Lafon peint une Amérique bien loin de la légende tant vantée : un pays en proie au racisme, à des inégalités sociales criantes ,en pleine guerre du Vietnam .
Un très curieux roman déroutant, par sa construction, magistralement maîtrisé , féministe , mi- documentaire mi- roman, où l'auteure questionne, dérange, remet en cause , laisse le doute et l'incertitude planer , ausculte à sa manière les béances et les non- dits d'une Amérique sûre d'elle .
Je me suis interrogée sur la sincérité de Patricia Hearst ...
Un ouvrage riche qui aurait pu être plus accessible !
Mais ce n'est que mon avis, bien sûr !

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J'ai eu la surprise, pendant la lecture de Mercy, Mary, Patty, de découvrir les premières intentions de Michel Berger en regardant une émission sur la genèse de STARMANIA qui rendait aussi un hommage à France Gall.
Le projet initial de Michel Berger s'intitulait Angelina Dumas. Il s'inspirait de l'enlèvement de Patricia Hearst et se voulait une réflexion sur le syndrome de Stockholm. Il a délaissé ce projet au profit de STARMANIA. Néanmoins, il conservera ce personnage pour Crystal qu'interprétera France Gall. Cette synchronicité entre l'émission et le livre m'est apparue comme un petit clin d'oeil nostalgique à toute une génération qui s'est enthousiasmée pour l'opéra rock STARMANIA. J'ai trouvé cela très joli et je voulais partager cette anecdote avec vous.
Lola Lafon s'empare de l'enlèvement de la jeune Patricia Hearst, en 1974, petite fille du milliardaire américain William Randolph Hearst, par un groupuscule révolutionnaire, le SLAM, afin de poser la question « Patricia a-t-elle subi un lavage de cerveau ou a-t-elle adopté de son plein gré la cause de ses ravisseurs ».
L'auteure, pour cette enquête fiction, va imaginer la collaboration de deux personnages : une enseignante, sociologue, Gene Neveva, en poste dans les Landes, elle-même issue des partis contestataires américains, et une petite jeune fille française, Violaine, qui lui servira d'assistante et portera un regard innocent sur l'affaire Patricia Hearst. Elles devront rédiger un rapport et tenter de déterminer les motivations de Patricia Hearst.
Le style de ce livre est assez embrouillé et porte préjudice à sa compréhension et à son message. Dommage car ce récit aurait pu être plus captivant. J'ai vu passer quelques observations sur Babelio de lecteur qui ont fini par abandonner le livre.
Il m'a fallu dépasser la forme pour ne m'intéresser qu'au fond qui a fini par revêtir un intérêt personnel philosophique et m'a renvoyée à mes propres questionnements de jeune adulte, époque lointaine, concernant la Liberté et le déterminisme.
L'individu est le fruit de son éducation, de son milieu social, s'il se construit en opposition radicale à ce qui l'a façonné, ne risque-t-il pas de tomber sous d'autres influences ? Avec le temps et un esprit critique affuté, peut-on tendre vers une certaine liberté ? le libre arbitre existe-t-il réellement ou bien est ce juste une hypothèse ?
Patricia Hearst est-elle vraiment devenue ce qu'elle était en prenant conscience du monde qui l'entourait : Tania. Ou bien est ce simplement un syndrome de Stockholm ?
Lola Lafon interroge, dérange mais ne donne aucune réponse. Beaucoup de zones d'ombre subsistent d'autant que la version de Patricia Hearst changera souvent au fil du temps.
Personnellement, Violaine a plus retenu toute mon attention. le travail qu'elle entreprend avec Gene et la manière dont cette dernière l'oblige à réfléchir, à poser un regard sur le monde qui l'entoure, a affiner ses arguments, va lui permettre d'accéder à sa liberté de pensée. Mais Violaine subit aussi un enfermement : elle est anorexique ! Sa rencontre avec Gene va déterminer le reste de sa vie. Elle deviendra une courroie de transmission.
Bien que Lola Lafon n'exprime aucune opinion, qu'elle laisse le doute, l'incertitude, planer sur le changement de Patricia Hearst, j'ai eu du mal à croire au personnage de Patricia Hearst, Il y a comme un je ne sais quoi d'inauthentique chez cette jeune femme qui prend conscience à 19 ans du monde qui l'entoure. Confortablement installée dans sa vie de jeune femme privilégiée, elle ne peut pas ignorer les évènements qui secouent les Etats-Unis à cette époque. Ce n'est pas une rebelle, elle ne s'est jamais engagée pour une cause après son enlèvement. Alors, syndrome ou pas ?
Ce récit porte le nom de trois femmes qui ont pris un chemin de vie différent de celui que la société leur avait assigné : Mercy pour Mercy Short, accusée de sorcellerie en 1690, à Salem, Mary pour Mary Jemison enlevée par la tribu amérindienne des Sénécas en 1753 et Patty pour Patricia Hearst. Trois femmes qui peut-être ont décidé d'exister selon leur désir en choisissant de donner un sens à leur existence suivant leur choix.
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La lecture du commentaire de Palamede m'a remis dans le livre... que je n'étais pas loin d'abandonner. D'habitude je regrette les commentaires qui racontent l'histoire en divulgachant un peu, mais là, après 130 pages, le style, les ruptures de temps, l'égarement des personnages m'avaient déconcentré. J'ai apprécié que l'on me redonne le cadre de l'histoire, perdu que j'étais dans le parti pris de la narratrice, qui s'adresse en la vouvoyant à l'une des héroïnes qui n'est pas identifiée tout de suite.

Non finalement, je ne me fierai plus aux critiques de Télérama, que je ne crédite déjà plus pour le cinéma. Même remis dans l'histoire, je n'ai compris ensuite ni le propos, ni la thèse de Lola ; ce doit être au lecteur de tirer ses conclusions sur ce syndrome de Stockholm.
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Allons à l'essentiel : l'affaire Patricia Hearst m'a passionnée.
Février 1974, cette jeune fille, issue d'une famille richissime, est enlevée par un groupuscule révolutionnaire : le SLA (Armée de Libération Symbionaise) , une bande de gamins idéalistes (ils ont entre 23 et 29 ans) qui veulent que les gens aient à manger.
C'est tout simple.
Ils demandent au père de Patricia de fournir des repas à ceux qui ont faim. le père s'y colle. Mais pas assez selon sa fille qui le lui reproche : tu peux faire mieux, espèce de gros lard, tu as plein de fric. Bon, c'est moi qui traduis ses paroles mais en substance, c'est ça. On le voit, Patricia dite Patty partage les revendications de sa bande de ravisseurs à peine plus âgés qu'elle. Elle les a faites siennes et attend une promesse : « que chacun... soit toujours sûr d'être nourri, soigné, logé, instruit et vêtu… » CQFD.
Que lui est-il arrivé ? L'a-t-on droguée ? Lui a-t-on fait un lavage de cerveau ? Est-elle devenue folle ? Ou alors, prenons les choses dans l'autre sens : s'est-elle sentie ENFIN libre, libre de penser, d'exister, de VIVRE même, de faire autre chose que d'être la petite mijaurée soumise qui se la ferme, bientôt épouse et mère de famille empêtrée dans sa petite vie irrespirable ? Et si cet enlèvement était la bonne occase pour se barrer, respirer, prendre son destin en main, revendiquer, lutter, exister ? Elle est ravie dans tous les sens du terme, celle qui crie haut et fort à la face d'une Amérique médusée : « Je suis VIVANTE! »,
Il y en a eu d'autres, des comme elles, des qui n'ont pas voulu rentrer parce qu'enfin la vie devenait intéressante : Mercy Short et Mary Jamison, enlevées toutes les deux par des tribus indiennes en 1690 et en 1753 et qui n'ont jamais voulu retrouver le bercail : elles ont préféré à leur petite vie pépère et mortelle aller là où la route était moins lisse et leur destin moins étriqué. Elles ont fait un choix et ont pris soudain le chemin de traverse.
Que répond Patricia lorsqu'à son procès on lui demande pourquoi elle n'a pas profité des occasions qu'elle a eues de fuir, que répond-elle ? « Et je serais allée où ? » Tout est là, dans ces trois mots : quel autre lieu que celui où je suis me donnera le droit d'exister, le droit d'être ce que je suis vraiment, le droit de donner un semblant de sens à ma vie ?
Je me laisse aller à imaginer le nombre de femmes comme cela qui, si l'occasion se présentait, même une minuscule occasion, fausseraient bien gentiment compagnie à leur petite famille pour aller voir du pays. Ciao les gars, à un des ces jours si j'y pense... Heureusement pour notre société, pour l'ordre des choses, ça n'arrive pas tous les jours ! En tout cas, ça laisse rêveur. Une petite étincelle et BOUM, c'est la métamorphose : je troque mon petit gilet gris, mes perlouzes et mes chaussures vernies contre une veste treillis, des rangers et un fusil semi-automatique. Je pose mon livre, ma tasse de thé et ma raquette de tennis et j'attaque une banque. Qui suis-je ? Qui est-on, au fond ? Vertigineux…
J'ai beaucoup aimé dans le livre de Lola Lafon l'évocation de ces femmes « qui, le soir, depuis leur chambre d'enfant, rêvent aux échappées victorieuses, elles monteront à bord d'autocars brinquebalants, de trains et de voitures d'inconnus, elles fuiront la route pour la rocaille » - pour la racaille?!! - , j'ai adoré le portrait qui est fait de Patricia Hearst, son évolution, ses fascinantes bandes-audio (sont-ce les vraies???), l'évocation de son procès. Tout ça m'a vraiment passionnée.
EN REVANCHE… je n'ai rien compris au choix narratif que j'ai trouvé tout simplement catastrophique : je m'explique – si j'y arrive parce que j'avoue que là, j'ai un peu ramé ! Donc, Lola Lafon (l'auteur – re ou trice, je ne sais plus...) imagine qu'une jeune universitaire américaine féministe, Gene Neveva, arrive en 1974 dans le Sud-Ouest de la France pour enseigner au collège des Dunes. Elle a travaillé sur ces femmes qui ont décidé de rester vivre avec leurs ravisseurs. Elle recherche une secrétaire car elle est chargée d'intervenir dans le procès de la jeune Hearst et doit constituer tout un dossier en sa faveur. Elle recrute donc une jeune fille, Violaine, qui l'aide à décortiquer toute la doc qu'elle a accumulée. Évidemment, elle va éveiller la naïve Violaine, lui ouvrir les yeux sur les réalités de ce monde et lui apprendre à penser - comme elle, bien sûr !.
Le livre de Lola Lafon s'ouvre sur un « VOUS » qui s'adresse visiblement à l'Américaine. Mais qui parle ? Qui est la narratrice ? En fait, tenez-vous bien : c'est une voisine de Violaine - Lola ? - qui plus tard, raconte ce qui s'est passé dans ce village des Landes et ce que sont devenues la prof de fac (l'Américaine) et Violaine… Ouf !
Quel intérêt ? Pourquoi cette complexité inutile, cette construction doublement impossible ? Qu'est ce que ça apporte au récit ? Montrer des mises en abyme ? Comment Violaine devient l'héritière de Patty Hearst et de Gene Neveva ? Comment se transmettent les idées, naissent les révoltes et les révolutions ? Mais toutes les adolescentes américaines de l'époque étaient devenues des Patty, non ? A quoi bon cette démonstration un peu pesante ? Il suffit de lire l'histoire de Patty, de découvrir les transcriptions des incroyables bandes enregistrées qu'elle envoyait à ses parents pour avoir envie de se lever et de marcher sur ses pas ! En pensée… au moins (je rassure ma famille!)
Et ce VOUS qui nous colle aux bottes, je l'ai trouvé vraiment insupportable ! Qui « vous » ? Moi ? Mais qui parle ? Difficile d'y voir clair. Dommage. Non je n'ai pas trouvé ce procédé de narration judicieux. Mais bon, le reste, je l'ai avalé cul sec. Et puis, j'aime bien aussi l'écriture de Lola Lafon, elle est dynamique, vivante, très punchy.
Allez, tout ça se lit bien quand même, regardons la moitié pleine du verre !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Nous sommes en 1974. Patricia 19 ans, fille d'une famille très riche, est kidnappée par le SLA, l'Armée de libération symbionaise, dont l'objectif est de détruire la société capitaliste et son système de valeurs,mais les kidnappeurs font la plus extraordinaire demande de rançon jamais formulée: la famille Hearst doit verser pour 70 dollars de nourriture à chaque indigent de la côte du Pacifique. Deux mois après son enlèvement, elle est identifié à côté de ses ravisseurs, mais un fusil à la main, lors de l'attaque d'une banque. Après un assaut, retransmis par toutes les télévisions, véritable tuerie, presque tous les ravisseurs sont tués. Patricia sera arrêtée quelques mois plus tard. Elle risque une bonne trentaine d'années de prison.

Cherche étudiante, très bon niveau anglais. Job temps plein, durée 15 jours. Elles sont trois à avoir répondu à l'annonce dont Violaine, surnommée "la vierge " par ses camarades, elle boit pas, elle fume pas, elle baise pas. Elle souffre d'anorexie mentale.

Gene Neveva, universitaire américaine, sorte de Mary Poppins rock'n'roll totalement libérée, apprend à ses étudiants à penser sous tous les angles, elle enseigne en France lorsqu'elle est sollicitée par les parents de Patricia pour prouver lors de son procès qu'elle a été victime d'un lavage de cerveau idéologique et ne peut être tenue responsable de ses actes.

Gene va prendre Violaine comme assistante, car elle ignore tout du dossier, elle va pouvoir en avoir une lecture vierge. Ensemble elle vont relire tous les documents, écouter tous les messages que Patricia adressent à son père, pour décrypter cet enlèvement et tenter de répondre à cette question : qui est vraiment Patricia Hearst.

Lola Lafon nous entraîne dans l'envers de l'Amérique, celle des crèves la faim de Californie, des manifestations contre la guerre du Vietnam, de l'influence de groupuscules sur une jeunesse fragilisée. Une écriture vive qui donne un rythme rapide à ce roman entre fiction et documentaire, une réflexion sur la société et la famille qui nous enferment dans un chemin tracé d'avance. Portrait de trois femmes, Gene, Violaine et Patricia qui revendiquent leur liberté. Lola Lafon ne porte aucun jugement et c'est là que se trouve la force de ce livre.


Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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1974 : l'affaire Patricia Hearst remue l'opinion, surtout aux Etats-Unis : Patricia est la fille du milliardaire et magnat de la presse Hearst. Elle s'est faite enlever par un mouvement d'extrême gauche, et épouse la cause de ses ravisseurs, trahissant ainsi son milieu social. Tout se terminera dans un bain de sang. Patricia en réchappera et sera jugée.
L'affaire est vue par l'auteure à travers la préparation à ce procès par une écrivaine chargée d'une partie du dossier.
Au delà de cette affaire, c'est un portrait de la civilisation américaine qui nous est livré et bien plus : c'est une réflexion sur les rapports parents – enfants. Pour l'auteure l'éducation ne vise qu'à formater les enfants, à les rendre conformes aux attentes de la société, à en faire de bons petits soldats valeureux. Et bien non !, nous dit-elle Les enfants n'appartiennent pas à leurs parents !
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Une belle échappée dans les années 1970, pas si roses, une plongée dans les États-Unis depuis la France, retour sur une affaire qui secoua l'establishment américain à l'époque... Féministe et sorte de récit d'apprentissage, ce livre perd le lecteur dans un tourbillon, de dates, de faits et en menant ses recherches, le lecteur se sentira floué par le mélange perturbant de réel et de fiction, jamais présentée comme inventée (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/05/09/mercy-mary-patty-lola-lafon/)
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