La bibliothérapie est un sujet qui me passionne depuis quelques années et ce livre s'inscrivait idéalement dans cette découverte perpétuelle.
Je connaissais par exemple l'usage thérapeutique de la lecture exercée aux États-Unis, notamment pour soulager les troubles psychologiques des militaires revenus de la première Guerre Mondiale. Mais j'ignorais jusqu'à ce roman l'existence du Conseil des livres en temps de guerre, un groupe d'éditeurs américains qui pensaient que la littérature pouvait aider les soldats présents sur le front à supporter les horreurs du conflit.
C'est un des aspects développés dans ce roman qui m'a rendu cette lecture attractive : pourquoi lire ? Pour le divertissement, l'évasion ou pour ces soldats : le lien avec « les pensées et la vie quotidienne dans leur pays ». Oui mais pas seulement, lire c'est s'émouvoir, apprendre, alerter… C'est d'ailleurs l'amour de la lecture qui lie les trois héroïnes du livre : Althea, jeune autrice américaine en devenir, Hannah qui travaille à la Bibliothèque allemande des livres brûlés et Vivian, éditrice investie depuis la mort de son mari dans la cause défendue par le Conseil et l'envoi de livres de poche aux soldats du front.
Le Livre est certainement un des personnages clefs du roman, notamment dans la terrible scène relatée de la nuit des autodafés, une nuit à propos de laquelle Hannah dira des années plus tard : « Je peux vous dire qu'interdire des livres, brûler des livres, censurer des livres est une manière d'éradiquer un peuple, un système de croyance, une culture. Une manière d'étouffer des voix, même celles d'écrivains qui sont la fine fleur de leur pays ».
Des livres, salvateurs, cathartiques, se voient ainsi cités au fil des pages :
Oliver Twist, Les aventures de Huckleberry Finn, Les raisins de la colère, Alice au pays des merveilles. Nommés dans les lettres des soldats en remerciements, ils sont également ardemment défendus par les éditeurs devant la menace de censure exercée par un sénateur sous prétexte de propagande.
Vous l'aurez compris, ce roman est un plaidoyer pour le livre et la lecture, la liberté de lire et d'écrire, contre son interdiction et sa censure.
C'est aussi un romance et c'est là que
Brianna Labuskes m'a perdue… Que l‘exercice est complexe de mêler ainsi des sujets aussi graves avec cette forme de romantisme édulcoré ! J'ai eu beaucoup de mal avec cette légèreté d'écriture narrant les émois, les amours et les trahisons des uns et des autres. La magie n'a pas opéré pour moi.
Je remercie cependant les Editions Harper Collins et Babelio pour cet envoi et ce livre qui m'a ouvert de nouvelles voies d'exploration de la thérapie par les livres.