Nanocop

Un roman digne d'un James Bond! NANOCOP de J.King.
Avant tout, dans ce roman très bien structuré, tout semble aller à la vitesse du son et je dois dire que je me suis bien amusé et que j'ai appris beaucoup de choses dans des domaines aussi variés que les nanotechnologies, l'informatique et...Le poker!
En quelques mots voici le sujet: John CURSTIN, nano technicien rompu à toutes les technologies du futur expose à la CCRS
(Commission de Contrôle de la Recherche Scientifique ) un projet propre à sauver le monde de la famine et de la cruauté humaine.
Mais pour que son projet soit accepté, il doit travailler de concert avec Alicia PARKER, agent du FBI qui prône les méthodes traditionnelles (empreintes, ADN etc...)
Les deux protagonistes sont terriblement attachants et à l'opposé l'un de l'autre, ce qui contribue à créer un climat dont l'humour n'est pas absent, bien au contraire, même dans les situations les plus extrêmes!
Malgré son caractère exécrable et son côté "garçon manqué" doublé d'un look "pull-jean" plutôt quelconque, Alicia exerce sur John un peu déboussolé une attraction à laquelle il ne peut résister( sans doute le regard émeraude de la jeune femme y est-il pour quelque chose)!
Bref le projet est refusé par la CCRS malgré les résultats probants obtenus par John mais je vous laisse découvrir l'enquête que vont mener John et Alicia afin de connaître la raison de ce refus.
Tout ce que je puis vous dire, c'est que d'énormes intérêts sont en jeu!
Un roman très bien documenté, un auteur qui maitrise parfaitement sont sujet (étude de la matière à l'échelle du nanomètre, informatique...)
Un récit rythmé, une écriture efficace avec des mises en situation souvent cocasses et inattendues, une très bonne intrigue, des phrases courtes et incisives, une relation complexe entre John et Alicia qui pousse celui-ci à se méprendre sur sa partenaire.
J.King aborde avec intelligence le problème de l'éthique en général et de l'atteinte aux droits de l'homme qui limitent beaucoup les possibilités d'investigation; mais également le problème du pistage permanent auquel la population mondiale est soumise à travers le téléphone portable, la carte bancaire, la carte d'identité biométrique, les connexions Internet, voire même les capteurs implantés sous la peau afin de connaître "l'identité globale" d'une personne.
En fait J.King soulève le problème du dilemme opposant sécurité et liberté.
On retrouve les thèmes chers à l'auteur qui tournent tous autour de l'avenir de l'humanité qui peut se révéler très sombre si l'homme ne se ressaisit pas très vite!
Alors, n'attendez plus! Si vous désirez connaître la raison pour laquelle le projet de John CURSTIN a été refusé par la CCRS, plongez-vous dans ce roman qui vous donnera des poussées d'adrénaline mais qui vous fera également rire par les situations improbables dans lesquelles John et Alicia ont le don de se mettre!
Un judicieux mariage entre enquête pointilleuse parfaitement orchestrée d'une part et relation complexe mais attachante entre deux êtres que tout semble opposer mais qui, lorsqu'ils conjuguent leurs talents respectifs, se montrent très efficaces!
Bonne lecture!

C'est le Grand Jour pour John Curstin. Ce 4 janvier 2028, il présente à la Commission de Contrôle de la Recherche Scientifique le fruit d'années de labeur. le projet de « nanopolice » baptisé « Nanocop ». Quoi est-ce? Des petits détecteurs, composés de nanocapteurs, capables d'analyser la composition chimique de l'air ambiant. Positionnés sur une scène de crime, ces « nez électroniques » déterminent l'ensemble des molécules chimiques gazeuses qui composent cet air, et peuvent donner de précieux éléments d'enquête.

Les criminels n'ont qu'à bien se tenir…


J. King met en scène le duo formé par John Curstin et Alicia Parker, pour la phase de test du dispositif Nanocop. Les premiers essais vont être plutôt concluants, mais pourtant c'est à partir de là que tout part en vrille…

J'ai beaucoup aimé le duo. Je les ai trouvés drôles et attachants. John est un peu naïf et fleur bleue. Alicia est franche, très directe et sarcastique. Ca fait des étincelles.

C'est un roman très rythmé. Il s'y passe beaucoup de choses. Il n'y a pas de temps mort.

Outre cela, il y a dans ce roman nombre de questions plus profondes. L'idée de nanopolice, ses implications et ses possibilités, posent par exemple le problème des libertés individuelles et du droit à la protection des données privées. Nous vivons déjà dans un monde hyper connecté. Par notre utilisation massive de cette large palette de produits technologiques mise à notre disposition, nous sommes déjà fichés à tous les niveaux. Notre vie n'a aucun secret, même si on ne s'en rend pas toujours compte. Entre les réseaux sociaux, l'utilisation quotidienne d'internet, les moyens de paiements électroniques ou en ligne, nos habitudes de vie et de consommation sont connues des grands lobbies qui se revendent leurs fichiers clients.

La nanopolice serait un pas de plus sur le décryptage et l'utilisation des données intimes. Ce genre de pratique constituerait une grande avancée (comme l'ont été le fichage biométrique en son temps puis l'analyse ADN par exemple), mais au détriment de toute intimité. Il y a là un lourd débat éthique sur lequel pour ma part je ne suis pas encore tombée d'accord avec moi-même…

Il est aussi question en filigrane d'écologie, de parité, de la condition féminine et de la violence faite aux femmes. On y parle du poids du regard, du poids de la différence, de l'acceptation et de la fierté de soi. On y parle de l'hypocrisie des hautes sphères et d'une évolution théorique de notre société gangrénée, de la perversion de notre vision par les médias (dans le sens large du terme). On y parle de manipulations, de corruption mais aussi d'espoir et d'intégrité.

Bref, une écriture énergique, un scénario qui fonctionne bien et qui prête à réflexion quant au monde que nous souhaitons laisser à nos enfants.

Merci J. King!
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Voilà une belle dystopie qui s'appuie sur un mouvement de fond qui semble inéluctable. Enfin… une dystopie : pas tant que cela, car les technologies décrites semblent déjà là.
Au-delà de l'histoire et de l'enquête, J. King pose de vraies questions sur la transparence d'un monde idéal où tout serait connu sur chaque individu, sur notre liberté individuelle…
Comment ne pas craindre pour nos propres enfants, nés dans un monde hyper connecté, qui trouvent « normal » que tout soit « transparent » jusqu'à l'intime ? Ne mesurent-ils pas à quel point il est facile de « conditionner » des opinions, de perdre sa liberté lorsque tout est connu ?
De belles intentions chez nos héros, partenaires malgré eux, chacun à leur manière, mais avec leurs blessures et leurs idéaux. Savent-ils communiquer pour autant ? le lien entre les êtres, mêmes de bonne volonté est si fragile.
N'oublions pas que derrière l'innovation technologique, il y a avant tout des humains. Des intentions. le monde est aussi ce que nous en faisons. Mais avons-nous encore la main ? N'est-il pas déjà trop tard ? Merci J. King de nous rappeler ces messages.