C'est un livre biographique sur
Mermoz, immense aviateur français, qui a tant contribué à l'essor de l'aéropostale.
Avant de commenter ce livre, il faut vraiment se rendre compte de ce qu'était l'aéropostale.
Des pilotes chargés d'amener le courrier, en Afrique, puis en Amérique du Sud.
Le tout dans des avions bien éloignés de nos avions actuels. Regardez sur internet. Bréguet 14, par exemple. Vous comprendrez à quel point ces hommes faisaient de l'exploit leur quotidien.
N'ayant qu'une vitre comme pare prise dans un cockpit ouvert au vent et à la pluie, dans des avions très vieux, avec le risque de panne qui augmente avec le temps de vol (imaginez traverser l'Europe dans une voiture avec un kilométrage de 500 000).
Contre les tempêtes de sable, au dessus de la chaleur du désert, avec une boussole et les dunes pour s'orienter, sans moyen de communiquer.
Dans les pluies tropicales, au dessus des montagnes.
Pour que le courrier arrive, quoiqu'il arrive.
Contre les pillards qui profitaient des pannes pour attaquer, enlever, torturer les malheureux qui avaient le malheur d'être posé trop longtemps.
Avec le nombre important de mort tout au long de cette conquête de l'espace.
Là était le terrain de jeu de l'immense
Mermoz.
Là est le sujet d'écriture de cette biographie portée par la plume superbe et virile (au vrai sens du terme, pas dans le sens machiste) de
Kessel.
Ajoutez y des anecdotes dignes des plus grands thrillers. Ah, cette traversée de la cordillère des andes.
Vous aurez alors un livre magnifique à lire.
Sur les pages sur la jeunesse de
Mermoz, j'ai eu un peu de mal à décoller, mais une fois devenu aviateur, ce livre prend tout son envol et vous n'arrivez plus à atterrir, il faut tout lire d'un seul tenant.
D'un seul élan, comme cette traversée de l'Atlantique. Nouveau remarquable fait d'arme. Regardez à quoi ressemble l'avion "comte de la vaulx".
Chapeau bas, monsieur
Mermoz, pour votre destin héroïque jusqu'à sa fin tragique. Bravo monsieur
Kessel pour votre plume qui lui rend honneur.