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3,27

sur 225 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Après les lectures passionnantes de " Réparer les vivants " et de " Tangente vers l'est ", ce petit opuscule de 72 pages que nous propose Maylis de Kerangal cet automne prend une allure de friandise surprise avant un ouvrage plus consistant. Bien sûr le sordide naufrage de ce bateau de migrants à Lampedusa n'augurait pas une lecture joyeuse mais promettait le regard éclairé d'une de nos plus talentueuses romancières de la décennie. Je me suis donc réservé une petite plage de tranquillité confortable pour déguster comme il se doit " A ce stade de la nuit " (toujours des jolis titres !)... Et, je ne sais pas, une mauvaise posture ? Un mauvais moment malgré, coussins, ambiance douce et belle lumière ? La friandise est passée de travers. J'ai retrouvé dans ces quelques pages un concentré de ce qui pointait parfois le nez dans ces précédents romans, ce léger voile de préciosité et cette pose intello, qui empêchait déjà, pour ma part, un enthousiasme total pour ses écrits,
Maylis a une insomnie. Elle est dans sa cuisine, seule. Elle écoute la radio qui annonce le naufrage au large de Lampedusa d'un de ces rafiots bourré de clandestins qui ont dépensé toute leur fortune auprès de passeurs sans scrupules. Maylis écoute, veut savoir, se laisser pénétrer par le nombre des victimes et son cerveau se met en route. Surgissent alors les images du "Guépard" de Visconti, la lente dérive du personne de Burt Lancaster. Et soudain, ça lui saute aux yeux, le film décrit un naufrage ! Mais n'est-il pas tiré d'un roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa ?! C'est totalement hâââllucinant ces confrontations des mots, des arts et du hasard ! Elle en est toute ébaubie Maylis. Elle se revoit dans le cinéma Champollion redécouvrant la copie restaurée de ce chef d'oeuvre du 7 ème art. Puis, ne s'arrêtant plus de penser à ce terrible naufrage, elle convoque Bruce Chatwin et son roman "Le chant des pistes" lu dans le transsibérien (so chic!), les souvenirs de son voyage à Stromboli, la leçon inaugurale sur les paysages de Gilles Clément au Collège de France et d'autres tout aussi chics ou pointus.
Maylis n'arrête pas d'étaler sa culture alors que d'autres étalent des corps sur les plages italiennes.
La fin sur le blog
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Octobre 2013. La narratrice entend le mot « Lampedusa » au moment où on annonce à la radio le naufrage d'un navire venu de Libye et la mort de plus de 300 migrants. Commence alors une nuit de divagation où ce mot va raviver en elle des évocations de voyages, d'îles, de films, de livres. A chaque stade de la nuit un souvenir remonte, et au fil des heures, au fil des pages, se décline une méditation très personnelle, intime, touchant parfois (et paradoxalement) à l'universel.

e petit recueil tient pour moi du journal intime qui, par définition, ne regarde que soi. Forcément, du coup, ce partage m'interpelle. Quel est l'intérêt de cet exercice très autocentré ? Je n'arrive pas à répondre à cette question, ce qui est quand même particulièrement embêtant. A part ça l'écriture est belle, le lexique d'une grande richesse, le rythme des phrases parfaitement tenu. Sans compter que l'avant dernier chapitre est splendide, enfin au coeur du sujet si je puis dire. Mais c'est bien le seul dont la divagation m'a touché au coeur et aux tripes. Trop peu trop tard.

A la base, ce texte est le fruit d'une commande passée à l'occasion des 14èmes Rencontres littéraires des pays de Savoie l'an dernier. le ressortir des tiroirs au moment où la question des réfugiés est d'une brûlante actualité, pourquoi pas, mais personnellement j'y vois une certaine forme d'opportunisme. J'ai peut-être l'esprit mal placé (sans doute même, on n'arrête pas de me le dire), n'empêche…

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Après avoir découvert Maylis de Kerangal l'année dernière avec son magnifique "Réparer les vivants", je me suis précipitée sur le nouveau livre qu'elle vient de publier, persuadée que son écriture allait à nouveau m'emporter.

Quelle déception!

Ce texte correspond à une commande qui lui a été passée lors des 14èmes Rencontres littéraires des pays de Savoie en 2014.

Elle traite du drame des migrants notamment à Lampédusa sous un angle surprenant qui ne m'a pas du tout séduite.

La narratrice est dans sa cuisine et entend un bulletin d'information à la radio parlant du naufrage d'un navire, au large d'une petite île, Lampédusa. On annonce plus de 300 morts parmi les passagers, des migrants venant de Lybie.

Tout au long de la nuit, elle suit les informations et laisse son esprit divaguer sur ce que le nom de Lampédusa lui évoque notamment le film "Le guépard" de Visconti et l'acteur Burt Lancaster... Ensuite ce seront de multiples digressions sur des paysages, des moments de sa vie... Pour finalement bien peu parler des migrants et de leur drame...

L'écriture de Maylis de Kerangal est toujours aussi belle, aussi rythmée et musicale mais j'ai trouvé cette fois le texte trop confus, trop lyrique, pas du tout à mon goût.
C'est certainement un bel exercice littéraire mais je n'en ai pas bien vu l'intérêt.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Lampedusa. Une île. Italienne. A mi-chemin entre les côtes tunisiennes, libyennes et la Sicile. Porte de l'Europe. Porte de l'espoir pour les émigrés qui y échouent.
Une île, donc fertile sur l'imaginaire de l'auteur-narrateur. Burt Lancaster dans le guépard.
A partir du mot de Lampedusa entendu une nuit dans la cuisine aux informations, lorsque la radio a un son si particulier que seuls les auditeurs de la nuit connaissent, nous suivons, chapitre après chapitre, les rebonds de la pensée de la narratrice, d'ici (Paris) à là-bas, entre chien et loup, « à ce stade de la nuit, le jour perce à la fenêtre et décolore le ciel dans la rue, la cuisine s'éclaire », ses pensées s'enchainent, non stop, et se traduisent par l'absence de majuscule en tête de chapitre.
Un petit livre lu d'une traite, qui vient de m'inspirer ces réflexions sur son contenu et sa forme, mais le problème, c'est que je ne sais pas top quoi en penser vraiment : ai-je vraiment aimé ce livre ? Mouais, bof, je ne sais pas.
Autant je savais pourquoi j'aimais Tangente vers l'est, Naissance d'un pont ou Réparer les vivants, autant là, je ne sais pas.
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Editée par Guérin à l'initiative de la Fondation Facim, la collection « Paysages écrits » propose à un écrivain de composer en toute liberté un texte inédit en s'inspirant de ses paysages familiers, qu'ils soient intimes ou géographiques.

Maylis de Kerangal s'est servi de cette contrainte pour nous offrir un petit livret sans contrainte au cours d'une nuit sans sommeil, chauqe chapitre ouvert par ces mots « à ce stade de la nuit ». Rentrant chez elle, elle apprend à la radio le naufrage au large de Lampedusa. D'heure en heure, suivant fébrilement et douloureusement les infos, elle laisse son esprit divaguer d'association d'idées en évocations passagères. On est plutôt déconcerté de se retrouver dans les riches salons du Guépard (dont l'auteur comme chacun sait sauf moi, s'appelle Lampedusa), à disserter sur les toponymes. Et puis la vague se porte sur d'autres migrations, d'autres îles. On est rappelé à l'ordre par l'évocation grandiose et horrifiée de ces migrants à la dérive.

C'est donc un ensemble assez disparate, c'est voulu, mais gênant pour moi vu
le caractère terrible du thème central. Mon attention a été fluctuante sur un texte par moments splendide (mais parfois à en être étouffant), au total j'ai comme un goût d'inabouti qui m'est resté.
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Je sais que je vais dénoter par rapport aux critiques qui encensent ce livre. J'assume quand même. Les états d'âme de l'auteur m'ont vite lassé et j'ai trouvé cette courte nuit interminable. Heureusement, l'aurore est arrivée avec la dernière page. Quant aux réfugiés, vraiment ce n'est pas leur livre même si leurs malheurs sont tout de même évoqués au milieu des divagations de l'auteur.
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ppfffffffffffff
Déception, oui, que je comprends un peu mieux puisque ce texte est une commande, mais bon, quand même! Toujours très bien écrit, on ne peut pas lui enlever ça, hein! et toujours bien documenté, mais il n'y a plus aucune dimension humaine, je me suis forcée à aller au bout, je l'ai trouvé à proprement parler inintéressant... dommage!
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Etrange et très court ce livre dont le genre me semble bien difficile à définir, qui tangue entre rêverie et récit de la perception d'un drame humain, et qui constitue une "commande passée à l'auteur à l'occasion des 14es Rencontres littéraires en pays de Savoie qui se sont tenues le 7 juin 2014 à Chamonix". Aussi vite lu qu'oublié ce me semble.
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