Un roman et un récit juxtaposés. C'est ainsi que
Marielle Hubert caractérise son livre dans dans la vidéo que l'on trouve sous son nom sur Babelio.
Le récit c'est celui de la maladie et de la proximité de la mort de la mère, Sylvette. C'est le moment d'exposer le parcours de la mère et de la fille et le trou noir qui leur a mangé l'existence. Il faut tâcher de savoir et de comprendre. Mais comme
il ne faut rien dire, beaucoup de choses restent dans l'ombre. Alors pour approcher de la vérité, il faut inventer. C'est le côté roman. Mais un roman qui dit vrai.
Car cette quête est relatée avec beaucoup de probité, en traquant tous les faux semblants, tous les donneurs de leçons qui ne savent rien, toute cette bouillie sociale.
Il faut retrouver la mère, cette fausse adulte qui a toujours cinq ans. Et chercher cet amour paradoxal, si grand et difficile, perdu, retrouvé, perdu à nouveau. Car Sylvette est incapable de se laisser aimer. C'est un roman qui exprime la complexité irréductible de l'amour.
Je ne sais pas si c'est beau. J'ai trouvé ce roman profond et intelligent, même s'il frôle parfois le psychologisme. L'écriture a des formules tranchantes qui soulignent la recherche de vérité, le souci de la justesse. Et une proximité se crée avec l'auteure narratrice.