Un homme qui s'écroule après une crise cardiaque et c'est toute une famille qui se dévoile à nos yeux. Et l'on pénétrera dans leurs vies, dans leur intimité, dans leurs secrets , grace aux voix des trois femmes qu'il a le plus aimé.
( Trois, c'est vite dit...)
- Il y a Barb, (Barbara, sa femme), qui le soir même de l'admission de John à l'hôpital apprend qu'il avait une maîtresse, aussi sa peine s'est déplacée, et la rancoeur, la colère est plus forte que l'inquiétude. Pourtant, elle voulait divorcer, avant de tomber sur les échanges torrides entre son mari et " Bureau" sur le portable de l'infidèle.
- Juliet , la fille ainée ( la chouchoute de sa mère) qui elle-aussi, est en colère, il y a quelques semaines, dans un café, elle avait vu son père embrasser " Bureau" à pleine bouche... Architecte de renom, elle se voit dépassée par une petite jeune qui monte, qui monte, dans son cabinet et qui pourrait bien lui "piquer" la place d'associée. Juliet , c'est un peu celle qui se bat sur tous les fronts, boulot, fille ado, et qui la quarantaine installée, se remet en question;
- Et puis , il y a Sadie, la chouchoute du père, qui , ni une , ni deux quitte New York, son petit-ami, son boulot, pour venir aider son père dans sa rééducation et qui tombera sur Noah, son amour de lycée devenu papa.
J'ai bien aimé que Sadie soit peintre, ça change de tous les boulots d'héroines de comédies romantiques.
On dirait que
Kristan Higgins confirme le virage qu'elle avait pris avec son roman "
le temps d'un été": à partir d'un événement grave ( une maladie), le( ou la ) patriarche de la famille devant s'effacer, les "survivants" essaient d'encaisser l'annonce de la maladie, la douleur d'un (futur?) deuil et les cartes seront rebattues, les rancoeurs et griefs exposés, expliqués, digérés, et tout se terminera bien avec une histoire d'amour en prime . Mais à la différence des premiers Higgins, ce n'est plus l'histoire principale, elle est à égalité avec le reste. C'est plus profond, mais les lectrices des débuts de l'auteure peuvent ne plus s'y retrouver. On est moins dans le romantisme, davantage dans l'universel.
On sent aussi que
Kristan Higgins se veut plus "inclusive" avec la communauté gay. Avant , c'était des personnages secondaires, des meilleurs amis, désormais on les fait rentrer dans la famille ! C'est ce que j'ai aimé dans cette comédie romantique, le côté "famille qu'on se choisit "et pas famille de sang .
C'est très sympathique, très bienveillant même si on peut compter sur Barb pour en vouloir à son mari.
Le sort réservé à " Bureau" est jubilatoire...Tous les passages sur " Bureau " sont vraiment très réussis, et m'ont bien fait rire...
Une lecture très agréable...