Résumé :
La ville apparaît dépeinte ici comme le théâtre d'une misère morale. Une attention sensible portée à ses matériaux l'associe d'emblée à la brutalité et plus généralement à l'absence d'humanité. le JE poétique paraît en lutte perpétuelle avec une forme d'obscurité profonde qui inonde sa vision et lui confère cette position d'étranger. L'écriture vient compenser une expérience de vie douloureuse trouvant son salut dans le langage, et l'esprit se libère dans la langue.
Que dire ?
Avec la faible connaissance que j'ai en poésie, mon avis risque d'être un peu bancal. Disons que lorsque je me lance dans de la poésie je cherche avant tout des émotions, des beaux mots une sorte de voyage intérieur qu'on ne retrouve pas toujours dans du fantastique de l'aventure ou que sais-je. Concernant la forme, même si pour certain c'est ce qui fait toute la beauté du genre, elle ne m'est pas familière.
Mes attentes :
Avec ce recueil, j'attendais donc de ressentir toutes ces choses dites dans le résumé : la même chose qu'en marchant en ville, qu'en regardant les foules autour, en respirant la pollution. La même chose qu'en regardant les illustrations de Steve Cutts. Et…
Mon avis :
Et c'est réussi ! Justement, je ne suis pas totalement d'accord avec les 2-3 chroniques que j'ai pu lire sur Babelio disant que le livre est très hermétique, l'écriture trop peu travaillée et étrange. Enfin… J'ai trouvé ce livre très étrange mais dans le bon sens. On ne sait pas précisément où le poète veut nous mener, mais nous transporte directement dans une atmosphère lourde, quasiment irrespirable, brutale, témoin de tous les excédents de notre quotidien. le rythme est pesant, les mots clouent sur place. C'est assez brutal. C'est encore assez étrange à lire. Les sentiments qui sont ressorti forment une sorte de « trop plein », la perception de l'excès, l'étouffement, la rage et le désespoir.
Les vers libres permettent une certaine liberté dans la stratégie des mots. La quasi absence de ponctuation me faisait peur et finalement c'est elle qui a rendue ma lecture aussi découpée et rythmée.
C'est difficile d'en parler plus, je ne sais pas trop quoi en conclure… C'est une lecture un peu dérangeante, très étrange, elle soulève de nombreuses questions sur l'écologie, les femmes, l'humanité qui sont d'actualité. C'est d'autant plus intéressant. Après, le style reste bien particulier…
Proies
Les cuisses du chasseur
le coeur de la proie
nous étions dans les ralentis du moteur
tous feux éteints
près du col
la route peinte en noir
et la laine de l'aube pour secours
[…]
Mini-remarque :
Certains titres de poèmes sont les mêmes que les chansons du groupe Bagarre. Voilà, ça m'a perturbé ! ^^
Remerciements :
Je tiens donc à remercier Babelio et les Editons de l'agneau pour l'envoi de ce livre lors qu'une précédente Masse Critique.
Titre :
Chair-Ville
Auteur :
Gabriel Henry
Editions : Atelier de l'agneau
Genre : poésie
Nombre de pages : 83
Année de parution : 2019
ISBN : 9782374280202