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EAN : 9782264051615
448 pages
10-18 (21/04/2011)
3.48/5   20 notes
Résumé :
Au Pakistan, après onze ans de règne, le général Zia ul-Haq craint pour sa vie. Lui qui chaque jour aime interroger le Coran comme on consulte un horoscope, pourra-t-il faire le lien avec le vol d'un avion militaire, un sous-officier en mal de vengeance, le secrétaire du syndicat des balayeurs, et un corbeau trop gourmand de mangues ? Quand l'histoire est en marche, il faut la regarder parader.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un livre acheté suite à un article très récent dans le Monde des livres intitulé «Pakistan : la satire indispose ». Publié en 2008 par un éditeur anglais, puis traduit en français l'année suivante, il a été récemment traduit en ourdou, langue nationale du Pakistan. Le fond, une satire politico-militaire qui raconte les jours précédant le crash du Pak One, l'avion présidentiel pakistanais , qui coutera la vie au général Ul-Haq en août 1988, a indisposé les autorités, qui ont confisqué tous les exemplaires disponibles en librairie , poursuivant l'écrivain et son traducteur pour diffamation. Ayant fait un long voyage fin 2018 dans ce pays avec en préalable lu plusieurs livres sur son passé politique sanglant, le livre a attisé ma curiosité. Surtout qu'aujourd'hui leur premier ministre Imrân Khan, ancien champion de cricket semblait y avoir amené un semblant de souffle démocratique Apparemment c'est loin d'en être le cas, l'homme semble être une marionnette toujours à la solde du Big Brother, et les services secrets plus puissants que jamais, puisque ce livre 40 ans après sa publication, dérange encore.
Dans un pays où l'homme le plus puissant après le président est le chef des services secrets à la solde de son homologue américain, second homme le plus puissant de son propre pays, si non le premier, le pays ne peut être que dans la bouse. Mohammed Hanif n'y va pas par quatre chemins. D'un humour dévastateur il nous introduit dans l'intimité d'un dictateur, un homme soi-disant « puissant », qui sujet à une paranoïa terrible, sent sa fin proche. Et pourtant, ironie du sort, ayant perdu tout sens des réalités, il espère recevoir le Prix Nobel de la Paix, pour avoir " libéré l'Afghanistan ", en y préparant un discours à cette fin ! L'écrivain alterne l'agonie présidentielle, avec celle d'un jeune sous-officier de l'armée de l'air, Ali Shigri, qui dans le même temps, suspecté de complot, est emprisonné et torturé. Deux hommes dont les destins vont se croiser, pour le meilleur et pour le pire......
Se mouvant dans les deux fronts dans un va et vient constant entre passé et présent, un huit-clos étouffant, où l'ironie est la seule bulle d'oxygène.





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Muhammad Zia-ul-Haq, président du Pakistan mort dans un accident d'avion, était tout ce qu'il y a de plus réel. de sa mort, cependant, l'auteur de ce roman tire une intrigue oscillant entre le policier et le militaire, où finalement tout le monde veut la peau du général, ceux qui veulent sa place, ceux qui vengent des êtres chers, ceux qu'il a fait enfermer ou condamner, la liste se trouve longue.
C'est sarcastique et complètement sans pitié, pour aucun des personnages ,particulièrement le général, mais aussi pour l'institution militaire pakistanaise, pour les Américains allés s'emmêler dans le bazar de cette poudrière de région , en fait, tout le monde en prend pour son grade à son tour.
Drôle et dérangeant à la fois, le seul défaut que j'ai réellement trouvé à ce livre, c'est qu'il souffre de quelques longueurs qui nuisent à son efficacité.
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Un très bon roman.

« Il n'y a d'autre dieu que toi: gloire à toi: j'avais tord! » verset 21.87 du Coran.

La place de la femme dans le livre est peut-être à l'image de ce qu'elle est au Pakistan, ou au mieux ce que l'auteur souhaitait:
Un roman à l'ambiance masculine. Seules 2 femmes dans le roman:
1. La 1ere dame du pays mais qui préfère se présenter comme veuve;
2. L'autre est une femme aveugle emprisonnée.

Ah! J'allais oublier, il y a aussi une procession de femmes mendiantes…

Cet univers d'hommes au pouvoir, disais-je, est surtout divisé en 2 dialogues qui s'interposent en alternance à travers les chapitres:
1. celui du président du pays (le Pakistan), le dictateur Zia ul-Haq (qui a réellement existé et s'est fait assassiné en 1988);
2. et celui du fils unique d'un colonel, qui aurait aussi été assassiné, et qui est le sous-officier soldat Ali Shigri.

Pas de romantisme dans le roman, à part, peut-être, envers cet autre soldat qui, lui, est épris de lectures.

L'auteur s'y connaît un peu en terme d'avions militaires. Vous le remarquerez à la lecture de l'oeuvre.

En parlant de vol, je terminerais par cette citation: « C'est aussi un fait reconnu que la plupart des malédictions sont inefficaces. Il n'existe qu'un moyen pour qu'elle aient le moindre effet: si un corbeau entend la malédiction lancé par quelqu'un qui vient de lui remplir la panse… ».
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Nous sommes ici en présence d'un roman délicieux et criant de vérités. Et pour cause, l'auteur Pakistanais Mohammed Hanif a passé plusieurs années de sa vie dans l'armée du « pays des purs ». Il nous en décrit l'absurde fonctionnement avec beaucoup d'ironie et d'impertinence. À la tête de l'armée et du pays, il y a le général Zia, un dictateur maladroit et superstitieux, si puissant et si fragile à la fois. L'homme qui peut faire exécuter son semblable sur un simple mouvement de l'index est terrorisé par sa femme. Rongé par la paranoïa, martyrisé par des hémorroïdes mal placés, le général Zia, la moustache finement lissée, interroge le coran comme on consulte un horoscope. Que s'est-il donc passé ce jour d'août 1988 au dessus du Penjab ? Pourquoi l'avion s'est-il écrasé ? C'est la question à laquelle ce roman, avec beaucoup d'humour, tente de répondre. Si vous aimez revisiter l'histoire à travers le prisme de ses acteurs anonymes, alors ce roman vous comblera.
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Ce qui caractérise ce premier roman, c’est un tableau - précieux pour le lecteur occidental - sans concession et très précis du Pakistan de 1988, c’est l’humour dont il est semé et le détachement - dira-t-on cynisme ? - qui s’en dégage. Plusieurs épisodes, dans cette atmosphère lourde d’ambitions personnelles, de suspicions, d’intrigues et de codes, sont à proprement parler hilarants, à commencer par la consultation médicale du Général, en passant par l’épitaphe sur la tombe du Brigadier TM, la découverte horrifiée par plusieurs personnages du monde des civils et pour finir avec l’apothéose finale du meurtre à plusieurs mains [...]
Lien : http://lewebpedagogique.com/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Islamabad was a whirl of conspiracies and dinner parties; there were more CIA subcontractors and cooks per household than meals in a day.
Islamabad était un tourbillon de conspirations et de dîners en ville ; il y avait plus de sous-traitants de la CIA et de cuisiniers dans chaque maison que de repas dans une journée.
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General Zia realised that Ceaucescu's advice contained a metaphor that he hadn't understood before this adventure. What is democracy? what is its essence? You draw strength from your people and you become even stronger and that is exactly what General Zia was doing at this moment. Watched over by the silent hills surrouding Islamabad, a very ancient ritual was taking place : a ruler and his subject were face to face without any bureaucrat to complicate their relationship, without gunmen to pollute their encounter. For a moment the fear of death evaporated into the cold smog and General Zia felt as strong and invincible as the mountains surrounding them.
"Hold your ears", said the policeman,[...]
General Zia took his hands out of the shawl and held his ears. It was a lesson in good governance but it was proving to be fun as well. He was already composing a speech in his head : "All the wisdom I need to run this country I learned from a lone police constable doing his duty on an empty road in the middle of the nigth in Islamabad...
"Not like that". The policeman shook his head in disappointment. "Cock. Be a cock. A rooster".
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« Il n’y a d’autre dieu que toi: gloire à toi: j’avais tord! » verset 21.87 du Coran.
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Les bières refroidissaient dans le réfrigérateur grand comme une morgue…
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