Pour le citoyen lambda (de même que pour le citoyen bêta, catégorie à laquelle j'appartiens) ce Petit Grevisse est IN-COM-PA-RA-BLE-MENT plus confortable, convivial, utile et utilisable que son grand frère, le grand Grevisse, alias le Bon Usage et ses quatorze kilos de règles assommantes et absconses.
Personnellement, j'ai pesté pendant des années contre le Bon Usage en ne trouvant jamais réellement, pleinement ni simplement les réponses aux questions simples, casuelles, pragmatiques et précises que je me donnais la peine de lui poser. L'exhaustivité tue la praticité. À force d'être " universel ", le Bon Usage est devenu une véritable usine à gaz quasi inutilisable pour le commun des mortels (francophone).
En revanche, ce Petit Grevisse remplit parfaitement son office et sans l'ombre d'une arrière-pensée. Quelle gourdasse j'ai été de ne pas me le procurer plus tôt car, en plus de répondre concrètement à mes interrogations linguistiques, celui-ci me donne le mode d'emploi, de l'autre, du gros pansu peu maniable. Si tel ou tel point du Petit Grevisse vous intéresse particulièrement et que vous souhaitiez le creuser plus à fond, vous y trouvez un renvoi au paragraphe incriminé dans le Bon Usage.
Si bien que non content d'être utile, il est aussi utile en rendant mon ancien Bon Usage inutile utile. Cette formulation est futile, j'en conviens mais à mes yeux elle rutile de par le simple flux langagier qu'elle mutile.
Blague à part, l'examen d'un tel livre nous démontre combien il est difficile de maîtriser toutes les subtilités, notamment écrites, mais pas seulement, de notre langue. Cela me rappelle une discussion que j'eus naguère avec une amie avocate spécialiste du droit franco-allemand. Elle me disait qu'en Allemagne, le droit est une science et qu'en France, c'est un art. Peut-être n'est-ce que le reflet de notre langue, allez savoir ?
En somme, un excellent livre de grammaire de taille et de masse décentes qui comble avantageusement vos doutes en matière de linguistique du français. Donc, si vous aviez encore une hésitation entre le petit et le gros, n'hésitez plus, sautez sur le petit (ça fait moins mal) et réservez le gros aux véritables experts de la question, les juristes-apôtres de la langue française devant le grand tribunal du bien écrire.
Mais je ne voudrais point davantage grever le Grevisse et sa grammaire au moyen des faibles grammes de cet avis car, d'une façon comme d'une autre, il ne pèse sans doute pas bien lourd.
P. S. : La couverture de l'actuel Petit Grevisse est différente de celle présentée ici sur la fiche Babelio.
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Il y a le livre de chevet. Et il y a le livre de bureau. le Petit Grevisse fait partie de la seconde catégorie. Un ouvrage en couleurs (bordeaux et lie-de-vin) qui aideront à mieux visualiser les exemples. L'index permet de vite trouver son compte et sa difficulté.
Je ne suis pas un pro de l'orthographe et de la grammaire, mais en cas de doute, le Petit Grevisse se montre d'un indéfectible soutien. Un mot, un geste et Grevisse fait le reste. Après tout, on dit que c'est à l'outil que l'on reconnait le bon ouvrier. Alors autant être bien outillé.
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L'ellipse est l'omission d'un ou de plusieurs mots qui seraient nécessaires pour la construction régulière de la proposition.
Tantôt c'est le sujet qui est omis : " Fais ce que dois. " pour " Fais ce que [tu] dois. "
Tantôt c'est le verbe (on a alors une proposition elliptique) : " Combien ce bijou ? " pour " Combien [coûte] ce bijou ? " ; " Heureux les humbles ! " pour " Heureux [sont] les humbles ! "
Tantôt c'est à la fois le sujet et le verbe : " Loin des yeux, loin du cœur. " pour " [Qui est] loin des yeux [est] loin du cœur. "
Le tiret s'emploie dans un dialogue pour indiquer le changement d'interlocuteur ou pour séparer du contexte des mots, des propositions. Il faut distinguer, typographiquement, le tiret du trait d'union, qui est plus court.
La barre oblique a été introduite au XXe siècle pour remplacer une conjonction de coordination, en particulier dans des expressions elliptiques :
" La portée sociologique du concept Langue / Parole est évidente. " (R. Barthes)
Maurice Grevisse
Belge, habitant un petit village de Lorraine, il parle le patois lorrain dans son
enfance, avant de devenir le "VAUGELAS"
du 20ème siècle.
Maurice GREVISSE est l'auteur du livre de
grammaire "
Le bon usage" déja vendu à plus d'un million d'exemplaires, et plus connu sous le nom de "le Grévisse". En 1947 il envoie un exemplaire de son livre à
André GIDE qui en parle dans un article intitulé...