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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Phrase d'armes : désigne en escrime l'enchaînement des actions réalisées lors d'un assaut. »

Jusqu'à la lecture de « Phrase d'armes », René Bondoux m'était totalement inconnu. Quant à l'auteur de ce roman, Paul Greveillac, je ne m'étais jamais penchée sur un de ses romans. La dernière masse critique m'a ainsi permis de découvrir l'histoire de ce fleurettiste de talent dont la vie aura été étroitement liée aux grands évènements du 20ème siècle ainsi que l'écriture et le style de Pierre Greveillac. Je tiens à remercier les Editions Gallimard ainsi que l'équipe de Babelio pour cette intéressante découverte. Ce titre a d'autant plus suscité ma curiosité que mon petit-fils de onze ans pratique l'escrime et qu'il est classé sur le plan national dans sa catégorie.

René Bondoux est né en 1905. Il se destine à la profession d'avocat. Homme du monde, issu d'une famille proche des Doumer, nous faisons sa connaissance sur le pont du Lafayette en route pour New York. Champion d'escrime, fleurettiste reconnu, il a intégré l'Equipe de France. Il est en route pour les Jeux Olympiques de Los Angeles en compagnie des athlètes français.

Il reviendra de ces Jeux Olympiques de Los Angeles en 1932 avec une médaille d'or.

Les années 30 voient sa renommé d'avocat s'établir. Il est à noter qu'il deviendra, dans les années soixante, Premier Secrétaire de la Conférence et Bâtonnier de France.

Le travail ne manque pas dans cette période où la France va très mal. Il y a aussi cet épisode Stavisky qui cristallise les rancoeurs. Les affaires se succèdent pendant que l'état de l'Europe se dégrade. René trouve son rythme de travail, « ses trois-huit ». Seize heures de boulot pour huit heures d'escrime et de sommeil.

Berlin 1936, nous retrouvons René Bondoux, défilant avec l'Equipe de France pour la cérémonie d'ouverture devant Hitler. Mais voilà que les athlètes olympiques français font le salut olympique, « le salut de Joinville », que le public allemand confond avec le salut nazi. C'est un déferlement de hourras qui se produit. Cet incident regrettable voire tragique servira la propagande nazie. Dans cette atmosphère oppressante, René est de plus en plus mal. Ses résultats vont s'en ressentir. L'Equipe reviendra avec une médaille d'argent des JO de Berlin en 1936.

Il croise, à Paris, Virginia Mitchel, la fille de ses hôtes américains à Los Angeles dont il tombe amoureux, Un mariage s'en suit. Malheureusement, la seconde guerre mondiale éclate. Il se retrouve mobilisé. Prisonnier sur les plages de Dunkerque, Il s'évade. René Bondoux est plutôt un légaliste eu égard à sa profession mais ses valeurs humanistes vont le pousser à chercher à rejoindre Londres.

On le retrouve prisonnier dans les cellules de Franco, de Figueras à Gérone. Il fait jouer ses connaissances espagnoles notamment un Gouverneur de Franco. Sa lettre passe la censure et il n'est pas très loin de la libération. Malgré les difficultés qui se dressent devant lui, il parvient enfin à embarquer en décembre 1943 sur le Gouverneur Général Lépine pour l'Afrique du Nord battant pavillon de la Croix-Rouge. Casablanca, Alger, il rencontre Pierre-Mendès France, Joseph Kessel. Retour à Sig au 2éme dragon, où sont débarqués les chars d'assaut. Capitaine au deuxième dragon, sa division est incorporée à la Division Leclerc. Remarqué par le Général de Lattre de Tassigny, Il devient son chef de cabinet. Il débarquera en Provence et sera présent à la capitulation de l'Allemagne nazie à Berlin.

J'ai beaucoup aimé me plonger dans la vie de René Bondoux. J'ai vibré aux Jeux Olympiques de Los Angeles, souffert aux Jeux Olympiques de Berlin, palpité avec lui afin de pouvoir rejoindre De Gaulle, découvert le portrait intéressant du Maréchal de Lattre de Tassigny et les coulisses de la capitulation allemande en 45 à Berlin où l'opiniâtre de Lattre de Tassigny finira par imposer la présence de la France mais je n'en sais pas plus sur la personnalité profonde de René Bondoux. Paul Greveillac jette un coup de projecteur sur la destinée de René Bondoux. Il relate les périodes les plus exceptionnelles, rend hommage à un homme discret qu'il fait sortir de l'ombre tout en restant concentré sur les évènements. J'ai regretté cette mise à distance quant à la personnalité de René, cela donne une sensation d'incomplétude mais peut-être ne pouvait-il faire autrement par manque d'éléments.

L'auteur a eu accès aux archives de René Bondoux ainsi qu'aux mémoires du Maréchal de Lattre de Tassigny. le style est moderne, rythmé. Il ne présente pas d'intérêt particulier. Par contre, Paul Greveillac sait voir immédiatement le côté humoristique de chaque situation, Il en joue très bien et c'est avec plaisir que j'ai pu savourer son ironie. La malice qui en découle permet une lecture détente tout en abordant avec sérieux ce qui se déroule dans les coulisses de l'Histoire. L'atmosphère des JO de 1936 est oppressante ce qui n'est pas sans rappeler certains aspects de notre société d'aujourd'hui.

Je ne connaissais pas du tout si ce n'est que de nom, Paul Greveillac. Ce jeune auteur de quarante deux ans m'aura fait passer un excellent moment de lecture avec « Phrase d'armes ». Je ne me suis jamais ennuyée et j'ai été tenue en haleine de la première à la dernière page !

J'ai trouvé ce lien : « René Bondoux raconte la signature de la capitulation allemande le 8 mai 1945 » article du Figaro.
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Il est avocat, et chose pas si fréquente, champion de fleuret. Il s'appelle René Bondoux. Aux Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles, les fleurettistes français décrochent la médaille d'or. Mais René n'a pas été le plus brillant de l'équipe. Trop de soucis à cause du procès de Gorgulov, l'assassin du président Doumer, dont il n'a pas eu la défense qui aurait fait décoller sa carrière. Ou peut-être plus prosaïquement parce qu'il pense à la jeune Virginia qu'il a rencontrée dans un de ces dîners mondains, où les athlètes français fument, et boivent du vin en pleine prohibition.

À Berlin en 1936, c'est une autre paire de manches. Hitler et ses sbires sont aux manettes et les athlètes français ne sont pas à l'aise (un euphémisme). D'ailleurs Léon Blum n'a autorisé leur participation qu'à reculons. Cette fois-ci les escrimeurs finissent en seconde place. Un résultat déprimant. À l'image de ce qu'ils ont pu voir à Berlin et leur fait craindre la suite des événements. Et ils n'ont pas tort. Déjà se profile la guerre, bientôt suivie de l'armistice.

Entre-temps René s'est marié avec son Américaine, dont il a eu un fils. Mais René ne peut accepter de ne pas résister à l'ennemi. Sa femme et son fils attendront en Amérique, c'est plus sûr. Mais d'abord c'est la captivité qui attend René. La suite, je vous laisse la découvrir, espérant que cette histoire vous plaira autant qu'à moi. Car, sans aucun doute, René Bondoux méritait bien cette sortie de l'ombre, historique, romanesque et pleine d'ironie réalisée par un Paul Greveillac décidément plein de ressources…

Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard pour cette lecture plaisante qui m'a donné l'occasion d'écrire cette millième critique 😊
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Comme à son habitude, Paul Greveillac tisse son roman sur L Histoire. Ici, c'est en France que sa plume s'ancre et c'est la vie de René Bondoux qu'il relate, un résistant oublié, un fleurettiste de talent. Pourtant, c'est davantage un anti-héros qu'un héros que l'auteur recrée ici, sur un ton ironique et parfois irrévérencieux, étonnamment rafraîchissant dans une biographie - certes romancée (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/10/14/phrase-darmes-paul-greveillac/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Bondoux , vous connaissez ???

Moi non plus , jusqu'à ce que ( ca s'écrit?) Paul Greveillac ne le fasse revivre pour nous ,et pour cela merci.

Quelle vie et destinée incroyables vécu par cet homme , qui a toujours été au service de la France.

Que ce soit dans le sport où il fut 2 fois médaillé olympique ( 1932 et 1936 ), puis dans la guerre ,puis enfin dans le monde de la justice.

C'est à mes yeux une biographie légèrement romancée plus qu'un roman ,mais j'ai passé un moment très agréable et appris pas mal de choses ( le livre est rempli d'anecdotes historiques) en compagnie de ce héros de la France .

A lire ou pas c'est vraiment selon....
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Plus cette lecture avançait, plus je m'interrogeais sur l'intérêt d'évoquer le parcours d'un inconnu du grand public, fût-il homme de bien et de talents (…une page Wikipédia pour ses médailles olympiques d'escrimeur, ses carrières d'officier et de juriste).
Cette question m'a poursuivie jusqu'à ce qu'elle croise son miroir dans les dernières pages du récit, évoquant le hasard de Mémoires retrouvées, qui donnent le ciment de vérité à ce qui reste un roman.

René Bondoux, disparu en 2001, reste le témoin d'une époque où sa vie personnelle confortable se heurte au second conflit mondial. Cette biographie est dynamique et attachante par le talent de plume de Paul Greveillac. Elle accroche surtout l'intérêt pour sa première partie, par les « phrases d'armes » d'un sportif de haut niveau, dans le contexte des années Trente et de la montée du nazisme. La trajectoire de militaire qui suivra est un peu plus convenue et m'a un peu lassée.

Je referme ce roman moins enthousiaste qu'après lecture des précédents, en gardant néanmoins fidélité à cet auteur qui sait si bien faire du romanesque ancré dans une époque.
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René Bondoux, quel destin !
Merci et bravo à Paul Greveillac de l'avoir exhumé et de nous l'avoir présenté.
Né au début du XX°siècle, René Bondoux, avocat de formation et pratiquant l'escrime à très haut niveau, est devenu champion olympique au fleuret par équipe aux jeux de LosAngeles en 1932, puis dans cette même épreuve, vice-Champion aux jeux de Berlin de 1936.
Il s'était marié à une jeune américaine rencontrée pendant ses premiers jeux, Virginia, et ils ont eu un premier bébé en 39.
On retrouvera René à Berlin les 8 et 9 mai 1945, car son parcours pendant l'occupation l'amène à devenir le secrétaire particulier du Général de Lattre de Tassigny, qui s'impose à Berlin pour signer au nom de la France libre la reddition de la ville, reddition qui sera signée par le maréchal Keitel au nom des nazis et que René avait vu derrière Hitler et Goering à la tribune du stade olympique un peu moins de 9 ans plus tôt.
Ce « roman » est très documenté et fourmille d'anecdotes sur les compétitions, sur le casernement, etc…. Montre aussi comment René faisait plutôt confiance à Vichy et à des personnes qu'il y connaissait et a hésité avant que de choisir la France libre. C'est un très bon rendu d'une époque.
J'ai toutefois une petite réserve à formuler. J'avais découvert Paul Greveillac il y a 4 ou 5 ans lorsqu'il avait publié « Maîtres et esclaves » et j'avais été emballé par son style épique et son souci du détail, ici PG écrit des chapitres très courts et sa phrase est parfois tellement elliptique qu'elle en devient difficile à lire. Hormis ce petit manque de fluidité, c'est un très bon roman dont je recommande la lecture.
Merci à Gallimard et à Babelio de m'en avoir confié un exemplaire.
RD
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« Phrase d'arme » nous fait suivre le parcours de René Bondoux, né au début du 20ème siècle et qui va connaître un destin hors norme. Tour à tour champion olympique d'escrime, avocat puis soldat pendant la seconde guerre mondiale, sa vie permet à Paul Greveillac de nous raconter une bonne partie de l'histoire du 20ème siècle. Entre la biographie et le roman d'aventure, tant le parcours de René Bondoux est semé d'obstacles, le roman nous tient en haleine d'un bout à l'autre. du début à la fin, malgré les circonstances auxquelles il se retrouvera confronté, notre héros sera fidèle à ses convictions humanistes, en opposition à l'injustice et à la barbarie auxquelles il sera confronté. Un livre très agréable à lire, porté par la plume rythmée et incisive de l'auteur, comme un assaut d'escrime.
Lien : https://mangeursdelivres.fr/
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J'ai beaucoup aimé l'histoire de René Bondoux !
L'auteur nous raconte avec brillot la vie de cet homme, fleurettiste, avocat qui a traversé L Histoire !
En effet, nous partons avec les sportifs français aux JO de Los Angeles en 1932. Il nous fait vivre la victoire de la France, la contribution de René à ce titre, nous vivons la montée du nazisme en Europe, les JO de Berlin.....René Bondoux , c'est aussi un avocat, un prisonnier de guerre, un combattant au côté du général de Lattre..... Un vrai destin !
C'est aussi un homme qui tombe amoureux de Virginia Mitchel, une américaine, rencontrée lors des JO, alors que la Marseillaise retentit, il ne pense qu'à elle.....
A côté de René, un personnage central : L Histoire, la grande histoire, la montée du nazisme, le Front Populaire, la guerre.....Après son mariage, René est mobilisé.....
L'histoire de René Bondoux est passionnante et magnifiquement racontée par Paul Greveillac !
Une très belle découverte !
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Paul Greveillac retrace la vie de René Bondoux, né en 1905, qui devint champion olympique par équipe à Los Angeles (1932), puis médaillé d'argent à Berlin (1936), avant d'être entraîné dans la guerre où il termine en tant que chef de cabinet de de Lattre de Tassigny. La première partie de l'ouvrage, dans laquelle l'auteur dépeint la carrière sportive et amoureuse de Robert Bondoux, à l'époque de la montée du nazisme, se lit avec beaucoup de plaisir, la plume alerte de Paul Greveillac sachant captiver le lecteur. La seconde partie, sur la guerre, nous semble moins réussie, les propos bien plus convenus sur la trajectoire militaire mouvementée de Robert Bondoux finissent par lasser et rompent par ailleurs quelque peu la fluidité du récit.
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