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EAN : 9782812618611
208 pages
Editions du Rouergue (04/09/2019)
3.95/5   29 notes
Résumé :
Cette nuit-là, les Banneck, père et fils, se sont embarqués pour une pêche interdite. Le bateau n'est pas rentré au port.
René Joffre, le restaurateur dont l'élégant établissement domine la rade, a cru retrouver la paix. Sans imaginer que les Banneck reviendraient des abysses, plus dangereux que jamais.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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°°° Rentrée littéraire 2019 #16 °°°

Ça démarre par une tempête tonitruante, des éléments déchainés en pleine nuit, une mer furibonde qui fait chavirer un bateau de pêche. Comme un tocsin qui retentirait pour annoncer les destins fracassés, un gâchis irrémédiable.

C'est un roman noir, très noir, admirablement construit. A partir de cette retentissante scène inaugurale, une tension sourde monte, on sait, on sent que ça va déraper, on attend de découvrir comment, pourquoi, avec quelles conséquences la gorge nouée.

Mais cette noirceur est éclairée par la profonde humanité qui affleure dans chaque page. Car c'est le coeur des hommes qui intéresse profondément l'auteur. Sa façon de tisser les liens entre ses cinq personnages, amis ou ennemis, est très forte. Chacun est traité avec beaucoup de dignité et de tendresse, avec une psychologie fouillée, leur parcours n'est pas linéaire mais évolue au fil des événements. Des êtres de chairs, imparfaits, qui trahissent, pleurent, se débattent .

Bien sûr, il y a les bons, Marc en tête, le généreux, plein d'assurance malgré son obésité, intelligent et fin, un magnifique personnage. Mais surtout, Ronan Gouézec nous offre un «  méchant » extraordinaire, le frère aîné Banneck, bloc monolithique de haine et violence qui se fissure jusqu'à devenir terriblement touchant. C'est rare en littérature de lire de tels mots pour décrire un être qui a semé le malheur dans les chapitres précédents :

« Ils s'étaient assis en silence. Et, très vite, ça aussi c'était inédit, une ou deux larmes avaient tenté une sortir sur le visage de Banneck aîné. Elles n'avaient pas pu rouler bien loin sur la peau tannée du grand frère, trop de rides, de cicatrices, d'obstacles à leur progression, de fierté aussi. Alors elles étaient restées accrochées au niveau des pommettes comme deux perles de givre, bientôt fondues et évaporées sans qu'il y touche, tant le sang qui circulait sous le cuir était vif et chaud. »

L'écriture de Ronan Gouézec offre un grand plaisir au lecteur dès les premières phrases. Très souvent, au fil de ma lecture, je me suis délectée de sa plume précise, généreuse, élégante.

Un roman intense et beau construit comme une tragédie universelle. Une belle réussite.
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.
Mer d'Iroise démontée , roches aiguisées , vent hurlant par une nuit sans lune , c'est le décor apocalyptique d'où surgissent les terribles frères Banneck .
Braconniers des Abers , usuriers sans scrupules , ils sont les dignes héritiers d'un patriarche alcoolique et violent .

Tout près de là , à Brest , vivent René et Marc liés depuis l'enfance par une amitié fraternelle indéfectible .
René et son épouse tiennent un restaurant à poisson , très coté , face à la rade.
Marc , lui , travaille dans une agence comme conseiller financier. Son travail l'ennuie et sa copine a pris le large .
La famille de son ami est donc devenue son refuge quasi quotidien .
Faire bonne chère est un plaisir commun aux deux amis qui d'ailleurs en imposent par leur exceptionnelle corpulence . Détail qui , au fil du récit a son importance .

Peu à peu , on va découvrir les sources d'un conflit , des côtés sombres et des secrets larvés .
Une intrigue âpre de thriller qui va parfois prendre des allures de western .
Des masses qui s'affrontent tant physiques que mentales, des caractères trempés , entiers , pugnaces , têtus , obstinés mais surtout animés par la vengeance et la haine . Un choc de titans , extrême .

Excellent moment de lecture .
Ayant déjà beaucoup aimé " Rade amère " , j'avais hâte de retrouver la très belle prose de Ronan Gouézec . Mais là , je trouve le roman encore plus abouti avec beaucoup de sensibilité , de profondeur , de délicatesse aussi . Il nous offre une analyse fine du caractère de ses personnages qui évoluent dans une mise en scène aussi subtile que surprenante .

Autre petite saveur , j'y ai souvent vu l'ombre de Franck Bouysse , version gens de mer ...
Mais , on ne s'y trompe pas : Ronan Gouézec a son style , déjà une signature semble-t-il .
Atmosphère ...

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J'ai laissé passer plusieurs semaines entre la lecture des deux ouvrages de Ronan Gouézec, "Rade amère" et "Masses critiques".
Non pas que le premier roman de Ronan Gouézec m'ait déplu, bien au contraire.
Mais c'est un récit policier fort, sombre, épais et dense.
Disons qu'une deuxième tartine de Maroilles à suivre, c'est un peu trop pour la petite nature que je suis.
Et que j'ai eu peur de gâcher le plaisir d'y revenir ...
J'y suis pourtant revenu.
D'aillleurs, on revient toujours à Brest lorsque l'on a eu la chance d'y passer.
Brest est une ville particulière, une ville qui n'est plus tout à fait à terre, une ville qui déjà semble avoir appareillé vers d'autres ailleurs ...
Et les mots de Ronan Gouézec lui collent bien à la peau.
Cela commence par un pont lessivé par les paquets de mer.
Pourtant mille fois décrites par d'autres écrivains, les images d'éléments déchainés semblent ici renouveler l'exercice.
Et, Ronan Gouézec s'y affirme comme une véritable plume marine ... tourmentée mais marine.
Le premier Chapitre est un véritable exercice de style, une scène qui prend aux tripes et nous laisse, comme l'aîné des frères Banneck, groggy au bord de la côte.
Car le vieux Banneck et ses deux fils se sont mis au sec sur une roche.
Le vieux est au fond !
Et René Joffre, un restaurateur avec lequel ils étaient en compte a refusé son aide ...
"Masses critiques" est un roman policier sombre, violent et colérique.
Il est captivant et remarquablement bien écrit.
Peut-être même trop bien écrit, car parfois l'opulence de la description et la richesse du style en viennent à polluer un peu la clarté du récit.
Sous la plume de Ronan Gouézec, les mots semblent se solidifier dans ces descriptions.
Point trop n'en faut !
Cependant, une fois lancé, le récit se révèle passionnant.
La lectrice, le lecteur se doutent bien que ça va mal finir ...
Ronan Gouézec n'est pas un auteur de demi-mesure.
Il n'est pas du genre à ménager ses personnages.
Il va leur charpenter une vraie stature, leur imposer son intrigue policière et tragique.
En arrière-plan, Brest est là, bien présente en toile de fond avec son tram tout récent.
Brest qui ne semble pas bouger.
Brest en a vu d'autres mais tout de même.
Brest où ont disparu les pompons rouges, les mâtures de son arsenal et quelques uns de ses emblématiques bouquinistes.
Un serrurier-rempailleur de chaises m'a autrefois vendu quelques bons vieux introuvables avant que je ne parte en mer.
C'était cela Brest, une rue de la soif qui se terminaient dans une boutique de vieux livres ; du soleil, de la pluie et de la brume tout à la fois et la mer Zizou qui vendait des frites aux marins en piste jusqu'au petit matin dans une baraque en tôle au bas de la rue de Siam ...
Quoi qu'il en soit, le livre de Ronan Gouézec , s'il fait la part belle à la cité, ne donne pourtant pas dans la moindre nostalgie.
Et surtout, il n'est pas à confondre avec toute cette littérature policière locale de gare dont les titres semblent rebondir d'un calembour à un autre.
Il y a fort à parier que l'auteur de "Rade amère" et "Masses critiques" se taille bientôt une belle renommée dans le genre.
Si ce n'est déjà fait ! ...


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Rade amère, le roman précédent de Gouézec, m'avait laissé un sentiment ambigu. Une rare qualité d'écriture, un vrai sens de l'humain, mais une intrigue assez limitée. A la réflexion, après lecture de Masses critiques, peut-être m'étais-je laissé aller à penser que ce titre paru dans la collection Rouergue noir se devait d'être un polar construit et assuré. Ce qu'il n'était pas… et ce que n'est pas non plus Masses critiques.
Avec ce dernier livre, Gouézec construit un drame ; un terrible drame porté par la dureté des hommes et les caprices du destin.

Dés les premières pages, la qualité d'écriture de Gouézec éclate. Chaque paragraphe est ciselé. On sent les vagues se jeter contre le granit breton, la tension entre les êtres, leur indéfectible amitié aussi.
Le clan des Banneck, braconniers des mers, est mené par le père dur et alcoolique, avec ses deux fils, l'aîné, copie du père, qui ne connaît que la violence comme de fonctionnement, et le jeune qui peine à imposer ses velléités d'indépendance. Un trio qui se fracasse une nuit comme leur bateau contre les rochers affleurant dans le goulet où ils ratissent les fonds marins. Le père y passe. Le petit est sorti de l'eau par son aîné plus mort que vif. Banneck junior appelle René, qui est en dette avec eux pour les sortir de cette mouise.
René, restaurateur, a pu construire et développer son affaire avec l'argent des Banneck, et leurs pêches hors saison et hors taxes. Mais depuis il subit pression, brimades et anxiété. L'occasion est trop belle de s'émanciper de ces butors. Il refuse de les aider.
Marc, largement plus du quintal, enveloppé par un corps qu'il traîne comme il peut et qui lui vaut dans son dos commentaires et railleries, sent venir le plan de licenciement massif dans son entreprise. Depuis l'enfance, il est lié à la vie à mort avec Marc. Ces deux-là n'ont pas besoin de se parler.
Pourtant René n'a rien dit à Marc de ses accords avec les Banneck et de leurs intimidations. Pourtant Marc n'a rien dit à René de ses examens à l'hôpital de la ville. Inutile d'alerter le copain.

Gouézec s'insère dans les pensées de ses personnages avec talent. La brutalité gratuite de l'aîné des Banneck, dont le seul référentiel a été son père monolithique. Le petit frère Banneck qui veut s'émanciper, trouver de l'air, échapper à un avenir tout tracé. René, l'apeuré qui décide puisque le destin semble lui être favorable, de désormais vivre sans arrières pensées, et sans téléphone qui sonne en pleine nuit pour déverser des menaces. Marc, profondément observateur des autres, qui devine et qui est toujours là pour René. L'obèse, raillé par les autres, en soutien de son ami d'enfance, restaurateur en difficulté.

Gouézec a un réel talent pour arriver à décrire si finement l'âme humaine. Il sait aussi habilement placer son intrigue dans une Bretagne maritime qu'il ne nomme pas vraiment, mais qui, quand on connaît Brest, est magnifiquement représentée. Il conduit son histoire tel les actes d'un opéra menant inéluctablement à un drame final. Terriblement noir, mais aussi terriblement juste.
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Comme dans Rade amère, le précédent roman de Ronan Gouézec, le livre s'ouvre sur une scène d'anthologie : ici, une tempête en mer d'Iroise et le naufrage d'un bateau de pêche. L'écrivain a cette habileté, mais aussi ce talent, de nous projeter immédiatement dans son univers. C'est une affaire de style et Ronan Gouézec maîtrise un style à la fois ample et percutant. Lorsqu'il nous parle des éléments de sa Bretagne occidentale, du vent, de la mer, de la dureté du relief, sa phrase se fait aérienne, liquide, rugueuse. Quand il entreprend de cerner les travers d'une société gangrenée par l'argent, la rentabilité, l'épate, les mots sont durs, incisifs, ravageurs et le détail se fait assassin. le style au service du fond, un fond qui explore les marges, que ce soit le braconnage, les réussites bâties sur du sable, la souffrance au travail ou encore le handicap d'un corps hors norme.
La masse critique est la quantité de matériaux fissiles nécessaire pour déclencher une réaction en chaîne et une explosion. Ronan Gouézec, à la manière d'un entomologiste, va suivre le parcours de ses personnages, chargés comme des bombes nucléaires et hautement inflammables. le ton est juste, la mécanique de haute précision et le résultat conduit à un embrasement général. Cependant, dans une surenchère de noirceur, l'auteur pratique une politique de la terre brûlée à laquelle aucun de ses personnages ne survivra. Fallait-il aller jusque-là ? Je n'en suis pas certaine.
Petit clin d'oeil à Rade amère, les lecteurs croiseront Brieuc, le patron du bateau-taxi.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
.
[...] cueilli par un vent glacial et les premières gouttes de pluie d'une nouvelle averse mortellement froide .
Il avait levé les yeux au ciel , désespéré , maudissant les gènes paternels qui parcouraient furieusement ses veines comme une horde de barbares et polluaient son esprit fragile ...
[...]
Et puis il avait réintégré sa tanière , rassemblant tant bien que mal les débris de son architecture mentale , tassé sur lui-même comme une explosion inversée , un Big Bang à l'envers .

p. 133
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Acheter du pain, des boissons et toutes sortes de nourriture imaginables, du carburant, des titres de transport, de stationnement, des timbres, et quoi d'autre encore, sans interactions humaines, était passé dans les habitudes du plus grand nombre. Il avait même vu des distributeurs de fleurs coupées à la gare, ce qui l'avait déprimé au plus haut point. Conjointement à cette automatisation des actions de base de la vie quotidienne, la population de cette ville semblait pour une bonne partie menacée par une sorte de paupérisation glaçante, humide et définitive. Technicité invasive et précarité rampante...
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Quand il était entré l'autre soir au Cormoran borgne, un troquet à bourgeois assez prétentieux où tout est factice, de l'aviron suspendu au dessus du bar jusqu'aux hublots en laiton sur les murs, et où ils te servent de la Carlsberg tiède, une vraie pisse d'âne, avec autant de cérémonie que s'ils la tiraient du pot de chambre de la reine d'Angleterre, il était déjà bien chargé et dans une rogne noire, prêt à faire du petit bois avec le premier connard venu et à justifier le surnom qu'on lui donnait déjà au lycée avant qu'on le foute dehors une fois pour toutes, Mad Banneck ...
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Les particules de mica insérées comme autant de gemmes dans la gangue de granite brut irisent le plancher rocheux au bon vouloir de la lune qui s’est levée. Il n’est rien d’humain ici. Pourtant des murs de pierres sèches arc-boutés au terrain segmentent l’espace, tentent assez vainement de le domestiquer, de lui donner une structure et de l’arracher à la sauvagerie qui règne partout. Pauvres espoirs. Fougères, mousses et lichens y ont seulement trouvé leur appui nécessaire, l’abri précieux retenant eau douce et nutriments permettant la survie. Les empilements précaires ont contre toute attente progressivement trouvé équilibre et stabilité, s’épaulant les uns les autres dans une solidarité minérale obligée, détournant les flux d’air, supportant les ruissellements du ciel, finissant par perdre la mémoire lointaine de leurs bâtisseurs disparus. Non, il n’est plus rien d’humain ici.
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Le grondement énorme et phosphorescent qui enfle derrière eux dans la nuit presque totale annonce ce qui va suivre sans aucun doute possible. Pas le temps d’attraper la main courante, de tenter de rester à bord, c’est une tonne d’eau blanche et écumante qui s’empare d’eux et les emporte tête. Il est aspiré au cœur de la déferlante en furie, en perd son masque dans le mouvement. Il essaie de se faire le plus petit possible, de se protéger la tête, de retenir son souffle.
La collision est inévitable avec les roches qui minent le secteur. Elles vont lui ouvrir le crâne ou lui briser les os, il le sait. Un seul choc, énorme et étonnamment bref lui électrise une hanche, et puis plus rien. Reste la douleur sourde qui a ankylosé son bassin et ce goût âcre et écœurant dans la bouche et le nez. Le voilà qui remonte. Il a perdu sa ceinture de plomb et flotte à l’horizontale comme un bouchon, posé littéralement à la surface de l’eau, porté par les huit millimètres de Néoprène de sa combinaison. La vague vient de le cracher dans une zone bizarrement plus calme et douce, avant de repartir en rugissant finir son sale boulot là-bas. Il tourne lentement sur lui-même, surnage dans une eau mousseuse qui perd progressivement de sa vitesse. Il flotte maintenant sur le dos dans une masse de laminaires soyeuses qui le retiennent et forment une enveloppe protectrice, souple et épaisse. Le vacarme ambiant s’est un peu calmé. C’est une autre vague qui submerge le plongeur à présent. Le soulagement extraordinairement puissant de se savoir en vie, quasiment sauvé. Cela ne dure que trente secondes chaudes et réconfortantes, le temps pour lui de pisser dans sa deuxième peau, comme un nourrisson, sans même s’en rendre compte avant de revenir brusquement à la réalité froide dans un long frisson. Le reflux mental est dévastateur tant le désastre est total. Tout son corps lui fait mal. Il est nauséeux. Son frère a disparu. Le bateau est au fond. Le père… Et subitement quelque chose arrive dans son ventre comme un coup de poing, balayant cette envie de chialer qui venait d’éclore à peine. C’est de l’énergie pure, de l’adrénaline coulant à flots. Il sent sa rage revenir contre le vieux. Alors il se concentre dessus comme il attiserait un feu, s’en sert de mantra salvateur et furieux, y puise l’énergie qu’il lui faut retrouver maintenant s’il veut se sortir de là.
Il passe sur le ventre, bat des quatre membres, s’équilibre, distingue une ou deux lumières intermittentes quelque part plus haut, des véhicules peut-être sur la route côtière, qui passent sans se douter de rien. Il se dit qu’il va s’en tirer, pense à son frère, qu’il ne doit pas être loin, qu’il lui faut mettre la main dessus.
Quant au père… Le vieux saligaud a dû y laisser sa peau.
On verra. D’abord, se sortir de là. Retrouver le gamin. Alors il progresse, glisse et tombe, patauge, reprend pied en tremblant.
La nuit l’absorbe alors qu’il gravit lentement la pente chaotique qui mène au sentier.
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