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Anna Postel (Traducteur)
EAN : 9782493206480
Le bruit du monde (04/01/2024)
3.77/5   62 notes
Résumé :
Les détails est un roman court, fiévreux, hypnotique et tout en finesse. Une plume drôle et acérée, une construction magistrale. Au final, un grand roman d'apprentissage au cœur des années 90.
Il a obtenu le prix August, le prix Goncourt suédois, en 2022.

Une femme est clouée au lit, fiévreuse. Sans pouvoir expliquer pourquoi, elle a soudain l’envie de relire la Trilogie new-yorkaise de Paul Auster. De là, elle commence à se remémorer des momen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Quatre portraits sèment des bribes éparses de la personnalité de la narratrice. L'impact de ses rencontres, étalé sur une trentaine d'années, apparaît dans de longues phrases, couchées en texte dru - pas d'espace -. C'est très littéraire. Ia Genberg brode l'intime en points serrés, avec un souci du détail biscornu.
J'ai pensé aussitôt à Stine Pilgaard, l'ironie en bémol, également publiée par le bruit du monde. À Natasha Brown également, complétant un trio d'auteures à la plume bien trempée dans l'air du temps.
Leurs personnages cherchent vainement à s'intégrer dans une société dont elles récusent les codes, un jour après l'autre. Elles renoncent aux projets, petits ou grands, cueillent ce qui vient, au gré d'humeurs en dents de scie, en proie à un désarroi bien caché. Les jeunes femmes flottent, à la vague recherche d'un cap, amoureux (est-elle bi ou mono ?) ou professionnel. Elles se nourrissent d'expériences et peinent à tisser une cohérence au fil de la vie. La narratrice Des détails a deux filles, nées d'où on ne sait trop.
Je salue le talent. Je regrette de n'avoir éprouvé aucune émotion, comme à la lecture d'Assemblage et de le pays des phrases courtes. le ton de la narratrice très détaché, un brin analytique, m'a tenu à distance. Une question de génération, probablement.
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Un livre scindé en 4 parties.
4 longs chapitres, sans pause, sans aération.

Chaque chapitre est consacré à une relation importante du passé d'une femme.

C'est en reprenant la lecture d'un ouvrage de Paul Auster alors que cette dernière est contrainte, par une forte fièvre , de garder le lit, que tous ses souvenirs surgissent, souvenirs que l'on découvre à travers les mots couchés sur le papier.

C'est avec beaucoup d'élégance, de douceur, de lenteur, d'harmonie, de bienveillance, qu'elle décrit ici les accointances avec ces personnes qui ont marqué une partie de sa vie.

Émotions, sentiments, caractères, rapports humains, chemin de vie, tout y est "détaillé"jusqu'au touchant, troublant, blessant des situations.

Des références à la littérature, il est question aussi d'écriture dans ce récit.

Un flot de mots discontinu qui vous transporte par sa tiédeur.

Attention toutefois aux amateurs des rythmes intenses , ce livre n'est peut être pas fait pour vous, j'ai senti la monotonie m'envahir sur la fin.

C'est un roman traduit du Suédois, lauréat du prix August 2022, qui a rencontre un franc succès dès sa sortie , il a d'ailleurs été traduit dans de nombreux pays.
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J'ai eu la chance de gagner Les détails de Ia Genberg lors de la dernière masse critique. Je remercie Babelio ainsi que le Bruit du monde pour l'envoi du livre.

Ce livre, le 4ème de l'auteure, est lauréat du prix August 2022, l'équivalent du prix Goncourt en Suède. Ce n'est pas un détail.

De même, loin du détail, cette couverture qui fleure bon les décors des films d'antan, ceux d'un temps dans lequel les réseaux sociaux n'existaient point, encore moins les téléphones intelligents. A l'époque, les relations étaient réellement humaines, les discussions en face à face. Loin d'être un détail...

Ce texte est aussi court que merveilleux. Il est découpé en 4 chapitres, 4 rencontres, 4 souvenirs inaltérables. La narratrice s'en souvient comme si c'était hier, au moindre détail près.
La littérature est omniprésente, l'écriture le fil rouge. L'écriture comme loisir, l'écriture comme besoin, l'écriture comme thérapie, l'écriture comme évidence.

Et que dire de ce dernier chapitre... qui rompt un peu (beaucoup) avec ce qui précède.

Roman d'initiation à la vie, à la connaissance de soi, à l'amour, à la création. Roman drôle et dramatique, doux et dur, mélancolique et joyeux.

"Je me sentais dépourvue d'histoire, d'origine, comme si le vingtième siècle, qui touchait à sa fin, ne se déroulait pas en moi depuis trente ans, et quand nous nous levâmes, quelques heures plus tard, nous ne nous étions pas touchés hormis cet infime détail: à une occasion, son auriculaire caressa le dos de main. Quelques centimères de peau en l'espace d'à peine uneseconde, mais je peux encore, plus de vingt ans plus tard, me remémorer ce contact, et ses répercussions physiques, mon sang à l'étroit dans mes veines, ma vie à l'étroit en moi-même[...]"

Un très beau texte dans lequel les détails marquent de manière durable la mémoire du lecteur. Et cela, ce n'est pas un détail.

Merci Anna Postel pour la traduction.
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Pardonnez-moi le sens du détail mais il y a d'abord cette charte graphique : un huitième de cercle, puis un quart, puis un demi qui se suivent et dévoilent successivement un ingrédient supplémentaire de l'histoire qui nous attend. Ensuite vient la couverture à rabats. Je suis amoureux des couvertures à rabats. C'est ainsi.

Après ce premier contact sensuel et réjouissant, je me plonge dans l'histoire.

Dans mon petit jardin il y un bassin qui contient une dizaine de poissons virevoltants sous la surface limpide. Un système astucieux permet à l'eau de circuler en circuit fermé, alimentant une cascade dont le bruit entêtant peut me subjuguer des heures durant.

Les détails m'a procuré le même effet apaisant.

L'écriture s'écoule à une rythme lent et régulier qu'on devine immédiatement bénéfique pour l'esprit. Sorte d'hypnotique soliloque, la prose d'Ia Genberg n'a de cesse de bercer le lecteur. Elle s'exprime comme le ferait une amie avec qui on passe une nuit blanche à se raconter dans des lits jumeaux, espacés d'un mètre à peine dans une pièce petite et confortable. Mais ici il n'y a qu'elle qui parle. le sommeil nous quitte, on écoute avec délectation.

Je partage avec la narratrice cet intérêt singulier pour l'état fiévreux.

Pas encore la fièvre délirante, douloureuse, mais celle qui exacerbe légèrement notre perception. Celle qui nous porte à poser un regard intrigué sur les choses, sur les gens, sur nous-même.

C'est à travers cet étrange filtre qu' Ia Genberg nous offre les digressions de sa mémoire, délitement précis d'une musicalité entêtante.

Il convient donc obligatoirement de saluer le travail, l'oeuvre de traduction d'Anna Postel qui a su préserver et peut-être même sublimer (mon ignorance de la langue suédoise ne me permet pas d'en juger davantage) le texte original.
Lien : https://cequejendis.fr/2024/..
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Dans ce livre relativement court, Ia Genberg évoque en quatre chapitres, autant de personnes qui l'ont marquées : ses amantes ou amant, Johanna, Niki, Alejandro ; sa mère, Brigitte. Elle dresse leur portrait, analyse finement leur psychologie : la froide maîtrise de Johanna, la versatilité violente de Niky, le charme fuyant d'Alejandro, la longue dépression post-accouchement et la paranoïa de Brigitte.
Ia Genberg traite la question de la maladie mentale, très présente dans les personnalités qu'elle décrit et qui semble faire partie du paysage. Ces maladies sont admises, soignées, parfois guéries. Malgré leur poids, elle tend à les dédramatiser. C'est peut-être culturel, j'y ai vu une proximité avec d'autres auteurs Suédois.
Elle est moins diserte sur les personnalités plus stables, plus sereines, les personnes sur lesquelles elle a pu compter dans sa vie : son père, solide, généreux et bienveillant ; Sally, l'amante d'une période et l'amie de toujours.
Elle évoque avec justesse la Suède, surtout Stockholm et ses quartiers animés, les années 70 et 80. Elle parle peu directement d'elle-même mais se révèle en dévoilant les liens qu'elle a tissés avec les autres.
Un livre fin, fluide, sensible.
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critiques presse (7)
LeDevoir
25 mars 2024
Dans une prose qui captive, faussement spontanée, et qui fait un peu penser à du Deborah Levy, Ia Genberg, journaliste et romancière suédoise née en 1967, ressuscite une époque de téléphones fixes, de cartes postales et de temps suspendu.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Bibliobs
11 mars 2024
La romancière suédoise se livre à travers le portrait de quatre personnes qui ont compté dans sa vie. Quatre déflagrations.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
SudOuestPresse
04 mars 2024
C’est ce que l’on appelle un phénomène d’édition. C’est de nos jours, dans le champ de la littérature, assez rare pour être remarqué.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Culturebox
27 février 2024
Paru aux éditions Le bruit du monde, une maison installée à Marseille, c'est un texte venu du nord qui bouleverse par son ton délicat et mélancolique.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeMonde
05 février 2024
Avec l'acuité que procure la fièvre, une femme évoque les quatre personnes qui ont fait de sa vie ce qu'elle est. Bouleversant roman de l'écrivaine suédoise.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
19 janvier 2024
Un roman d’initiation lumineux et mélancolique. À lire absolument.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LaTribuneDeGeneve
09 janvier 2024
Le nouveau roman suédois que le monde entier va lire.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La mission de l'inquiétude est, sur ordre de la peur, de la précéder, de tout examiner, de couvrir quelque chose par la pensée pour l'empêcher d'advenir, encore et encore, dans un processus continu, qui fusionne avec la vie.
Commenter  J’apprécie          60
Trente-huit est une température où la capacité du corps à se maintenir en vie est intacte, tandis que l'envie d'être une créature sociale active et à la page diminue, et pour quiconque supporte la présence du passé comme une meute de chiens autour de ses mollets, cette vallée offre une agréable lassitude.
Commenter  J’apprécie          30
Lu très vite, découvert via la critique unanime et élogieuse du masque et la plume. J'en garde une légère déception.
Ce roman court, focalisant sur sa part de soi vis a vis des gens qui partent et de ceux qui restent avait tout pour me séduire, (sa structure moderne, sa richesse dans la description de relations, son écriture qui ne tombe jamais dans le pathos, ses changements de rythme assez inattendus où des sortes d'enquête surgissent pour retrouver une amie a l'étranger avant internet) mais étrangement j'en ressors froide sans avoir été touchée émotionnellement.
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Au moment où je voulais un ouragan, un ouragan s'abattit sur moi. Je rêvais d'être enlevée, d'être emportée dans un tourbillon, et j'eus la chance d'obtenir
très précisément ce que je recherchais, la malchance d'obtenir tout ce que je pensais vouloir, la chance et la malchance de voir exaucées mes prières d'amour passionné.
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Nous vivons tant de vies à l'intérieur de la nôtre, des vies plus petites avec des personnes qui vont et qui viennent, des amis qui disparaissent, des enfants qui grandissent, et je ne suis pas sûre de savoir laquelle de mes vies est le cadre dans lequel s'inscrivent toutes les autres.
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