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3,69

sur 129 notes
Gabriel Garcia Marquez, disparu il y a dix ans, ne souhaitait pas la publication de ce court roman ou longue nouvelle, ne le jugeant pas assez bon.
Ses héritiers auraient dû suivre son avis.
Dans cet « inédit », sauf à de rares exceptions, on ne retrouve pas la flamboyance de « Cent ans de solitude » ou encore de « L'Amour au temps du choléra ».
Il y a certes l'ambiance caribéenne, la chaleur, l'humidité, les odeurs, les couleurs, la sensualité, mais le projet me semble inabouti et la finale s'arrête net, comme si l'imagination s'était tarie subitement, comme si le stylo était tombé des doigts de l'auteur.
Il y a certes des fulgurances (« Elle vit sous le regard de sa mère par-delà la mort, aimée et pleurée par elle jusqu'à ce qu'elle se démantibule dans sa propre poussière finale, et qu'il ne reste plus d'elle que des ossements rongés que le gardien et le fossoyeur dépoussièrent avec un balai et déversent sans miséricorde dans un sac »), mais l'ensemble est un peu plat, pas à la hauteur de l'écriture si foisonnante du prix Nobel de littérature 1982.
Bref, j'ai été déçue et frustrée par cette lecture presque banale qui nous entraîne sur une île où, chaque 16 août, une femme au mitan de sa vie se rend sur la tombe de sa mère pour y déposer un bouquet de glaïeuls.
Elle profite de cette parenthèse solitaire pour tromper son mari dans les bras d'inconnu...
Lien : https://papivore.net/littera..
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Nous nous verrons en août

À paraître en français la semaine prochaine, nul doute que ce roman posthume va faire un tabac, evenemement littéraire dit-on. Sur un fond plutôt sulfureux qui fait déjà recette chez nos amis de langue espagnole, nous n'allons pas bouder notre « plaisir » de lire ce livre inopiné dont je ne connais pas encore aucune feuille.


15 mars 2024 :

Ana Magdalena Bach, âge 45 ans, belle - c'est fortement suggeré - nous gâte avec sa culotte en dentelle, chaude comme la braise des Caraïbes. le ventilateur au plafond (à la mode coloniale) de sa chambre d' hôtel brasse de l'air chaud, et regarder par la fenêtre nous montre des hérons sur la lagune ou les marais, je ne sais plus ; en tout cas je m'étonne que la belle qui anime le bal de son feu ardent n'invoque pas les moustiques ? C'est sur un chemin paradoxal qu'elle nous entraîne avec elle, chemin qui nous mène au cimetière où est enterrée sa maman qui était tout pour elle.

Une fois par an, Ana emprunte strictement le même itinéraire, à l'aveugle pourrait-on dire, achète des fleurs à la même fleuriste, se paie une traversée de quatre heures qui fut en hors-bord et aujourd'hui en bac . Dans ce parcours mécanique dont elle s' extrait par la lecture d'un livre qui chemine vers la tombe de sa maman, c'est assez tape-cul à la longue , mais elle lit : on ne va pas la contrarier notre chère Ana. À sa maman, elle va tout lui dire, sait sa bienveillance infinie et va lui raconter son aventure adultère avec un homme qu'elle a rencontré à l'hôtel la fois précédente à l'issue de sa visite au cimetière lors d'une soirée dansante au son d'un orchestre de jazz qui la déshinibe totalement. Elle se jette à corps perdu sur ce qu'on pourrait appelercsa proie de son élan de femme fatale. L'homme manifeste même quelques signes d'inquiétude, mais un homme reste un homme, l'appétit vient vite en mangeant. de cet homme, elle n'en saura fichtrement rien. Après une scène torride dans la chambre d'hôtel d'Ana, l'homme après le repos du guerrier va lui glisser à son insu dans le livre qui l'occupa pendant la traversée un billet de 20 dollars. de ce « tarif », elle va en concevoir humiliation et étonnement. Mais qu'à cela ne tienne, elle veut revoir cet homme qui l'a consommée sans amour au cours d'une nuit durant, selon sa propre expression, mais c'est elle qui l'a cherché !

Entre deux traversées syncopées, Ana éprouve le besoin se s'interroger sur elle-même qui justifie un tel acte de première entorse conjugale en 25 ans de mariage. Elle nous présente son mari, une force de la nature .. sa fille qui veut entrer dans les ordres .. on se sent glisser dans un monde à double sens, le chaînon manquant se révèle à nous dans une frénésie à la Marquez sans nul doute. Je n'en dirai pas plus, sinon je vais tout dire. Sans oublier tout de même de dire que toute la famille trempe dans la musique à des degrés divers dans un maelström encore une fois très tropical qui fait figure de monde à part.. nous tombons sous le charme d'un boléro enivrant et érotique ou d'une musique plus éthérée de Tchaikovski !..

Pour ceux qui ne peuvent pas voir en peinture ma prose, à supposer qu'ils me lisent jusque là, il y a la 4 eme de couverture des Editions Grasset qui éclaire peut-être mieux ce que je me propose de dire sur cette oeuvre posthume pour le moins inattendue et jouissive du grand Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature colombienne.

Incursion dans le texte:
« Alors, elle (Ana) le regarda de nouveau par dessus son épaule, non pour découvrir qui était le maître de cette voix, mais pour le harponner d'un regard des plus beaux yeux qu'il verrait jamais. »

« Le deux-pièces en soie noire, tubulaire et un peu trop long pour la mode, allait bien avec sa coiffure ». On dirait une escort-girl !

«  Ce n'était là rien de nouveau : ils avaient su conserver certaines de leurs habitudes d'amants, parmi lesquelles celle de se doucher ensemble » (Ana et son mari)
C'est drôle cette histoire d'amants !

«  Ana Magdalena monta à sa chambre (d'hôtel) portée par une frayeur délicieuse qu'elle n'avait plus éprouvée depuis sa nuit de noces »


Contrepoint 18 mars 2024

Habituellement je n'attaque pas la lecture d'un livre comme ça quand il s'agit d'une oeuvre posthume (éditée ici 20 ans après la mort de son auteur) sans me pencher sur ce qui nous vaut un tel décalage hétérogène, la plupart du temps échaudé par des opérations mercantiles d'éditeurs qui nous promettent la chose comme l'affaire du siècle.

En enquêtant rétrospectivement, j'apprends d'une interview donnée par Marquez en 1999, à propos de ce dernier écrit , que celui-ci amoindri par l'âge et la maladie, ne répudiait pas l'idée d'évacuer de son registre cette oeuvre qui lui paraissait alambiquée et de toute manière coupée d'un projet plus vaste « l'Amour chez les gens âgés » avec 3 volets supplémentaires dont il entrevoyait vu les conditions du moment incertaine sa réalisation. Il fit lecture du premier chapitre de « Nous nous verrons en août » et basta..

Il semble que son texte ait été remanié aux fins de publication, et pas toujours avec bonheur si j'en juge d'après un extrait original.

Je vais être honnête, bon le type était peut-être dans le coaltar, mais il y a une réflexion tout de même ; j'ai trouvé plaisir à lire ce délire bien enlevé, mais j'ai effectivement tiqué sur certaines formulations.


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Une histoire intime d'une très grande sensualité.
J'ai beaucoup aimé les ambiances, la chaleur et l'humidité parfaitement retranscrites par Mr Garcia Marquez, dans son dernier livre, heureusement publié...

Ce livre m'a donné envie de lire 100 ans de solitude.
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Je suis un peu mitigée sur ce livre. J'ai certes passé un bon moment sur une centaine de pages et puis "pouf" ça se termine.
Le livre est publié à titre posthume sans le consentement de l'auteur. Les post-faces de ses deux fils et de l'éditeur nous éclaire un peu. L'auteur ne le pensait pas fini.
Mais ses deux fils ont pris la décision de publier. Soit.

On suit Ana Magdalena Bach femme épanouit mariée, deux enfants, qui va chaque année en Aout déposer seule sur l'ile, des glaïeuls sur la tombe de sa mère, jusqu'au jour ou ce sera pour elle la nuit de son évasion familiale, ou elle s'autorisera des rencontres masculines.

L'écriture est fluide, le personnage de Magdalena attachant. On se demande où son parcours va nous amener. Et c'est bien là qu'on tombe un peu, le récit est court pour nous faire prendre vie avec lui.

C'est donc un récit léger sur un adultère, pas désagréable à lire, mais probablement pas un roman indispensable pour les admirateurs de Garcia Marquez.
Merci au #NetGalleyFrance et aux éditions #Grasset de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Cette publication du dernier texte du prix Nobel de littérature en 1982 dont « Cent ans de solitude » et "Chronique d'une mort annoncée » m'avaient passionnée lorsque je les avais lus, avait échappé à ma vigilance.
Pour "nous nous reverrons en août", j'aurais dû commencer par les dernières pages construites autour de la postface des enfants de l'auteur et d'une longue note de l'éditeur. Ce texte, l'auteur ne le trouvait pas à son goût. Il y a quelque chose qui ne fonctionnait pas pour lui. Sans doute aurait-il fallut respecter ses intentions!
Aucune magie dans cette centaine de pages de l'histoire de cette bourgeoise quinquagénaire qui chaque année, en août, vient déposer un bouquet de glaïeuls sur la tombe de sa défunte mère . Pour ce pèlerinage, elle fait un long voyage qui l'éloigne pour quelques jours de son foyer confortable. L'occasion pour elle de tenter quelques aventures. Cela se laisse lire comme un article de presse féminine, sans saveur, ni aspérité. Et effectivement cela ne fonctionne pas du tout!
Si certains s'ennuient avec Cent ans de solitude (ce ne fut pas mon cas), lisez celui-ci sera moins long!
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En agosto nos vemos est un roman inédit, édité à titre posthume, du célèbre auteur colombien Prix Nobel de littérature en 1982. On suit le personnage de Ana Magdalena, une femme mariée depuis longtemps, mère de deux enfants, à la vie bien accomplie. Son existence bascule dans une spirale de rencontres sans lendemain qui vont lui ouvrir les yeux sur son mariage qui n'est peut-être pas si parfait... J'ai aimé l'ambiance de ce court récit, la plage, le soleil et cette femme qui évolue au fil des années. L'île des Caraïbes aussi se transforme, comme les êtres humains, avec la venue grandissante de touristes, la rénovation des hôtels... le prologue m'a beaucoup touché et je n'ai pas été déçue par cette lecture.
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Nous nous verrons en août, c'est une esquisse, aussi floue et imparfaite que le sont généralement les esquisses, mais une esquisse d'un maître est la bienvenue. Ce petit livre est comme un souvenir défraîchi, défraîchi mais précieux pour ses associations avec le monde imaginaire fabuleux qu'évoquait García Márquez dans la fleur de l'âge.
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Nous nous verrons en août. Un roman inédit et posthume de Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982.

Un roman publié “en l'état” et approuvé à l'époque par l'écrivain, qui n'est pas sans de très légères incohérences que seul un oeil de lecteur avisé peut remarquer. Il n'en reste pas moins que cette histoire est très agréable à lire. Un portrait d'une femme libre.

A l'approche de la cinquantaine, Ana Magdalena Bach découvrira l'infidélité, la sienne, ainsi que la passion des corps. Mariée depuis longtemps avec l'homme qu'elle aimé, le père de ses enfants, elle glisse dans l'adultère par une “inadvertance” jamais imaginée. A partir de cette première fois, elle sera en quête d'un nouvel amant chaque année, dans le même lieu, celui-là même où repose sa défunte mère.

Au-delà de ce besoin de nouvelles rencontres, de nouveaux corps, cette quinquagénaire se cherche elle-même. S'interroge sur ses actes. Que cachent ses comportements inédits ? C'est au fil de la lecture que se dévoile la réelle personnalité d'Ana, ses peurs profondes, son dépit amoureux et un besoin inéluctable d'être en harmonie avec sa propre mère.

Un roman empreint de sensualité.
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Pour moi c'est une oeuvre émouvante, comme un dernier livre que l'auteur arrache à son génie qui s'enfuit avec sa mémoire. L'écriture envoûtante de Garcia Marquez, le réalisme magique de son Amérique, sa puissance créatrice sont absents. Reste une oeuvre intimiste, avec un personnage féminin bien trempé, fort, comme l'auteur les aime. Vers la cinquantaine, une fois par an, en retrouvailles avec sa mère enterrée et en complicité féminine avec elle, Ana Magdalena Bach veut jouir sans entraves, sans contraintes, à sa guise et jusqu'au paroxysme, comme un bouquet de feu d'artifice. Cela se produit deux fois, mais à la troisième, elle ressent l'inexorable par delà la jouissance, en découvrant qu'il en alla de même pour sa mère, dont elle décide alors de ramener les os, en mettant ainsi à la comédie érotique sur l'île.
les thèmes de prédilection de l'auteur sont en filigrane, à l'arrière-plan, comme si les brumes cérébrales estompait le génie créateur.
l'auteur, conscient de cela, ne souhaitait pas la publication de ces écrits, mais avec la lecture de cet ultime ouvrage, nous accompagnons l'écrivain au terme de sa route d'écriture.
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Quel plaisir de retrouver Gabriel Garcia Marquez et sa vie caribéenne de Colombie ! Même si nous n'avons pas la fin de cette belle histoire à multiples tiroirs.
La Colombie traditionnelle est toujours là, avec ses messieurs en costume de lin blanc, ses vieux taxis, etc. La modernité, néanmoins, commence à montrer son nez avec des taxis, air conditionné, et un hôtel très actuel.
Agréable confirmation et rappel que ce livre !
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