Quel plaisir de lire ce roman, un texte légèrement voir totalement déjanté, mais magnifique, drôle, cruel. de l'auteur, j'ai déjà eu le plaisir de lire "Égéries Sixties", "
Aspen terminus", "Vies et mort de
Vince Taylor" et "
Bobby Beausoleil et autres anges cruels". J'y retrouve toujours cette tonalité, cette ironie que j'apprécie beaucoup. Merci aux
Editions Grasset et à NetGalley de m'avoir permis de lire ce nouveau texte avant d'autres lecteurs.
Nous rencontrons Adrien, né d'une mère, Caroline qui twistait et qui maintenant se confine dans l''alcool et d'un père, Bertrand, superbe, toujours très pris par son travail, mais absent.
Entre les nounous/jeunes filles au pair, la "bicoque" de Mamie (grande bourgeoise à l'étonnant pedigree) près de St Trop, Tante Emma, la proustienne, la jet set et un absent : le petit frère d'Adrien, Sébastien, mort beaucoup trop jeune, notre héros va grandir dans un pensionnat, maltraité, mais pourvu d'un imaginaire puissant et faire de belles rencontres dont celle de la fille du roi du porno, Candice.
Ce sont les années 60, le mouvement de libération de la femme, un mois de mai très agité, le maoïsme, sa mère qui s'enfonce dans la drogue, les anarchistes du boudoir,
Juliette Gréco,
Romy Schneider,
Charlotte Rampling ...
C'est aussi son frère, Etienne, le "démon", le premier enfant du couple parental, très chéri, très gâté, trop gâté, devenant un drogué de première classe, Clara, sa soeur née après la mort de Sébastien, qui a bien du mal à se construire.
Voici venu les années du choc pétrolier, celle du SIDA, celle du déclassement, du vieillissement, de la mort. Rythmé de nombreux chapitres aux titres plus loufoques les uns que les autres (bravo !), je ne peux que recommander de se plonger dans les eaux vivifiantes, mais parfois lethales de "
la vie la plus douce".