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EAN : 9782373050929
211 pages
Aux forges de Vulcain (20/08/2021)
3.48/5   52 notes
Résumé :
Antoine Galland, universitaire inadapté à la vie moderne, a été quitté par sa femme. Il arrive au Kloub, un club de vacances au bord de la mer, en Egypte. Un jeu mystérieux et peut-être dangereux lui est alors proposé : démasquer Badroulboudour, la femme idéale. Sous la forme d'un conte comique et légèrement kafkaïen, commence un récit d'apprentissage qui fera d'Antoine, bien malgré lui, le principal protagoniste d'une supercherie nationale. A moins qu'il ne s'agiss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Titre ou borborygme post réveillon ?
Ni l'un ni l'autre, puisqu'il s'agit de l'état civil originel de la princesse dans Aladin ou la lampe merveilleuse. Jasmine, c'est pour la frime sur le tapis volant.
Jean-Baptiste de Froment, auteur du très réussi « Etat de Nature », passe de la politique au conte, deux catégories qui ne manquent pas de similitudes pendant une campagne électorale.
Je méconnaissais Badroulboudour, mais, ignare que je suis, je ne savais pas davantage qui était Antoine Galland, orientaliste français, connu pour avoir traduit le recueil des Mille et une nuits, et avoir écrit lui-même Aladin et la lampe merveilleuse ainsi qu'Ali Baba et les Quarante voleurs.
Il se trouve que 300 ans plus tard, son homonyme, universitaire très confidentiel, quitté par sa femme, part en vacances avec ses deux petites filles au Kloub, club de vacances pour cadres stressés au bord de la mer, en Egypte. All inclusive, Darla Dirladada, cours de pilates, Darla Dirladada, bronzette autour de la piscine alors que la plage est à moins de 100 mètres, Darla Dirladada, visites en laisse du souk du Caire avec passage obligé chez le cousin du guide, Darla Dirladada…. Autant dire un univers totalement artificiel pour cet intellectuel fâché avec la vie moderne.
Cet Antoine Galland a pu profiter avant son départ de la mise en lumière de son prédécesseur par le président de la République, toujours à la recherche d'un illustre à glorifier. Grâce à son nom et à son pédigrée universitaire, il a bénéficié de son petit quart d'heure de gloire bien qu'il n'ait aucun lien de parenté avec le traducteur des Mille et une nuits… blanches, foi d'insomniaque.
Sur place, mode orientaliste et danse des sept voiles, la direction invite les nouveaux arrivants, les « Kloubeurs », à trouver leur Badroulboudour, la femme idéale. Cela change un peu des concours de Karaoké et des chorégraphies de GO désabusés.
Le séjour va dégénérer en quête mystique, complot anarchiste, histoire d'amour et grand Carnaval final. Un pied dans la réalité, un pied dans l'imaginaire, un pied dans une tong. Oui, cela fait trois pieds mais c'est un conte, alors j'écris ce que je veux.
J'ai apprécié l'originalité de cette histoire un peu foldingue, qui prolonge les contes des mille et une nuits, de quelques « after », avec un ton sarcastique qui éclaire bien une certaine « régression anthropologique » du touriste moderne, comme l'écrivait Philippe Muray.
Drôle et inventif, un livre qui interroge l'authenticité de nos vies.
Une réserve sur le dénouement un peu trop tiré par les cheveux que je n'ai plus. Je préfère les contes qui n'ont pas de morale.
Un roman qui m'a surtout donné envie de voyager dans ma bibliothèque et de visiter d'autres légendes orientales… ou bien revoir Fernandel dans Ali Baba. Selon l'humeur.

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Depuis Bruno Bettelheim, on sait bien qu'on s'est tous fait arnaquer par les contes de fées de notre enfance !

Confirmation en cette rentrée littéraire 2021 avec Badroulboudour de Jean-Baptiste de Froment, où l'on découvre que le plus grand intérêt d'Aladin n'était pas sa lampe merveilleuse mais sa femme, et que le traducteur qui porta son conte jusqu'aux lecteurs français n'était qu'un arnaqueur-profiteur.

Positionnant son intrigue au Kloub, club de vacances branchouille sur la côte égyptienne, Froment transforme son conte ancestral en farce des temps modernes. Et ça fonctionne ! Largué par sa femme, son héros y débarque, surpris puis séduit par les multiples tentations qu'offre l'endroit, à commencer par la mystérieuse Badroulboudour.

Encore faut-il pour céder à la tentation de celle qui incarne l'Amour absolu, réussir à s'extraire de la galère professionnelle et réputationnelle dans laquelle sa légèreté l'a embarqué, favorisant l'entrée au Panthéon de son homonyme alors qu'il aurait mieux fait de s'abstenir.

À la manière des grands auteurs classiques – dont il se plait parfois à emprunter les tournures de langue – et comme c'était déjà le cas dans État de nature, Froment fait de son vaudeville un prétexte à réflexions sur l'époque et sur ses vacuités.

Il a alors le trait fulgurant et la dent dure, mais touche souvent juste lorsqu'il décrit le culte de la célébration et de la communication des élites, la domination du court terme, les jeux du cirque modernes et forcément télévisuels ou le nivellement culturel par le très bas.

Cela donne une succession de plusieurs passages savoureux, qui font oublier un final un brin abracadabrantesque où révolution et complotisme envahissent le kloub. On savait déjà que le père Noël était une ordure ; on sait maintenant que Badroulboudour n'est qu'une mytho !
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Ce roman parle de la genèse des Mille et une Nuits. Ces contes ont été traduits aux alentours de 1700 par Antoine Galland, l'homonyme du personnage de ce roman, spécialiste de ces contes, partant pour quelques jours de vacances au « Kloub », en Egypte, avec ses deux filles, histoire de se déconnecter du train-train, et d'oublier sa rupture conjugale. L'animateur demande aux « Membres Exquis » du Kloub de partir à la recherche de Badroulboudour, la princesse des Mille et Une Nuits. Sacré défi.

Au cours de ce livre au ton généralement satirique, j'ai appris des choses intéressantes sur la façon dont les contes des Mille et une Nuits ont été mis en lumière. Un commerçant syrien, Hanna Dyab, a contribué au personnage d'Aladdin et fourni de nouvelles histoires à Antoine Galland le traducteur officiel des contes. Hélas, ce fut sans la moindre reconnaissance ni le moindre merci en retour.

Ce récit empreint d'orientalisme est très documenté. le côté cérébral est assez présent. J'ai relu de manière isolée certains passages chargés d'informations historiques, ce qui me les a rendus plus agréables pris séparément.
Ce roman m'a également rappelé les histoires d'Aladdin et la lampe mystérieuse, ainsi qu'Ali Baba et les quarante voleurs, et donné envie de reparcourir mon Mille et une Nuits abrégé.

Je remercie les Editions Aux Forges de Vulcain ainsi que Babelio pour l'envoi de ce roman reçu lors de Masse Critique.

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Pour sa rentrée littéraire française, Aux Forges de Vulcain a opté pour le dépaysement en nous laissant suivre Antoine Galland, un universitaire fraîchement largué par sa femme, qui part avec ses filles dans un club de vacances égyptien, le Kloub. Sur place, une animation est proposée aux vacanciers : démasquer Badroulboudour, incarnation humaine d'un certain idéal de beauté. Dans l'esprit de notre héros, le nom de Badroulboudour a une tout autre résonnance. Si tout le monde connaît la Jasmine que Disney a donné comme amoureuse à son Aladdin, peu de gens se souviennent que dans le conte d'origine d'Aladin et la Lampe Merveilleuse, la princesse dont Aladin s'éprend se nomme Badroulboudour. Mais notre Antoine Galland est mieux placé que quiconque pour le savoir car c'est un spécialiste des Mille et une nuits puisqu'il a consacré des travaux d'étude au traducteur français de ce recueil de contes ; traducteur dont il est l'homonyme, Antoine Galland.
Ainsi se construit le roman de Jean-Baptiste de Froment, en jeu de miroir entre l'Antoine Galland de 2021 et l'Antoine Galland des années 1700 qui est, on l'ignore bien souvent, le véritable auteur du conte d'Aladin dont il n'existe aucun manuscrit arabe (de la même façon, il invente aussi « Ali-Baba et les quarante voleurs » qu'il ajoutera également aux Mille et Une Nuits).
Badroulboudour est un roman qu'on lit avec le sourire. Notre Antoine, intello un peu paumé, en quête d'amour, est d'une maladresse touchante dans cet univers de Club où l'on s'accueille, par exemple, en se roulant des pelles. le décalage est savoureux. On comprend assez rapidement que le projecteur qu'allume JB de Froment pour mettre en lumière les deux Antoine Galland donne à ce voile d'apparence sérieuse aux motifs universitaires et lettrés des reflets de dérision voire d'absurde qui font tout le sel du roman. La scène de Top Ecrivain, émission à mi-chemin entre une Star Ac et un The Voice de la littérature, en est l'un des exemples : s'y affrontent, dans une intéressante réflexion sur l'acte d'écriture, les partisans de la technique et les défenseurs de l'émotion.
Badroulboudour est un roman qu'on lit avec curiosité. J'ignorais tout de l'Antoine Galland historique et la découverte du personnage est captivante, que ce soit dans la narration du contexte de la naissance d'Aladin et la Lampe Merveilleuse ou dans ce qui fait de lui l'un des piliers du pont que J.-B. de Froment fait avec notre époque. Pont sur lequel trottinent allègrement l'orientalisme et sa cariole de clichés qu'il sème jusqu'au pilier du XXIème siècle. Cela réjouit les uns, révulse les autres ; là encore, il y a matière à réfléchir.
On l'a compris, Jean-Baptiste de Froment conjugue humour et esprit dans ce roman qui, sous le soleil d'Orient, abrite une histoire d'amours ; amour conjugal, amour des lettres, amour patriote, sont quelques-unes des facettes de ce petit bijou littéraire qui, sous sa naïveté de façade, offre plusieurs niveaux de lecture. Si dans leur cahier des charges, les éditions Aux Forges de Vulcain « espèrent plaire et instruire », on peut raisonnablement penser que pour cette Rentrée, le pari est tenu. Haut la main.
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Jean-Baptiste de Froment offre un roman intrigant. Deux hommes, deux époques, une passion pour les Mille et Une nuit, deux femmes l'une l'idéale d'un conte Badroulboudour, l'autre instigatrice d'un dépaysement attendu au Kloub, Madeleine.

L'auteur plante son décor dans un club de vacances égyptien où viennent et reviennent des clients "all inclusive" qui ne bougeront plus du bord de la piscine alors quand le "Géo" local propose une chasse à la femme merveilleuse des contes de Mille et Une nuit Badroulboudour, comment ne pas se laisser embarquer. Après tout Antoine est l'homonyme du traducteur, il ne peut pas se dérober. Qui mieux que lui pour la trouver ?

Ce roman est déroutant par la tournure choisie pour raconter les mésaventures d'Antoine, entre passé et présent, on découvre les protagonistes avec force détails : l'ami encombrant, les petites filles dissipées et indociles, le Président opportuniste. Ne vous attendez pas à un roman léger, le texte est exigeant, il brocarde et tourne en dérision une époque tournée vers le paraître, la réussite, avec ironie et dureté parfois. C'est un roman dense à bien des égards grâce aux références culturelles et aux informations fournies sur la création du fameux conte et des personnages contés par un marchand syrien au premier né des Antoine Galland.

Ce n'est pas une lecture reposante, mais tout à fait captivante.

Je remercie les Editions Forges de Vulcain et Babelio pour son opération Masse Critique qui m'a permis la découverte de cet auteur.








Lien : https://mespetitesetagerespa..
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critiques presse (1)
Lexpress
26 août 2021
Agrégé de philosophie et normalien, Jean-Baptiste Froment mêle habilement une passionnante évocation des Mille et Une nuits à une critique enlevée du monde moderne. Si la magie et l'humour font ici bon ménage, l'amour n'est pas en reste.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
L’Orient, lui avait-il déclaré, est, depuis Madame Bovary au moins, la patrie, au demeurant purement imaginaire, de tous ceux qui s’ennuient. On a vu où cela mène.
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Zéro-trente. Déjà, l'étau de la peur de perdre se refermait sur Antoine. Le tennis était comme la vie. Au début, tout semblait possible, et puis de fil en aiguille, très rapidement à vrai dire, après quelques faux pas et un ou deux coups de déveine, on finissait par s'enfermer dans une prison psychologique dont les parois, pourtant purement imaginaires, devenaient infranchissables. Bientôt, on perdait tous ses moyens.
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L'univers était vaste, infiniment, et des communications secrètes, des raccourcis, permettaient à des points forts éloignés en apparence de se rejoindre. On mettait la tête dans un soutien-gorge et, de fil en aiguille, on se retrouvait sur le sable de l'Arabie, à deux pas des appartements de la sultane.
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"Mille et une" ne désignait pas un nombre précis, une quantité définie, amis une force, un mouvement irrépressible, qui se confondait avec la vie elle-même, qui nous poussait à vouloir, à demander et à obtenir, encore et encore, plus, toujours plus. Du moins jusqu'à ce qu'intervînt, mais ce serait bien plus tard, lorsqu'on serait très vieux, et il ne fallait pas y penser, celle dont Les Mille et Une Nuits disent qu'elle "détruit tout plaisir et sépare ceux qui étaient réunis".
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La magie, c’est quand même un aveu d’impuissance de l’auteur. Un moyen de s’en sortir quand on ne sait pas comment faire. C’est le deus ex machina qui vient tout arranger. En littérature, c’est la même chose. On doit parvenir à se débarrasser de toutes les béquilles magiques, pour aboutir à une histoire qui tient toute seule.(…)
- Je vois les choses tout à l’envers. Pour moi, il faut précisément lutter contre cet enchaînement prétendument naturel des faits. Je vois la magie comme une façon de forcer la porte ou de semer le trouble, d’élargir le champ des possibles, de bousculer les certitudes les mieux établies. Ce n’est pas une facilité, mais une prise de risque. Une invitation à sortir de soi.
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Videos de Jean-Baptiste de Froment (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Baptiste de Froment
Le dimanche 15 2022, l'émission ISLAM de France Télévision avait invité l'écrivain Jean-Baptiste de Froment (auteur des romans ETAT DE NATURE et BADROULBOUDOUR) à venir parler de son roman et du rôle de passeur qu'a eu l'écrivain et traducteur Antoine Galland (1646-1715), parfois décrit comme "l'inventeur" des MILLE ET UNE NUITS.
Bref extrait.
L'émission entière peut être vue ici : https://www.france.tv/france-2/islam/3366364-emission-du-dimanche-15-mai-2022.html
Résumé de l'émission présentée par Leili Anvar, Zohra Ben Miloud et Abderrahim Hafidi :
"Certains noms nous évoquent l'épopée de la littérature et la beauté en terre musulmane. « Les mille et Une Nuits » est une oeuvre monumentale qui bouscule encore les imaginaires. Aujourd'hui, on parle d'amour dans les courants de la littérature arabo-musulmane avec Carole Boidin, spécialiste de littérature musulmane et Jean-Baptiste de Froment, écrivain."
+ Lire la suite
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