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Rentrée littéraire 2021 #36

Rachel, une journaliste australienne décide de partir dans le Rojava ( Kurdistan syrien ) sur les traces des combattantes kurdes qui y ont affronté dans Daesh et les milices turques. Dans le cimetière de Kobané, elle découvre une extraordinaire tombe qui renferme deux corps, celui de Tékochine et Gulistan. Elle part sur leurs traces pour découvrir ce qui leur est arrivé.

Contrairement à beaucoup de lecteurs, je n'ai pas aimé le dispositif narratif qui consiste à hacher le récit puisque l'histoire de Tékochine et Gulistan est racontée par bribes à mesure que Rachel rencontre et interroge les différents témoins. Cette discontinuité fait perdre en intensité et bride l'émotion, freinée par les passages consacrées au ressenti de Rachel, archétype attendu de l'Occidentale en Orient. J'ai eu tendance à voir envie de survoler ces passages, attendant avec impatience de retrouver les deux Kurdes et leur folle amitié hors norme née de la guerre et de l'omniprésence de la mort.

Leur histoire est passionnante et rend un vibrant hommage à tous ces combattants kurdes yézidis abandonnés par les Occidentaux puis contraints à l'exil dans les pays voisins comme l'Iraq, triste écho aux événements récents en Afghanistan. Les Yapajas, les combattantes femmes, ont été plus de 36.000 à mourir. Et c'est formidable de voir renaître leurs idéaux de liberté et d'égalité à travers les traits de Tékochine et Gulistan. Avec une sincérité et une authenticité frappantes, Patrice Franceschi tend ainsi un miroir à nous, Occidentaux. Sommes-nous prêts à jouer notre peau pour sauver nos valeurs comme le font ces Yapajas ? C'est une vraie leçon de vie qui défile sous nos yeux.

Si le procédé narratif du roman dans le roman autour de la journaliste Rachel est un peu lourd durant les deux tiers du récit, il a la vertu de faire naître le dialogue entre femmes kurdes et occidentales, ce qui accentue l'effet miroir. En respirant le même air presque mystique que ces combattantes qu'elle côtoie, Rachel connaît une remontée aux sources, vers elle-même, à mesure qu'elle découvre le destin de Tékochine et Gulistan qui ont refusé de vivre au rabais. Elles en sont peut-être mortes, mais elles savaient pourquoi elles vivaient, pourquoi elles souffraient et au final pour quoi elles étaient prête à mourir. Rachel découvre que la grandeur peut naître de l'échec.

Le dernier tiers du roman est superbe, moins haché, plus incarné, plus poignant du coup. Les dernières heures de Tékochine et Gulistan relèvent de la tragédie, révélant toute le pathétique et la dignité que peut revêtir la condition humaine lorsqu'elle est poussée dans ses ultimes retranchements par la guerre. Jusqu'à un épilogue assez inattendu, très convaincant qui donne un autre sens au titre. Cette fois, l'émotion se libère et touche au coeur.
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Le Kurdistan a depuis l'antiquité le tort d'être situé au mauvais endroit : dominant le « centre de la terre », il contrôle les routes qui relient l'Afrique, l'Asie et l'Europe. C'est dans cette région que ce sont affrontés l'empire d'Assyrie et le royaume égyptien, Mèdes et Perses y ont vaincu le royaume de Babylone, les Croisés et les Turcs s'y sont entretués.

C'est à Kobané, ville bâtie le long de la ligne de chemin de fer reliant Berlin à Bagdad par les allemands au début du XX siècle, que nous entraine Patrice Francheschi en compagnie de Rachel Casanova, journaliste québécoise envoyée par un quotidien australien, couvrir la résistance kurde face aux exactions de Daech.

Rachel va s'intéresser au destin de deux femmes extraordinaires la Commandante Tékochine et sa garde du corps Gulistan dont nous suivons la tragédie en trois actes : Kobané, Raqua et Sérikani. Batailles sanglantes, séries de crimes contre l'humanité ou mieux vaut ne pas tomber vivant entre les mains des islamistes. Chaque combattant conserve près du coeur une dernière cartouche … au cas où.

Des observateurs de l'ONU sont sur place et parmi eux des français commandés par le Colonel Bonnaventure (que j'imagine fort bien être sous les ordres du Général Gerfaut, le héros du roman « Article 36 »).

Trahis par les dirigeants occidentaux (songeons à l'Afghanistan), les kurdes sont abandonnés à la soldatesque turque et nos deux héroïnes tombent glorieusement face à l'ennemi.

Leur destin convertit Rachel, qui « volait vers l'Orient compliqué, avec des idées simples » aurait dit le Général de Gaulle et découvre progressivement «les vérités qu'il faut aller chercher au péril de sa vie pour pouvoir les transmettre avec force».

Magnifique hommage aux femmes kurdes en lutte contre la barbarie, ce roman est incontournable en cette rentrée marquée par l'asservissement de leurs soeurs afghanes.

PS : mon analyse du roman "Article 36" qui débute au Kurdistan.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Envoyée en Syrie par le groupe de presse australien qui l'emploie, la journaliste québécoise Rachel Casanova y cherche le sujet d'un grand reportage, et pourquoi pas, de son premier livre. Elle se lance sur les traces de deux soeurs d'armes kurdes, Tékochine et Gulistan, qui, tuées dans de terribles mais mystérieuses circonstances alors qu'elles combattaient au sein d'un bataillon féminin, alimentent une véritable légende quant à leur courage et à leur engagement pour la liberté. Bien décidée à retracer leur destin, la reporter occidentale devra se confronter à la réalité du terrain kurde : une expérience dont elle n'imaginait pas qu'elle la transformerait autant…


A travers l'enquête de Rachel, c'est la dernière décennie de leur histoire qui nous parvient du point de vue des Kurdes eux-mêmes : des années de combat éperdu contre la haine islamiste, dans un affrontement inégal, fatalement jusqu'au-boutiste puisque toute défaite ou abandon entraînerait leur destruction, atroce et acharnée. Hommes et femmes luttent pied-à-pied, avec le courage et la détermination de ceux qui mènent un combat existentiel, et qui n'ont d'autre choix que le sacrifice pour tenter de repousser l'innommable. Trahis en 2019 par le retrait de la coalition internationale qui les soutenaient depuis cinq ans contre Daesh, les Kurdes continuent seuls le combat, désespéré pot de terre contre barbare pot de fer…


Le parcours de baroudeur et l'engagement humanitaire de l'auteur en zones de guerre ne sont sans doute pas pour rien dans le réalisme de sa restitution de la guérilla et des batailles décisives en Syrie, qu'il s'agisse du Stalingrad Kurde de Kobané en 2014 ou de la prise de Raqqa en 2017. Et si, par ailleurs, la construction du roman peut paraître artificielle dans son souci de maintenir jusqu'au bout un suspense somme toute superflu, nombreux sont les passages forts du récit. En particulier ceux qui mettent en avant l'engagement lucide et sans haine des femmes kurdes, souvent très jeunes, condamnées à attaquer sans cesse et à ne jamais reculer, sûres de rencontrer tôt ou tard la mort au combat puisqu'elles se sacrifieront plutôt que de tomber aux mains de ceux qui les démantèleraient vivantes.


Patrice Franceschi a choisi de confronter deux femmes kurdes et une Occidentale, dans une rencontre posthume symboliquement destinée à nous rappeler la valeur de cette liberté autrefois chèrement conquise, et que, dans notre confort, nous laissons peu à peu s'éroder par peur d'en payer le prix. « Vivre libre ou se reposer, il faut choisir. » Et si, à force de préférer notre sécurité matérielle à la défense de nos idéaux, nous étions en train de devenir « des sortes d'animaux domestiques » ?

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Voilà un livre coup de poing.
Coup de poing dans l'estomac, dans nos vies occidentales bien ouatées.
Tékochine et Gulistan : retenez bien ces deux noms.

Elles sont deux « soeurs d'armes », combattantes kurdes pour la liberté. du style résistantes à tout – y compris à la peur de mourir. de vraies soldates engagées de tout leur être dans la lutte contre Daech.
Alors quand Rachel Casanova, journaliste australienne, vient enquêter à Kobané, et qu'elle tombe sur les photos côte à côte elle sent qu'elle tient là un récit hors du commun. Elle n'aura de cesse de comprendre ce qui leur est arrivé.

Pour cela il faudra rencontrer une série de personnages : Bérivan Kobané - « la femme qui ne sourit jamais « - qui les a bien connu et qui lui dévoilera une partie de l'histoire autour d'un verre de whisky, puis le Général Qaraman qu'il faudra aller chercher dans les montagnes de Qandil et enfin Tulin Clara, qu'elle devra aller rencontrer clandestinement, au mépris du danger, cette Générale qui lui racontera dans quelles circonstances ces deux femmes ont péri.

Je l'avoue, je n'étais pas jusqu'ici fan de Patrice Franceschi. Mais avec « s'il n'en reste qu'une », il réussit ici un récit poignant, où « la tragédie côtoie le romanesque ».
On se remémore en effet l'abandon qu'on connut ces combattants kurdes, et notamment les femmes, prises en étau entre les sanguinaires de Daech, d'une part, et les forces turques d'autre part. Au péril de leurs vies, ces femmes dotées d'un courage exceptionnel ont réussi l'exploit notamment de permettre à des familles Yézidies de s'enfuir et d'échapper aux massacres horribles que leur réservaient les islamistes.

Il y a de très beaux personnages secondaires, comme ce Mohamed, au départ chauffeur de Rachel, mais dont la vie va être bouleversée par l'arrivée de la journaliste.

Et quel courage de la part de Tékochine et Gulistan, deux femmes exigeantes qui ne mettent rien au-dessus de la liberté ! L'une ayant vingt ans de plus que l'autre, l'une veillant sur l'autre dans une sorte de fraternité ou de sororité comme seule la guerre peut en connaître.

Elles forcent le respect et nous couvrent de honte à l'idée que nous, Occidentaux, n'avons pas réussi à les soutenir dans leur guerre contre Daech. Elles nous donnent une véritable leçon de vie, à nous qui sommes confortablement installés dans nos vies occidentales, avec cet hymne à la liberté qu'elle proclame quel qu'en soit le prix.

Un beau récit donc, saisissant, dont je suis ressortie bouleversée à l'idée de la cruauté qu'avait pu subir la dernière survivante livrée aux forces du mal.
Tous mes remerciements donc à Patrice Franceschi d'avoir donné vie à ces deux héroïnes qui forcent le respect. Chapeau bas devant ces combattantes kurdes dont je me souviendrai encore longtemps, sans aucun doute.
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Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture
Grand Reporter à Sydney Match, Rachel se voit proposer une mission : partir en Syrie pour retrouver les femmes kurdes qui ont combattu et découvrir ce qu'elles sont devenues.
C'est de Kobané que la grande reporter de Sydney Match va rayonner pour en apprendre plus. L'auteur décrit le quotidien des combattants et leurs luttes.
Si j'ai aimé l'hommage rendu aux combattantes kurdes, j'ai aussi malheureusement trouvé l'intrigue artificielle et le personnage principal, Rachel, difficile à appréhender.
Un livre néanmoins à lire pour que ces combattantes ne tombent pas dans l'oubli.

Lien : https://dequoilire.com/sil-n..
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Avec ce livre, je découvre la plume de Patrice Franceschi et ce ne sera pas la dernière fois.
Dès le début de ce livre, on est pris dans les mailles du filet de cette histoire. Rachel, reporter australienne est mandatée par son Directeur de journal, pour enquêter sur les combattantes kurdes et delà elle écrira un livre pour donner la parole à deux yapajas célèbres pour leur peuple, dont la fin sera tragique.
Rachel va découvrir un cimetière fermé au public, à la sortie de Kobané et s'y introduira. Parmi le vestiges de ces tombes profanées, elle est attirée par l'une d'elle où le portrait de deux femmes figure. Elles sont enterrées ensemble sous le nom de Tékochine et Gulistan, deux célèbres combattantes kurdes, des yapajas.
Elle va donc partir sur leurs traces et effectuée son travail de journaliste. de rencontre en rencontre, les vies de ces deux femmes sont explorées et racontées.
Un récit simple, moderne et émouvant sur ces yapajas qui combattent pour la liberté. Dès le début, on sent que l'auteur s'est bien documenté, ce qui permet aux profanes de bien suivre le récit et de comprendre pourquoi ces kurdes se battent. Après avoir combattu Daesch, c'est face aux islamistes turcs qu'ils doivent se battre.
Un livre que j'ai énormément aimé et qui ne laissera personne indifférent.
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S'il a le mérite de parler longuement du quotidien éprouvant et sanglant des combattants kurdes, ce roman reste en surface, échoue à faire pénétrer le lecteur dans la matière des choses. le récit de la vie des deux Yapajas à l'existence et à la mort romanesques est livré par bribes, par éclats d'informations confiées à Rachel, la narratrice superficielle et très Occidentale, pas à sa place dans ce pays. Cela en fait un livre haché, discontinu et, de fait, peu immersif ou même touchant (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/09/27/sil-nen-reste-quune-patrice-franceschi/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Rachel, une journaliste du Sydney Match est envoyée dans le nord de la Syrie pour faire un reportage sur les combattantes kurdes qui se sont illustrées notamment dans la conquête de Manbij et de Kobané face l'État islamique.

Dans cette zone nommée Rojava par les Kurdes lorsqu'ils l'ont libérée en août 2016, la situation politique a été bouleversée trois ans plus tard. En octobre 2019, l'ancien président américain Donald Trump annonçait que les troupes américaines se retireraient de Syrie, où elles s'étaient alliées aux Kurdes pendant des années. Une volte-face totalement incompréhensible pour les populations locales comme pour les observateurs internationaux dotés d'un minimum de sens moral...

Au printemps 2020, Rachel débarque à l'aéroport de Kobané désormais en mains turques. Alors que son guide la conduit à son hôtel, elle remarque en contrebas de la route ce qui ressemble à un grand cimetière. Mohamed lui explique qu'il s'agit de l'ossuaire militaire kurde où sont enterrés celles et ceux qui se battent depuis 2012 contre les islamistes. Après la reprise de la zone par l'armée d'Erdogan appuyée par ses supplétifs arabes, la nécropole a été saccagée et les tombes profanées. Quelle classe...

À l'insistance de l'Australienne, Ahmed le chauffeur finit par s'arrêter et la reporter en profite pour se faufiler entre les mausolées écroulés. Finalement, au milieu des gravats, elle repère une grande sépulture presque intacte au pied de laquelle subsiste un cadre en bois avec la photo de deux Yapajas (combattantes) kurdes côte à côte : la première semble avoir quarante ans alors que la seconde doit en avoir vingt de moins.

Désormais, Rachel tient son sujet. Elle va essayer de reconstituer l'histoire de ces deux femmes mortes ensemble pour défendre une certaine vision occidentalisée du monde face à Daech. En partant à la rencontre de celles et ceux qui ont connu Tékochine et Gulistan, c'est leur nom, l'envoyée du Sydney Match va permettre au lecteur de vivre de près l'âpreté des affrontements dans la région. À travers le portrait de ces deux héroïnes, elle narre la disparition de milliers de jeunes Kurdes qui ont eu l'envie de croire la vague promesse américano-européenne : pouvoir enfin construire un état indépendant où ils cesseraient d'être au mieux des citoyens de seconde zone sous le joug arabe ou turc.

Patrice Franceschi est un vrai baroudeur qui risque sa vie depuis plus de quarante ans pour soutenir des causes auxquelles il souscrit. Dès 1980, il s'engage dans les rangs de la résistance afghane contre l'armée soviétique. À partir de 2015, il signe plusieurs tribunes dans le Monde pour essayer de sensibiliser les Français à l'importance de ne pas abandonner le seul peuple du Moyen-Orient qui se sacrifie pour défendre nos valeurs : égalité homme-femme, laïcité, multiculturalisme et respect des droits humains.

J'ai été surpris par les souffrances et le dévouement sans borne de ce peuple martyr dont les médias ont finalement si peu parlé. En s'introduisant dans leur intimité, ce roman permet (dans la douleur) de comprendre ce qu'ils ont vécu et continuent de subir. Une prise de conscience salutaire, même si on se sent profondément ébranlé en refermant cet ouvrage.
Lien : https://www.lemonde.fr/idees..
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Alors que je terminais l'épilogue de S'il n'en reste qu'une, un des six romans obtenus avant l'été grâce à ma participation au Prix du roman FNAC, je savais qu'il s'agirait de mon coup de coeur, du roman que je défendrais sans bafouiller. Je venais de traverser près de 250 pages d'un voyage initiatique incroyable qui m'avait transporté au Moyen-Orient et j'étais déjà convaincu de tenir là une de mes plus belles lectures de l'année.

Rachel Casanova est une journaliste canadienne travaillant au Sydney Match en Australie qui est envoyée dans le nord de la Syrie pour enquêter sur le devenir de ces combattantes kurdes ayant lutté contre Daech. C'est à Kobané, tout au nord de la Syrie à la frontière de la Turquie, qu'elle découvrira dans un cimetière fermé au public le portrait de deux de ces combattantes, Tékochine et Gulistan.

Elle débutera son enquête sur le destin tragique de ces deux femmes dont les noms accolés sonnent un peu comme la promesse d'une histoire incroyable, d'un conte moderne. de fil en aiguille et à force de patience, elle gagnera la confiance des combattant.e.s kurdes de cette province du Rojava, au nord de la Syrie, afin d'en apprendre plus sur l'histoire extraordinaire de ces deux camarades d'armes. Au cours de son périple, il lui faudra même braver la répression de l'armée turque pour rencontrer la cheffe d'un des camps cachés de la résistance kurde, afin de découvrir l'émouvant dénouement de leur ultime bataille.

Quel roman ! Quelle aventure ! de la première à la dernière page, j'ai été happé par ce récit, par le destin aussi intriguant qu'incroyable de Tékochine et Gulistan. Il en faut du talent pour faire vivre en si peu de pages une histoire si dense, transformée au fil des pages en un mythe guerrier. le destin de ces combattantes kurdes, d'abord utilisées pour lutter contre Daech puis ensuite persécutées par la Turquie au nom de la lutte contre le terrorisme est un grand coup de coeur littéraire, un voyage chahuté qui chamboule, émeut, et ne devrait pas vous décevoir. Ne le ratez pas !
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Comment ne pas être percuté, touché au plus profond par le destin de ces femmes incroyables, combattantes engagées pour la liberté, la leur, celle de leurs congénères et d'une humanité qui dépasse les frontières ? L'auteur, qui s'exprime régulièrement sur les conflits du Moyen-Orient et sur la lutte du peuple Kurde menacé d'extermination et pris en tenaille par les islamistes de tous bords, a choisi la forme romanesque, celle qui permet l'empathie et peut-être ainsi une meilleure projection à celui qui n'a de ce drame que les quelques images entrevues au journal télévisé. le roman permet de se concentrer sur les êtres de chair et de sang, les sensations qui les traversent, les valeurs qui les animent. En plaçant le focus sur deux figures de cette lutte, Tékochine et Gulistan, devenues des légendes et des exemples à suivre pour tout combattant qui se respecte, l'auteur embarque le lecteur au plus près de la réalité des terrains de guerre. Leur courage est remarquable, leur solitude révoltante lorsque les occidentaux décident de se retirer des opérations. Patrice Franceschi choisit de charger un personnage de journaliste, Rachel Casanova de l'enquête qui permet de révéler les exploits et le martyr des deux combattantes ; cette journaliste fait en premier l'apprentissage qui sera celui du lecteur, passant d'un sujet d'article et de livre à la prise de conscience de vies si différentes de la sienne qu'elles bousculent toutes ses certitudes.
Traiter un tel sujet et le mettre à portée du grand public mériterait 5 étoiles. Si je ne les mets pas c'est que je n'ai pas tout à fait été convaincue par la mécanique romanesque utilisée qui m'a semblé un poil superficielle alors que le fond du propos est tellement important. En revanche, je n'oublierai pas ces combattantes, ça c'est certain et j'espère que les lecteurs seront nombreux à les découvrir et à emporter un peu d'elles dans leurs réflexions.
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