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Critique de fbalestas


Voilà un livre coup de poing.
Coup de poing dans l'estomac, dans nos vies occidentales bien ouatées.
Tékochine et Gulistan : retenez bien ces deux noms.

Elles sont deux « soeurs d'armes », combattantes kurdes pour la liberté. du style résistantes à tout – y compris à la peur de mourir. de vraies soldates engagées de tout leur être dans la lutte contre Daech.
Alors quand Rachel Casanova, journaliste australienne, vient enquêter à Kobané, et qu'elle tombe sur les photos côte à côte elle sent qu'elle tient là un récit hors du commun. Elle n'aura de cesse de comprendre ce qui leur est arrivé.

Pour cela il faudra rencontrer une série de personnages : Bérivan Kobané - « la femme qui ne sourit jamais « - qui les a bien connu et qui lui dévoilera une partie de l'histoire autour d'un verre de whisky, puis le Général Qaraman qu'il faudra aller chercher dans les montagnes de Qandil et enfin Tulin Clara, qu'elle devra aller rencontrer clandestinement, au mépris du danger, cette Générale qui lui racontera dans quelles circonstances ces deux femmes ont péri.

Je l'avoue, je n'étais pas jusqu'ici fan de Patrice Franceschi. Mais avec « s'il n'en reste qu'une », il réussit ici un récit poignant, où « la tragédie côtoie le romanesque ».
On se remémore en effet l'abandon qu'on connut ces combattants kurdes, et notamment les femmes, prises en étau entre les sanguinaires de Daech, d'une part, et les forces turques d'autre part. Au péril de leurs vies, ces femmes dotées d'un courage exceptionnel ont réussi l'exploit notamment de permettre à des familles Yézidies de s'enfuir et d'échapper aux massacres horribles que leur réservaient les islamistes.

Il y a de très beaux personnages secondaires, comme ce Mohamed, au départ chauffeur de Rachel, mais dont la vie va être bouleversée par l'arrivée de la journaliste.

Et quel courage de la part de Tékochine et Gulistan, deux femmes exigeantes qui ne mettent rien au-dessus de la liberté ! L'une ayant vingt ans de plus que l'autre, l'une veillant sur l'autre dans une sorte de fraternité ou de sororité comme seule la guerre peut en connaître.

Elles forcent le respect et nous couvrent de honte à l'idée que nous, Occidentaux, n'avons pas réussi à les soutenir dans leur guerre contre Daech. Elles nous donnent une véritable leçon de vie, à nous qui sommes confortablement installés dans nos vies occidentales, avec cet hymne à la liberté qu'elle proclame quel qu'en soit le prix.

Un beau récit donc, saisissant, dont je suis ressortie bouleversée à l'idée de la cruauté qu'avait pu subir la dernière survivante livrée aux forces du mal.
Tous mes remerciements donc à Patrice Franceschi d'avoir donné vie à ces deux héroïnes qui forcent le respect. Chapeau bas devant ces combattantes kurdes dont je me souviendrai encore longtemps, sans aucun doute.
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