Le temps d'une pous-sière, son reflet s'était égaré.
Eric avait beau connaître le fonctionnement de sa mère, cela ne l'empêchait pas de ressentir un agacement impossible à anesthesier. Il en était sûrement ainsi pour tous les enfants torturés par les humeurs parentales.
Si la paternité le rendait heureux, elle ne cessait de le renvoyer au souvenir de son père
« Comme tous ceux qui souffrent, il avait si souvent rêvé de s'oublier dans un pays étranger, de se perdre dans la première foule inconnue qui s'offrirait à lui«
Depuis des années, depuis toujours, elle courait pour attraper un destin qui fuyait devant elle. Amélie avait essayé d'être une bonne élève à toutes les étapes et dans tous les rôles de son existence, tout bien faire, toujours tout bien faire, et la vie n'avait cessé de briser ses efforts ; elle se sentait épuisée de désillusions.
Nous voulons tous, à un moment de notre existence, être un autre. Il y a un grand désir de mourir et de renaître.
(p. 141)
Pour aimer pleinement la vie il faut comprendre son autre face ; la mort.
(p. 140)
"J'ai passé ma vie à mourir"
(Franz Kafka - p. 106)
Si sa therapie avait pour but de permettre d'atteindre la vie heureuse, ce n'était pas le nom qu'il souhaitait donner à son projet. cela faisait un peu trop "développement personnel", et manquait d'étrangeté.
Il nota que Samsung signifiait "Trois étoiles", nom censé évoqué la grandeur, la puissance et le nombre...
(p. 43)