Un soir, elle avait demandé : "Pourquoi moi ?". Ce à quoi il avait répondu, énigmatique : "Je ne t'ai pas choisie. Cela s'est imposé".
Plus les vies se comparent les unes aux autres, plus la compétition prend une tournure risible.
Le temps finit toujours par éventrer la beauté, pensait-il.
Elle ne supportait plus ce qu'elle considérait comme une routine. Pourtant, chacun avait déposé dans ce mot une connotation différente. Quand elle voyait les mêmes vacances, les mêmes restaurants, les mêmes positions sexuelles, il voyait les rendez-vous heureux de la vie à deux. Ainsi il n'avait pas anticipé le désastre.
Mais vient un temps où l'on doit renoncer à sauver l'autre pour se sauver soi.
Il oublia à cet instant qu'il suffoquait depuis des mois ; il avait pris sa décision davantage par désir d'un ailleurs que d'un avenir. Il était en train de comprendre que c'était illusoire, et que son mal-être le suivrait partout où il irait.
Certaines rencontres déterminantes ne sont donc que fugitives.
Il y a quelque chose de très beau dans l'idée que rencontrer la mort vous fasse aimer plus encore la vie
Ce qui différencie les présidents, c'est le moment où surgit la désillusion.
Pour aimer pleinement la vie, il faut comprendre son autre face : la mort.