Ida n'existe pas

Un fait divers qui percute, entre les lignes ; on sait de quoi il en retourne – « Une enfant de quinze mois abandonnée par sa mère à marée montante, découverte noyée – Berck-sur-Mer, 2013. » Adélaïde est morte dans l'eau et le sable, cette nuit de 2013, tuée par celle qu'elle aimait.
Un roman. Ce sera Ida. L'issue sera la même. Même âge, même mer. Même mère. L'amour fou à lier. L'amour à tuer. Et un irrémédiable cheminement, imaginé, peut-être juste – le passé de cette femme, son inconstance, son intelligence. Des idées sur ce qui aurait pu motiver l'inacceptable.
L'écrit se lit avec effroi cherchant en soi, au fond, bien profondément, une empathie qui pourrait expliquer. Ou accepter. Ou comprendre. Sans y parvenir. le crime est odieux, même si la mère est une victime, même si elle a pu entendre des voix ou répondre à une croyance, même si l'histoire est sordide. J'ai eu du mal à poursuivre. Les mots, ceux de la mère à laquelle Adeline Fleury donne (imagine) la parole sont durs. Dérangeants.
Une lecture intense qui remue.

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Le rapport a la maternité ne coule pas de source. Surtout quand on n'a pas connu l'amour d'une mère, qu'on a été rejetée, violée à 11 ans, et maltraitée par sa famille.
Alors être mère sans l'avoir désiré, peut devenir une souffrance, celle d'un trop plein d'amour et d'un trop plein de haine, celle entretenue par les fantômes du Gabon et le dégoût de soi.
A partir d'un fait divers, Adeline Fleury imagine comment on peut basculer dans le crime ultime: l'infanticide.