Notre château dans les arbres

Béa et Raffy ont grandi à Ravenwood, un manoir à Ashby-under-Raven sur la côte du Yorkshire dans le nord de l'Angleterre entre une forêt, la vallée d'Ashby et la mer. le manoir appartient à une fratrie, Alex et Ingrid Pembury, les parents de Bea qui travaillent dans la finance à Londres, Jack Pembury, le cadet qui vit au Costa Rica et Leo, le benjamin qui vit toujours à Ravenwood et y a accueilli successivement Bea, abandonnée par ses parents puis Martha et son bébé Raffy.

Aujourd'hui, Bea et Raffy ont onze ans et lors d'un été, ils accueillent une jeune fille, Noa, dont la mère est partie en mission à l'étranger. Tous les trois doivent vivre des vacances inoubliables dans leur petit paradis mais le sort en a décidé autrement.

Les parents de Bea ont décidé de s'occuper à nouveau de leur fille, Jack revient d'Amérique et débarque à Ravenwood avec un ancien camarade d'enfance, Anthony Rainer, qui semble un peu trop intéressé par le manoir et Martha décide d'apprendre à Raffy l'histoire de sa famille…

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“Natasha Farrant est aux trois quarts française et un peu néerlandaise. Elle vit à Londres avec ses deux filles adolescentes, qui inspirent sans cesse ses livres, et son chat, Amber, l'être avec qui elle parle le plus. Elle aimerait avoir un cheval, une grande maison ancienne remplie de cachettes secrètes, beaucoup de chiens et une vue sur la mer et les collines, mais, malheureusement, tout cela n'est pas compatible avec la vie en ville… Elle associe l'écriture à une carrière dans l'édition jeunesse. Elle a écrit plusieurs livres pour la jeunesse dont La Folle Vie de Bluebell Gadsby [chez] Hachette Jeunesse et a été nommée pour des prix, dont la prestigieuse Carnegie Medal” - source : Gallimard jeunesse -.

En France, elle publie chez Hachette La folle vie de Bluebell Gadsby en 2013 puis chez Gallimard jeunesse les inoubliables L'aventure de Castle Rock en 2019 et La folle traversée de l'Epervier en 2022 et enfin chez Albin Michel jeunesse, La fille qui parlait aux arbres en 2022. La folle traversée de l'Epervier a obtenu de nombreux prix évidemment dont la prestigieuse médaille Carnegie.

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Quel talent ! Natasha Farrant nous subjugue à nouveau par son talent de conteuse, sa capacité à créer des univers si riches et poétiques et son extraordinaire finesse à créer l'illusion romanesque d'aventures à hauteur d'enfants.

Il y a tout d'abord la plongée dans ce jardin extraordinaire, ce jardin mystérieux cher à Frances Hodgson Burnett. Une famille vit dans un manoir délabré, c'est une famille choisie avec Leo, un jeune homme poète et artiste qui a accueilli chez lui sa nièce Bea, abandonnée par ses parents puis une jeune femme dont il est tombé amoureux, Martha qui s'est installée avec son bébé, Raffy. Bea et Raffy ont grandi en pleine nature à jouer librement, à observer la nature, à inventer des aventures sur la plage sur un drakkar échoué, près d'une mare, dans la forêt mais aussi et surtout à l'entrée du domaine dans un frêne vieux de quatre cent ans et haut de trente mètres surnommé Yggdrasil, l'arbre de vie dans la mythologie viking. La nature est omniprésente avec les arbres, les fleurs mais surtout tous les animaux et notamment une multitude d'oiseaux.

Il y a ensuite, comme toujours chez Natasha Farrant, les aventures périlleuses des enfants. Bea doit partir avec ses parents dans une croisière au large de Venise et doit s'émerveiller d'une vie luxueuse, elle qui a grandi dans la forêt sauvage. Elle va évidemment devoir s'enfuir et traverser l'Europe par ses propres moyens. Il y a des dangers, des complications, des épreuves durant lesquelles la petite héroïne doit être courageuse et intrépide, il n'y a pas de temps mort car Natasha Farrant sait ménager à merveille tout le suspense. En effet, il faut sauver de la folie des adultes le domaine paradisiaque de Ravenwood, le domaine du château dans les arbres.

Enfin, c'est probablement tout l'art de Natasha Farrant, elle connaît tous les codes du roman pour la jeunesse et elle maitrise à merveille ces aventures de jeunes orphelins ou d'enfants abandonnés pour célébrer l'intelligence des enfants face aux grands événements de la vie. Ce sont toujours les enfants qui sauvent le monde et démontrent aux adultes la nécessité pour chacun de réaliser ses rêves, en dehors des contingences matérielles et des obligations sociales.

Un roman indispensable et brillant.

Coup de coeur.