Ce livre m'a posé beaucoup de problèmes...
De très nombreux personnages, des liens qui sont affirmés et qu'on ne comprend pas complètement, le prénom "fleur" d'une aïeule auquel on ne mettra jamais de majuscule, des personnages improbables dont il faut reconstituer les histoires ...
Mais on finit par s'y retrouver, globalement, des moments oniriques faisant même parfois le lien entre des moments vécus, de la poésie malgré la misère et la vie sans espoir que vivent la plupart des Indiens de cette réserve. La force de la nature et de l'amour, réels et magiques, nouent les fils qui font tenir toute cette toile, abstraite inattendue et belle.
J'ai néanmoins trouvé des problèmes de traduction par endroits, où certaines phrases sont bancales à cause d'expressions maladroites où on reconnaît des anglicismes qui, rétablis, semblent plus pertinents ("balles molles" pour "soft balls" dans les chamboule-tout utilisées dans les fêtes foraines par exemple).
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Beau livre sombre, hanté, tragique .
Dommage que la narration dans les derniers chapitres soit un peu confuse (la faute peut-être à la traduction).
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We all got holes in our lives. Nobody dies in a perfect garment. We all got to face nothingness before us and behind. Call it sleep. We all begin in sleep and that's where we find our end. Even in between, sleep keeps trying to claim us. To stay awake in life as much as possible - that may be the point.
You never know where you're going to find your twin in the world, your double. I don't mean in terms of looks, I'm talking about mindset. You never know where you're going to find the same thoughts in another brain, but when it happens you know it right off, just like you were connected by a small electrical wire that suddenly glows red hot and sparks.
... il y a peu de temps encore, tout n'était que hautes herbes, plus hautes que nous, plus touffues, et à l'infini. Des bêtes y vivaient à foison. Des oiseaux par millions. Des bisons. Si l'on s'asseyait à un endroit, ils défilaient devant vous pendant trois jours, flanc contre flanc. Des troupeaux d'oies gommaient le soleil, leurs cris semblables à de grands orages. Des ours. Pas de fossés. Des marais, des rivières, et par-dessus tout les vents, les vents immenses qui soufflaient et caracolaient sans rien qui les arrête - pas de bâtiments, pas de barrières sur lesquelles tambouriner, pas d'écrans de cinéma en plein air à heurter, pas même d'arbres.
People come and go underneath the cloud. Some to the bar, some to the bingo. There are the road workers, in construction, slab muscled and riding temporary money, new pickups with expensive options and airbrushed curlicues on the doors. Local businessmen with French names and Cree blood, guys with green eyes and black hair, talk in the quieter corners, making deals with flat hand gestures. Farmers visit - a Scandinavian family group or two - always quiet and half asleep and worked raw. When the men take off their Grain Belt or John Deere hats, the upper halves of their pale horeheads float and bob in the dark as they nod and talk.
Notre réserve n'est pas un bien immobilier, et la chance s'évanouit quand on en fait un commerce. L'attrait n'a pas de pouvoir durable, pas de poids, pas d'amour.
C'est par la poésie que Gaëlle Josse est entrée en littérature. Elle a publié plusieurs recueils, jusqu'à ce jour où elle découvre un tableau d'un peintre flamand qui la happe littéralement. Sur cette toile, une femme, de dos, dont il devient urgent pour Gaëlle Josse de raconter l'histoire. Son premier personnage est là et le roman naît. Les Heures silencieuses paraît en 2011. En treize ans, treize autres livres suivront : des romans, des essais, un recueil de microfictions. Tous nous embarquent dans des univers différents, font exister des personnages -réels ou fictionnels-, disent la force de l'art -pictural, photographique ou musical-, et mettent des mots sur nos émotions avec une grande justesse.
Au cours de ce deuxième épisode de notre podcast avec Gaëlle Josse, nous continuons d'explorer son atelier d'écrivain : ses obsessions, son processus d'écriture, la façon dont le désir d'écrire naît et grandit. un conversation émaillée de conseils de lecture et d'extraits.
Voici la liste des livres évoqués dans cet épisode :
- Et recoudre le soleil, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20108563-et-recoudre-le-soleil-gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ?, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23044434-a-quoi-songent-ils-ceux-que-le-sommeil-fuit--gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- La Nuit des pères, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22564206-la-nuit-des-peres-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- Ce matin-là, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20840891-ce-matin-la-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- L'Amour, de François Bégaudeau (éd. Verticales) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22446116-l-amour-francois-begaudeau-verticales ;
- La Sentence, de Louise Erdrich (éd. Albin Michel) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22512129-la-sentence-louise-erdrich-albin-michel.
Invitée : Gaëlle Josse
Conseils de lectures de : Anthony Cerveaux, bibliothécaire à la médiathèque des Capucins, à Brest, et Rozenn le Tonquer, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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